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Mourir d'amour à Copacabana

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Message  apoutsiak Sam 12 Avr 2008 - 10:01

.

Plus qu'un exo, c'est devenu un petit texte, retouché, que je propose à ceux qui n'auraient pas jeté un oeil à nos délires.


Mourir d'amour à Copacabana (1)


Fait chier, cet interphone, se dit Duchemin. Toujours l'impression qu'un bourdon a pénétré ses esgourdes et va le piquer à mort. Ah oui, c'est vrai, les bourdons ça ne pique pas. Un frelon, mettons. Sans transition, on passe du bourdonnement à l'aigrelet : la voix de Boinchard. Vous verrez Chef, du premier choix, a conclu l'inspecteur. Je la mets dans votre bureau. Allons toujours voir, pense Duchemin. Son collaborateur l'attend à la porte et désigne le côté envers du premier choix en question, assis dans un fauteuil, quant à lui, et au mieux, de cinquième choix.

Un œil sur les vagues mordorées des épaules. Un autre au creux de la taille, qui se met tout d'un coup à se dandiner devant ses yeux, dans une samba endiablée, à frôler son bas-ventre. Duchemin déglutit. Satisfait de ce mouvement de glotte qui crée, soudain, une proximité inédite entre son patron et lui, Boinchard referme la porte, le laissant juger seul de la pertinence de ses propos. Le commissaire tourne autour du premier choix et pose le derrière dans son fauteuil comme on s'assoit au premier rang, pour avoir la meilleure vue. Côté endroit, cette fois. Il fait semblant de ranger quelques papiers, mais c'est trop tard. Il a senti la crème solaire au cupuaçu et ginkgo biloba de Copacabana. Il a vu les tresses d'Amalia, la sirène que le parrain brésilien lui aurait volontiers prêtée deux ou trois nuits s'il n'avait pas été con, un con de flic intègre, à la Eliot Ness, le genre je ne marche pas dans ces combines de mafieux pourri.

Qu'est-ce qui se passe, maintenant ? Ah oui, il a besoin d'avancer les bras pour soutenir son buste, parti tout seul vers l'avant. Il se rattrape immédiatement, surveille la parfaite rectitude de son dos, mais déglutir, ça, il ne peut pas s'en empêcher. Une nouvelle fois. Et puis, il laisserait bien les petites gouttes, là, sur sa tempe, suivre une rigole naturelle et se casser la gueule dans le cendrier répugnant. …tain, quand est-ce que tu vas t'arrêter de te flinguer, Georgio ? Au lieu de ça, une de ces petites emmerdeuses de gouttes prend tout son temps pour creuser une terre soudain devenue aride.

À cet endroit-là, il faudrait parler de Martha, celle par qui tout est arrivé, celle par qui une plaine fertile et joyeuse est devenue sèche et moribonde, mais Duchemin lui-même chasserait cette idée sans délai. Copyright ! il dit, d'habitude, si vous avez le toupet d'aborder un sujet personnel dont il ne veut pas dire un mot. Et Martha, alors, qu'est-ce qu'elle… Copyright ! et là, celui qui a ouvert sa gueule la ferme aussitôt et retourne fissa dans son bureau avant qu'il ne lui demande de compter les têtes. Quelles têtes ? me direz-vous. Celles qui dépassent, tiens, qui font tache d'huile dans les dossiers ou qui reviennent sans arrêt alors qu'elles ne lui reviennent pas du tout.

Et puis arrêtez de poser des questions stupides ! Parce que ce n'est pas ça qui empêche la petite goutte de gratouiller le commissaire Georges Duchemin, et de l'énerver, au point où il doit d'urgence balayer son front d'une main. D'un coup. Et devenir un peu moins digne. Sans compter qu'il vient encore de déglutir. Pour la troisième fois. Et le premier choix, immobile, très très digne, lui, illumine tout le bureau de sa présence, de son sourire, balaye toute la poussière de ses longs bras veloutés, et la lampe blafarde, là-haut, à l'air de faire encore plus la gueule que d'habitude.

