Saison des amours

Elle rampe et se vrille,
Elle happe et s'accroche,
Au hasard entortille
Les amants qui approchent.
Vénus ensorceleuse
Aux allures frondeuses,
Langoureuse elle épanche
Ses charmes sous la branche.
Elle étale, alanguie,
Près du saule endormie
Son parfum capiteux,
Son port avantageux.
Maints galants la courtisent,
Danse la ronde folle,
Bourdonnent à leur guise
Au chant des barcarolles.
Dardant le gynécée,
Prisant cet hyménée,
Echinent l'appendice,
Juponne Colombine
D'amoureuse glycine

J'ai toujours du mal avec les poèmes tout en hexasyllabes dont je trouve le rythme "essoufflant". En l'occurrence, ce rythme convient bien, je crois, au début et à la fin, pour les extrémités de la plante, mais gagnerait à s'épanouir davantage au milieu, en octosyllabes ou dodécasyllabes, imitant le mouvement végétal... Peut-être une piste à explorer.

Je vous remercie beaucoup Socque, de cette suggestion.
Je m'en vais la tester.

Joli poème dont les sonorités, les allitérations s'imbriquant les unes dans les autres donnent bien l'image vrilleuse de la belle.
Je suis assez de l'avis de socque.
Personnellement je commence presque toujours à écrire un poème sous une forme régulière. Vient ensuite le travail de mise en page qui tient compte du sujet, de la ponctuation, des pauses et de ce que je veux mettre en relief. Les rimes, le rythme, on les entend, de toute façon à la lecture, peu importe leur place sur la page.
Bon, c'est une méthode parmi bien d'autres, qui vaut pour moi mais peut sembler ringarde et simpliste ;-)

Je n'aurais pas su l'exprimer aussi bien que socque et Arielle, mais il est vrai que le ton (rythme) est assez monotone, trop pour ce que tu décris, trop pour cette plante dont on connaît la propension à être tout sauf disciplinée !

Sinon, j'ai une remarque à propos de ceci :

Maints galants la courtisent,
Danse la ronde folle,
Bourdonnent à leur guise
Au chant des barcarolles.

ne serait-ce pas plutôt " dansent" ?

soliloque il y des registres ou tu es beaucoup plus forte;;;laches toi!^^

Il y a quelques effets, en particulier dans le rythme, qui sont plaisants mais la longueur du poème et ce choix du nombre de syllabes finit par me lasser (un peu). Je trouve que l'effet mécanique et mathématique se ressent un peu trop à mon goût, c'est dommage, d'autant plus qu'il y a de belles images dans tout cela.
Peut-être pourrais-tu essayer une structure plus irrégulière ou trouver un moyen pour insérer des respirations dans ton texte, quelque chose qui briserait cette linéarité monotone ?

le poème est construit selon l'architecture de la plante qu'il évoque, en une longue phrase fluide. Cela me va...mais

tant qu'à faire ne fallait-il pas y aller jusqu'au bout, avec plus de foisonnement d'irrégularité dans les vers, ne pas hésiter à faire des pousses un peu folles. Finalement, chère Soliflore ( et non soliloque), vous êtes peut- être trop sage..!

Je retiens, en particulier, le commentaire d'Héllian.
Des vers un peu trop sages, à moins que ce ne soit moi qui n'ose briser les barrières où sont enfermées les rimes.

Je vais me risquer à faire quelques entailles dans la clôture.

Merci à vous tous d'avoir exprimé votre ressenti.