CASINO: L'Histoire revisitée

Contraintes:
- un texte historique
- une relation entre deux voisins
- l'utilisation le plus possible du mot chapeau

Marat dans son bain, je suppose que vous connaissez tous. Sinon, rien de plus simple, une formule magique sur Google, comme le lapin hors du chapeau, et vous trouverez quelques représentations du vivant/agonisant/presque mort/mort, assaisonnées à toutes les sauces.
C'est que le sujet en a inspiré plus d'un et tant pis pour les droits de propriété intellectuelle sur le corps de Marat. Y a pas de petit profit, sinon avec quoi Napoléon il se serait payé son chapeau bicorné, hmm?

Mais revenons à nos chapeaux, pardon à nos moutons, pour évoquer la véritable histoire de Marat. Hé oui! Il y a l'histoire avec un grand H puis celle qu'on ne raconte aux élèves que sous le sceau du plus grand secret, planqués derrière un chapeau de paille à l'ombre d'un marronnier en fleurs. A propos de marrons, vous avez déjà observé une bogue à moitié ouverte renfermant encore son fruit? C'est drôle, on dirait un petit chapeau orné de picots, comme un casque de martien ou un chapeau du genre bizarre.
Enfin bref, rien à voir, je reprends...

En réalité, Marat n'a pas été tué par Charlotte Corday dans son bain. Tout ça, c'est de la mise en scène politique pour faire porter le chapeau à une pauvre femme dont le seul tort était d'être la maîtresse de la voisine de Marat. Et chtoc! Je parie que vous ne le saviez pas ça, hein!?
La petite Charlotte courtisait depuis longtemps une jeune femme prénommée Adèle, qui vivait depuis quelques mois à côté du sieur Marat et partageait avec lui non seulement un porte-galurins posé dans le couloir mais aussi une baignoire, luxe suprême à l'époque dans un immeuble aussi miteux, qu'ils utilisaient à tour de rôle et qui était enfermée dans une pièce dont eux seuls avaient la clé. Seule une relation de voisinage et une utilisation commune de baignoire unissait Marat et Adèle, ce qui expliqua sans doute que jamais les manuels scolaires ne mentionnèrent l'existence de cette personne dans le parcours tragique de Marat.

Un soir où Charlotte devait retrouver Adèle, il s'était mis à tomber des cordes (sans hommes chapeautés pendant au bout) et la coiffure de l'amante ressemblait à un épagneul tout droit sorti de la mer du Nord un jour de tempête. Chapeau trempé, fleur noyée, rubans froissés, tout ce qu'il fallait pour que la douce Adèle la prenne pour une sauvage dès son apparition et s'enfuie en courant. C'est ainsi que Charlotte eût l'idée d'un bref passage dans la salle d'eau, histoire de redonner forme à son couvre-chef et tenue à ses cheveux. Elle ne se rendit pas compte tout de suite que quelqu'un dormait profondément dans la baignoire, la pièce étant plongée dans l'obscurité et Charlotte ne voulant pas allumer les bougies, de peur que sa compagne ne devine sa présence et la découvre dans cet état de délabrement chapeautesque. De plus, comme Marat s'était recouvert le visage et la tête d'un mince drap blanc (drôle de chapeau de bain!), la détrempée avait encore moins de chances de l'apercevoir au premier coup d'oeil. C'est lorsqu'elle éternua, le nez recouvert de poudre de riz, que Marat sursauta, envoyant au loin son curieux bonnet et poussant un cri d'effroi qui glaça le sang de la donzelle. En un réflexe rapide et incontrôlé, elle brandit ses ciseaux à ongles et, sans le vouloir, les enfonça dans la trachée de Marat qui poussa son dernier soupir dans les secondes qui suivirent, nu, blanc comme un linge et ne portant point chapeau, ce qui n'était toutefois pas une preuve flagrante de manque de savoir-vivre face à une dame du rang de Charlotte.