– 'seyez vous madame Clef. Ah. C'est vrai que vous êtes déjà assise. On fait beaucoup d'heures dans la police, vous savez. Un jour de planque, en plus.
– Key. Mad'moiselle Key
– Cette fois le point est pour moi, je crois. Vous êtes miss Ki, donc je dis mademoiselle Clef, c'est une traduction littérale et je ne vois, là, aucune trahison.
Mademoiselle, je comprends parfaitement pourquoi une artiste telle que vous ait pu trembler, euh, tremper dans une affaire comme celle-ci.
J'ai vu vos tableaux. Horriblement cauchemardesques. Vous préparez une série de lapins sanguinolents ? Vous les hacherez menus à même la toile ? Non, votre style, à vous, c'est plutôt des têtes de lapin en quatre par trois, collées avec de la super glue, non ? Ah ah ! vous voyez, on a de la culture, dans la police.
– You are wrong, police captain Longway. C'est false, monsieur commissaire.
– Longway ? Qu'est-ce que…? Ah oui, je vois. Bon, c'est pas mal trouvé, je reconnais. À part ça, délicieuse enfant, que me chantez-vous, là ? Qu'est-ce qui est rongue, fausse, et met le commissaire Duchemin dans une humeur oulipienne ?
– Moi, je souis chanteusse, not painteress.
– Attendez, juste avant que vous arriviez, j'ai tout de même… Djeustemomeuntpliz. Il y a un truc qui cloche. Somcinngue rongue, comme vous dites.

Il pivote sur son nouveau fauteuil :

– J'ai regardé Glouglou pourtant. Alice, A-l-i-c-e, espace, Ki, k-e-y. Voilà, je n'invente rien, Aille dou notte si pinnque éléfantz, tenez, have e louk. Cette fois, il se concentre très fort pour produire un accent anglais respectable : Dancer, journalist, community activist, political leader. Chapeau ! et humble avec ça, you are very... et merde ! tiens, c'est sûrement pas heumbeul.

Il pivote à nouveau dans l'autre sens, retrouvant une seconde son sourire d'enfant, à cause de ce tourbillon, ce vertige que procure déjà un demi-tour de rotation.
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Message  apoutsiak Sam 12 Avr 2008 - 10:04

Mourir d'amour à Copacabana (2)


– Dix fois, que je le mets sur la liste des fournitures, confie-t-il, un brin d'extase dans la voix. Je l'ai reçu jeudi dernier. Quand même, je suis le…
– chief-captain, I know. Je sais.
– Je préférerais superintendent, il dit en bombant ridiculement le torse. Mesdames, messieurs : le superintendent. Tout de suite, là, les têtes s'inclinent mieux, non ? Et puis, vous savez, j'entends l'anglais, chère madame. Ne traduisez pas sans cesse, c'en serait presque vexant. Le policier qui se tient devant vous a fait un stage de trois semaines à la prestigieuse Ackroyd Skoule ôf Baltimôw. Oui madame.
– Mon homme, c'est pas Alice lance miss Ki. This is not my name. My name is Alicia. Un peu différente.
– Confidence pour confidence, ma femme ne s'appelle plus Martha. Pardon. Un petit moment aigre-doux. Alice. Alicia. Ah, je crois comprendre.

Nouvelle rotation du fauteuil. Duchemin s'appuie d'une main sur son bureau, et prend son élan. Encore une fois, le sourire au lèvre. Il tape Alicia, A-l-i-c-i-a, Ki, K-e-y. Des petites photos remplissent aussitôt l'écran. Tiens donc. Regardez. C'est vous, là. Plein de petites Alicia. Il regarde les photos une à une. Premier choix partout. En jeans ou en cuir. En strass ou en bikini.

