Peinture à l'eau

Invité Dim 5 Oct 2008 - 23:04

< Texte supprimé à la demande de l'auteur.
La Modération. >

Invité Lun 6 Oct 2008 - 1:23

Ce que je voyais m'emplissait d'incertitudes : une assez belle femme de quarante huit ans, teint clair, yeux clairs, cheveux clairs, l'air un peu bovin…Comme cela correspondait peu à ce que je me sentais intérieurement ! J'aurais dû être une petite chose brune, vive et fragile, pleine de passions contradictoires. Mais je sais depuis longtemps qu'on ne peut pas se fier à son miroir : même pour soi seul, on compose, on relève les sourcils, on retend la peau, on se sourit, l'image est apprivoisée. Pour trouver une image sauvage, il faut la rencontrer par hasard, dans les démultiplications qu'offrent certains magasins : tout à coup, on se voit sous un angle inhabituel, sans y être préparé ; c'est un choc. Comme se voir avec le regard de quelqu'un d'autre.

Quel sensibilité dans ce passage encore une fois. J'aime bien cet aspect de ton écriture. Quand la littérature dit quelque chose et le dit. J'ai trouvé le mot démultiplication un peu long, il faut le lire le plus vite possible, pour ne pas briser le rythme. J'ai apprécié la chute aussi. le texte est très condensé, j'aurais probablement souhaité quelques détails de plus, moins nager. Les histoires de muses ne m'amusent pas trop mais j'ai suivi. Alors c'est encourageant.

Invité Lun 6 Oct 2008 - 6:12

Superbe ! Un texte d'une grande délicatesse, de belles descriptions, une merveilleuse justesse de ton... Que dire ? On y croit.

Chapeau très bas.

Invité Lun 6 Oct 2008 - 6:24

Alors là, Coline, je suis muette d'admiration. Pas une faille.

Kilis Lun 6 Oct 2008 - 10:11

Un très beau texte, en effet.

moun Lun 6 Oct 2008 - 12:09

j'ai beaucoup aimé.
merci !

mentor Lun 6 Oct 2008 - 16:19

J'ai un peu cafouillé au début pour comprendre où et comment était le peintre, où et comment était celle qui le voit, puis tout s'est enclenché et ce fut un vrai plaisir de lecture.
Une très belle petite nouvelle qui se suffit à soi-même et dans laquelle entrent beaucoup de profondeur, de sens de l'observetion, de sensibilité.
La description des lieux, des personnages, des éléments est remarquable, j'ai "vu" les scènes
Un grand bravo

Yali Lun 6 Oct 2008 - 17:01

J'ai eu l'impression d'être dans un autre temps : celui du Bateau-Lavoir, et la campagne en plus. J'aime beaucoup l'idée du contre-jour. Plein d'agréables trouvailles dans ce texte, et cette sérénité qui me gagne à la lecture. Joli !

Lucy Lun 6 Oct 2008 - 21:37

Joli, Coline ! Comme d'habitude.

Invité Lun 6 Oct 2008 - 21:47

Bon, je rougis un peu, et je baisse modestement les yeux, puis je vous fait un grand sourire ( ex-ravageur, reconverti en charmeur, puis en beau et qui depuis quelques temps tourne autour de demi, (mais ça c'est le botox) et je vous remercie tout plein!

kazar Lun 6 Oct 2008 - 23:01

Ce texte gagne en beauté avec le temps, avec les lignes, avec le dénouement.
Il est très beau, quoique m'échappant un peu, sur le début. Pas facile facile. Mais quand je remets les pièces à leur place, quand tu m'y aides, quand je prends conscience de la dimension dramatiquement poétique (et inversement) de cette toile et de celle qu'elle représente, là, ça me coupe le souffle.
Voilà, coline. J'ai fini ton texte le souffle coupé.
Bravo.

pierre-henri Mar 7 Oct 2008 - 5:52

Rien sur le style, je veux dire rien à ébarber, rien qui arrête l'oeil, l'oreille, l'esprit dans leur plein travail de lecture: tout est à sa place, "au service"- à la fois efficace et élégant.
Pour le reste, que de chagrin! Que d'abymes!

