A Vanessa

« Et certes, s’il fut possible que de cet arbre stérile que je t’envoie*, bien plus terrible et majestueux dans sa petite taille que ne le seraient jamais les grands séquoias des Amériques, pût germer quelque étrange fruit, ô combien leur goût serait-il somptueux et mystérieux, à la fois doux ou fort selon ton besoin, salé ou sucré, étonnant mais non point jamais amer, incomparable d’entre tous les goûts et offert à toi seule à qui il destine son festin ;
car, de tous les fruits de tous les arbres que tu puis goûter dans ta vie, est seul divin celui-là même qui du bonsaï peut pleinement mûrir, se donner à ton palais de toute sa force, sa vigueur, son sucré et sa passion, totalement et intemporellement, plus – infiniment plus ! – qu’aucun autre ne pourrait jamais s’y donner, et que l’on nomme le fruit du cœur et de l’attachement ;
aussi, je te l’affirme et le prédis : par ce présent, tel arbre stérile vingt fois enfantera, tel fruit vingt fois tu goûteras. »

(écrit le premier jour de mon indépendance, qui est aussi, vingt années plus tôt, ce jour béni qui te vit naître.)



*Il s'agit d'une idée de carte accompagnant l'envoi d'un bonsaï à une amie qui m'est chère comme cadeau d'anniversaire pour ses vingt ans.
** La date de conception est fictive et symbolique, étant le jour de son anniversaire et le jour où j'ai quitté mes proches pour m'installer seul dans un studio. (En réalité, le texte a été fini aujourd'hui, le 13, mais la date, au moins autant que chaque mot qui compose ce poème, a une valeur symbolique prédominante.)

Ton amie sera sans doute très touchée mais de mon côté, je ne l'ai pas été. Cette longue phrase pleine de "que" et de "qui" me semble alambiquée et bancale d'un point de vue grammatical.
J'ai un peu l'impression que tu as voulu faire joli avec ces "ô", ce "non point jamais" et diverses autres tournures qui dénotent plus qu'autre chose.

Cela dit, c'est une carte d'anniversaire, elle ne m'est pas destinée et donc je me demande presque pourquoi je l'ai lue ;-)

Un petit peu solennel, pour un âge aussi tendre, non ? Un peu fanfreluches amidonnées qu'on mettait pour une communion...

Krystelle a écrit:
Cela dit, c'est une carte d'anniversaire, elle ne m'est pas destinée et donc je me demande presque pourquoi je l'ai lue ;-)

Eh bien, en ce cas, je t'en referai une personnellement afin que tu apprécies la lecture ! Et moins alambiquée pour toi, je note ! Dis-moi quel arbre te plait, quelles tournures, etc., et puis je ferai ça (la carte) à la carte, comme on dit ! Suffit de demander. ;-)

Jacinthe a écrit:

Krystelle a écrit:
Cela dit, c'est une carte d'anniversaire, elle ne m'est pas destinée et donc je me demande presque pourquoi je l'ai lue ;-)

Eh bien, en ce cas, je t'en referai une personnellement afin que tu apprécies la lecture ! Et moins alambiquée pour toi, je note ! Dis-moi quel arbre te plait, quelles tournures, etc., et puis je ferai ça (la carte) à la carte, comme on dit ! Suffit de demander. ;-)

C'est passé mon anniv' :-)
Mais j'irai jeter un coup d'œil sur les autres textes déjà postés sur ce forum.

J'aime assez, j'ai trouvé ce texte plaisant par son côté chantourné, vieillot... Plus long, ce serait peut-être lassant.
Je ne crois pas vous avoir déjà lue sur Vos Ecrits, bienvenue !

coline Dé a écrit:Un peu fanfreluches amidonnées qu'on mettait pour une communion...

Nostalgie ou sourire entendu face à une naïveté adolescente ? Peut-être un peu des deux me donne l'impression de ton commentaire... Quoique ce n'est pas l'émotion que je voulais faire passer... Hum... Bah !

