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BISTROT : "D'où viens-tu ?"

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BISTROT : "D'où viens-tu ?" Empty BISTROT : "D'où viens-tu ?"

Message  Provis Mar 9 Mai 2006 - 12:09

At hic tritissima quaeque via et celeberrima maxime decipit (Sénèque, "De vita beata")
Ici, au contraire, c’est le chemin le plus battu et le plus fréquenté qui trompe le mieux..


« D’où viens-tu ?! » Combien d’hommes, rentrant un peu tardivement au foyer, se sont vus ainsi apostrophés par leur douce compagne ? Il est juste qu’une fois au moins on retourne la question à ce bistrot, père de tous les vices…


Bistrot, d’où viens-tu ?

S’il est une légende solidement ancrée dans l’esprit de l’étymologiste amateur, c’est bien celle du « bistro russe ». En 1951 déjà, Dauzat écrivait dans Le Monde : " .. ce canard vole depuis trop longtemps pour qu'on ne lui coupe pas les ailes". C’est la tête qu’il aurait fallu lui couper : le canard est toujours bien vivant, et par un beau dimanche de février 2006 on l’entendait encore, porté par les ondes radiophoniques..

Ainsi, selon une rumeur bien établie, le mot « bistrot » viendrait du russe « bystro », qui veut dire « vite ». On est en 1814-18, les défaites napoléoniennes ont livré la France aux armées étrangères et les troupes russes occupent Paris. L’ordre et la discipline doivent régner. Soucieux de la bonne tenue des troupes, l’état-major russe interdit à tout soldat de franchir le seuil des cafés et autres débits de boissons. Pourtant, la soif se montre plus forte que la crainte de la patrouille, et les soldats russes pénètrent dans les cabarets ; aussi inquiets qu’altérés, ils prennent alors l’habitude de réclamer leur verre en criant : « Bystro ! bystro ! (Vite ! vite !) ». On les verrait taper du poing sur la table.

Sans doute il aurait fallu plus d’un cosaque qui boive plus d’un verre dans plus d’un café pour que le « bystro » russe donnât son nom au cabaret parisien, mais, tel l’avocat qui défend habilement sa cause, la légende n’est jamais avare en détails démonstratifs : entre autres variantes, on raconte que les cafetiers et autres limonadiers auraient fait leur publicité en écrivant « Bistro » sur les portes ou les fenêtres de leur établissement. Ainsi, le mot étant affiché aux yeux de tous, il serait d’autant plus facilement entré dans la langue.

L’histoire est amusante, astucieuse, et bien faite pour se graver dans les esprits, mais la mariée n’est-elle pas un peu trop belle ?


Les linguistes – qui jamais n’ont dédaigné le bistrot – se sont penchés sur le mot il y a longtemps déjà, et d’emblée la question a paru délicate. Selon L. G. Heien, c’est Lazare Sainéan qui ouvre le feu (1920) et propose comme origine bistroud « petit gardeur de vaches », mot d’un dialecte de l’Anjou ou du Poitou. C’est ce qu’on retrouve un peu plus tard, d’abord dans le FEW (Wartburg, FEW, t. 22, 1922-25), puis dans le « Dictionnaire étymologique de la langue française » (Bloch et Wartburg, 1932) :
BISTRO, pop. 1884. Peut-être en rapport avec le poitevin bistraud « petit gardeur de vaches. » Il faudrait alors supposer que le mot aurait alors désigné d’abord l’aide du marchand de vin avant de s’appliquer au patron même.

Le travail de Gaston Esnault, célèbre argotologue français (eh oui, ça existe !), est désigné par Heien comme la contribution la plus importante à l’étude de bistrot. En 1951, Esnault publie une étymologie documentée dans le journal « Le Français Moderne ». En particulier, il cite la première apparition du mot sous forme écrite, en 1884, dans le sens ‘propriétaire d’un petit café’ : « Elle mange chez le bistro… » (Abbé Moreau, Souvenirs de la Petite et de la Grande Roquette, t. 2, p. 3). Le mot est repéré également en 1885 dans Le Mirliton (Bruant) : « D’temps en temps, un’ pauv’ muffée au Caveau ou chez les bistros de la Révolte ». À ce moment de sa recherche, Esnault est persuadé que bistrot est inséparable de bistingo, ‘mauvais cabaret’, attesté dès 1845, équivalent de bustingue, ‘hôtel où couchent les bohémiens’. Il actualise sa recherche en 1954 (Généalogie de bistro, Vie et Langue, 1954) et discute les relations avec des mots apparentés comme bustingue, bastringue, bistringue (variante franco-canadienne du précédent), bistrinque ; dans son « Dictionnaire historique des argots français » (1965), le mot apparaît sous les deux sens de cabaret et cabaretier, avec pour étymon bistringue.

