La génèse du parapluie

Hervé arrive à table, il a envie d'une soupe de briquets mais la cuisinière est malade, donc il se dit que c'est pas grave et que de toute façon il ne verra jamais Bashung en vrai. Il s'assoit quand même, aperçoit Poisson, son banquier manchot, saisi sa serviette et la pose sur son coude. Poisson fait semblant de ne pas le voir. Effectivement, Hervé a contracté un énorme crédit en vue d'un sorbet aux poires et passe son temps à dépenser ses pesos à tort et à plie. De plus, il est habillé d'un pull dédicacé par le France, de mini-chaussettes et sa jambe ressemble à Philippe Risoli.

L'heure de manger est arrivée, les plats arrivent sur la table. Du saumon fumé à la sauce à l'ail, des coeurs de veau accompagnés de pâtes bolognaises. Hervé sent bien la différence de cuisinière et commence à hurler que les poules mourront avant les hommes, que Goethe a un fils thaïlandais et qu'il est 21h54, 21h55, 21h56.
En goûtant son saumon, il lève les yeux vers Elise, la belle Elise, dont la bouche fait penser à un badge ensanglanté. Voilà plusieurs nuits qu'il rêve d'elle avec des scénarios terribles. Avant-hier elle le tenait par l'oreille pour aller voir la mère de Sébastien Follin. Hier soir, ils étaient dans une forêt et se chatouillaient les parties génitales au kärcher en fredonnant des rythmes ethniques du Mozambique.

Elise le regarde, passe sa fourchette sur sa cheville pour l'exciter. Hervé sait que ce soir il pourrait lui faire des triplés, trois petites filles, deux siamoises et une normale et qu'ils iraient les samedis dans les Super U pour entendre le groupe Kyo.

Mais Poisson est sur elle aussi, Véver ne supporte pas, l'ampoule grille, le noir se fait et un gobelet mange des gésiers à St Martin-en-Gouranne. H, comme l'appelle son psychologue sevranien, se dresse, sort son as de pique et embroche le Fish.

« -Qu'est-ce que t'as fait?
-...
-Pourquoi tu me fais mal?
-Tu es né un Jeudi.
-Et si on partait à Mulhouse tous les deux?
-Pourquoi pas.
-Tu gratteras des Millionaires?
-Oui.
-Et Guy Carlier?
-Oui. 
-Tu m'aimes
-...»

Poisson était mort et ils partirent ensemble raconter à Elise la théorie de la reproduction sociale de Pierre Bourdieu.

Musique écoutée pendant le repas: "Money" des Pink Floyd, "Ignace" de Fernandel, "Carpe diem" d'Aldebert, "Symphonie en Mi maj" de Wagner, "Marre de cette nana là" de Patrick Bruel, "King of Bongo" de Manu Chao, "In trance" des Scorpions, "Passe le oinj" de NTM, "Strawberry fields forever" des Beatles, "Guns of Brixton" des Clash, "Song of Samuel" d'Herman Dune, "Alice" de Christophe, "J'te flashe j'te love" de Pierre Palmade, "Ose" de Yannick Noah enfin que le premier couplet.

La lumière est revenue, brillante comme un ver luisant et Elise se pose devant H et lui savonne le cheveu droit. Il se sent bien, il est un oiseau de paille, un divan de lèvres, une pub pour Citroen. Il regarde Poisson, le voit couleur château et lui jette une courge pour l'hypnotiser. Elise se barre au bras d'un revolver volé. Heureusement qu'en France des gens ne se droguent pas. Hervé pense alors que c'est la dernière fois qu'il va dans ces dîners où 90% des gens ont la chemise d'Enrico Macias tatouée sur le tibia.

Ouais... J'ai un peu trop l'impression d'un texte à contrainte oulipienne mécanique. Cela ne m'a pas touchée...

Bof!!!
Pas vraiment constructif comme commentaire et je m'en excuse mais si je te disais que je trouve ce prologue un peu court et que j'attends la suite pour me prononcer, tu me croirais?

Tu as le mérite et le courage de t'essayer à innover en quelque sorte. Ce n'est pas désagréable mais ce qui me casse les pieds c'est de voir que certains médicores arrivent à se frayer un chemin jusqu'ici.

