Casino : chapi chapo patapo

Il était une fois le plus grand mime de tous les temps. C’était un mime très doué, drôle et brillant, capable de jouer n’importe quelle situation, de faire passer toutes les émotions, rien que par ses gestes. Mais s’il était le meilleur des mimes, il était également le plus distrait ! Trois ans qu’il faisait partie de la troupe du grand cirque Knupff et ce jour là, ce devait bien être la vingtième fois qu’il perdait son chapeau, instrument indispensable à son plus beau numéro.

- Bon sang, j’en ai ras le bol de toi ! Combien de fois tu vas m’la rejouer celle là ! M’en fiche, t’es prévenu, si tu te ramènes sans ton galurin, t’es viré ! T’as qu’à me choper un doulos à la roulotte des costumes, piquer un sombrero, ou te visser un béret sur la caboche ! Bref, tu te débrouilles mais pas de chapeau, pas de numéro et pas de numéro, plus de boulot ! C’est clair !

Faut dire qu’il en avait ras la casquette, notre directeur de cirque. Depuis qu’ils avaient changé la musique d’accueil du cirque, il faisait des cauchemars terribles où le mime débarquait dans le cercle poussiéreux sans son couvre-chef et les gens de se moquer, de crier au remboursement et toujours cette musique : « chapi chapo Patapo Chapo chapi Patapi Biribibi Rabada dada !!.. » Affreux, je vous dis ! Alors normal qu’il prenne un peu la mouche dans cette situation.

Enfin, bref, notre mime était bien ennuyé ! Impossible d’aller la voir la costumière qui ne lui parlait plus depuis qu’il avait perdu : (je reprends mon souffle) un haut d’forme noir, un feutre bleu marine, un borsalino et un blanc bonnet, un panama, une capeline, une chapka, et un canotier, un melon, un casque colonial, une toque de chef, un bob et un képi … Que faire ? que faire ?

Des heures durant, il chercha son chapeau. Il retourna sa roulotte en tous sens : « pfiou quel bric à brac dans cette caravane ! ». Il questionna les acrobates et les dresseurs : « ils sont sûrement avec tes autres chapeaux ! » lui rirent ils au nez. En retour, il leur mima quelques insultes bien senties. Il interrogea même les otaries : « hunk ! hunk ! d’accord ! mais ça veut dire quoi ? ».

Pas question non plus de voler une coiffure à quelqu’un, c’était un coup à se ramasser une calotte ! Désespéré, il se décida alors à quitter le cirque. Son baluchon au bout d’un bâton , il partit sur la route, bordé de champs de maïs. Il marcha quelques minutes, puis déjà fatigué se trouva un coin tranquille où s’asseoir, un grand épouvantail lui offrant un petit coin d’ombre.

- Mais oui, le voilà mon chapeau s’écria t’il ! Puis je vous l’emprunter monsieur l’épouvantail ?
- Bien sûr ! mais il s’appelle « reviens » lui répondit le vieux mannequin à la salopette trouée !

Finalement pas trop surpris de voir un épouvantail lui répondre, notre mime prit le vieux chapeau de paille et s’en alla donner représentation. Et chaque jour depuis lors, il allait chercher le chapeau de paille avant la représentation et retournait dès la fin de celle-ci le rendre à l’épouvantail, ravi d’avoir ainsi un peu de visite.

Charles, qu'avais-tu comme contraintes d'exercice?

Sahkti a écrit:Charles, qu'avais-tu comme contraintes d'exercice?

oups, j'avais oublié !

5) Conte de fée
4) Un incident dans la vie d'un mime
3) Vous devrez insérer le mot "chapeau" le plus souvent possible.

J'ai aimé ta façon d'insérer toutes sortes de noms de chapeaux plutôt que de t'embêter à répéter le mot "chapeau" trop souvent. Très ingénieux! L'histoire progresse bien. Le mime n'est peut-être pas assez mime à mon goût mis à part les brefs passages du genre : " En retour, il leur mima quelques insultes bien senties." Ça c'est excellent! La fin m'a un peu déçu, je m'attendais peut-être un peu trop à du spectaculaire, mais quand même, c'est un conte de fée, et la fin respecte le genre. Bon travail!

