DANS LA MARGE : Un enfant superflu

D'un geste rageur, elle chiffonna la feuille
Simplement cet enfant n'était qu'une erreur
Quinze calculs, autant de fautes en une heure
Pas surprenant que personne n'en veuille

Simplement cet enfant n'était qu'une erreur
Reflet d'une vie synonyme de deuil
Pas surprenant que personne n'en veuille
Jamais cette engeance n'apporterait bonheur

Reflet d'une vie synonyme de deuil
Elle prit sa décision, tout se passa sans heurts
Jamais cette engeance n'apporterait bonheur
Elle lui dressa un lit bordé de chèvrefeuille

Elle prit sa décision, tout se passa sans heurts
En quelques mots d'adieu jetés sur une feuille
Elle lui dressa un lit bordé de chèvrefeuille
Savoura cet instant, la fin de son malheur

En quelques mots d'adieu jetés sur une feuille
De l'enfant, elle joua les dernières heures
Savoura cet instant, la fin de son malheur
Il ne lui restait plus que l'achat d'un cercueil

En marge de l'exo (c'est le cas de le dire), je poste un second texte. Ceci est avant tout un essai de pantoum en respectant les règles énoncées dans le forum, mais j'avoue avoir du mal, parce que je me suis retrouvée enfermée dans des rimes en "eur" et en "euille", pas les plus faciles (ni les plus heureuses pour l'oreille, je le reconnais.
Comment éviter cet écueil, dans la mesure où deux vers sur quatre reviennent d'une strophe à l'autre?

C'est le problème du pantoum, on est enfermé dans les rimes de départ, c'est plus contraignant encore que le sonnet...

Sinon, ben, c'est un début, il faut continuer. L'histoire est bonne et convient bien à cette forme, puisqu'on imagine la mère remâchant ses sentiments de haine, cela dit vous n'avez pas réussi à rendre vos alexandrins gracieux, ils accrochent souvent.

Quelques erreurs de métrique aussi :
Sim-ple-ment-cet-en-fant-n'é-tait-qu'u-ne e-rreur (11 syllabes)
Pas-sur-pre-nant-que-per-so-nne-n'en-veuille (10)
Re-flet-d'u-ne-vie-sy-no-ny-me-de-deuil (11)
E-lle-prit-sa-dé-ci-sion-tout-se-pa-ssa-sans-heurts (13)
E-lle-lui-dre-ssa-un-lit-bor-dé-de-chè-vre-feuille (13)

Merci pour l'effort. Je me suis toujours demandé si il fallait être en pantoufles pour écrire des pantoums, ou des babouches.

un pantoum ?

je ne savais pas ce que c'était ... effectivement difficile à l'oreille avec les rimes eur et euille. et puis aussi un manque de mélodie globale à la lecture, me semble.

pas gai le thème mais bien rendu

vu les contraintes imposées ( "dans la marge" ), rien que le titre mériterait une coupe ( pas de cheveux, hein !)

après, j'aime moins le texte.
mais ( à mon sens ) c'est vraiment difficile, de nos jours, d'être séduisant dans un pantoum ou dans toutes autres formes d'expressions à structures définies.

( je suis content ! parceque en me "relisant" je me trouve très très intelligent. )

:-))

Pas rentré du tout dans le texte. Désolé. Je ne sais pas si c'est la forme ou un manque de compréhension de ce qui se passe.

Dommage, les erreurs de métrique. J'ai pas réussi à rentrer dans ton poème à cause d'elles. (j'en suis furieuse)

J'aime beaucoup : "Elle lui dressa un lit bordé de chèvrefeuille"

Je me heurte toujours à ma fuite à toutes jambes devant les mots à pieds comptés. Toutefois ta poésie est fort jolie, j'y trouve de la grâce.

il y a du bon, du drôle, du fond, mine de rien
mais il est vrai que le pantoum crée des lourdeurs difficiles à combattre

mentor a écrit:mais il est vrai que le pantoum crée des lourdeurs difficiles à combattre

oui, ça m'a bien embêtée!
Je vais retenter le coup plus tard, avec d'autres rimes, pour m'exercer, y a un bon prof de pantoum sur le site :-)

Tu as choisi le pantoum en toute connaissance de cause, consciente de ses qualités et de ses défauts, et dans l'ensemble, je le trouve moins lourd que d'autres, car il est écrit par quelqu'un qui a suffisament d'expérience et de pif littéraires.

Joli.

le pantoum est un style que j'aime beaucoup, la répétition des vers donne de la force et de la puissance si le texte est bien mené, c'est la cas ici

cependant les règles du pantoum ne sont là qu'titre indicatif pour moi, c'est l'utilisation du concept qui est intéressante, la métrique c'est pas mon truc..

pandaworks a écrit:Merci pour l'effort. Je me suis toujours demandé si il fallait être en pantoufles pour écrire des pantoums, ou des babouches.

En socques évidemment !
Mais Sahkti tu t'en sors très honorablement, si, si !

Suis de l'avis d'Arielle, c'est tout à fait honorable, me semble-t-il !
( mais j'avoue n'y rien connaitre, à part la chanson
"T'es toute nue
Sous ton pantoum
Y'a ton coeur
Qui fait boum..." alors, vous voyez !)

Bel exercice! le pantoum n'est pas ce qui se fait de plus simple et je trouve que tu t'en tires honorablement.

la forme convient bien je trouve à cette femme remâchant sa rancoeur, le côté obsessionnel des répétitions. je dirais comme d'autres que tu t'en tires bien, pas facile le pantoum !
pourtant, je n'ai pas totalement accroché, je ne sais pas pourquoi...

ah ouais ! pas mal. c'est un sacré défi, le pantoum. J'ai préféré ce texte, Sahkti

Ce n'est pas tant la répétition des vers qui m'a gênée, parce que finalement je trouve que ça scande le texte, ça martèle le cerveau du lecteur et retranscrit bien la violence du thème que tu as choisi.
J'ai davantage buté sur les vers en eux-même, leur dimension explicite et artificielle à la fois. On sent que la métrique est une contrainte et qu'elle a vraiment bridé l'expression et les images.

deux articles:
l'importance du pantoum dans la littérature asiatique et son adoption par la culture Baba, Peranakan (indochinoise dans son sens géographique).
http://66.163.168.225/babelfish/translate_url_content?.intl=fr&lp=xx_fr&trurl=http%3a%2f%2fmelayuonline.com%2farticle%3fa%3da0htL1U5bWh1MGY%253D%3d%26l%3dthe-malaysian-baba-pantun-database
L'importance du Pantoum comme le lien entre la vie tribale et le monde moderne, son utilité politique et culturelle.
http://66.163.168.225/babelfish/translate_url_content?.intl=fr&lp=xx_fr&trurl=http%3a%2f%2fmelayuonline.com%2farticle%3fa%3dSm1OL1U5bWh1MGY%253D%3d%26l%3dthe-revitalization-of-pantun
J'espère que vous trouverez intérêt a ces lectures.

Je n'ai pas aimé. On voit trop le travail.

Le pantoum apporte un petit quelque chose au final. C'est un peu l'effet de " La mort d'Isolde ". Je prends ce passage de l'opéra de Wagner comme exemple ( pas fan d'opéra, encore moins de W. ) pour le crescendo. On monte d'un cran, palier ; on monte d'un cran, palier ; on... C'est cette impression que me fait ton pantoum. On se doute de ce qui va se produire mais la rythmique crée l'attente et c'est, un peu, comme le crissement d'une craie sur un tableau noir.
Désespoir.
Attention, ceci n'est pas une critique négative. Je pense que c'est ce petit truc qui fait le poème.