Exercice en direct mercredi 4 juin 2008 - 21.00

Je viens sur la pointe des pieds pour ne pas vous réveiller poster mes commentaires des textes postés astheure (le québecois, c'est contagieux !)

Sahkti :
J’aime beaucoup cet Antoine, sa façon de voir la vie et les gens. C’est plaisant à lire. Merci !

Antoine Surin :
Tes personnages m'ont rappelé ceux d'Otto Dix (que j’aime beaucoup), avec ce côté cauchemardesque et écœurant. Un tableau de maître Surin un peu court, malheureusement.

Pili :
En peu de lignes, les deux personnages sont bien campés. L’exaspération de l’un et « l’évaporation » de l’autre. La fin inattendue est très réussie.

bertrand-môgendre :
J’en ai froid dans le dos… Triste portrait de famille, très réussi aussi.
« L'eau froide de l'unique robinet ne parvient pas à étancher leur soif de liberté. »

Gobu :
Encore une fois une merveille au style inimitable ! Les personnages sont là, tellement là que ça ne m'étonnerait pas de les croiser dans la rue (on dirait qu'ils auraient pris l'avion), et je les aime !
« J’étais tranquille j’étais peinard à siroter un petit pinard… »
« Il ressemblait à un adepte du Ku Klux Klan qu’on aurait passé à la bombe fluo. »
Merci pour le plaisir !

Je ne peux que répéter ce que je disais à propos du dernier exo : rien de tel pour se vider la plume ! J'adore !

J'ai trouvé un titre pour mon exo : Cafard au bain maure

Aïe Aïe Aïe ... alors là, je dois m'excuser ... j'avais dit que je serais surement de la partie sauf imprévu et ... je n'ai même pas eu d'imprévu ... tout à coup, sur le coup des 23h, une petite lumière s'est éclairé dans un recoin de mon cerveau : "zut, j'ai oublié l'exo" !!!! tout ça pour vous dire que ma seule excuse pour ne pas avoir été parmi vous hier soir, c'est une crise d'alzheimer précoce ... Bref, j'ai un peu honte ... Je vais tout de même vous lire et voir si je peux faire l'exo en différé aujourd'hui ...

Ha ben alors Charles!? :-))

ANTOINE: c'est limite dégueu... betch! :-)

PILI: Il est très bien le bouquin de Dannemark, j'avais beaucoup aimé! Tout comme j'aime ton texte, parce que tu arrives à rendre très palpable cet agacement qu'on peut ressentir dans une telle situation.

HALICANTE: Belle ambiance et puis des personnages attachants de maladresse et de sincérité. C'est une vraie histoire, avec ses détails et ses rebondissements que tu racontes là, extra!

BM: Histoire sombre, qui pourrait être un bon point de départ pour une nouvelle, ton texte mérite d'être davantage exploité BM.

GOBU: Je me suis régalée! Bien sûr, il y a là-dedans un aspect caricatural qui pourrait lasser, mais rien du tout, je garde le sourire du début à la fin et surtout, je visualise chaque scène, j'ai l'impression de regarder un film. Merci! :-) Ce texte vaudrait bien un fil pour lui, tiens...

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Pour une fois, je m'excuse, je ne suis pas arrivé à respecter les contraintes de temps. Je me permets quand même d'apporter ma contribution.

Faut pas te Djenné, Mopti !


Le premier à se réveiller s'appelle Jo. Les yeux répondent à peu près à l'appel, mais pour le reste, on aurait dit des sacs de ciment à déplacer. Pas possible, se dit-il, ils ont dû nous droguer. De là où il est couché il peut voir deux petites lucarnes, creusée dans la pierre, de chaque côté de la pièce. Une petite table. Deux chaises. Quand il parvient à tenir sur ses jambes, c'est Lino, l'Italien, qui commence à bouger. Vu ses mimiques, ses plaintes, la main qu'il porte à la tête, il connaît le même réveil que Jo. Hattika ne tarde pas à gémir, elle aussi et bientôt, ils peuvent tous écarquiller les yeux et se jeter mutuellement leur stupeur. Muette, au début, puis très vite, volubile. Il y a Jo, en premier, qui précipite sur la porte ses quatre vingts dix kilos de barbaque, façon bélier, qui secoue la poignée en tout sens, avec des merde merde merde putain qu'est-ce qu'on fait là merde putain. Il y a Lino, qui s'assoit dos au mur et qui chante, parce qu'il est italien et que tout ce qu'il dit il le chante, comme : Mi amici, j'espère qu'on va manger au moins deux fois des pâtes par semaine. Lino n'a pas fini sa phrase quand il voit Jo rebondir sur la porte comme une balle et atterrir sur le cul juste devant lui. Beaucoup trop petite, leur cage, pour un gars comme Jo. Hattika, qui ne dit toujours rien, sourit en voyant son gros popotin passer devant ses yeux.

