Exercice en direct ce jeudi 02 mars

Sahkti a écrit:la réponse, c'est LA VUE Mentor, j'ai regardé sur Google, mais... j'ai rien compris

rien compris ?? A la réponse ?
:-)))))))))))))))
Yali va t'expliquer...

mentor a écrit:

Sahkti a écrit:la réponse, c'est LA VUE Mentor, j'ai regardé sur Google, mais... j'ai rien compris

rien compris ?? A la réponse ?
:-)))))))))))))))
Yali va t'expliquer...

ben non rien compris... ou alors je trouve pas ça très drôle en fait, parce que pas subtil... mais bon, le sexe chez moi, ça se conjugue rarement avec le cérébral tu vois :)))

Sahkti a écrit:

mentor a écrit:

Sahkti a écrit:la réponse, c'est LA VUE Mentor, j'ai regardé sur Google, mais... j'ai rien compris

rien compris ?? A la réponse ?
:-)))))))))))))))
Yali va t'expliquer...

ben non rien compris... ou alors je trouve pas ça très drôle en fait, parce que pas subtil... mais bon, le sexe chez moi, ça se conjugue rarement avec le cérébral tu vois :)))

c'est juste que t'es malade, t'as la tête dans le cul

Sahkti a écrit:

mentor a écrit:

Sahkti a écrit:la réponse, c'est LA VUE Mentor, j'ai regardé sur Google, mais... j'ai rien compris

rien compris ?? A la réponse ?
:-)))))))))))))))
Yali va t'expliquer...

ben non rien compris... ou alors je trouve pas ça très drôle en fait, parce que pas subtil... mais bon, le sexe chez moi, ça se conjugue rarement avec le cérébral tu vois :)))

non non, rien de cérébral justement ! Pas de souci, mais moi j'ai bien rigolé en l'entendant la première fois. Ben, le goût et la couleur, et la vue, et l'ouïe, et les odeurs, tout change dans certaines circonstances...
Bon, alors Not, cet exo ??
;-)

Et voilà vos destinations!

4) Giny : Russie
33) Killgrieg : Afghanistan
12) Sahkti : Egypte
1) Aegis : Chine
31) Krystelle : Tunisie
25) Mentor : Australie
19) Lint : Mexique
39) Yali : Islande
22) Lyra : Canada
10 ) Julien : Japon

Vous devez donc raconter une avaenture , une histoire qui vous sera arrivée lors de ce voyage ( voyage dans le temps permis)

2 contraintes imposées:

- un personnage local (figure historique, personnage célèbre, imaginaire, légendaire...)
- Un lieu de ce pays (ville, site touristique,...)

dès que vous avez pris connaissance de ceci on fixe l'une ou l'autre contrainte supplémentaire -)

Et maintenant elle est détendue l'atmosphère?

ben... la vue... dans les deux cas, c'est de l'herbe à brouter, donc...
Pardon

killgrieg a écrit:c'est juste que t'es malade, t'as la tête dans le cul

Oh ! Au fait Kill, plus question d'appeler ta colombe "ma colombe" avec toutes ces histoires de volatiles... ;-)

Sahkti a écrit:la réponse, c'est LA VUE Mentor, j'ai regardé sur Google, mais... j'ai rien compris

Comme dirait un ami "Je comprneds rien !!!" Mais je prefere le 69 au chalet

mentor a écrit:

killgrieg a écrit:c'est juste que t'es malade, t'as la tête dans le cul

Oh ! Au fait Kill, plus question d'appeler ta colombe "ma colombe" avec toutes ces histoires de volatiles... ;-)

Ho ben tiens!!

ouf ouf j'arrive et j'ai pas tout lu mais je dis 13 et si c'est déjà pris alors 31

Australie? Ah ben oui, ça me rappelle une histoire qui m'est arrivée avec un kangourou unijambiste, qui sautait de travers, on l'appelait le Dahu de Colombo. Je fonce !
;-)

13) Charles : ISRAEL

j'ai pris connaissance...

Tout le monde est là?

ok j'y pars tout de suite mais suis pas sûr de pouvoir rendre copie ce soir because marsu un peu malade ...

