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Quelque part entre doute et espérance

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Message  N.A Lun 13 Avr 2009 - 7:05

Bonjour,
Pour ceux qui ne me connaissent pas, une petite présentation de moi est disponible dans le fil prévu à cet effet. Ensuite, et bien que j'y précise m'être inscrit ici pour commenter vos écrits plus que pour poster les miens, je me suis rendu compte, au fil de mes lectures d'oeuvres présentes sur ce site, que je n'arrivais pas à saisir la façon d'en amorcer la critique. Ainsi, et parce que je suis convaincu que l'expérience domine l'imagination, je me soumets à vos critiques en vous postant le début d'un roman épistolaire que j'écris. Le but n'étant pas que vous l'écriviez à ma place, ni que je fasse plus de cas de mes écrits que des vôtres, je ne pense pas vous joindre la suite ; néanmoins, cela m'intéresse énormément de me rendre compte par moi-même de la façon dont vous critiquez une démarche littéraire. J'apprendrais donc beaucoup de ma propre expérience, espérant ainsi la mettre à contribution, par la suite, pour critiquer les vôtres.




QUELQUE PART ENTRE DOUTE ET ESPERANCE


PARTIE I




***



POÈME PREMIER

NICOLAÏ STANISLAS



J'ai cru son prénom fait pour que je l'écrivisse en rougissant. Palpitations. J'ai vu son corps fait pour que j'eusse crainte en agissant. Ah ! Sentiment vain qu'est l'amour quand on en parle et maigre consolation que d'en faire un but de l'écrire.

Quelque part entre doute et espérance, ce 27 septembre 2008.



LETTRE PREMIÈRE

ÉLODIE MARANGE À THÉOPHILE DORÉ-JANSON



Je ne sais pas si la distance est nécessaire à l'amour, mais elle l'est à le sublimer. Malheureusement, le sublime ne dure qu'un temps ; et quand le voile des fantasmes se dissipe, apparaît peu à peu l'horizon des vérités de perception : je me meurs de devoir feindre l'amitié. Je veux aimer, je veux être aimée, et que tout le monde le sache. J'en ai assez de faire plus de cas de l'opinion des autres que de mon propre ressenti. Il faut aimer en secret ? Eh ! Pourquoi ?

L'amour secret n'est qu'un amour hégémonique qui, parce qu'il existe sans exister, annihile toute concurrence. Comment puis-je en être certaine ? Je tiens ceci pour vrai : l’amour, en tant que relation amoureuse, n’est que l’acceptation tacite d’une preuve plus convaincante qu'une autre. Lorsque l'on dit « je t'aime », l'on ne dit pas « j'aime ce que tu es » mais « j'aime ce que tu me prouves ». L'amour est préférence non pas d'un être, mais d'une preuve. C'est pourquoi je dis que l'amour que l'on cache n'est pas un amour que l'on veut préserver de je ne sais quel vice par noblesse d'âme, mais tout le contraire. Car ce que l’on cache, on le cache uniquement pour que personne d’autre ne le trouve. C’est de la crainte. Mais que crains-tu ? Que je sois découverte par tel autre que toi, et qu’alors il te faille lutter pour m’arracher à mon amour-propre ? Eh, j’y compte bien !

Mais pour l’heure, accepte cette main tendue, et aimons-nous d’une passion si démonstratrice qu’elle fera naître la haine chez quiconque en subira la force : je me sais des admirateurs, je désire des jaloux.

À Houat, ce 27 septembre 2008.



POÈME II

AUDE LEFÈVRE



Je n’ai jamais aimé écrire. Mais l’amour, en tant qu’il est une force, provoque flux et reflux : domination et soumission. Or, je me sais faite d’un caractère dur mais d’un naturel faible. C’est donc cette double misère qui m’interdit l’usage de la parole toutes les fois où je voudrais crier à ce garçon que je l’aime. Ainsi, l’écriture est pour moi une façon de faire exister ce que les sens ne peuvent percevoir ; et par l’imperfection de ma plume, je rends justice à la pureté de mes sentiments. Mais, pourquoi m’infliger pareil labeur si je ne puis penser avec certitude que ce garçon m’aime ? Peu importe. En l’absence de preuves claires et distinctes, je nous aimerais pour deux, et idéaliserais "ce que nous pourrons peut-être" en faisant un néant de "ce que nous ne pourrons jamais". Pour vivre une seconde d’amour, je mourrais des siècles.

