Une vie

Une vie

J’ai franchi les années comme on passe une écluse,
Remontant à la source d’un fleuve  asséché.
J’ai aimé, j’ai pleuré et longtemps j’ai cherché 
un goût d’éternité dans le champ de la muse.
 
Une femme câline habillée de candeur
Me donna quelques temps le bonheur de lui plaire.
Nous fîmes des enfants, des chatons téméraires
Mordillant leur printemps d’une fébrile ardeur,
 
Qui partirent vainqueurs pour de faste rivages
(Au moins le pensaient-ils avant de faire naufrage,
De regagner sans bruit la foule méprisable).
 
Je me croyais vivant, je n’étais que non mort
 Dresser contre le temps, prétentieux contrefort
Se croyant de granit quand il n’était que sable..

Si les non-morts éructent leur désarroi avec une telle élégance, laissez-nous espérer de la vie une danse : et vis! danse!

Oula, p'tit coup de blues ? Heureusement ces alexandrins sont un cru classé.

Je vous remercie tous les deux pour votre aimable commentaire.
Je ne sais pourquoi, mais je me sens un peu… seul, en ce moment.
Très cordialement.

Je vous remercie tous les deux pour votre aimable commentaire.
Je ne sais pourquoi, mais je me sens un peu… seul, en ce moment.
Très cordialement.

D'un Hellion l'autre et pourtant lui-même
On le reconnaît on l'aime
Ses alexandrins pleins de rythme
Ont le sens des sens, l'élégance et l'entrain
Et sont contre les tendances à la nox
Antalgie véritable.

Je souris de plus à ces tours malins
Que lui joue le transcripteur ce machin
Auteur seul de basses mévues et bévues :
J'adore ainsi et aussi les champs de la muse
Tel un chant qui m'amuse et m'enchante de ruse
Ou bien ce qui souvent chez Hélion est dressé
Comme chez un Idriss qui pisse
Sans qu'il ne se laisse pour autant dresser.
Une vie en fait d'autres.

teverino a écrit:D'un Hellion l'autre et pourtant lui-même
On le reconnaît on l'aime
Ses alexandrins pleins de rythme
Ont le sens des sens, l'élégance et l'entrain
Et sont contre les tendances à la nox
Antalgie véritable.

Je souris de plus à ces tours malins
Que lui joue le transcripteur ce machin
Auteur seul de basses mévues et bévues :
J'adore ainsi et aussi les champs de la muse
Tel un chant qui m'amuse et m'enchante de ruse
Ou bien ce qui souvent chez Hélion est dressé
Comme chez un Idriss qui pisse
Sans qu'il ne se laisse pour autant dresser.
Une vie en fait d'autres.

Que vois-je, que lis-je ? teverino !! teverino est revenu, mais alors, rien n'est perdu. Gran plaisir que de te revoir et merci de ces louanges immérités. On a envie de te dire " alors raconte ! Quels rivages, quels pays, quelles contrées ont été foulés de tes pas durant tout ce temps ? Et qu'as-tu fait de ta vie ?

Il ne faut jamais confondre l'écrivain, le scripteur, avec celui qui dit je dans le poème.
Pour ma part je ne croirais pas que Hellion nous raconte sa vie.
Il exprime juste "un coup de blues" qui peut arriver à chacun, même dans les familles sans histoires.

Ceci dit il l'exprime de façon superbe, comme d'hab, et le "champ de la muse" ne m'a même pas semblé bizarre, nous nous ébattons dans ce champ, parfois fleuri, parfois pelé.

une vie, cette caresse qui passe plus vite que les nuages

HELLION a écrit:J’ai franchi les années comme on passe une écluse

 Je me croyais vivant, je n’étais que non mort

J'aime beaucoup ceci et tout ce que cela implique.