Dans la première édition de son « Dictionnaire étymologique de le langue française » (1938), Albert Dauzat entre bistro(–ot) comme un mot obscur relié à bistingo, et peut-être à bistouille. L’article « La défense de la langue française : étymologies anecdotiques de fantaisie » qu’il publie dans « Le Monde » en 1951 souligne la popularité de la légende russe tout en lui déniant toute crédibilité. Dauzat propose au contraire bistouille ou bistre, mais sans trancher entre les deux possibilités (pour le mot bistouille lui-même, on trouve : « mot du Nord, sans doute de bis, deux fois, et touiller, remuer »). Le mot bistre (-n. m. ‘Suie détrempée et mêlée d’un peu de gomme’ ; adj. Couleur bistre – brun, jaunâtre) a été proposé comme origine possible également par le dictionnaire de l’Académie Française, ainsi que par Kilis (communication privée, 2006).

Le très autorisé Trésor de la Langue Française indique pour bistro(-ot) : « origine obscure ; à rattacher au poitevin bistraud « petit domestique », d'origine inconnue, si l'on suppose que le mot a tout d'abord désigné l'aide du marchand de vin, plutôt qu'à relier à bistingo « cabaret » 1845, bustingue (avec coquille ?) « hôtel où couchent les bohémiens » 1848 et bistringue, bastringue, tous d'origine obscure ; l'hypothèse qui voit dans le mot l'adaptation du russe bistro « vite » remontant aux cosaques assoiffés occupant Paris en 1814 n'est pas suffisamment fondée. Le -t final qui permet le fém. bistrote est dû aux nombreux mots fr. en -ot à valeur affective. »

À son tour, appliquant une méthode nouvelle, dénommée par lui « morpho-sémantique structurelle », Pierre Guiraud conclut en 1982 que l’origine la plus probable est bistrouille (mauvaise eau-de-vie ; vin faux, adultéré, produit d’un mélange), ou de façon pratiquement équivalente, les mots apparentés bistingue ou bistringue.

C’est à peu près ce que nous dit le Nouveau Petit Robert (1994) : « BISTROT ou BISTRO n. m. – 1892, - 1882 bistrô; cette date écarte l’hypothèse d’une adapt. du russe byistro « vite », qui n’aurai pu se faire qu’en 1814-1815 ; p-ê en rapport avec bistouille ».


Sachant que bistro appartient également à la langue russe (avec le même sens qu’en français), il peut être instructif de consulter les linguistes du pays, même si actuellement le mot est peu utilisé en pratique. Heien nous apprend ainsi que bistro est absent des dictionnaires russes du 19ème siècle répertoriant les mots d’origine étrangère, mais on le trouve en 1971 dans Novye slova i znacheniia (Mots nouveaux et significations nouvelles), qui intègre les mots apparus dans la presse ou la littérature au cours des années 50 et 60. Selon Novye slova i znacheniia, le mot est répertorié pour la première fois en 1964 dans le dictionnaire des mots nouveaux de Schanskii, Slovar inostrannykh slov.

Bref, selon Heien, l’ensemble des sources montrent que les étymologistes russes considèrent bistro (café, cabaret) comme un mot d’origine purement française, sans rapport avec le russe býstro. Il fait ainsi ce commentaire : « …since Pushkin was interested in foreign words – he even championed their use in Evgenii Onegin (1823-31) – and some of his closest friends and drinking pals were among those young officers who had served in 1815, one might also hope to find “bistro” in his vocabulary ».

Autrement dit, si l’origine prétendument russe de bistrot est venue aux oreilles des linguistes russes, elle n’a pas été pas prise au sérieux, ce qui montre bien que de ce côté non plus (témoignages de soldats russes, lettres, écrits divers, …) rien n’est venu pour étayer l’hypothèse du cosaque.
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Message  Provis Mar 9 Mai 2006 - 12:29

Comment expliquer alors un tel essor de la légende russe et sa persistance jusqu’à nos jours ? La brume légère qui entoure la naissance de bistrot (bistraud, bistouille, bistingo,…) a laissé le champ libre à bien des histoires, aussi attrayantes que fantaisistes, mais aucune ne peut se comparer à celle du cosaque assoiffé : on a du mal à croire que seuls le bouche à oreille et les discussions de comptoir aient suffi à rendre cette légende si populaire, jusque dans les pays étrangers.