Je suis envieux- et qui ne le serait ?- de ce ton (qui me semble) si féminin, cette élégance chagrine que les vers d'Arielle distillent aussi.

pierre-henri Mar 7 Oct 2008 - 5:53

coline Dé a écrit:Bon, je rougis un peu, et je baisse modestement les yeux, puis je vous fait un grand sourire ( ex-ravageur, reconverti en charmeur, puis en beau et qui depuis quelques temps tourne autour de demi, (mais ça c'est le botox) et je vous remercie tout plein!

Quand une femme baisse les yeux parce qu'un homme lui fait un compliment...
Bon, d'accord, je n'aurais jamais dû quitter la cour d'école.

muzzo Mar 7 Oct 2008 - 7:05

Mgnifique! je ne veux pas répéter ce qui a été dit, et fort bien dit,j'adhère totalement! bravo colline!

Oeildenuit Mar 7 Oct 2008 - 14:59

Idem, superbe.

Invité Mar 7 Oct 2008 - 19:44

Allez, j'arrête de minauder (quoique je trouve ça ridicule et drôle) et je vous remercie très sincèrement des compliments que vous me faites. J'y suis d'autant plus sensible que je n'ai pas tout à fait l'impression d'en mériter tant.
Je vais en poster un beaucoup moins bon, dans la foulée, comme ça je surferai encore sur la vague de compliments, ça m'aidera à apprivoiser les critiques ( je compte bien sur vos critiques pour l'améliorer)

Sahkti Lun 20 Oct 2008 - 14:30

Rien à redire, rien à enlever. Un beau et bon texte Coline, qui marie les ambiances et les mots, qui raconte une histoire tout en prenant le lecteur par la main. Visuel au possible, évocateur en puissance... bravo à toi!

Ole Touroque Lun 20 Oct 2008 - 15:48

Je n'ai accroché et me suis perdu dans les personnages, j'essaierai de le relire prochainement pour voire les choses qui me sont restées fantômes.

Invité Lun 20 Oct 2008 - 17:14

Que tu n'aies pas accroché, Ole... ça c'est personnel. Mais que tu te sois perdu dans les personnages....Tu blagues ou quoi ? Il y a un homme et une femme.!
La prochaine fois, j'essaie une histoire d'onaniste, promis !

Ole Touroque Lun 20 Oct 2008 - 17:45

Je sais pas trop si c'est moi ou bien la fatigue ou bien le texte ou bien le fait qu'il soit 19h42 ou autres facteurs de marées, mais j'ai eu du mal à saisir l'avancée du texte. Quant aux personnages, j'ai bien compris qu'il s'agissait d'un homme peignant une femme mais peut-être les quelques noms propres ont suffit à diminuer mes capacités neuronales déjà bien dissipées.

Arielle Mar 21 Oct 2008 - 15:17

Je lis et je relis ce texte dont la lumière m'enchante...Je ne sais rien t'en dire alors je le remonte ayant envie de le garder sous les yeux, de le faire voir comme la toile parfaite d'un grand maître que je ne pourrai jamais m'offrir mais dont je rêve. Renoir se promène sur le bord de ce canal!

Evanescent Mar 21 Oct 2008 - 18:12

Très beau. Très très. comme d'hab, ou mieux que d'hab :-)

Juste cette phrase :

Comme cela correspondait peu à ce que je me sentais intérieurement !

...qui me semble un peu en trop.

Bon, je vais le relire et après... le re relire ;-)

bertrand-môgendre Mer 29 Oct 2008 - 16:24

Plus qu'un commentaire lapidaire annoté d'une mention bien écrit, je lui préfère ces quelques mots bateaux regroupés au fil de ma lecture.

Peinture à l'eau, ça ressemble à ces fleurs que l'on cueille dans son jardin et qui au fil de la conversation perdent peu à peu leurs pétales que l'on arrache par inadvertance et insouciance.

Peinture à l'eau, ça ressemble à ces fleurs autrefois choisies pour la beauté de leurs atours et qui à présent épluchées se trouvent nues sans fards, entre nos doigts encombrés.

Que d'un geste las la tige s'en aille rejoindre les autres débris qui jonchent le sol, et voilà passé dans l'indifférence du paysage un détail redevenu dérisoire.
Seul l'artiste arrive à capter ce genre de brin coloré pour imprimer au tableau sa touche poétique.

Invité Mer 29 Oct 2008 - 20:14

Quel beau commentaire, Bertrand, merci !

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