- Bonjour monsieur-du-premier-rang-à-grosse-voix-et-qui-râle-tout-le-temps.
- Jo. Ma faute à moi si on est resté trois heures en plein cagnat avec la roue crevée ? Ma faute, si le ventilo de ma chambre était H.S la nuit dernière ?
- Bonjour Jo.
- Bonjour jolie-demoiselle-assise-tout-au-fond-silencieuse-à-rêver.
- Hattika. J'habite la Courneuve, vous connaissez ? Alors, je me demande depuis le début comment je vais m'organiser pour venir vivre ici, dans une jolie petite maison en pisé, avec vue sur un baobab et sur le fleuve Niger. Et puis pour le contretemps, vous auriez dû vous dégourdir les jambes. Moi, j'en ai profité pour me balader et parler aux gens. Il y avait un puits, pas loin, avec des femmes et des enfants. Des kilomètres de marche pour un peu d'eau. Ça fait réfléchir. Et pour la nuit, vous auriez pu dormir à la belle étoile. Le ciel était magnifique ! Maintenant, j'aimerais bien savoir pourquoi on s'est retrouvé tous les trois ici. Et pourquoi nous trois ? On devait bien être cinquante pékins, dans ce car, non ?
- Demandez ça à monsieur pâtes fraîches, dit le gros Jo, en se massant l'épaule.
- Lino. Parce que pour toi, il n'y a pas de problème de manger tous les jours le capitaine avec les bananes ?
- Moi je suis au régime, dit Jo. J'ai mangé que les bananes. Et puis hier, on a mangé chinois, à Mopti.
- Lino aime bien comprendre ce qu'il mange. Lino peut simplement dire : c'était tout gluant et tout sucré.
- C'était peut-être du ragoût de chien, s'esclaffe Jo.
Lino passe une main sur son ventre avec une mine de dégoût.
- C'était pour faire attendre la clientèle, parce qu'on n'était pas encore assaisonnés, propose à son tour Hattika.
- Très drôle, dit Lino, l'air renfrogné.
- Bon, qu'est-ce qu'on fait, maintenant, demande Jo. On ne va pas mariner là sans bouger les plumes, non ?

Il essaye de tordre les barreaux, devant les ouvertures. Ses mains, sont visage rougissent à vue d'œil, ses biceps se tordent, mais le métal ne bronche pas une seconde. Connerie de connerie de connerie, je… Il s'arrête parce que la jeune femme a posé une main sur son épaule et lui dit : Il faut garder ses forces, Jo. De toute façon, on ne peut même pas passer une tête. Le géant a massé ses mains et murmuré : m'énerve de rester là à rien faire. Hattika en profite pour jeter un œil à l'extérieur. Difficile de savoir où ils sont enfermés avec cette rangée de jacarandas qui bouchent le paysage. On en trouve même Place d'Italie, alors tu parles !

- Si c'est le PKLK, dit Hattika, on a du souci à se faire.
- Lino ne comprend pas.
- C'est des gars qui coupent leurs otages en tranches, quand on ne respecte pas leurs volontés, dit Jo d'une voix sombre.
- Mamma mia ! se lamente l'Italien.
- Mais pourquoi nous trois spécialement, hein, on ne se connaît même pas ! gueule Jo.
- Ces gens-là ont un plan, dit Hattika. Ils ne nous ont pas choisis au hasard.
- Trois pays ! s'exclame Jo, le visage éclairé par sa découverte. C'est un début de solution, ça. Belgique pour moi, France, non ? Hattika dit oui. Italie, c'est ça. Lino dit si. Un truc politique ?

