Spleen et mouvement

L'homme est bien trop lourd de tant de légèreté
Et léger de paraître un grand mât dans la brume
Des souvenirs du vent des gouttes de rosée
Envahissent mes yeux comme la mer l'écume

Je suis une onde lasse une mélancolie
Une ombre languissante une nuit téméraire
Une lumière aveugle un phare une ancolie
Un joli mois de mai envahi par l'hiver

Tandis que le vent passe et passent les saisons
Et repassent aussi le silence et le bruit
Et repassent encore et l'aurore et la nuit
Et repasse toujours le printemps de l'ennui
Je suis un point qui bouge et fixe l'horizon

J'avance dans l'oubli avec l'oubli pour cible
comme avance un croyant ne croyant plus la Bible
Comme songe un enfant avant de s'endormir
Que le songe est bien beau puisqu'il permet de rire

J'oublie à ma manière une étrange berceuse
Où tonne un long refrain un songe une musique
Que me conte la mer comme un doux narcotique
Qu'est ce rien qu'est l'oubli mon bateau pacifique
M'emporte à la dérive au loin ma nébuleuse

Même ma misère là-bas n'est misérable
Et même mon bonheur un bonheur enviable
C'est une fin d'espoir pour un chaud crépuscule
Pour mon entier vouloir une aube canicule

le calme est la tempête en puissance d'abord
Puis en acte pendant enfin en mouvement
Qui se meut et me meut sans instant à son bord
Et mon tout finira comme un commencement

chauD crépuscule ?

"me meut" :-))))

je sors

C'est une fin d'espoir pour un chaux crépuscule

chaud, j'ai posté trop vite... Si quelqu'un veut bien corriger ?

mentor a écrit:chauD crépuscule ?

"me meut" :-))))

je sors

:-) Oui, merci. J'ai posté trop vite, désolé (pour moi qui me prend un blâme).

"Me meut", par contre, c'est correct. :-)

Jacinthe a écrit:"Me meut", par contre, c'est correct. :-)

c'est correct, je sais, mais comme je lis toujours à haute voix, je me suis cru en train de regarder passer le TGV
quoique, les trains chez moi, y en a pas :-))))

Jacinthe a écrit:chaud, j'ai posté trop vite... Si quelqu'un veut bien corriger ?

"quelqu'un" vient de le faire ;-)

au fait, j'ai aussi ajouté un T à goutes ;-)

"me meut" :-))))

je sors

Ah ! oui, d'accord, la résonance... bah ! :-))))

Et merci pour les corrections. :-)

mentor a écrit:

Jacinthe a écrit:"Me meut", par contre, c'est correct. :-)

c'est correct, je sais, mais comme je lis toujours à haute voix, je me suis cru en train de regarder passer le TGV
quoique, les trains chez moi, y en a pas :-))))

c'est comme la jolie phrase, "celle qui m'aimait", en la disant tout haut, à chaque fois je me marre

et puis tu vas voir, légèreté et rosée ne riment pas, comme téméraire et hiver
sans parler de berceuse et nébuleuse
tu vas voir
quand socque va arriver
;-)

mentor a écrit:et puis tu vas voir, légèreté et rosée ne riment pas, comme téméraire et hiver
sans parler de berceuse et nébuleuse
tu vas voir
quand socque va arriver
;-)

Non, mais je sais, je sais... C'est que je me suis surtout concentré sur le rendu oral et le "me meut", le rythme quoi, et ça m'a semblé bon.

Maintenant, pour ce qui est du classicisme... je suis recalé, c'est ça ? :-(

Jacinthe a écrit:pour ce qui est du classicisme... je suis recalé, c'est ça ? :-(

je suppose que oui, mais je te dis : socque est très versée, patience ;-)

question : tu es un garçon ?

mentor a écrit:question : tu es un garçon ?

C'est une bonne question, ça...

Il parait, je crois, d'après mon entourage. Je n'ai jamais vérifié personnellement.

Je n'ai pas compté les syllabes, j'ai parfois du mal avec certains sons, donc je préfère ne pas faire/dire de bêtises à ce sujet :-)
Je me fie simplement à l'oreille et je trouve que ça a belle allure, à l'exception de la répétition de passe/passent/repassent, un peu lourde.
Pour se meut/me meut, Mentor a déjà relevé :-)

C'est classique et élégant, il se dégage pas mal de mélancolie mais aussi de nostalgie derrière tout cela. Ce n'est peut-être pas le style que j'affectionne le plus mais je lui reconnais une certaine classe, tu le maîtrises plutôt pas mal.
Toutefois, je pense qu'il faut veiller à ne pas rester enfermé dans un rythme trop linéaire, égal, qui risque, en cas de texte long, de sonner un brin monotone.

On peut dire que tu joues de l'oxymore!
un peu trop peut-être?

Pas fan de ce texte mais je ne peux qu'encourager à continuer et à revenir par ici nous faire lire.

Au début, je trouvais le poème assez lourdingue, trop nébuleux à mon goût, et puis, peu à peu, une musique s'est dégagée qui me paraît finalement plaisante. L'ensemble du texte dégage une sérénité, une chaleur douce et un peu oppressante, comme dans les Tropiques... J'ai donc bien aimé au bout du compte, et ne vois pas pourquoi on ne ferait pas rimer légèreté avec rosée (son "é"), téméraire avec hiver ou berceuse avec nébuleuse !
Cela dit, la série des "repasse" m'a un peu agacée, d'une manière générale je trouve ce type de procédé un peu facile.

Des images fluides de l'indécision d'être au seuil. Agréable incertitude que l'on souhaiterait conserver avant que le reste nous enracine.