Charles il y a encore deux ou trois contraintes qui vont tomber

Bon Killgrieg, une expression?

Charles a écrit:ok j'y pars tout de suite mais suis pas sûr de pouvoir rendre copie ce soir because marsu un peu malade ...

ha... bienvenue au club, fais-lui plein de bisous doux, le mien roupille juste à côté avec 39 de fièvre, ça descend pas

Lint : un objet?

Nothingman1 a écrit:Bon Killgrieg, une expression?

tu ressemble à quoi sous ton tchador"

Mentor, Krys, Giny et Yali: un mot chacun?

Et je crois que c'est déjà pas mal!

Un objet : une pipe
Et rien à voir avec le 69

killgrieg a écrit:

Nothingman1 a écrit:Bon Killgrieg, une expression?

tu ressemble à quoi sous ton tchador"

tu rajouteras le s julien, je compte sur toi

lèvres (Lint !!!)

Mon mot: rêverie

Et voilà vos destinations!

4) Giny : Russie
33) Killgrieg : Afghanistan
12) Sahkti : Egypte
1) Aegis : Chine
31) Krystelle : Tunisie
25) Mentor : Australie
19) Lint : Mexique
39) Yali : Islande
22) Lyra : Canada
10 ) Julien : Japon
13) Charles : ISRAEL

Vous devez donc raconter une avaenture , une histoire qui vous sera arrivée lors de ce voyage ( voyage dans le temps permis)

2 contraintes imposées:

- un personnage local (figure historique, personnage célèbre, imaginaire, légendaire...)
- Un lieu de ce pays (ville, site touristique,...)

dès que vous avez pris connaissance de ceci on fixe l'une ou l'autre contrainte supplémentaire

EXPRESSION : Tu ressembles à quoi sous ton tchador
objet :une pipe
4 mots :
- saperlipopette
-buisson
-rêverie
-lèvres

l'avion du retour est prévu vers 22h50, 23h

La compagnie vous souhaite un agréable voyage

Feu!

J'ai hâte de lire celui de Lyra sur Canada

Jonjon, tu veux une destination? -)

Saperlipopette, il fait au moins 50°! Peut-être même 60! Et je suis sûr que je n'exagère pas. On m'y reprendra à venir en Egypte en plein été. En plus ça grouille de touristes, des vieux en short avec des jambes maigres à varices qui se plaignent tout le temps et des Jaunes qui passent leur temps à tout photographier, même le bout de leurs chaussures. Quelle idée franchement... Moi je voulais aller en Islande. Là au moins il fait doux, pas comme ici. Mais évidemment, Thérèse n'a pas voulu, Madame voulait voir la Vallée des Rois. Elle pensait sans doute qu'un ressucité allait lui demander sa main, en lui sussurrant des mots d'amour du bout des lèvres... Tu parles! En plus, fagotée comme elle est, personne pourrait dire si c'est une femme ou une mule. Il a fallu qu'elle se fasse refourguer un drap moche et puant pour se protéger du soleil, le parfait attrape-nigauds. Me demande si je vais pas la confier au groupe de retraités derrière nous, ça leur fera une petite rêverie d'imaginer à quoi elle ressemble sous son tchador...
Mais quelle chaleur! Ça ne m'étonne pas que le buisson de Moïse ait cramé tout seul. Ils parlent de miracle, c'est la nature et puis voilà, faut pas être bien malin pour comprendre ça!
Et l'autre là, qu'est-ce qu'il me veut? Pas cher, pas cher... quoi pas cher? Un chat? Une momie de chat??!! Sont fous dans ce pays? Ils savent pas que c'est interdit les chats, depuis la grippe aviaire? Confinés les matous, momifiés ou non, on n'est jamais trop prudents. De toutes façons, si ça se trouve, c'est qu'un gros rat et ils font croire aux gogos bridés que ce sont des chats qui ont 10.000 ans. Je voudrais bien voir ça de plus près tiens...