Gold nous dit que l’origine russe de bistro a été soutenue par Gerald Cohen dans Comments on Etymology (1971), hypothèse alors donnée comme avérée par deux écrivains populaires. Ainsi, Fitzroy Maclean écrit dans The New York Times Books Review (1980) que les Russes « left the Parisians with the word bistro ». L’hypothèse est également donnée comme une certitude par Charles Berlitz dans Native Tongues (New-York: Grosset & Dunlap, 1982) ; mais Gold commente sans ambages : « voir la critique de ce livre bourré d’erreurs dans Jewish Language Review». Gold continue : « … ni Cohen ni Maclean, et encore moins Berlitz, ne se sont donné la peine de considérer si cette étymologie est convaincante sur des bases linguistiques interne ou externe, ni tenté de réfuter les diverses étymologies françaises. En fait, aucun des trois ne semble avoir été conscient de l’existence de ces dernières ».

Gold relève donc les fréquentes erreurs de Native Tongues et précise que Comments on Etymology, journal sans comité éditorial ni soumission à expertise externe, a lancé ou aidé à perpétuer nombre d’étymologies fautives (dont certaines ont été corrigées dans Jewish Language Review et Jewish Linguistic Studies). Soulignons que, en revanche, la présente analyse de Gold est publiée dans Romance Philology, le nec plus ultra de la revue linguistique.


Les linguistes sérieux, français ou étrangers, s’accordent donc à reconnaître que bistro a une origine purement française, quoique obscure, et rejettent unanimement l’origine russe. Les réfutations de bon sens sont variées (par exemple, certaines versions de la légende invoquent simultanément le fait que les débits de boisson sont interdits aux cosaques et le fait qu’ils y seraient entrés souvent), mais l’argument essentiel réside dans la date d’attestation (1884) : les linguistes nous disent que si le mot avait été formé dans les années 1814-18, il serait apparu bien avant 1884 sous forme écrite. Cet argument d’ordre temporel est facile à comprendre pour le béotien, mais - sans parler de la méthode « morpho-sémantique structurelle » ! - le scientifique de la langue qu’est le linguiste invoque bien d’autres raisons, d’ordre phonétique (la prononciation du russe býstro (bjýstr) est beaucoup plus éloignée de bistro que sa graphie française le laisse penser,…), pragmatique (ce n’est sans doute pas le mot qu’auraient employé les soldats russes en ces circonstances, mais plutôt popeshai, toropis ou skorei,… et si c’était pour répéter aussi souvent le mot “bistro” à des Français, était-il si difficile d’apprendre le mot français ?) et géolinguistique (bistrouille, bistingo,...).

Ainsi, en introduction à son habilitation à diriger les recherches traitant des russismes dans les langues romanes (Bolchevik, mazout, toundra et les autres : dictionnaire des emprunts au russe dans les langues romanes, Université de Paris IV-Sorbonne, 2003), Éva Buchi stigmatise le canard boiteux en ces termes : « Nous ne citerons que pour mémoire fr. bistrot n. m. ‘‘débit de boissons, petit restaurant de quartier’’, de formation purement française à partir d’éléments d’origine inconnue, que d’aucuns ont tenté de rattacher à russ. býstro adv., proposition étymologique définitivement écartée (cf. les réfutations de Heien Bystro et de Gold, RomPhil 44, 425-8) ».


Sans plus d’illusion sur l’origine russe, le linguiste fureteur en serait plutôt à se demander comment la légende a pu se faire jour. Il est clair que la relation entre bystro et bistro(-t) a été faite après coup, les deux mots existant alors indépendamment. Mais qui a fait le rapprochement, et en quelles circonstances ? Dauzat évoque la possibilité de quelque journaliste français russophile désireux d’amuser ses lecteurs, ou alors, ce qui ferait une plus savoureuse chronique, le flot des émigrés russes venus se réfugier à Paris aux premières années du bolchevisme. A son avis, il n’est pas inconcevable que les Russes, friands d’étymologie folklorique, après avoir relevé la similitude du bystro russe et des bistrots français, très populaires en ce temps-là, aient alors lancé la théorie du cosaque. La légende française à propos de la légende russe ?


La légende russe est la plus célèbre, mais bien d’autres hypothèses ont vu le jour. Ainsi, entre autres propositions fantaisistes rapportées par Heien, on peut citer setier, une ancienne mesure de volume (un demi-litre environ). En argot, un stroc vaut un setier, et un demi-stroc vaut un demi-setier, ce qui donne mistroquet ou mastroquet, le cabaretier qui sert un demi-stroc [Heien]. De son côté, Robert Giraud a avancé que bistro pourrait venir de mastroquet (attesté en 1849), qui par louche action du louchébem (jargon des bouchers, « a kind of underworld pig latin », selon la définition de Heien) se serait transformé en listroquem, lui-même retaillé par l’argot en listroquet, troquet, bistroquet, et enfin bistrot. Si cette histoire de ouf peut paraître à proprement parler loufoque, elle n’est pas plus invraisemblable que beaucoup d’autres.