Tout d'un coup, un petit bruit se fit entendre à la porte. Ils se retournent tous les trois. On est en train de leur passer un papier sous la porte. Une enveloppe. Hattika se précipite, la ramasse. L'ouvre, fébrile. En sort un papier griffonné de quelques mots. Une clef. Elle déplie le message, les deux hommes lisent par-dessus son épaule.

- Qu'est-ce que c'est que ces conneries ? C'est pour jouer avec nos nerfs ? dit Jo avec humeur.
- PKLK, murmure Lino en tremblant. Hachés. Comme les oignons.
- Mais non, réplique la jeune femme, ils n'auraient jamais fait une blague pareille. Vous savez faire ce qui demande, vous ?
- Mon métier. Pour une part, lâche Jo.
Le visage d'Hattika s'éclaira d'un grand sourire.
- Voilà. Il n'y a pas de hasard. Enfin, pour vous. Et vous, Lino ?
- Un peu du métier de Lino, aussi.
- Bon, euh, moi je suis secrétaire de Direction, je ne vois vraiment pas ce que je viens faire là-dedans, mais enfin... On ouvre ?
- Allons-y ! lance Jo, qui retrouve un peu d'allant.
- Lino a compris ce que vous faites avec nous, dit Lino
- Dites, s'impatiente la jeune femme.

Mais au lieu de répondre, l'Italien prend la clef dans l'enveloppe et ouvre un placard. Jo s'avance à son tour et installe le matériel d'une manière experte. Pendant ce temps, Lino tâte les matières, grommelle, fait des tris, se précipite sur un carton à dessin, s'empare d'un crayon, griffonne rageusement, pose le tout, dirige d'une main Hattika pour la mettre dans un rayon de soleil. Puis il lui demande de danser, alors Hattika danse en fermant les yeux, avec, dans sa tête, une musique tout droit sortie de l'Atlas. Lino donne une partie de ses dessins à Jo et la belle rit bientôt de voir les doigts boudinés de Jo s'affairer avec une telle méticulosité. L'homme en est presque beau d'être si concentré dans son travail. Maintenant, l'Italien découpe ses matières à toute vitesse, les met à la lumière, tourne comme il peu dans l'espace ridicule de la pièce. Bientôt, il tempête.

- Il manque la grande idée, pour Lino. Le détail magique. Qui donne à la création de Lino la beauté miracolosa. On voit bien que le petit bonhomme est sur les charbons ardents, mais personne ne sait comment l'aider.

Soudain, un bourdonnement se fait entendre dans la pièce. Une abeille. Elle vient titiller Jo, qui s'énerve, cherche quelque chose en guise de tapette, ne trouve rien, bat des mains. Quand l'Italien pousse un grand cri, ses compagnons se figent d'effroi.

- Il ne faut pas l'écraser, crie-t-il, Lino en a besoin. La beauté miracolosa, répète-t-il en prenant un mouchoir en papier. Mais l'insecte semble se moquer de sa petite taille en voletant à bonne hauteur. Alors, Jo lui fait comprendre qu'il n'y arrivera pas, lui prend le mouchoir et finit par capturer délicatement la pauvre bestiole. Son compagnon lui demande de déployer ses ailes, de les placer à la lumière. Tout excité, Lino reprend ses crayons, son carton, s'approche au plus près de son modèle et agite la main à toute vitesse sur son dessin. Beauté miracolosa, murmure-t-il. Son travail achevé, il le met entre les mains de Jo, et Jo se remet en vitesse à sa table.

- Et moi ? demande Hattika aux hommes si affairés, qui ne la regardent plus. Je compte pour du beurre ?
- Certainement pas, dit Jo, ces gens-là ont tout prévu. Ton heure de gloire arrive, ma belle. Avance. Ne bouge plus. Laisse-toi faire. Voilà. Magnifique. Attends, il y a des petites corrections à faire. Ici. Là. Oui, magnifique. Une reine.

Le visage de Lino n'est que béatitude. Suivant la consigne des ravisseurs, Jo passe l'enveloppe sous la porte, pour signifier qu'ils sont prêts. Moins de trente secondes après, la porte s'ouvre et un homme en boubou bleu apparaît sourire aux lèvres. Lino regarde Hattika, les yeux humides, et lui dit. Va, mademoiselle, apporte la beauté, la beauté miracolosa.

