Me liras-tu

Cette vengeresse sournoise
Qui du temps n’a que faire, pourquoi
Les mois, au flanc d’une saison grise
Je regarde encore ce vide béant qui m’astreint.

Elle s’immisce
Entre les fentes laissées à vif
Des yeux qui ne peuvent se couvrir
Le soir, de ses ombres dansantes.

Tout s’en va avec le temps, va,
Tu le chantais tout bas
À sa manière, a capella

Des parcelles étincellent
Ici et là, dans ma tête,
Un feu d’artifice
Incolore.

Vois!

Sa chaleur
Poser ses jambes
Sur mon ventre,
Puis dormir Léo qui pleure, qui rage : « Lorsque tu me liras »

Dans quel cachot
Cette haute tour
Condamne les fervents
Séparés et reclus
Aux sépulcres de la solitude.

Mes mains,
S’y glissent,
Et son regard s’éveilla direct, inquisiteur
Elle acceptait, ses yeux clos, un sourire

C’est tout,
Tout noir,
Enfui, enfoui,
Tailler aux reflets de lune,
C’est bien peu,
Un souvenir.

Originale évocation de Ferré. Bravo pour l'oxymore "un feu d'artifice incolore. J'ai quelques soucis avec les temps des verbes et je trouve bizarre:
"Mes mains,
S’y glissent,
Et son regard s’éveilla direct, inquisiteur
Elle acceptait, ses yeux clos, un sourire"
Je l'ai tout de même relu avec plaisir pour l'athmosphère de Léo que l'on retrouve bien dans ce poème. Merci.

Une peinture très ressemblante. Un rythme haché comme les syncopes dont usait Léo avec efficacité.

L'évocation de Ferré est très réussie, même si ce n'est pas tout Ferré.

De plus, j'ai écouté la chanson "Avec le temps", éditée par quelqu'un du site.et j'ai été confortée par ce sentiment de satisfaction à la lecture de ce poème.

Il y a de belles choses dans ton texte Bunje, des échos réussis, teintés d'amertume et de révolte.
Toutefois, le rythme ne me paraît pas particulièrement abouti, avec une inégalité dans la disposition qui se remarque à l'oreille. Peut-être le côté scandé, épuré, se marie-t-il moyennement avec des phrases plus longues, presqu'en prose.
Ceci dit, le texte demeure beau !

J'aurais bien du mal à faire quelque commentaire sur la forme tant elle me semble coller avec ce qui se dit dans le poème.
Décidément mélancolique, comme Ferré, et grave, comme sa voix.

sr la voie FERRE on vous suit au bout du monde