Bah moi j'aime bien :-) En particulier :

L'heure de manger est arrivée, les plats arrivent sur la table. Du saumon fumé à la sauce à l'ail, des coeurs de veau accompagnés de pâtes bolognaises. Hervé sent bien la différence de cuisinière et commence à hurler que les poules mourront avant les hommes, que Goethe a un fils thaïlandais et qu'il est 21h54, 21h55, 21h56.
En goûtant son saumon, il lève les yeux vers Elise, la belle Elise, dont la bouche fait penser à un badge ensanglanté. Voilà plusieurs nuits qu'il rêve d'elle avec des scénarios terribles.

« -Qu'est-ce que t'as fait?
-...
-Pourquoi tu me fais mal?
-Tu es né un Jeudi.
-Et si on partait à Mulhouse tous les deux?
-Pourquoi pas.
-Tu gratteras des Millionaires?
-Oui.
-Et Guy Carlier?
-Oui.
-Tu m'aimes
-...»

Poisson était mort et ils partirent ensemble raconter à Elise la théorie de la reproduction sociale de Pierre Bourdieu.

La lumière est revenue, brillante comme un ver luisant et Elise se pose devant H et lui savonne le cheveu droit.

Par contre après ton énumération de musiques, j'aurais ajouté quelque chose. Un phrase qui n'a rien à voir (pour rester dans l'esprit de ton texte).

Euh juste une question... Le titre est censé avoir un lien avec le texte ? ^^

Aucun rapport entre le titre et le texte mais ce n'est pas la première fois

Island c'est médicores ou médiocres? explique-moi, je veux tout savoir!

tu vois Ole, je ne peux écrire "médiocre" que médiocrement ;-)

Désolé de répondre à mes propres messages mais je voulais savoir le fond de ta pensée Island, j'ai pas trop pigé ce que tu voulais dire...

[quote.la génèse du parapluie[/quote]
Une baleine m'est restée au travers de la gorge, mais ça me fait l'effet d'un patchwork de mots.

Ole Touroque a écrit:
L'heure de manger est arrivée, les plats arrivent sur la table. Du saumon fumé à la sauce à l'ail, des coeurs de veau accompagnés de pâtes bolognaises. Hervé sent bien la différence de cuisinière et commence à hurler que les poules mourront avant les hommes, que Goethe a un fils thaïlandais et qu'il est 21h54, 21h55, 21h56.
En goûtant son saumon, il lève les yeux vers Elise, la belle Elise, dont la bouche fait penser à un badge ensanglanté. Voilà plusieurs nuits qu'il rêve d'elle avec des scénarios terribles. Avant-hier elle le tenait par l'oreille pour aller voir la mère de Sébastien Follin. Hier soir, ils étaient dans une forêt et se chatouillaient les parties génitales au kärcher en fredonnant des rythmes ethniques du Mozambique.

Je ne retiens que cette partie. J'ai eu du mal à ressentir le reste, mais l'expérimentation est pas mal. Je préfère quand même tes poèmes érotiques

Ole Touroque a écrit:Désolé de répondre à mes propres messages mais je voulais savoir le fond de ta pensée Island, j'ai pas trop pigé ce que tu voulais dire...

Disons que je réagis à certains noms, Bruel me gonfle, Macias aussi et puis Carlier, j'ai aimé à un moment, j'aime plus. J'évite d'avoir à penser aux stars du show biz de façon générale, suis réfractaire à tous les people, alors en retrouver certains ici n'a pas contribué à un commentaire positif... Remarque, il y a aussi des bons dans ton texte, mais je réagis plutôt à ce qui me caresse dans le mauvais sens du poil. Tu vois Ole, rien de bien intéressant, seulement une réaction épidermique personnelle ;-)
Et puis j'en profite pour te dire que ton avatar me plaît beaucoup, je ne savais pas où placer la remarque, voilà donc qui est fait.

Le procédé me fait sourire, parce qu'il appelle une certaine inventivité, mais au fur et à mesure, j'ai l'impression que ça s'essouffle, que c'est étiré en longueur et l'apparition de certaines personnalités apporte peu, au contraire. Je préfère les jeux sur les mots plutôt qu'avec les gens, question de goûts.
Ceci dit, il y a quelques belles trouvailles!

Je le trouve rigolo ton texte.
Je n'ai bien sur pas tout compris, mais tant pis il me déjante l'esprit, et c'est déjà pas si mal.