Et la jeune femme sort, éblouie par la lumière, et la musique éclate soudain à ses oreilles. Elle porte sa danse, et sa beauté élève des cris de joie, des rumeurs d'émerveillement, aussi. Les enfants viennnent touchent l'organdi de ses manches, couleur tournesol. Mais aussi la tulle rose, au bas de sa robe. Certains la poursuivent en s'amusant avec les longs rubans de soie, qui courent du dos jusques aux jambes, comme des vermicelles en chocolat. Le chef se met à parler haut et fort, au milieu de l'allégresse générale.

Remercions nos prestigieux invités, dit-il. Grâce à leur générosité et à leur talent, nous remporterons sans aucun doute le premier prix du festival de mode de Bamako ! Frappez les djembés pour monsieur Lino, le grand créateur de la péninsule. Poussez des cris de joie pour monsieur Jo, le Couturier de Bruxelles aux mains habiles. Chantez pour mademoiselle Hattika, le plus beau mannequin de la Courneuve. Faisons couler la bière de mil et danser les capitaines dans les marmites.

Un peu à l'arrière de la troupe, joignant les mains, les yeux au ciel, Lino ne demande qu'un seul miracle, pour parfaire ce bonheur. Simplement que les poissons se transforment en farfalle. Au gorgonzola.


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SAHKTI

J'ai aimé Antoine, bien senti son petit monde, ses émotions. Regretté, un peu, que ça ne soit pas un peu plus fort, à la fin, le rapport avec Sophie.

ANTOINE

J'aime beaucoup ce qui est original, ce peut être plein de vers, sortir par n'importe quel trou, je marche si ça fait sens, si c'est fait avec humour. Je n'ai rien trouvé de tout ça ici.

PILI

Le style m'a beaucoup plu, mais j'ai trouvé qu'il manquait un liant entre les personnages, entre leurs vies, qui les auraient rendu plus proches du lecteur.

HALICANTE

Personnages bien campés. J'aime la dynamique du texte. Tu transmets bien le malaise du narrateur dès le début. Peut-être un peu confus le récit dans le hammam : l'ambiance, les déambulations, l' aller-retour au vestiaire, l'attitude d'Hassan.

BERTRAND

Emouvant et terrible. On attend l'histoire entière !

GOBU

Grand style, un sacré humour, des personnages, une histoire très bien emballée. Bravo Gobu !

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Sahkti : Antoine en libraire c'est du cousu main, le genre de réalisation ouvragée dont les seuls connaisseurs reconnaîtront les qualités d'écriture : sobre, précise, dynamique dans la parfaite maîtrise du sujet, car rebondissante sur les contraintes comme l'acrobate se jouerait des obstacles imposés par un maître de cérémonie directif.

Mais, car je ne suis pas caprin pour rien, mais donc, je ne laisserai pas passer ce genre de fausse information dans quelque texte que ce soit : la liaison entre le fantasme et l'inconscient du sujet. Déclinant ainsi le principe dérivatif propice aux choix imposés par une méconnaissance du Moi subjectif, l'Antoine en question aurait tout aussi bien pu choisir une femme vêtue de noir fluo ou du rouge tendre couleur caractéristique de ces jeunes boutons d'acnés parsemant les visages juvéniles de ses clients. Ladite cliente lui rappellerait-elle alors les gâteries possibles et envisageables par le seul truchement d'une pensée lacanienne si maladroitement suggérée, sachant en plus, qu'à Sophie, un malheur n'arrive jamais seul ? À trop intellectualiser ainsi ton récit, tu risques fort d'effrayer les lecteurs, cherchant du rêve uniquement bousculé par la douceur des sentiments purs et non commandités par un je ne sais quoi de dissimulé dans le tréfonds de tout être équilibré.

Cela dit, j'aime beaucoup ce que tu écris et plus particulièrement le rendu de ton Antoine amoureux transi (sûrement suite à un refoulement causé par la trop forte influence de feu sa mère, envers qui la résurgence...)

(je précise en aparté, qu'un commentaire trop sérieux n'est jamais tout à fait digne de ma personne : ceci expliquant cela)

Antoine Surin
Si Botéro peint, c'est d'une main de maître sculpteur, façonnant ses personnages délicats, célèbres pour leurs imposantes statures monumentales.

Si Surin écrit, c'est avec un appareil photo, saisissant l'ambiance de son cliché enivré par les parfums de corps en décomposition. L'exercice court est des plus délicat à réussir, car de l'extrait distillé, naît la subtilité d'une quintessence suggérée.