Bon, allez je me casse, j'en ai strictement rien à faire de la tombe de Osetis III, j'ai envie d'une bière. Et comme par hasard y en a pas. Juste du Fanta tellement fluo que je me demande si ce sont pas les soulagements de leurs chameaux qu'ils mettent en bouteilles!
Ha...on dirait un endroit frais par là et y a personne, parfait!
Ha ben si, un guide, comme par hasard. Ça va être quoi cette fois? Droit de photographier? De regarder? De respirer? Tous les prétextes sont bons, bande de rapaces. Vallée des Rois... Vallée de bandits, oui!
Bizarre, il demande rien.Ha si, il tend la main. Il me prend la main! Qu'est-ce qu'il veut? Je comprends rien à son charabia, il cause même pas français en plus. Tourisme international ils disent, laisse-moi rire!
Hééé... mais c'est quoi ça? Une chambre secrète? Pour moi tout seul? Pas si secrète, à bien y regarder. Y a des lampes à huile, des coussins de soie, des tapis épais, une odeur bizarre, de la musique. De la musique? Sans doute un bistrot clandestin, allons voir, c'est toujours mieux que le Fanta chamellisé.

Personne, on dirait. Et l'autre qui me fait des signes et qui baragouine je ne sais quoi. A coup sûr il veut de l'argent. Si je sors un billet de 5 euros, ça devrait être bien, non? Ça lui fait un mois de salaire, il pourrait dire merci au moins. Je sens le coup fourré, j'aurais dû me méfier et rester avec le groupe. Bon, c'est pas tout ça mais fait soif et y en a marre de la balade.
Tiens, une lueur rouge. Lumière tamisée, toujours de la musique, des bruits de verre qui trinquent, rhaa c'est bon signe ça!
Mais... ho... hoooo... drôle de bistrot... Quel rusé ce guide! Ça vaut bien un p'tit billet cette trouvaille, il l'a pas volé!
Ha...y a un tarif accroché près d'un rideau de perles en verre.
- Petite pipe: 5
- Grande pipe: 10
- Pipe spéciale: 15
- Pipe longue durée: 20
Heu... ben dis donc... ça a le mérite de la franchise!
Je fais quoi, moi, maintenant? Je voulais juste boire une bière. Puis y a Thérèse. Qui rit pas forcément quand...
Flûte, trois japanouilles qui rappliquent! Et pas vite gênés en plus, vas-y que je m'installe, que je réquisitionne tous les coussins... vont pas faire ça en public tout de même?!

- Une petite pipe, Monsieur?
- Heu... c'est à dire... c'est vous qui la faites??
- Bien entendu Monsieur!
- Non merci, sans façons...
Il est dingue ce serveur?! La sortie, vite fait! Non mais, pour qui il m'a pris ce guide? Il va me rendre mon pognon vite fait, tu vas voir ça!
Zut, le groupe de vioques avec Thérèse! Je suis cuit! Mais qu'est-ce qu'elle fiche là, aussi, à venir dans des endroits pareils, on n'a pas idée!
- Thérèse, ramène-toi, ce sont des malades!
- Ha bon?
- Viens, j'te dis
- Mais pourquoi? J'ai envie d'une pipe moi!
- Pardon??
- Ben oui, avec du café fort et une petite goutte d'alcool, y a rien de tel pour supporter la chaleur!
- du café...? de l'alcool?
- Mon chéri, ça va??

Et les Japonais qui se marrent... L'année prochaine, c'est sûr, on va en Islande!!

jonjon21 a écrit:J'ai hâte de lire celui de Lyra sur Canada

Aller Jonjon, lance toi

Noth, c'était très drôle, tous comptes faits, cette histoire de destinations! Plein de surprises

Nothingman :destination Japon




Donc voilà ! La main innocente (?) de Sahkti vient d’en décider. Ce sera donc le Japon ! Le pays du soleil levant. Je dois bien avouer que cette destination ne m’évoque pas grand chose, dans un premier temps : le mont Fuji, Hiroshima, Nagasaki, le tremblement de terre de Kobe… Est-ce qu’ils servent au moins de la bière là-bas ? Enfin, je dois dire que j’ai quand même eu plus de chance que Killgrieg et Charles. Qu’est-ce qu’ils vont prendre eux ? Je n’ose même pas y penser.
L’avion de la Japan Airlines se pose enfin sur la piste. Ouf, il était temps, mes jambes sont toutes ankylosées. J’espère que je ne vais pas avoir ce fichu syndrome de l’avion en me levant. Dans le hall de l’aéroport, l’agence avait prévu un comité d’accueil. Sympa cette agence. Un taxi m’emmène vers mon hôtel en traversant la frénésie des rues de la gigantesque métropole qu’est Tokyo. Quelle activité. …Moi qui avais besoin de calme, j’en suis pour mes frais.