Alertée par le bruit, Adèle se précipita dans la salle de bains, comprit immédiatement ce qui s'était passé (cette vipère travaillait rapidement du chapeau!) et, par peur de se voir retirer le droit d'usage de la baignoire, préféra dénoncer son amante à la police pour complot politique plutôt qu'expliquer comment Marat se trouvait en ce lieu. Cet acte valut d'ailleurs à Adèle quelques relations haut placées au Ministère, en guise de reconnaissance pour service à la Nation, ce qui rendit finalement caduque sa peur de se voir privée de baignoire.

Voilà la véritable explication de l'assassinat de Marat par Charlotte Corday, tout cela pour une banale histoire de chapeau mouillé, de baignoire et de maîtresse cupide. Simplissime n'est-il pas?

Impressions mitigées... J'aime beaucoup l'humour que tu glisses dans ce texte mais la contrainte de devoir répéter chapeau à tout bout de champ alourdit sensiblement l'ensemble. Et puis le passage par la salle d'eau pour une histoire de chapeau déformé m'a semblé un peu tiré par les cheveux...
Par contre j'adore tes disgressions du style : "Et chtoc! Je parie que vous ne le saviez pas ça, hein!?"

Kicilou a écrit:la contrainte de devoir répéter chapeau à tout bout de champ alourdit sensiblement l'ensemble

Je dois te dire que cette contrainte m'a passablement fait ch...

Ben en fait j'ai beaucoup aimé le début, mais je trouve qu'ensuite le texte s'essoufle assez, peut-être pas assez d'humour qui ont fait que je suis pas vraiment rentrée dedans. Après, c'est vrai que les contraintes étaient vraiment emmerd...pas faciles quoi

Sahkti a écrit:

Kicilou a écrit:la contrainte de devoir répéter chapeau à tout bout de champ alourdit sensiblement l'ensemble

Je dois te dire que cette contrainte m'a passablement fait ch...

Ouais, ok, mes troisièmes contraintes n'ont pas l'air d'avoir fait l'unanimité.

Sahkti ce texte-ci ne m'emballe pas vraiment. Il est construit autour des contraintes et pour les contraintes. Du coup, ça coince. Il aurait peut-être fallu les prendre avec plus de recul, les contourner ou jouer avec, je ne sais pas. Mais là, vraiment on l'impression que tu as pris l'Histoire, les voisins et le lot de chapeaux, les as passé au mixeur, ajouté une pointe d'humour et un ton caustique et puis voilà. Mais je reconnais que c'était loin d'être évident...

pas forcément très emballé mais au regard des tes contraintes, je compatis ! difficile de divertir avec un texte "historique" et encore plus difficile de répéter chapeau dans un tel texte ...

Au final, plutôt l'impression que dans le genre historique, tu pourrais nous faire de vraiment jolies choses si pas de contraintes ...

Oui, on sent que les contraintes t'ont un peu étouffé cette fois-ci, notamment celle sur le chapeau qui pour le coup est vraiment répêté. Je sais ce que c'est , j'en ai souffert égelement lors de cet exo -).Alors oui, on retrouve ton humour et l'idée de revisiter ce morceau d'histoire est vraiment une bonne idée. Et le début est bien amené en parlant des toiles visibles dans les musées...

La prochaine fois on jettera deux dés plutôt que trois. ;-)

L'idée de reprendre "l'assassinat" de Marat était excellente. j'imagine bien que tu as bien dû travailler du chapeau pour soutenir le poids de la contrainte!
Ceci dit, c'est tout de même bien balancé, c'est rythmé, avec un petit ton commère de quartier, potin de cours, et c'est très agréable à lire.

Je préfère nettement cette version-là de l'histoire du bonhomme emporté par une lame de fond.
Pas le mieux que tu aies écrit Sahkti, mais vrai que les contraintes étaient un poil décousues.

Vraiment beaucoup de mal à entrer dans ton texte, Sahkti, désolée.
Satanées contraintes de m... !