Ce n'est pas très aimable, de faire ce qu'il est en train de faire, maintenant, prendre les photos de Martha, sur le cadre en cuir, à Marrakech, sur celui en bois, tout en haut d'une pyramide, à Teotihuacan, et les poser, comme ça, face contre terre. Inélégant et malséant. Mais l'envie a été irrépréssible. Disons que soudain, il ressent à nouveau des vertiges, rien qu'en photo. Et pour l'autre, il dirait quoi ? Martha était dorée comme du blé mûr, avec des bonnes joues à croquer. Celle-là, il a honte de la retourner, mais il le fait quand même.

– Je peux partir maintenant ? Leaving ?
– Ah, ah, c'est bien essayé le coup du charme, chère enfant, mais vous avez tout de même été surprise en flagrant délit. Et puis, pensez à toutes les gueules cassées, patibulaires, qui viennent hanter ce bureau tout au long de l'année. Imaginez. Imaginez que vous lancez les dés tous les soirs, et que vous avez chaque fois la poisse, unlucky (Duchemin claque deux doigts avec fierté), et soudain, cinq six. Je veux dire cinq fois six sur les cinq dés. Enfin, que des six, quoi. La perfection, d'un coup, qui vous saute au visage et qui vous fait serrer les poings d'excitation. Ce soir, j'ai lancé les dés, j'ai gagné, et je les garde un moment, c'est normal. Pour un superintendent.
– Je vais vous dire pourquoi. I tell…
– Acroyd skoule, rappelez-vous, dit Duchemin, un doigt sur la tempe, redevenue sèche.
– Après, vous me donnez l'amende et moi partir, yes ?
– Oh là, z'êtes bien pressée, ma bonne dame. L'enquête ne fait que commencer. Vous n'avez pas froid ? Vous ne voulez pas une couverture ? On n'est pas à Copacabana, ici.
– Je comprends bien ça, mister superintendent.
– Si vous me prenez par les sentiments. Maï wik poïnt… euh, ça me paraît bancal, pour le coup.

Soudain, il se lève. Remet les photos en place. Ses maxillaires aussi. Il est en train de se laisser mener en bateau, là, il y a du laisser-aller, il faut se remettre dare-dare dans sa peau de flic, d'enquêteur pur et dur. Sa nouvelle composition bien en place, il se retourne vers la prévenue :

– Bon, moi je n'ai pas toute la nuit à vous consacrer, hein. It ize notte maï sateurdai naït fiveur, understinde ? Alors, qu'est-ce qu'une diva du show-biz va foutre dans des Zac de merde tous les deux jours à dépecer des pauvres bestiaux derrière des barreaux, tous innocents ? Parce que moi, je me permets d'avoir un chat, ma petite dame, son petit nom c'est Méphisto, parce qu'il est libre, Méphisto. Il va où bon lui semble, tous ses droits sont respectés, vous comprenez ? Et puis vous savez qui est là, dehors, à trépigner ?

Pile sur le verbe, on entend frapper à la porte, puis apparaît la tête de Boinchard dans l'embrasure, façon guignol, et bien chiffonnée.

– Chef, c'est encore elle, qu'est-ce qu'on fait ? Elle crie au scandale. Elle veut s'entretenir personnellement avec… la prévenue.
– Je constate que je ne suis pas seul sujet à la déglutition, Boinchard.

Boinchard rougit jusqu'aux oreilles.