J'en viens à me demander si, tout compte fait, le texte publié sur forum ne donnerait pas mieux sans la présence si consistante, concrète, d'un personnage auquel il (je) s'adresse (je veux dire, si personnellement, en donnant l'impression de faire sortir de l'intrigue tout autre qui le lit, de lui faire croire que le texte fait porter plus d'intérêt à ce qu'il soit apprécié par son destinataire qu'il n'est pas plutôt qu'aux idées universelles que peuvent suggérer le bonsaï... J'aurais préféré que le bonsaï soit mis plus en évidence, mais le texte reste tout de même après tout "qu'une" carte d'anniversaire... :-)) Publié ainsi sans tout son contexte et l'intérêt qu'il peut susciter (notre vie est bien peu de choses pour qui n'en fait pas partie...), sans doute que la réponse est oui. Je vais voir ce que je peux en faire.
Il n'empêche, je crois tout de même qu'un minimum parler du contexte aide toujours lorsqu'on a affaire à un certain genre de textes, surtout comme celui-ci. Bien que trop en dire peut avoir pour effet de"désintéresser" le lecteur comme me l'a fait remarquer Krystelle. Si tel est le cas, ne pas lire les notes, et à moi de corriger d'une certaine manière le texte spécialement pour qu'il puisse être lu par d'autres.

Quant à l'air solennel que tu lui as trouvé, Coline Dé, c'est voulu, malgré la tendresse de mon âge ! (lol Je trouve cette métaphore tellement mignonne, mais naïve, aussi un peu, dans bien trop de cas.) Il s'agit en fait de lui faire dégager un aspect intemporel. Je me suis dit en écrivant cette carte que j'aimerais bcp que celle à qui elle est adressée la laisse toujours sur son bonsaï, de sorte que celle-ci fasse en elle-même partie intégrante de l'arbre qui lui est offert, que se ne soit non pas deux cadeaux séparés dont on pourrait garder l'un tout en ne pensant plus à l'autre, comme c'est souvent le cas avec les cartes qui accompagnent - hélas ! -, mais au contraire deux parties complémentaires du même cadeau, qui forment par là un tout inséparable ; et que mon amie puisse - et veuille ! - la relire quand bon lui semble, sans que ce qui y est écrit ne perdre de sa valeur le temps passant, tandis qu'elle s'en occupe (c-à-d toute sa vie si elle s'en occupe bien, vu que parait-il le plus vieux bonsaï a plus de 600 ans. Quand on y pense, le plus grand des hommes est tellement peu de choses face au plus petit des arbres... Quoique peut-être serait-il au contraire infiniment plus, vu que cet arbre a été créé par l'homme, justement. Le bonsaï est vraiment un objet très intéressant de réflexion quand on pense bien à son égard, que je suis en train de me dire. Mais bref ! Je m'égare... lol)

Et puis, je tiens à dire en remerciant Krystelle de jeter un coup d'œil sur mes textes (qui sont surtout futurs, je pense n'en avoir publié qu'un...), qu'autant que je le peux j'en ferai de même des vôtres, même si j'ai très très peu l'occasion d'aller sur le net...

PS : Quand à "l'air bancal" qu'on me donne sans cesse, bizarrement et pour me justifier, je réponds que c'est ma manière à moi de faire parler l'écrit du français. Pour l'instant, je m'y tiens fortement. Peut-être qu'au fil du temps, je trouverai de plus en plus ce style fort bancal, justement. On verra ! :-)

Si je n'avais pas su que ce texte était celui d'une carte d'anniversaire pour vingt années, je l'aurais sans doute mieux apprécié, j'aurais savouré son ton grandiloquent et solennel.
Mais là, je garde à l'esprit la motivation première de son écriture et rien à faire, je me dis que ça ne colle pas ou alors que c'est un truc tellement hermétique, à ne comprendre que par les deux amies en question, que je me sens totalement en dehors du coup.
Mais vrai qu'il y a longtemps que je n'ai plus vingt ans :-)