Algorithme littéraire

Un petit moment que je ne suis pas passé sur le forum.
Je sors de l'oubli !

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Ce jeu de construction retors mais délicat,
Regorgeant d’émotions, cristallise l’éclat,
Articule mes pensées sur de savoureux maux,
Et, fait naître et chanter milles délicieux mots.

Casse-tête grisant, aux joies mathématiques,
Cadence mes élans en rythmes extatiques.
Là, plaisante gamme de notes insondables
Fustige mon âme de douceurs ineffables.

Ce corps si élégant, aux formes harmonieuses,
A ce charme envoûtant qui toujours m’ensorcelle.
Oui, j’avoue mon penchant pour sa beauté gracieuse !

Suis-je déviant de tant priser ce qu’il recèle ?
Ô poème enivrant, résonne en milles rimes,
Laisse couler l’onguent, et mon cœur réanime.

La métrique est bonne, sauf je pense pour :
"Là, plaisante gamme de notes insondables
Fustige mon âme de douceurs ineffables.", non que le nombre de syllabes soit faux, il y en a bien douze, mais le fait que la sixième, juste avant la césure, soit une syllabe non accentuée (caduque, dit-on, m'a appris mouss) rend le vers difficile à scander ; en général, la césure, si elle se produit avant une syllabe non caduque, ne doit pas suivre une syllabe caduque.

Exemple :
"Je suis venu dire que je vais te quitter", qui ne coule pas bien, tandis que
"Je suis venu t'apprendre une horrible nouvelle" passe impec.

Par ailleurs, les rimes "maux/mots", "insondables/ineffables" et "harmonieuses/gracieuse" me paraissent trop faciles.
Le sujet ne m'intéresse guère, mais bon, ça c'est moi.

Aux remarques très justes de Socque concernant la césure sur une syllabe caduque, j'ajouterais le vers
Articule mes pensées sur de savoureux maux
auquel je compte 13 syllabes ainsi qu'un petit S à mille qui s'en passerait très bien. Voilà pour la forme.

Pour le fond,s'il faut s'y soumettre un jour pour savoir de quoi il en retourne, la précision mathématique de la versification ne m'intéresse pas particulièrement mais je veux voir dans ton poème comme un clin d'oeil à la technique. Ce qui lui demande d'être irréprochable, évidemment!

Laisse couler l’onguent, et mon cœur réanime.
Délicieusement désuet, ça!

Je n'ai pas bien compris ce qu'était une syllabe caduque et le problème que ça pose Socque, peux-tu m'éclaircir sur ce point ?

La remarque le le vers à 13 syllabes est très juste, ça m'embête ...
Remplaçons par :
Articule en pensées sur de savoureux maux
Mais ça retire du sens je trouve ... :/

Et en effet mille étant invariable, pas de s, merci.

gunter a écrit:Je n'ai pas bien compris ce qu'était une syllabe caduque et le problème que ça pose Socque, peux-tu m'éclaircir sur ce point ?

La remarque le le vers à 13 syllabes est très juste, ça m'embête ...
Remplaçons par :
Articule en pensées sur de savoureux maux
Mais ça retire du sens je trouve ... :/

T'éclaircir, peut-être pas, mais t'éclairer: va voir le fil ad hoc, initié par Sahkti.
Là, elle l'a fait.

gunter a écrit:Je n'ai pas bien compris ce qu'était une syllabe caduque et le problème que ça pose Socque, peux-tu m'éclaircir sur ce point ?
(...)

Une syllabe caduque est une syllabe muette oralement. De ce fait, bien qu'on la prononce dans le vers, on le fait de manière moins accentuée. Et si une telle syllabe se retrouve en sixième position juste avant la césure, suivie d'une syllabe "forte", le vers ne "sonne" pas bien à l'oreille. Essayez de relire les vers en question à voix haute, vous verrez qu'on n'a pas l'impression de fluidité que donne un alexandrin bien balancé...

mouss a écrit:T'éclaircir, peut-être pas, mais t'éclairer: va voir le fil ad hoc, initié par Sahkti.
Là, elle l'a fait.

Ici:
http://www.vosecrits.com/forum-vos-ecrits-poesie-f3/regles-poetiques-t3328.htm

Cela me paraît par moments très technique, un peu trop chargé mais je sens qu'il y a du boulot là derrière, la recherche de quelque chose, à côté de quoi je suis sans doute passée, tout en appréciant l'aspect grandiloquent du texte.