– Euh… c'est juste qu'on n'est pas de bois, patron. Alors, je réponds quoi?
– Rien à foutre. Qu'elle attende. C'est une enquête bordel ! Pas un show pour la weurd wailld fonde ! Et en plus, je fais un stage d'anglais accéléré gratos.
– C'est BB, chef.
Duchemin se pince le nez pour parfaire son imitation : C'est BB, chef. Tu sais ce qui se serait passé, si le mastiff était devenu président de la république ?
– S'rait jamais devenu président, patron, savez bien.
– Ouais, et bien on a eu quand même un peu chaud aux entournures, rappelle-toi. La réponse, c'est qu'il l'aurait nommée ministre des clébards, voilà la réponse. Lui, il aurait jeté dehors tous mes copains de Sidi Bel Abbès, comme des chiens, mais les vrais chiens, eux, auraient proliféré et transformé nos patelins en merdodrome, Boinchard, voilà la réponse.
– Allons patron, peace and love (Boinchard fait le signe). Moi je parlais rien que du mythe. BB, quoi. Et Dieu créa la femme. Vous vous souvenez quand même. Nos premiers émois. Nos petits cœurs d'adolescents qui se gonflaient. Enfin, pas que, hein ? Le mythe, chef, et rien d'autre.
– Ecoutez, Boinchard. Faites entrer Ulysse, Prométhée, Hercule si ça vous chante, mais si vous laissez ce mythe-là franchir les portes de mon bureau, je me fâche tout rouge, capito ? Inderstind ?
– Ok, ok, répond Boinchard, cool, en reculant vers la sortie. No problemo, capito.

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Message  apoutsiak Sam 12 Avr 2008 - 10:08

Mourir d'amour à Copacabana (3)


Il disparaît, et le commissaire Duchemin peut passer à la vitesse supérieure.

– Pourquoi nains, les lapins ? Pourquoi pas les gros Angoras, plein de poils ? Wiz a lotof hair ?
– Because the coat.
– Le manteau ?
– Yes.
– Le manteau de qui ?
– Alicia's coat
– Vous vouliez vous faire faire un manteau avec des tas de lapins nains ? Vous arrivez trop tard, mon enfant, vous faites dans le remake. Vous n'avez jamais vu les 101 dalmatiens ? Cruella d'Enfer ?

Il mime le rictus de la vieille peau, le geste ample du bras, éloignant le fume-cigarette. Il ne comprend pas son choix. On prend dans ce cas des animaux à la toison fournie. Wiz a lottofe hair, il l'a déjà dit. Et pourquoi miss Ki a-t-elle soudain cet air si triste ? Si fragile ? Duchemin est décontenancé. Vous voulez un café ? La tueuse dit no, thanks, et éclate en sanglots.

Tout ça est bizarre en diable, se dit le commissaire, qui s'empresse de prendre un mouchoir en papier, avec Ratatouille sur le paquet. Il jette un œil sur la table à son petit Antoine. Le petit lui avait dit : si tu reprends encore Cendrillon, moi je me mouche plus. Tu parles d'une killeuse, se dit le commissaire, en se penchant vers la jeune femme éplorée, osant même lui tapoter le coin de ses yeux avec le kleenex, les joues aussi. Presque érotique, cette expérience trouble Duchemin un petit moment. La jeune femme renifle, une fois, deux fois, murmure un nouveau thank you, attendrissant celui-là, à lui chatouiller les oreilles, et plus si affinités. Tu parles, rêve pas mon petit Georges.

Et soudain, parce que la page de Glouglou est toujours là, dans son champ de vision, il y revient, zoom sur son visage, encore et encore, quitte des yeux l'écran, se penche sur l'original, semble chercher quelque chose à la base du cou, ne la trouve pas, retourne à l'écran, tourne la tête pour un wètemomeuntpliz d'un seul jet et se met à taper frénétiquement sur le clavier. Il lui faut une bio. Pas ça, non, trop succincte. Oh là, non, illisible. Ah, voilà. Patati, patati, patata, bingo ! T'as pas perdu la main, Georges.