Je suppute toutefois, que les prochaines productions de notre alchimiste extracteur de quintessence lumineuse, soit attirées par les suaves délices des fleurs de saison (coupées ou non).

Pili

Je te soupçonne, observatrice scrupuleuse, dévisageant tes voisins, tel le jeune enfant de moins de douze ans (plus c'est plein tarif), accroché aux barreaux des grilles protectrices délimitant l'espace de vie des animaux du Parc de la Tête d'Or, tentant de singer les mimiques des primates élevés au rang d'ancêtres depuis que les évolutionnistes conquirent le monde des athées.

Je te soupçonne, pisteuse de quotidiennetés, cherchant une proie à croquer à chaque instant de ton affût silencieux.

Et ça marche ! La chasse fut bonne, car le trophée que tu nous accroches ici, porte les stigmates de ta capture féline.


Hallicante

Alors toi quand tu as une idée derrière la tête, elle ne risque pas d'échouer dans le vase de nuit.

Tu en as trop dit ou pas assez. Ton histoire ne peut pas s'arrêter en si bon chemin.
Continue.

Gobu Et bien figure-toi que je le savais que l'energumène canari allait entrer chez Ali.
Parce que figure-toi que j'en ai marre de sa concurrence déloyale.
Depuis l'augmentation du prix de l'essence à ma pompe, les clients délaissent mon supermarché.
Alors, sauvé pour cette fois par le gong, je lui enverrai d'autres représentants de ma force futée, à ton petit protégé.

Cet épisode n'est qu'un début. Continuons le combat !
Signé l'anonyme Michel Edouard L.

APOUTSIAK: Dis donc, ça valait la peine d'attendre! un très beau texte empli de chaleur, de sonorités et aussi d'une certaine part de mystère. Je déplore de temps à autre un brin de confusion, sans doute due à la volonté de maintenir la chute insoupçonnable ou presque. pris en tout cas du plaisir à te lire et à me plonger dans cette ambiance particulière.

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Merci Miss S. J'ai beaucoup hésité sur la manière de dévoiler l'activité de cet atelier. J'ai fait le choix de ne rien révéler avant la fin, parce que je me suis dit que ça gâcherait la fête, mais je peux me tromper. Pourtant, l'envie me brûlait de parler de la Singer sur la table, comme celle qu'utilisait feu ma mère grand !

Désolée de mon retard une fois de plus. Voila mon texte écrit en une demi heure :

"L'épicerie se trouve au coin de la rue..." murmura Greg.

Cela faisait des années qu'il n'avait pas rendu visite à sa propriétaire. Deux ans exactement. Sur ces deux années pas une seule fois il avait pensé à son épicerie favorite, son paradis, l'endroit où de grandes discussion avaient lieu avec les clients et la fameuse propriétaire. . Il se trouvait dans le rayon des fruits et légumes. Tout avait changer, à l'époque la petite épicerie faisait le bonheur des habitants avec tout ses produits flambant neuf, tout était propre et ordonnés. A présent, une dizaine de cafard trônait près des yaourts et des surgelés. Même les bonbon sentaient le moisit et l'humidité. Les ampoules ne fonctionnait plus, et émettaient des sons étranges. Enfin, la jeune propriétaire entra les bras chargés de boissons et produits javel et les jeta au sol de cet fichu pièce étroite. Anabelle s'empressa d'écraser les cafards; sans remarquer la présence d'un client. Son jolie visage d'antan avait disparu, laissant place à d'horrible cernes qu'aucune fille de son age n'aurait osé montrer. Son teint rose avait viré au gris et la fatigue et la tristesse des deux dernières années c'était ancré dans sa peau jusqu'à ce que de légère rides se forment.

"Mademoiselle, désolé je me permet de vous interrompre dans vos achat... Mais savez vous où se trouve la propriétaire de cette... épicerie ? " marmonna Greg.

Vexée la demoiselle se retourna et contempla l'homme qui n'avait pas changé au cours de ces deux dernières années.

- Elle est devant toi. égoïste ! Ingrat. La fin de sa phrase tellement pénible à articuler se transforma en un hurlement et en un doux torrent de larmes s'écoulant lentement. Greg resta silencieux, à défaut de ne savoir quoi faire dans de telle situation délicate comme celle-ci. Il préféra la complimenter sur son goût vestimentaire.