L’hôtel : grand standing. Mais ce n’est pas en restant ici que je vais vivre une grande aventure à raconter pour l’agence de voyage. L’aventure, c’est dans les rues que ça se trouve.
Je me lance donc dans l’enfer de la grande ville. Partout des néons multicolores, des flashs aveuglants, éblouissants pour telle ou telle marque internationale. Des jeunes japonais arborant fièrement un look punk passent de megastore en megastore à la recherche de la dernière nouveauté, du nouveau gadget à la mode. Dans une rue un peu à l’écart je me dirige vers un petit bar, me disant que c’est toujours là-bas qu’on collectionne les anecdotes. Seulement, je ne comprends rien à l’enseigne. Pour moi c’est du chinois. Devant moi une passante avec un grand chapeau. « Dis montre voir un peu à quoi tu ressembles sous ton tchador ? ». Je m’en fous, elle me comprend pas de toute façon. Et je pense à Killgrieg qui doit sympathiser avec les Pashtouns à l’heure qu’il est.. « It’s a karaoke bar » me traduit t’elle en anglais. « Ah ben ça je connais ». Je décide d’y rentrer et m’installe au bar. J’espère qu’ils ont du Christophe ou du Adamo. Il paraît que c’est une star ici. Je ressens un peu de fatigue. Ca doit être le décalage horaire. Dans le miroir, mon reflet me fait irrésistiblement penser à Bill Murray dans « Lost in Translation ». Même air de cocker abattu. Pourvu que je rencontre moi aussi ma Scarlett Johansson. Assis à côté de moi, un homme me tire de ma rêverie et me conseille une boisson sur la carte. Je suis là pour faire des expériences donc banco, je tente. On verra bien. Je trempe mes lèvres. Saperlipopette c’est vachement fort, sans doute un saké amélioré. Je sympathise bien vite avec ce compagnon d’infortune. Lui aussi a l’air bien malheureux. Il me dit que rien ne va plus pour lui. Que ses romans ne se vendent plus depuis qu’il a raté le prix Nobel. Paraîtrait que c’était un écrivain à succès il y a quelques années. J’ai peine à le croire tant il m’inspire de la pitié. Il me dit de le suivre. Qu’avec lui je vais passer une bonne soirée. On se dirige vers un autre bar dans une petite rue, faiblement éclairée, qui sent odeur, mélange de pisse et de nourritures grasses. Des femmes se dirigent vers nous. Assez vulgaires, elles commencent à soulever leurs jupons fluos nous promettant l’empire des sens. Elles nous dévoilent alors leurs buissons qui n’ont rien d’ardent. L’une d’elle me propose une pipe. Bourré, je lui réponds que je ne fume pas. Moi qui voulais des aventures, je suis servi. Mais la fatigue gagne à nouveau, je dis à mon compagnon que je vais le laisser continuer sa tournée des grands ducs. J’avance dans la rue. Je me retourne pour le saluer une dernière fois. Au fait vous vous appelez comment ». « Murakami Haruki » …. Quand Sahkti saura ce qu’il est devenu!!!

La Russie…et ses filles. Murmures susurrés dans les alcôves sombres d’un café enfumé, elle m’entraîne avec elle. Je retrouve un héritage slave que je croyais issu des pensées sinueuses d’écrivains libidineux écrivant dans des bordels de l’Est. Elle pointe ses lèvres vers moi comme pour me dire quelque chose, quelque chose d’important. Les larmes coulent silencieusement sur son visage. J’efface d’un doigt le rimmel qui coule lentement et contraste avec sa peau blanche, presque transparente. Une apparition qui me ravit et m’inquiète à la fois. Elle est tout ce que je ne suis pas. Mon alter ego, celle que j’aimerais être et que je n’ose pas toucher du bout des doigts.
Je la suis dans les rues animées de Moscou. Rires gutturaux et gras des hommes à son passage, bruits des pipes que l’on bourre , moi qui m’écrie à la vue d’une femme voilée de la tête aux pieds : saperlipopette !Tu ressembles à quoi sous ton tchador? Mes paroles sonnent désespérément creuses , artificielles, tandis qu’elle m’entraîne de plus en plus loin, vers une petite maison en briques rouge. Elle s’arrête et pose un doigt sur ma bouche, un doigt délicieusement aromatisé à la rose et la poudre de riz, m’introduit à un jardin luxuriant . Buissons touffus et fleurs rouge sang m’accueillent alors que je m’allonge près d’elle.