Il repousse le clavier, donne l'impulsion nécessaire pour se retrouver devant mademoiselle Clef, qui a retrouvé son calme, lui semble-t-il.
– Nous en étions au manteau, je crois. Ze cowt. Tel mi. Je l'ai vu, sur les photos. Aille have sinit. Merveilleux manteau. Fantastic cowt. Owe méni rabitte ? Que des lapins nains ? bombarde Duchemin.
– Yes. Je aime pas ce coat. Je déteste lui very much.
– Je comprends.
– C'est pas possible à vous, comprendre.
– Si si, je vous assure que si, aïe dou, racontez-moi toute de même. Tell mi.
– Si je tuer all the rabbits, plus de manteau, no more coat. Understand ?
– Ecoutez, lissen, je veux bien admettre qu'en commençant par Paris et sa région, avec cette idée spiralée de la géographie et selon les lois de la circonvolution, vous seriez parvenue à couvrir la terre entière, mais le reste est totalement irréalisable, miss Ki. Pour accomplir la tâche que vous vous êtes assignée, chère demoiselle, il faudrait que vous passiez votre temps à ça toute l'année, ole dai longue. Et puis c'est sans compter les marchés parallèles. La contrebande. Mission impossible, miss Ki, indépendamment du talent que vous avez démontré en la matière.

Miss Key ne se laisse pas aller, cette fois, elle essuie le bord de ses yeux avec le kleenex Ratatouille.

– I know, I know, fait sa voix soulevée par l'émotion.
– Vous la détestez à ce point ? lance Duchemin, l'air de ne pas y toucher.

Des éclairs ont traversé les yeux de la jeune femme.

– You guess…You… bredouille t-elle. Vous devinez ?
– It is maï djob, ioungue lédy, c'est mon boulot. Alors, quand je peux le faire assis peinard, avec un café, le cul sur un fauteuil à faire deux trois tours sur Glouglou tout en matant une reine de Beauté, c'est jour de fête.
– Je comprendre pas.
– Pas grave, Isabel. C'est bien ça, ton petit nom, Isabel ? Tu voulais te tirer en douce au nom d'Alicia, et comme ça on aurait dit que ta star de sœur jumelle était une massacreuse de lapins, qu'elle était passée à la vitesse supérieure pour renouveler ses manteaux. Je suis raït, cette fois ?
– I hate her ! Je déteste elle ! Toujours elle avant moi. Toujours my parents à genoux for her. Toujours the best for eveything. Always ! Al…

On toque à la porte. Duchemin répond et le visage de Boichard apparaît. Chiffon, toujours, mais qui serait resté des semaines en boule, cette fois.

– Les gars de l'Institut ? demande le commissaire, d'un air triste.

Juste deux ronds de flanc, le Boinchard.

– Comment vous savez ça, chef ?

Duchemin hausse seulement les épaules, devenues si lourdes, tout d'un coup, et deux Malabars en blouse blanche pénètrent le bureau. Le commissaire redoute le pire, mais Isabel Key se lève calmement, se dirige vers lui, et l'embrasse sur la joue.

– Merci pour le gentillesse, elle dit dans le creux de l'oreille. Puis elle pointe du doigt la photo d'Antoine.
– Onfont de vous ? elle demande. Leurs visages se touchent presque.
– Maï onnely kid, yes. Il ignore le regard sarcastique de Martha et retourne se vautrer dans celui d'Isabel.
– Sure you love him. Toi l'aimer le plus fort que tu peux, right ? Tu occupes de lui maximum ?
– Ail traille, dit Duchemin, en posant les yeux sur le cendrier poubelle avec dégoût. Notizy, ajoute t-il.
– Je vois dans ton yeux que oui, dit Isabel.

Puis elle se retourne vers les blouses blanches, visiblement soulagées, les suit, et Duchemin reste planté là, sans un mot, derrière la porte que referme l'inspecteur. Duchemin remercie Boinchard en secret, pour son tact légendaire, pour avoir parfaitement compris qu'il avait besoin d'un petit moment de solitude, à rêver de passer une nuit de premier choix, sur une plage de Copacabana. Fût-elle la dernière.