" Ta veste verte ... euh ... " De toute évidence il n'était pas doué pour les compliments quel qu'il soit.

- Anis... souffla la jeune fille désespérée.

- J'aimerais voir mon fils. Sil te plaît. Murmura t-il.

Excédée l'étudiante d'une vingtaine d'années hurla en accentuant certains mots.

- Mon cousin,ton fils, je l'ai garder deux ans avec mes quatre petites soeurs ! Pendant que mes parents et toi écoulaient des jours heureux en Amérique j'ai du m'occuper de mes soeurs et comme si tout cela ne suffisait pas j'ai eu mon cousin en plus et en même temps je devais garder l'épicerie ! Pendant deux longues années je n'ai rien fait ni même appris à part changer les couches et donnée le biberon. Tu ne te rend donc pas compte de tout ce que j'ai endurée. Aurélien est comme un frère pour moi.

- Comme tu voudras. Si tu veut vivre garder cette "galère" comme tu dit jusqu'à ses dix huit ans. Fait comme tu le souhaite. Si tu veut rendre à ton oncle ce qu'il a de plus précieux rend toi à cet endroit. Lui répondit Greg.

Il sortit et fit voleter le papier à l'intérieur de la boutique. D'un geste vif Anabelle l'attrapa :

Peugeot 2o7 tu le regrettera sans doute tot ou tard...

Etait ce sa nouvelle voiture ? Qu'est ce que cela signifie ? Avant qu'elle n'ai eu le temps de répondre à sa question une explosion eu lieu à l'extérieur, suivit de cris et de pleurs de personnes sans doute traumatisés. Soudainement, la porte s'ouvrit et un corps inerte tomba au sol. Anabelle hurla de frayeur à son tour traumatiser, c'était Jo sa voisine. Elle se précipita à la fenêtre et reconnu son oncle au volant d'une voiture qui avait brulée. Une peugeot 2o7...

Désolée pour le double post mais je change de prénom pour la voisine : Jannick = . Je viens de lire le texte d'apoutsiak qui est merveilleux et je me suis rendu compte que un de ses personnages se nommait Jo.

apoutsiak a écrit:
ANTOINE

J'aime beaucoup ce qui est original, ce peut être plein de vers, sortir par n'importe quel trou, je marche si ça fait sens, si c'est fait avec humour. Je n'ai rien trouvé de tout ça ici.

Je suis évidement ouvert à toute critique, bonne ou non mais pourquoi l'humour? C'est obligatoire? C'est pour rendre ce qui sort plus facile à avaler ?

apoutsiak a écrit:HALICANTE
Peut-être un peu confus le récit dans le hammam : l'ambiance, les déambulations, l' aller-retour au vestiaire, l'attitude d'Hassan.

- "Bordel, mais j’ai jamais mis les pieds dans des bains turcs, moi !"
Hé, hé ! En effet je me suis emmêlé les pinceaux avec l'histoire des serviettes et les allées-venues - je sais même pas si on y va à poil, aux bains turcs, si ?!
Comme je viens de me lever, je commente les textes arrivés entre temps tout à l'heure !

Sahkti :

J’aimerais vraiment bien être cet Antoine là, un super job, des filles qui lisent qui déambulent sous ses yeux et il peu les reluquer à son aise, le pied quoi !
J’ai bien aimé aussi le mot opuscule.


Pili :

Le rapport entre le livre lu et la question récurrente est sympa. Mais à part ça ce n’est pas ma tasse de bière. Merci pour l’exo.

Halicante :

J’aurais aimé avoir plus de descriptions sur l’ambiance du bain turc. Je pense que tu n’as pas respecté le truc de la question récurrente.

bertrand-môgendre :

La situation est un peu originale, ça me plais bien.

Gobu :

L’histoire c’est au gout de chacun mais p***** qu’est-ce que c’est vivant, je sais pas à quoi c’est du mais ça se lit vraiment très facilement.

antoine surin a écrit:Halicante :Je pense que tu n’as pas respecté le truc de la question récurrente.