À Quiberon, ce 28 septembre 2008.



LETTRE II

THÉOPHILE DORÉ-JANSON A ÉLODIE MARANGE



Allons, l’amour que l’on dit est d’un banal ! Je lui préfère mille fois la flamboyance de l’amour que l’on tait. Comprends donc que j’eusse caché mes sentiments, car si je les avais montrés, il en aurait été comme de la chaleur d’un feu que l’on ne supporte plus et ainsi comme de prétendre à une passion que l’on ne mérite plus. Or si je t’ai sans te mériter, je jouirais de toi sans plaisir. Je peux renoncer à cette convention qu’est l’amour, je ne le peux à ce besoin qu’est le plaisir. De là, qu’importe que l’on ne s’aime pas comme il le faudrait, pourvu que l’on s’aime comme on en a besoin.

Mais garde à l’esprit que l’amour répond à un besoin en particulier et pas à tous. C’est d’ailleurs pour cette raison que naissent les chagrins amoureux dont la littérature parle tant. Car l’amour ne se fait pas l’écho des fictions de l’âme. Non. Il ne sait répondre qu’aux besoins qui se ressentent jusqu’au plus profond de la chair. Et c’est l’hypocrisie du langage, convention parmi les conventions, qui anoblit les cris de la bête en formules poétiques telles que « j’ai chaud extrême », « je frémis d’amour », « j’ai des papillons dans le ventre », etc. Laisse-moi te faire constater que l’appel d’une nuit d’amour réveille la bête et tue la convention. Il en est effectivement comme si la nudité des corps allait de paire avec la nudité des âmes et qu’enfin débarrassé de ces toiles de tissu qui masquent la peau, l’on est affranchi du voile de mensonge qui masque nos pensées véritables.

Ainsi, je te laisse philosopher sur la nécessité d’aimer en public, je me contenterais de vivre selon celle d’obéir à mes besoins. Mais parce que j’accepte la main que tu me tends, accepte que je la guide où bon me semble.

À Hoëdic, ce 30 septembre 2008.



POÈME III

NICOLAÏ STANISLAS



Celles que j’ai aimées m’ont toujours cédé. Elle, est une forteresse imprenable. Celles que j’ai aimées m’ont toujours déçu. Elle, a des yeux qui ne me donnent aucun espoir. Celles que j’ai aimées étaient des femmes. Elle, est un Dieu.

Quelque part entre doute et espérance, ce 1er octobre 2008.



LETTRE III

ÉLODIE MARANGE À THÉOPHILE DORÉ-JANSON



J’accepte que tu guides ma main où bon te semble si tu as le courage de la prendre en public. Et j’assume le plaisir de la chair si tu as le courage de lui faire honneur en m’embrassant aux sus de tous. Car ne t’en déplaise, l’amour n’est pas cette débauche solitaire que l’on pratique à deux. Non, décidemment non.

L’amour est plutôt ce lien que la société établit entre sphère privée et sphère publique : comme l’unique aspect de l’intimité qui puisse être dévoilé à autrui sans porter atteinte aux valeurs de pudeur en cela qu’il est une liberté admise de tous. J’en veux pour preuve que l’on ne force personne à regarder un couple s’embrasser ; mais que, s’il se trouve toujours quelqu’un pour y assister, c’est que la curiosité est à la pudeur ce que le sexe est à l’amour. Nature humaine. Et c’est parce qu’il est dans notre nature de préférer le sentiment amoureux à l’être aimé, que l’on aime regarder l’amour autant que de le vivre.

C’est précisément à partir de là que ton raisonnement atteint ses limites : l’amour ce n’est pas "une" convention, c’est "des" conventions. Or, parmi ces conventions, certaines comblent des besoins que nos pulsions naturelles ne pourront jamais combler. Pourquoi ? Parce que l’Homme a besoin d’être maître de lui-même, et que la nature dans laquelle il vit le rend comme esclave de la nature qui le fait naître. C’est donc la culture, sous toutes ses formes, qui l’affranchit de cette servitude originelle.