FIN
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Message  annallissée Dim 13 Avr 2008 - 9:03

Voilà un très long texte ! :-))

L'histoire est intéressante par ses allers retours entre les deux femmes, une des rares à montrer le côté humain du personnage Duchemin et donc à se laisser aller à un peu de tendresse...
D'avoir imaginé tout ça en si peu de temps, c'est quand même assez fort.


Par contre, le texte est très riche, presque trop abreuvé en détails dans lesquels on aurait tendance à se perdre. Lorsque tout est raconté, l'esprit se sent moins libre d'imaginer.
En tout cas, c'est mon impression générale.
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Message  mentor Lun 14 Avr 2008 - 16:37

Pour moi il n'y a rien de trop, tout me plaît en l'état : les descriptions, les apartés, les phrases en franglais, les caractères de chaque personnage
Je trouve l'ensemble très réussi, pré-étudié avec soin, de plus on sent le plaisir pris à écrire, ça transpire
Je suis personnellement persuadé que tu tiendrais sur la longueur, autrement dit que tu pourrais d'ores et déjà réfléchir à un roman, vu ton imagination fertile ;-)

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Message  Zou Lun 14 Avr 2008 - 18:23

Dur dur à suivre. Evidemment l'english phonétique n'aide pas du tout. Il faut presque lire le texte à haute voix pour s'en sortir et je trouve que quelque part ça n'apporte rien à l'histoire et que ça détourne même l'attention du fond de celle-ci qui m'apparait du coup peu creusé. Dire au départ qu'elle parlait avec l'accent m'aurait amplement suffit. Donc pas emballée du tout. L'impression d'être passée à côté de quelque chose sans vraiment être persuadée qu'il y avait quelque chose. Ca te tenterait pas de le réécrire sans les simagrées linguistiques ? Je suis sure que le récit y gagnerait. Enfin tout ça n'est que mon avis perso, hein ;-)
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Message  apoutsiak Lun 14 Avr 2008 - 19:23

.

Je te réponds non, Zou, pas tenté du tout, parce que moi, je trouve justement qu'on entend mieux ainsi parler le français en mauvais anglais et l'américaine en mauvais français. Parce que je suis sur ce forum comme dans une aventure de l'écriture, parce qu'il faut résister à l'idée de plaire absolument aux autres. Bien entendu, si beaucoup d'avis viennent appuyer le tien, je me devrais d'y repenser. Pour l'instant, je suis conforté par l'avis de Mentor (merci l'ami), Merci en tout cas, Zou, pour ce commentaire.
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Message  apoutsiak Lun 14 Avr 2008 - 19:25

.

Mentor, merci, je crois que VE m'a donné encore plus de plaisir d'écrire, tu mets exactement le doigt où ça fait du bien !
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Message  Charles Jeu 17 Avr 2008 - 8:37

un peu de mal à suivre par moment et j'ai mis du temps à comprendre de quoi il retournait (les lapins nains, le manteau ...)

l'ensemble regorge de bons mots, d'idées, d'images drôles. Si tu devais faire quelque chose de plus longs dans le même style, je dirai qu'il faudrait ménager quelques passages moins "riches" pour le lecteur.

Pour l'anglais phonétique, je pense que c'est une bonne idée puisqu'il apprend l'anglais ... attention, cependant à ce qu'il n'y en ait pas trop tout de même, me semble que ça diminue l'effet si trop... et puis privilégier l'anglais phonétique facilement reconnaissable, bref, que le lecteur ne soit pas obligé de relire l'expression pour la comprendre.