Sa main dans la mienne, je regarde le soleil se coucher. Débauche de couleurs pastels qui s’alternent doucement jusqu’à sombrer dans l’océan, dans un dernier espoir je vois l’ultime rayon vert s’effacer sous mes yeux. Je me tourne vers elle : seule l’empreinte de l’herbe fraîchement arrosée témoigne de son passage furtif, un jour d’été, à Moscou…Peut-être n’était-ce qu’une rêverie de plus. Rêverie d’une âme solitaire.

Bon, ben j'ai pas réussi à plancher ce soir. donc c'est un texte pas terrible, qui ne rassasiera pas les fans d'action. J'espère qu'il ne va pas vous paraître trop lourd...





Un vieil hôtel délabré. Il ressemble à s’y méprendre à l’hôtel du Nord : même repère d’absents, de passants, de manquants. Un lieu de malaisance où l’ennui œuvre de mur en mur, avec encore plus d’insistance que la moisissure. Au loin, s’étend le grondement assourdi d’un avion. Le mien m’a abandonné près de la piste. Quelques minutes perdues suffisent trop souvent à abîmer les illusions, à frustrer un désir du lointain crevé dans l’œuf. L’avion est parti, je suis resté à Paris.
De cette distance avortée, je ne ferai pas un livre, pas même un poème. Où trouver l’inspiration lorsque la Muse se dérobe ? La millénaire Bei-Jin s’effondre dans la nuit de mon cerveau. J’entends déjà les reproches de l’éditeur roublard qui me chouchoute et me vénère à la fois.

Peut être mon esprit pourra galvauder quelques phrases, et les imbriquera sous une nouvelle forme. Sans doute en vain.

Errance d’une bribe de mots que je prononce à la hâte, histoire de rompre le silence.



Ebauches des lèvres. J’étouffe la pulsion glossolale. C’est incongru, tout ça. Le chinois me paraît alors plus accueillant. Une belle langue en suspens quelque part dans mon esprit, à) mille lieux des interjections pulsionnelles, toutes travaillées soient-elles.

Mes mains tripotent distraitement ma pipe qui restera éteinte. Au plafond, une araignée peaufine sa toile. Tisser, c’est penser.
Ebauche du rêve.

Alors peu à peu je tisse. Pas consciencieusement, plutôt avec une sorte d’inertie aléatoire. S’estompent peu à peu les gouttes s’échappant de quelque tuyau, les rumeurs des autres clients. Les odeurs d’humidité pâteuse. Sur le tissage de cette rêverie, j’avance lentement pour atteindre l’empire. Jamais la Grande Muraille ne pourra m’arrêter, le désert m’engloutir. Bei-Jin, je ne peux qu’imaginer quelques contenus, pas mêmes les contours. Je tisse et retisse. Ca s’étoffe pour prendre le volume d’un buisson multicolore, avec des dragons rouges en sortant. Magique accrétion. Un dragon attrape au vol un rire d’enfant, le dépèce, emporte avec lui le cristallin. Par ce cristallin je poursuis mon tissage jusqu’aux lignes de l’Art de la Guerre. Le geste grave et inconciliant de Sun Tzu édictant au papyrus ses idées, me confond. A sa maîtrise de l’idéogramme, je ne superpose pas même les déboires de mes écritures.
De sa voix de tacticien subtile, j’extrais une ligne fluide. Celle du Mékong dont je suis le cours. Sur les rives, des être fantastiques continuent à courir. Ce n’est pas un carnaval : leurs traits sont empreints d’une tristesse résignée. Sans les comprendre, je poursuis jusqu’au centre de ma toile. Ignorant les étendues désertiques, je plonge vers le crépuscule. Effleure un rocher affleurant sur la Mer de Chine. De là, je cueillant un vol un nénuphar battant de l’aile. Aux fameux charmes d’Asie, je ne déroberai nulle indolence. Je leur laisserai leurs boniments. Dans le même élan, je sens que j’atteints le cœur de la toile. L’heure où s’offre enfin, déchirant la nitescence de sa gangue, la cité Interdite, celle qui me révèlera le nom oublié, le secret de mon existence.