Ainsi, l’amour conventionnel tel que tu le décris est volonté de puissance. Ainsi, l’amour conventionnel tel que je le décris est volonté de reconnaissance. Mais loin de vouloir te démontrer que j’ai raison et que tu as tort, j’essaie de te faire admettre que ton raisonnement est inclut dans le mien, et qu’en toute logique, il doit donc s’y soumettre.

De fait, si nous rendrons bel et bien hommage à cette bestialité qui nous fait ressentir de l’attirance pour le sexe opposé, cela ne se fera pas aux dépens de cette sociabilité qui nous fait ressentir de l’intérêt pour nos semblables. L’amour est partage. Ah ! Mais ne me prête pas de fausses vertus : « L’amour est partage » ne veut pas dire « Dieu est amour » ; « l’amour est partage » veut dire « l’Homme est un loup pour l’homme ».

À Houat, ce 2 octobre 2008.



POÈME IV

AUDE LEFÈVRE



Quand on se sait trop faible pour triompher de l’ennemi, la défaite ne peut nous faire souffrir d’aucune perte. Je suis vaincue avant même d’avoir livré le moindre combat ; comme sclérosée. J’aime à le regarder, je brûle quand il me regarde. Je ne vis que pour rêver de lui, je crois mourir quand il s’approche de moi. Enfer et paradoxe. Mais que nul ne me traite de sotte ; ce que j’éprouve pour lui est bonheur absolu. Ce ne sont pas les sentiments qui sont mauvais, ce sont les mots qui les traduisent qui méritent le mépris. Alors je méprise l’amour.

À Quiberon, ce 2 octobre 2008.



LETTRE IV

THÉOPHILE DORÉ-JANSON A ÉLODIE MARANGE



Quand la bête est affamée, elle ne refuse jamais le gibier qu’on lui propose ; soit-il roulé dans la crasse et la poussière. Alors bien que je ne partage pas l’intégralité de ton raisonnement, je m’y soumets parce que j’y suis d’accord sur ce qui m’intéresse le plus : « rendre hommage à cette bestialité qui nous fait ressentir de l’attirance pour le sexe opposé ».

Ainsi tout est dit, et rien d’autre n’a suffisamment de valeur à mes yeux pour que je continue de perdre mon temps à débattre sur une majuscule si grossie qu’elle fait de l’ombre aux vérités ordinaires : je t’aime à ma façon, donc je t’aime le plus sincèrement du monde.

Maintenant la question est de savoir si tu es prête à en faire de même. Car saisis bien le danger de ton propos : tu parles de faire naître « la haine », de vouloir « des jaloux » bref, d’aimer en public pour, un, rabaisser ceux qui n’ont pas droit aux sentiments, deux, faire comprendre à ceux qui y prétendent que ce n’est pas un droit. Bien. Très bien même : je t’en félicite au nom de la raison. Mais parce que cela ne ressemble pas à de l’amour tel qu’on le vit, je te punis au nom du cœur. De grâce ! Comment une femme si clairvoyante quand elle parle nature humaine a-t-elle pu s’aveugler au point d’en oublier les singularités intrinsèques ?

Car, et je poursuis là mon raisonnement, as-tu seulement pensé que tout le monde ne veut pas de l’amour dont tu parles ? J’entends par là que tout le monde n’est pas d’accord pour dire que l’amour c’est l’exaltation des sentiments et la minimisation des plaisirs charnelles.

Ainsi, n’oublie jamais que ta vision de l’amour n’est pas une vision universelle et intemporelle de la nature humaine : c’est une vision culturelle qui s’explique historiquement. Quelque chose la transcende : c’est le désir. Le désir d’exister. Cela a pris deux formes : la première, celle d’exister dans le présent, la seconde, celle d’exister dans le futur. Dans le présent, on peut attraper un bout de bois, tracer un quadrilatère dans la terre meuble du sol et dire : « ceci m’appartient, c’est ma terre ». Par cet acte on existe dans le présent. Mais comment faire pour exister dans le futur ? Par l’amour. On séduit une femme, on la féconde ; de cette union naît un enfant, et on dit « celui-ci est mon fils, c’est ma descendance ». Ma question est la suivante : où vois-tu de l’affection pour la femme que l’on séduit ? L’union qui nous fait aimer n’est qu’un moyen d’exister, une étape en vue d’une fin ; pas une fin en soi.