Voilà, au final, un bon moment de lecture, détendu, souriant (Ratatouille :-))) mon fils m'a réclamé le même paquet de mouchoirs donc forcément, gros sourires :-))), sympa et je l'aime bien ce commissaire Duchemin. je m'en reprendrai bien un peu plus ...
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Message  Arielle Jeu 17 Avr 2008 - 13:54

Très drôle, très vivant. Un doigt de tendresse, une pointe de mystère non élucidé (Martha? Copyright ;-))La recette est excellente et Duchemin bien sympatique.
L'échange phonétique des langues ne me gêne pas, on s'y fait vite et le décryptage ajoute un petit côté ludique à la lecture.
Pour apprécier pleinement je crois qu'un petit rappel des contraintes avant de démarrer l'histoire n'aurait pas été superflu (n'ayant pas participé à l'exercice je n'avais plus en mémoire les dites contraintes)

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Message  Chako Noir Jeu 17 Avr 2008 - 14:56

Enfin un Duchemin attachant, avec son english phonétique (bon certes au début j'ai mis trente seconde avant de capter "Glouglou"), complètement désemparé par ses hormones qui le titillent! petit coup de théâtre avec l'Isabel (inventée de toute pièce si je ne me trompe?), et en plus de ça l'histoire est agréable, pleine d'humour et de tendresse, voire.. trop courte!!!!!! je l'aime bien moi, ce Duchemin, s'il peut réapparaître à l'avenir, pourquoi pas! la nouvelle transformée en petit roman? j'achète!
je finirai sur :
ma femme ne s'appelle plus Martha
--> Ma femme s'appelle Maurice!
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Message  apoutsiak Jeu 17 Avr 2008 - 19:41

;

Merci à tous. Je continuerais bien de suivre Duchemin, mais le projet n'est pas aisé. Ce héros est né d'une contrainte peu crédible qui devrait être remplacé par autre chose. A mon avis. Il faudrait donc reprendre toute l'ambiance, mais servir une autre cause (même si c'est pour lancer seulement l'histoire). .

J'ai écrit le premier jet d'un polar appelé Vâyû. Je vais en proposer les premières pages. Selon les avis, je donnerai ou non la suite en pâture .
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Message  mentor Jeu 17 Avr 2008 - 20:06

apoutsiak a écrit:J'ai écrit le premier jet d'un polar appelé Vâyû. Je vais en proposer les premières pages. Selon les avis, je donnerai ou non la suite en pâture .
super extra génial sublime divin, oui, les premières pages et les autres, hop au trot ! ;-)

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Message  apoutsiak Jeu 17 Avr 2008 - 20:44

.

C'est très gentil, Mentor, mais je me demande si tu demandes ça parce que tu viens de lire les pages de Vâyû ou si c'est par enthousiasme (?)
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Message  mentor Jeu 17 Avr 2008 - 20:49

apoutsiak a écrit:C'est très gentil, Mentor, mais je me demande si tu demandes ça parce que tu viens de lire les pages de Vâyû ou si c'est par enthousiasme (?)
non, j'ai demandé ça tout juste avant de démarrer ma lecture, juré !
je demande ça parce que je connais maintenant ta qualité d'écriture, ton envie, ton imagination, et que je voulais réellement pouvoir t'encourager
Ce que je viens de faire, sans arrière-pensée aucune ;-)

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Message  mentor Jeu 17 Avr 2008 - 20:51

ben oui ! je viens de voir que tu as posté le chap.I à 16h12 et que mon post ci-dessus date de 16h06 ;-)

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Message  Sahkti Jeu 24 Avr 2008 - 9:23

Le coup de l'anglais quasi phonétique et un peu court a ses limites. Ça peut-être drôle, de temps en temps, ça sonne oral, et donc cinéma, mais là, me semble qu'il y en a un peu trop et ça prend le dessus sur le reste.

De manière générale, c'est d'ailleurs un peu ce que je ressens en liant ce texte, une volonté d'en faire trop, ça ressemble à la caricature et à la longue, ça lasse un peu la lecture. Avis perso, bien sûr.

Sinon, quelques bonnes idées et un rythme soutenu qui apporte pas mal de dynamisme au texte. J'ai aimé le personnage de Duchemin, maladroit et humain, et en même temps assez sûr de lui. Il mériterait de revenir, ailleurs, une autre fois.
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