Soleils divers

Sur le jardin gelé dur
     la neige insidieuse faufile les herbes
     et toujours fringante repoudre la terre vieille et craquelée
     Les hommes ont fui et tous les vers dans le profond chaud
     Passe aux fenêtres un petit chat étonné qui fait le dos
     sur la terrasse immaculée

     Au bout là-bas se contorsionne le gros pommier
     le vieux qui souffre et silence
     Du milieu de sa branche un merle guette
     dans sa frêle gangue de glace chaque fruit oublié
     qui quiètement pourrit et lui garde manger

très réussie cette manière de décrire un paysage familier, même banal en jouant avec les mots:
la neige faufile
le vieux qui silence
et lui garde manger
Adorable!

C'est vrai, le verbe silencer nous manquait finalement, merci de l'avoir inventé.
J'ai un faible pour les trois derniers vers.

soleil d'hiver n'empêche en rien d'avoir divers aspects de la vie

bien vu

Voilà un petit bijou qui m'attendait.
Je le découvre enfin.
Le premier paragraphe désarçonne, en première lecture, puis on retrouve son équilibre au second.
Alors on revient, relire.
Je me demande tout de même la place, le sens de :

obi a écrit:  Les hommes ont fui et tous les vers dans le profond chaud

Joli à l'oreille cependant. Même replacé dans le texte, je ne vois pas trop.
Le second paragraphe est très humain. Plus encore que le premier. C'est ainsi que l'on relit le tout, avec plaisir.
Merci Obi, je les ai vu tous les personnages de ce tableau. Nature vivante !

quelle pénétration, quel regard ! on est saisi de la nostalgie de l'hiver, de sa vérité.