Et, avant que tu ne me taxes de sexiste parce que j’ose sous-entendre que la femme n’est qu’un instrument pour l’homme, j’ajoute que ce que je dis est vrai dans les deux sens. Aujourd’hui, une femme tombe rarement amoureuse : elle définit ce qu’elle appelle « l’homme idéal », puis elle le choisit parmi « des hommes ». Laisse-moi être celui que tu aimes comme on aime le sexe, et pas celui que tu choisis comme on choisit un fruit.

À Hoëdic, ce 5 octobre 2008.



POÈME V

NICOLAÏ STANISLAS



Pourquoi l’œil fuit-il l’œil ? Est-ce laideur que d’admirer la beauté ? Pourquoi le cœur fuit-il le cœur ? Est-ce de la haine que trop aimer ?

Quelque part entre doute et espérance, ce 7 octobre 2008.



***



A ceux qui feront l'effort de m'aider, j'ajoute un grand merci, et à tous, je vous souhaite de passer une excellente journée.

PS : Je précise que ce que vous venez de lire correspond environ à la moitié de la première partie. J'en prévoie six pour le tout.
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Message  Invité Lun 13 Avr 2009 - 7:50

C'est curieux, je me suis crue un peu chez Mme. de Lafayette ! Le style, je trouve, fleure bon l'archaïsme. En fait non, on se trouve un bon siècle plus tard, car le sujet et le côté raisonneur des personnages évoquent plutôt La nouvelle Héloïse, de Rousseau (je ne l'ai pas lu, mais en ai étudié des extraits en prépa, et vraiment lire ce texte m'y a fait repenser).

Alors, j'aime. Cet archaïsme du style et des sentiments (malgré le côté "on baise ?" du mec), pour moi, est fort plaisant, et ce choix de l'auteur me semble courageux.

Pour vous aider, je me permets de vous signaler les quelques erreurs de langue que j'ai pu relever, et qui se remarquent d'autant plus dans ce texte "décalé". En attendant donc vos critiques...

Ah oui, bravo pour "L'amour secret n'est qu'un amour hégémonique qui, parce qu'il existe sans exister, annihile toute concurrence." L'idée me paraît très intéressante ! (D'autres le sont, cependant, à mon avis, il convient de ne pas aligner trop de considérations philosophiques sur le sentiment amoureux, vous risquez de tomber dans la redite et de donner l'impression d'enfoncer des portes ouvertes. Je précise que ce n'est pas le cas dans l'extrait que vous nous proposez, toutefois j'ai cru percevoir une petite tendance à ce défaut ; sur la durée, il risque de de venir criant...)
Tiens, et puis ça aussi, c'est beau (je le relève en relisant) :
"Pour vivre une seconde d’amour, je mourrais des siècles."

Bon, mes remarques :
"En l’absence de preuves claires et distinctes, je nous aimerai pour deux, et idéaliserai" (j'ai transformé vos deux conditionnels "aimerais" et "idéaliserais" en futurs, parce que je crois que la structure de votre phrase l'appelle ; on est au présent et on envisage une possibilité future, genre "si tu viens, je serai content")
"Or si je t’ai sans te mériter, je jouirai de toi sans plaisir" (la construction impose le futur "jouirai" et non le conditionnel "jouirais")
"comme si la nudité des corps allait de pair avec la nudité des âmes" (et non "de paire", c'est le côté obsédé de ce garçon sans doute ; ah oui, "laisse-moi guider ta main", qu'il dit plus loin, a un effet burlesque, j'ai eu très fort l'impression qu'il pensait "dans ma braguette" ; je ne sais pas si vous souhaitez cet effet particulier... Mais, sachez-le, j'ai l'esprit fort mal tourné)
"Ainsi, je te laisse philosopher sur la nécessité d’aimer en public, je me contenterai de vivre selon" (ici, je pense que la construction appelle le futur "contenterai" et non le conditionnel "contenterais")
"en m’embrassant au su de tous" (et non "aux sus")
"décidément non"
"ton raisonnement est inclus dans le mien"
"De fait, si nous rendons bel et bien hommage" (et non "rendrons" ; "si" n'est jamais suivi du futur)
"si tu es prête à en faire de même" (je crois que le "en" est de trop dans la construction, mais je ne suis pas sûre)
"plaisirs charnels" (et non "charnelles")