Oui pour l'ambiance des bains turcs, mais là je suis pas d'accord : "Et mon rendez-vous chez le médecin ?" je l'ai placé trois fois dans le texte. :-))

antoine surin a écrit:
Je suis évidement ouvert à toute critique, bonne ou non mais pourquoi l'humour? C'est obligatoire? C'est pour rendre ce qui sort plus facile à avaler ?

Tu as tout à fait raison, je retire ce que j'ai dit.

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Sahkti
Le personnage ne manque pas de charme. Charme désuet hélas car il ne doit pas en rester beaucoup de ces petits commerçants pour lesquels le contact humain est plus important que le gain.
Cependant, j’ai trouvé que tu brossais ce portrait un peu en survol, sans l’installer vraiment. Un peu comme si tu jouais au magasin ;-)

antoine surin
C’est très visuel. Plus qu’un texte, j’ai vu un tableau. J’ai pensé à Jérôme Bosch. Il y a pas mal de force dans ton écriture.

Si tu aimes les ambiances gore, je te conseille le dernier roman de Thomas Gunzig, 10.000 litres d’horreur pure, paru au Diable Vauvert. Mais, peut-être connais-tu déjà.

Halicante
Très visuel aussi ce récit et mouvementé en sus. L’écriture est agréable, rythmée. La trame narrative se tient bien. Le personnage principal est touchant, crédible. Bref, un bon moment de lecture.

Apoutsiak :
Ton histoire m’a beaucoup intriguée, je me suis demandée où tu allais nous emmener, et j’ai bien aimé le ton léger malgré l’heure grave (ou qui aurait pu l’être) et l’humour (le PKLK : le parti ki vous les kasse ?!), mais à partir de « Vous savez faire ce qu’ils demandent, vous ? », j’ai eu du mal à te suivre… Comme tu as choisi de ne pas nous dévoiler ce qu’ils font, on est de plus en plus intrigués – merci aussi pour la poésie (les ailes de l’abeille déployées à la lumière, la beauté miracolosa) Grazie mille !

Always :
Malgré quelques tournures un peu maladroites, on capte bien le drame qui se joue entre les deux personnages. A partir de « Comme tu voudras », l’histoire devient un peu difficile à suivre : est-ce que Greg est venu récupérer son fils pour se suicider avec lui ou bien est-ce qu’il se suicide parce qu’elle ne le lui rend pas ? Pourquoi cède-t-il si facilement dans ce cas ? Une histoire esquissée de façon un peu rapide, mais tu as respecté la contrainte de temps (et tu as même été au-delà !) Bravo ! J’espère que tu seras là pour le prochain exo !
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Merci pour les corrections sur mon texte (Sahkti ?) !

'tin, vous avez bossé ! Et bien ! Chapeau
J'ai parcouru en diagonale, y a du très bon
J'essaierai de commenter ce w-e

Merci Halicante... J'ai eu beaucoup de mal à faire ce petit récit, qui au final a été plutôt décevant. Je ne l'aime pas spécialement j'ai quand même souhaité le poster. Je m'excuse encore pour le retard et les prénoms.

Bonne Soirée.

Always'

(suite de mes commentaires)


Bertrand-Mô
I fait froid et pas que dans le dos ton récit, Bertrand-Mô. On dirait bien qu’il repose sur des faits réels. Ton écriture est limpide. Je suppose que tu vas poursuivre ce texte. J’aimerais savoir ce que ces filles vont devenir.

Gobu
Du grand art, vraiment. C’est plein d’humour, du bon, et plein de subtilités. Et des images en veux-tu-en-voilà. Je relève deux formules qui m’ont particulièrement plu, mais il y en a une kyrielle : « Un gugusse plus grand et plus maigre qu’un réverbère » et « Ça lui foutait même carrément les abeilles .
Comme Sahkti, je dis : ce texte mériterait un fil à part entière.

Apoutsiak
C’est un récit complet et riche Mis, pour moi quelque peu embrouillé. J’ai du mal avec la densité de ton écriture, vraiment. Je me suis perdue à plusieurs moments. Et je ne sais même pas si au, final j’ai tout bien capté.

Always
On voit que tu as le sens du récit et du romanesque. Je trouve que tu t’en sors très bien pour cette première participation et j’espère te lire à nouveau.

Apoutsiak question enfermement, l'exercice clos, donne la mesure de l'étroitesse du lieu pour développer les trésors de ton histoire à exploiter.
Non seulement l'idée présente tient debout, mais l'ouverture sur le monde de la mode, permet d'envisager bien des turpitudes aléatoires.