Dans ce texte les contraintes constituent réellement le fil conducteur de l'histoire. Faut dire qu'elles ne permettaient pas réellement à l'imagination de s'épanouir pleinement et ça se ressent un peu.
L'histoire est néanmoins agréable à lire et amusante, le ton est léger et contribue à faire de ce texte un joli conte pour enfants.

Un conte, pas spécialement de fée, mais un vrai conte, et le coup d'utiliser des noms de couvre-chef et non le mot chapeau lui-même est très astucieux et bien fait.
Ecriture simple, trop peut-être, mais en fait cela convient à un conte pour enfant.
Donc exo réussi, sûr. ;-)

Ton texte m'a collé le sourire, et maintenant à cause de toi je chante en boucle: Chapi Chapo, que je regardais à la télé assez souvent en plus;)
Beaucoup d'humour, oui, je n'ai qu'une remarque à faire: j'ai l'impression que tu as un peu bâclé la fin, notamment le dernier paragraphe qui ne clôt pas vraiment le texte. Mais bon texte dans l'ensemble, qui m'a fait sourire en plus

Oui une belle histoire pour enfant! de celles qu'on peut lire le soir avant de s'endormir.Un ton léger et tendre à la fois, avaec beaucoup d'humour aussi. Belle idée que celle de faire le listing de tous les couvre-chefs du monde pour ne pas avoir à répéter trop souvent "chapeau". Bien aimé aussi ce petit génrique de notre enfance "Chapi chapo". Donc, chapeau -))

Ah, c'est vrai que j'aurais bien vu une chute un peu plus relevée à la fin. Mais le ton est léger, agréable. Sans compter que j'aime bien la façon de méler dans le conte ces passages d'énumération et de ritournelles...

Chapi chapo ... :-) On peut pas lutter, je crois que je vais le garder en tête toute la journée !

Un joli conte et puis bravo pour avoir trouvé toutes sortes de noms de chapeaux, au lieu de répéter inlassablement le mot en question (hum... quand je pense que j'ai aussi hérité de cette contrainte chapeau et que je n'ai pas pondu le premier mot, je me gratte le menton...).
Juste l'impression que tu es resté enfermé dans quelque chose, qu'il y avait une explosion potentielle d'émotion qui n'a pourtant pas eu lieu. Peut-être à cause des contraintes, mais pas sûr. L'histoire est fluide, coule bien, est douce à souhait, mais peut-être pas assez puissante.

C'est sympatique ! J'aime bien mais j'ai été un peu déçue par la fin, j'ai trouvée que ça manquait d'humour, un peu baclée peut-être. Tu aurais pu exploiter le fait que l'épouvantail parlait... Mais quand j'ai vu après coup la contrainte "conte" alors oui, la fin s'inscrit bien dans ce type de texte.
:-)) pour la parenthèse avant l'énumération des chapeaux ! C'est le genre de chose qui me plait beaucoup !

Kicilou a écrit:
:-)) pour la parenthèse avant l'énumération des chapeaux ! C'est le genre de chose qui me plait beaucoup !

Oui, moi aussi j'aime beaucoup les interventions entre parenthèses de ce genre. J'aime quand l'auteur (ou le narrateur normalement effacé) se mêle un peu à l'histoire, commente, se moque. Ça donne l'impression que le texte ne se prend pas trop au sérieux.

Merci à tous pour vos réactions ! vous avez l'oeil, on ne peut rien vous cacher ! et oui, j'avoue, j'ai baclé la fin ..... ;-)

Ben quoi, un épouvantail qui parle? Sûrement sorti du Magicien d'Oz!

J'ai bien aimé, Charles, les contraintes sont respectées, le ton est léger, colle au contexte, très sympa!

Bon les contes c'esr pas trop mon truc. Mais c'était une contrainte et donc... quoi dire...
Ben voilà: je trouve ce texte bien en deça d'autres écrits que j'ai lu de toi.