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Message  N.A Lun 13 Avr 2009 - 8:10

Bonjour,
Tout d'abord merci de vos quelques remarques précédant les corrections de langue, elles sont fort appréciables.
En ce qui concerne vos corrections, j'ai honte. Oui parce que j'ai, depuis toujours, un problème avec le futur. Je mets du conditionnel partout. Ce doit être mon côté "rien n'est réalisable" qui s'exprime. Le reste m'apparait comme étourderie de ma part (surtout le "t" à inclus !) ou expression de l'inconscient (votre analyse sur le "paire" au lieu de "pair" me semble bonne car ce personnage est effectivement très tourné vers le sexe dans mon roman. De fait, l'allusion à la main est très pertinente de votre part, et très volontaire de la mienne.)

Je vous remercie encore d'avoir corrigé les énormités que j'ai commises. Et n'ayez crainte pour l'aspect "philosophiquement inutile" du roman, l'intrigue réserve des rebondissements.
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Message  Invité Lun 13 Avr 2009 - 8:51

Je suis intéressée par l'étrangeté de la démarche : écrire de cette façon au XXI siècle, à l'âge que tu as, est vraiment une singularité, et tu la soutiens parfaitement.
Tu développes par ailleurs des considérations très intéressantes ( sur l'hégémonie d'un amour non vécu, comme l'a souligné Socque, par exemple), ce qui me fait bien augurer de la suite.
Je n'ai pas eu le temps de faire autre chose qu'un rapide survol, il me serait donc difficile de t'en dire beaucoup plus aujourd'hui, mais j'y reviendrai.
Et ( sans que j'en ai la certitude), il me semble qu'il y a un problème de concordance des temps dans le premier paragraphe.

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Message  N.A Lun 13 Avr 2009 - 9:08

Bonjour.
Tout d'abord, merci beaucoup de l'intérêt que vous me portez. J'en suis touché.
Ensuite, et en ce qui concerne les remarques sur la langue, il me semble que c'est davantage la conséquence de la mort du subjonctif imparfait en français qu'une erreur de ma part. En effet, s'il est admis par tous que dans une phrase dont la proposition principale est à un temps du passé, la subordonné qui emploie le mode du subjonctif doit s'accorder au même temps, dans les faits, c'est différent. A notre époque, la langue orale ayant davantage d'influence sur la langue écrite que l'inverse, le subjonctif présent est toléré partout. "J'ai bien aimé qu'il me fasse des bisous" plutôt que "j'ai bien aimé qu'il me fît des bisous". Pourtant, la seconde proposition est plus littéraire, et donc plus rigoureuse, que la première. Maintenant, si cet exemple ne vous paraît pas pertinent, c'est que le subjonctif imparfait lorsqu'on l'utilise à la troisième personne du singulier est encore présent. Les fameux "qu'il fût". En revanche, l'emploi aux autres personnes renvoie à une lointaine période de notre histoire. C'est sans doute pour cela que le "que j'écrivisse" (et non que j'écrevisse, même si je suis breton) vous choque. Néanmoins je reste ouvert à toute explication autre que celle que je propose, car je suis loin d'être le plus éclairé sur la question.
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Message  N.A Sam 18 Avr 2009 - 15:10

Je me permets de poster à nouveau ici puisqu'une des remarques de socque m'a fait réfléchir à un point de grammaire. En effet, elle dit :

socque a écrit:"De fait, si nous rendons bel et bien hommage" (et non "rendrons" ; "si" n'est jamais suivi du futur)
Cependant, si sa correction était juste, ma phrase n'aurait plus de sens. Je m'explique : le "si" que j'utilise n'est pas un "si" qui introduit une hypothèse. ex : "si j'avais su, j'aurais acheté un autre cadeau". Non, ici, il s'agit d'un autre emploi, expliqué ici :

Bonjour à tous

Quelqu'un sait-il à quoi correspond l'emploi par Maupassant d'un futur après la conjonction "si" ?

