Marches

Quand sur la dent brune de la terre fraîchement déneigée mes pieds forment des vagues.
Attentat dans une flaque, dans un ruissellement boueux où courent, en tête, les cailloux petits et les cristaux.

Après la blanche au soleil, les chemins n'éprouvent plus le besoin de cacher leur calvitie. Une raie de cheveux froids et fondus parcourt leur front en pente.

Première marche après la mouvance restreinte qu'exige le noir brillant, la nuit collée aux flocons, et qui descend avec eux pour nous manger les jambes.
Nouvelle inspiration, celle des pierres qui jettent les micro-torrents aux yeux comme des clitoris aux vierges.
Le retour des élevages d'ombre sur le pied des arbres.

Avec les minutes de sursis que nous offre la deuxième courbe elliptique de la terre, le port des badurkas se révèle un plaisir journalier.

Seulement, en cette fin d'hiver, la maîtresse se souvient encore de son trône et vient crier le frais et le gîte, dos au soleil.

Avec

Nous déambulons en créant un monde. Comme des chats.

Les cartes retournées sur le sang lavé, regardé d'en haut, comme un étranger.

Sans laisser la fable aux fables, son front file en tournoi face au Bayard des cieux clairs.

Ses cheveux secrets de cendres et d'étoiles en cendres.

Nous rions, c'est là le pourquoi, où pullulent deux rossignols.

Il y a des phrases que je trouve superbes !
"Une raie de cheveux froids et fondus parcourt leur front en pente."
"Nous déambulons en créant un monde. Comme des chats."

Je regrette de ne pas mieux sentir le fil directeur... mais je sais qu'il est là.

Il m'échappe totalement le fil directeur, surtout en deuxième partie de ce poème bien autistique je trouve.

Bonjour Ole Tourok,

Mince, "badurkas" c'est un mot presqu'inconnu même sur Google.

Ça me plait bien la prose, la mayonnaise ne prend pas trop pour moi sur ce coup là, mais je repasserais pour les prochains, les ingrédients y sont.

De toute évidence tu n'as pas voulu tout dire et forcément ton lecteur reste un peu à coté. Ce qui est réussi c'est cette ambiance dégoulinante et froide d'après la neige dans la première partie et l'espoir qui respire dès passé le "avec"
Ce dernier vers :
Nous rions, c'est là le pourquoi, où pullulent deux rossignols
est une merveille à lui tout seul
En fait ta maitresse elle n'aurait pas un quelque chose d'une Mathilde de Brel? enfin, c'est comme ça que je le ressens donc forcément j'ai déjà un bout de ma réponse.

Il y a effectivement de très belles phrases.
Quant au fil conducteur, ma foi... je me suis laissée guider par quelque chose, une idée, un écho personnel et ça m'a offert un voyage dépaysant.
En fait, dans chaque image, chaque phrase, se dégage quelque chose qui finit par composer une vaste fresque. Peut-être pas l'objectif voulu par l'auteur mais tant pis, je me suis appropriée le poème de la sorte :-)

il n'y a rien de péjoratif ici, mais je trouve ce texte un peu trop intellectuel..