Un cri déchire la toile, comme un coup de griffe rageur. Sursaut. Angoisse. Ma chambre me toise à nouveau du haut de son indifférence. L’araignée a disparu. Mon rêve aussi

Le bocage de ma mémoire préserva peut-être le souvenir de ce non-voyage. De ces non-évènements. De ce déclin de la réalité dans l’empire onirique. Insensé. Peut-être l’écrirais-je finalement ce livre : La biographie de l’homme qui rêve.

C’était une idée de Lola. Lola fait partie de ces copines sympas qui savent mieux que vous ce qu’il vous faut pour être heureuse. Elle avait choisi pour moi Oyyo. Oyyo et Momo.
Sur la plaquette il y avait écrit « si tu dors, t’es mort ». J’ai pas compris. On est arrivé à 23 heures, déjà j’étais crevée, j’avais qu’une envie c’était de pioncer. Pioncer et manger. Mais on avait à peine posé le pied sur le sol tunisien qu’il a fallu chanter. C’est Momo, figure incontournable du Club med et GO de profession, qui dirigeait la chorale improvisée. Quand il s’est approché de moi pour me donner le la que visiblement je n’avais pas, Lola m’a décroché un coup de coude à me broyer les côtes.
- Saperlipopette ! T’as vu comme il est beau ce type ! Celui-là, ma belle, il est pour toi.
Trop occupée à rassembler mes cotes et à trouver mon la, j’ai pas répondu.
Et puis après la chanson, il a fallu danser. Lola avait déjà revêtu le vêtement traditionnel, enfin pour partie seulement, et j’étais même pas sûre que c’était elle qui se déhanchait le nombril à l’air au milieu de la piste. C’est vrai, elle ressemblait à rien sous son tchador alors je lui ai demandé. C’était elle.
J’avais faim, toujours, et pas la moindre idée de l’heure à laquelle on allait manger. J’ai donc posé la question, et à Momo tant qu’à faire puisqu’il avait l’air de connaître le planning sur le bout des doigts. Et justement ses doigts, il les a posés sur mes lèvres :
- Suis-moi
Bête, disciplinée et affamée, j’ai suivi. C’est comme ça qu’on a atterri au milieu des buissons dans un petit cabanon. Au dessus de la porte, un petit écriteau : « Chibouk ». J’ai trouvé ça étrange comme coutume de donner un nom à une porte. Chibouk…
Momo m’a souri. Et il a commencé sa tirade. C’est là que j’ai su que, pour lui, GO, c’était pas qu’une profession, c’était une vocation :
- Toi, t’as des yeux à rendre le monde plus bleu. T’es le genre de fille avec qui on a envie de faire un bout de chemin dans la vie. Jusqu’à Mexico et pourquoi pas Rio. Oui, toi et moi, ce serait magique. Ca te dirait qu’on carnavale tous les deux ?
J’ai trouvé ça joli « carnavaler » comme verbe, je me suis demandée si c’était un néologisme de son cru ou bien une expression localement courue et j’étais perdue dans mes rêveries étymologiques lorsqu’il a posé sa main sur ma cuisse. Il s’est approché de mon oreille, a murmuré :
- Tu sais ce que c’est un Chibouk ?
- Non ?
- C’est une pipe, une pipe avec un long, très long tuyau de bois.
- Ah…
Et lui et moi on est parti à Rio, le carnaval, tout ça…
Puis il s’est endormi.
Et moi je luttais de toute mes forces pour garder les yeux ouverts. Je repensais à la phrase sur la brochure. « Si tu dors, t’es mort ».