Always, tu as bien fait de poster ce texte que je tiens pour brouillon de ce que tu souhaites raconter. J'ai l'impression que tu as tant à dire que les idées se bousculent au portillon.
Alors, prends le temps à présent de poser sur le papier ta monstruosité inventive, qui, je n'en doute pas, nous ravira les neurones.

Couleur : tournesol
l'épicerie
3 personnages au choix avec interaction entre eux
Un mot ayant rapport avec une notion d’espace ou d’étroitesse, ex : exigü
Un insecte, ils peuvent être plusieurs mais du même type
Une petite phrase interrogative qui sera récurrente dans le texte
Une vêtement ou partie de vêtement qui porte la couleur qui vous est désignée
Tout cela dans le local qui vous est désigné

Mise en boîte

C’est un petit quartier. C’est une grande ville. C’est une petite épicerie.
Les murs sont peints couleur tournesol.
Ça lui va bien au teint, le tournesol.
Elle est blonde, elle est gironde, souvent sourit, et son regard s’azure comme pas permis.
Chaque jour je viens ici, j’y achète deux trois choses dont je n’ai nul besoin, et je m’offre un sourire.
Et quel sourire…
Pourquoi des boites de petits pois ? Je ne sais pas.
Elle n’est pas seule, à côté d’elle se tient un chat. Posé sur chaise et sur coussin, il somnole.
Quelquefois, il s’éveille, chasse les mouches du regard, hésite, puis non, à quoi bon…
Pourquoi des boites de petits pois ? Je ne sais pas.
Aujourd’hui, elle porte une robe à fleurs, l’une de ces robes à fleurs au décolleté abyssal.
Les fleurs ?
Des tournesols.
Je ne discute jamais avec elle. C’est à peine si je réponds à son « Bonjour », à son « Vous aimez les petits pois vous ! ». J’ose pas.
Je parle au chat.
Il dit :
« Tu devrais l’aborder aujourd’hui, elle est de bonne humeur. Ce matin elle a parlé de toi. Tu l’intrigues. »
— J’ose pas.
« Les humains… » il ajoute. « Sont un peu comme les mouches, il s’agitent, vont et viennent, sans but aucun. Jamais. »
Mais que répondre à ça… Si ce n’est « Peut-être oui…Oui, peut-être… »
« Sinon, combien de boîtes de petits pois avant que tu lui parles. »
— Mille, j’avoue, penaud.
« Et ? »
— Je manque de place dans les placards.
« Et ? »
— Et j’en suis à neuf cent quatre-vingt-dix sept. Ça te va ?
« Prends-en trois ! »
— J’ai plus de place dans les placards.
« Lâche »
— Non, humain, juste humain.
« Bien ce que je dis. Lâche ! »
— Mêle-toi de ce qui te regarde, tu veux.
— Pardon ? elle demande.
— Je pensais tout haut, rien à voir avec vous, enfin je veux dire… Je vais prendre ces deux boîtes là.
Et ce décolleté, je suis pas seul à le voir mon Dieu. J’ai pas envie de le partager. De la partager.
« Pire que lâche »
Je moufte pas, il a raison, bien sûr qu’il a raison. Puis c’est n’importe quoi : parler aux chats…
— Elles sont en promotion aujourd’hui : deux achetées, la troisième offerte.
— C’est-à-dire que, j’ai plus de place dans les placards, voyez.
— Je vous la mets de côté, pour demain ?
« Même que lâche à ce point, c’est pas permis ! »
— On va faire ça, oui. C’est bien ça, je dis.
— Parfait, elle fait.
Et je m’en vais avec mes deux boîtes de petits pois, et remontant jusque chez moi, je me dis que peut-être je ferais bien de changer d’alimentation, parce que les petits pois, j’aime toujours pas ça.
Du cassoulet ?
« Lâche »
De la choucroute ?
« Lâche »
Du chat en boîte ?
« C’est malin ça… »

Puis c’est n’importe quoi : parler aux chats…

Pas d'accord, du tout.

moi qui croyais que tu n'aimais pas les textes à chute ! ;-)
j'aime bien ce soi-disant dialogue, je le trouve bien mené et l'humour ne se relâche jamais.
du bon Yali, distrayant