"Je vais, dit-il, refaire tout le trajet que nous avons fait à pied, pour voir si je ne la retrouverai pas." ("La Parure")

Merci !

Cordialement,

***

Isabo

Bonjour Isabo,

Je crois comprendre votre perplexité, mais l'emploi du futur après « si » s'avère tout à fait normal dans l'exemple que vous citez. La raison en est qu'il ne s'agit pas d'un « si » introduisant une hypothèse ou une condition (qui ne peut être suivi ni du futur ni du conditionnel) mais un « si » introduisant une interrogation indirecte.

On peut en effet avoir, après « si » introduisant l'interrogation indirecte, tous les temps de l'indicatif ou du conditionnel.
(Interventions extraites d'un fil de discussion d'un forum dont j'ai oublié le nom... veuillez m'en excuser.)
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Message  Invité Sam 18 Avr 2009 - 15:25

Merci, N.A., d'avoir attiré mon attention sur une possibilité que je ne connaissais pas ! Cela dit, l'interrogation dont vous parlez est purement implicite, ce qui rend difficile de la distinguer, d'autant que la construction de la phrase :
"De fait, si nous rendrons bel et bien hommage à cette bestialité qui nous fait ressentir de l’attirance pour le sexe opposé, cela ne se fera pas aux dépens de cette sociabilité qui nous fait ressentir de l’intérêt pour nos semblables."
fait furieusement penser à un "si" d'hypothèse. Peut-être est-il possible, sans alourdir, de rendre la construction moins ambiguë...

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Message  N.A Sam 18 Avr 2009 - 15:39

J'en conviens, mais notez que si j'écrivais "De fait, si nous rendons bel et bien hommage à cette bestialité qui nous fait ressentir de l'attirance pour le sexe opposé, cela ne se fera pas aux dépens de cette sociabilité qui nous fait ressentir de l’intérêt pour nos semblables." l'idée de quelque chose de possible dans le futur s'évapore totalement. Car, et vous l'avez bien compris, ils n'ont pas encore rendu hommage à la bestialité dont il est question. Néanmoins, le doute n'existe pas : "si nous rendrons bel et bien hommage" = je suis sûre que nous rendrons bel et bien hommage.
Vous comprenez ?
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Message  Invité Sam 18 Avr 2009 - 16:09

N.A a écrit:J'en conviens, mais notez que si j'écrivais "De fait, si nous rendons bel et bien hommage à cette bestialité qui nous fait ressentir de l'attirance pour le sexe opposé, cela ne se fera pas aux dépens de cette sociabilité qui nous fait ressentir de l’intérêt pour nos semblables." l'idée de quelque chose de possible dans le futur s'évapore totalement. Car, et vous l'avez bien compris, ils n'ont pas encore rendu hommage à la bestialité dont il est question. Néanmoins, le doute n'existe pas : "si nous rendrons bel et bien hommage" = je suis sûre que nous rendrons bel et bien hommage.
Vous comprenez ?
Non, là je ne suis pas d'accord ; la phrase avec "si nous rendons hommage" répond très précisément au cas de possibilité dans le futur.
Exemple classique : "Si tu viens, je serai content.", ce qui veut dire : "Il est possible que tu viennes à notre rendez-vous, un peu plus tard, dans ce cas je serai content."
Maintenant, pour le cas de certitude de ce qu'il va se passer, qui correspond, si j'ai bien compris, à ce que vous voulez exprimer, je suis d'accord que "si nous rendrons" l'exprime, mais, vous l'avez compris, je ne suis pas familière avec cette construction et n'ai pas compris à première lecture. Mon retour vous indique que cette construction peut dérouter.
Vous êtes bien évidemment souverain(e) sur votre texte !

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Message  Sahkti Mer 13 Mai 2009 - 16:18

Personnellement, je trouve dommage qu'au milieu de toute cette grandiloquence et solennité dans l'expression, les correspondants n'emploient pas le vous plutôt que le tu, ça aurait ajouté une dimension supplémentaire à leurs échanges. Simple question de goûts personnels bien entendu.

D'autant plus que les considérations des personnages sur un thème aussi banal que l'amour volent tout de même bien plus haut que l'aspect couru du thème et que vous avez donné à votre plume des accents d'élégance qui m'ont plu tout au long du texte.
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