Les jeunesses en fleurs...

J'ai travaillé sur celui-ci... J'ai parfois l'impression, qu'on ne cesse jamais d'y revenir dessus...



Jeunesses en fleurs

Les jeunesses en fleurs, au miroir de l'étang
Se penchent et sourient l'espace d'un printemps,
Dès l'aube étirée comme un rideau tendu
À leurs songes fripons, d'amours, las, défendues.

Sur la tige ténue, s'émeuvent frais boutons
Sous l'aimable frisson d'ailes de papillons.
Des pétales troublés, gynécée embrasé,
L'essence est délivrée en bouquets de baisers.

L'étreinte du soleil leur offre encore l'été,
Crépuscules ardents et midis tourmentés.
En valse échevelée les lutine le vent,
Disséminant aux cieux suaves appels d'amants.

Le chant du rossignol, sur l'onde ricochets,
Envoûte l'air du soir par ses trilles lâchées.
Discrètement la nuit dépose ses senteurs
En un vertige lourd, au plus doux de mon coeur.

Pour parler amour et nature, la poésie est un outil admirable... surtout quand les mots sont si bien choisis

.

Tendre et séduisant poème.

En valse échevelée les lutine le vent

beaucoup de l, dans ce poème, ici, je trouve que l'allitération
empêche la fluidité du texte.

mon moment préféré :

Discrètement la nuit dépose ses senteurs
En un vertige lourd, au plus doux de mon coeur

apoutsiak a écrit:mon moment préféré :

Discrètement la nuit dépose ses senteurs
En un vertige lourd, au plus doux de mon coeur

Le mien aussi. La poésie est en fleurs, les mots respirent la fraicheur des parfums printaniers, les jeunes amants soupirent mais ne brûlent pas, on reste dans une légèreté malicieuse, presque innocente. C'est une balade fort agréable que tu nous offres au bord de cet étang complice.

Ah !! ... le printemps , la jeunesse , les amourettes ...
il sent bon ton poème ..

Ma phrase préférée:
"Sous l'aimable frisson d'ailes de papillons."

je déteste les mauvais textes en alexandrins, celui là est séduisant.
intrigué par:

En valse échevelée les lutine le vent,

Fleuri-mignon!
Jolies les allitérations En valse échevelée les lutine le vent,

mais...
Dès l'aube étirée comme un rideau tendu (11)

L'étreinte du soleil leur offre encore l'été, (13)suffirait d'ôter le e d' encor

Disséminant aux cieux suaves appels d'amants. (13?)A moins que tu ne fasses pas la diérèse sur "su-aves" ce qui m'étonnerait pour une Marseillaise ;-)
Hé oui, Réginelle, y a des accro de l'orthographe, moi ce serait plutôt l'orthorythme qui m'obsède!

Ton poème parle à la jeune fille que je suis
Même si ingénue je ne suis (il faudrait peut-être que je change d’avatar).

" Sur la tige ténue, s'émeuvent frais boutons "
Les connotations sexuelles évoquant la perte de la virginité sont chastes.
La nature fait l’amour comme l’amour fait la nature.
C’est très beau, les mots sont pesés au milligramme près.
Lucy dirait qu’il y a beaucoup de travail, moi je crois surtout qu’il y a beaucoup de plaisir. Un texte est toujours perfectible et un auteur travaille ses textes même quand il dort.
Depuis que je suis née, j’entends parler linguistique, construction de récits et de phases et ne me sépare jamais de mon bloc-notes et de mon stylo. Je t’imagine bien écrire des rimes sur tout ce qui te tombe sous la main.

Merci pour le frisson !

Une élégance recherchée, c'est certain; un travail sur la rime également, et sur le rythme... mais sans trop savoir pourquoi, je suis restée au-dehors, avec un sentiment d'enfermement dans quelque chose qui empêcherait les mots de respirer.

Du très beau classique qui tue la spontanéité (quelle lapalissade, désolée !) et paradoxalement nuit à la fraîcheur du thème.