N’oublions pas la légende citée par A. Bernelle, selon laquelle bistro viendrait de l’allemand Wirthaus ‘‘auberge, taverne’’, d’abord prononcé virtso, puis vistro et finalement bistrot par les soldats de Napoléon Ier qui traversaient l’Allemagne, bien avant que les cosaques n’occupent Paris. Heien commente : « Bernelle rightly called this farfetched theory a ‘tit-for-tat’ etymology to the Cossack version (Bernelle a nommé à juste raison cette improbable théorie l’étymologie ‘oeil pour œil’ de la version cosaque) ».


Il n’est pas besoin de fréquenter beaucoup les bistrots pour s’étonner de la variété des noms qui en français désignent les débits de boisson et autres restaurants, et bistro n’est pas la seule de ces appellations à avoir stimulé l’imagination des linguistes en herbe ; écoutons Dauzat à propos d’estaminet :

« Il y a une légende espagnole… On sait que dans le Nord et en Belgique les étymologistes amateurs donnent volontiers dans l’hispanisme. Donc sous l’occupation espagnole des soldats avaient apprécié une servante d’auberge qu’ils auraient appelé Mineta, et ils demandaient en arrivant : « Donde esta Mineta ?? (où est Mineta ?) ». Les consommateurs n’auraient retenu que les deux derniers mots, dont ils auraient fait estaminet.

Voilà vraiment le type du château de cartes étymologique ! … L’origine du mot estaminet a été établi scientifiquement en 1912 par un des meilleurs linguistes wallons, Louis Feller : l’estaminet était à l’origine le cabaret à poteaux (du germanique stam, allemand Stamm). C’est plus prosaïque, mais – au figuré comme au propre – plus solide. Sans compter que le mot évoquant les cabarets belges à colonnes ne manque pas de couleur locale. »


Mais faut-il vouloir tuer les légendes ? La nôtre en tout cas semble avoir encore de beaux jours à vivre, d’autant qu’elle a largement franchi les frontières. Ainsi, Heien, qui ne trouvait pas trace de bistro dans les dictionnaires russes avant 1964 (Dictionary of Foreign Words, Shanskii, 1964), cherche dans les autres dictionnaires slaves de mots étrangers : il trouve bistro dans un dictionnaire tchèque (Saling, 1966) et un dictionnaire polonais (Kopalinski, 1968). À l’encontre du dictionnaire polonais qui donne l’étymologie purement française [fr. bistro(t)], le tchèque indique une origine du russe vers le français, et Heien de commenter : « La légende a trouvé un nouveau toit ! »


Heien (L.G.), 1988. “Bystro Li ‘Bistro’?”, in East Meets West: Homage to Edgar C. Knowlton, Jr., eds. Roger L. Hadlich and J.D. Ellsworth, University of Hawaii.
Gold (David L.), 1991. “More on the Alleged Russian Origin of French bistro/bistrot ”, Romance Philology 44, 425-8.
Buchi (Éva), 2003. “Bolchevik, mazout, toundra et les autres : dictionnaire des emprunts au russe dans les langues romanes”, Habilitation à diriger les recherches, Université de Paris IV-Sorbonne.
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Message  Kilis Mar 9 Mai 2006 - 18:04

Ben dis, quand tu t'y mets c'est à donf !
Très intéressante recherche, Provis !
Merci à toi.
Un nouveau mot?
Je cherche....
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Message  Provis Mer 10 Mai 2006 - 10:12

Personne n’a trouvé de fautes à mon texte, alors ?? .. :o)

kilis a écrit:Ben dis, quand tu t'y mets c'est à donf !
Très intéressante recherche, Provis !
Merci à toi.
Eh oui, Kilis, je dis rien que du vrai ! Et c’est bien vrai que tu as proposé bistre en 2006 !!
Sinon, à donf, oui, c’est mon problème souvent.. je fais pas les choses à moitié.. :o)

Et surtout merci à toi d’avoir laissé un petit mot.. :o))
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Message  Provis Mer 10 Mai 2006 - 10:28

J’espère que je n’ai pas trop découragé les critiques avec mon avertissement d’hier sur Débabil et co ??
Toutes les remarques, de tous ordres, sont les bienvenues, elles me seraient très utiles d'autant plus que je dois bientôt envoyer le texte à France-Inter, comme promis…
mais bon, si c’est si ch... que ça, alors tant pis !! .. :o)
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Message  mentor Mer 10 Mai 2006 - 12:00

Si si, y a une faute (lourde en +...), et non non, c'est pas chiant du tout à mon point de vue.
J'aime beaucoup les chroniques bien documentées, qui ne prennent pas fait et cause pour une hypothèse mais les citent et les examinent toutes en donnant des sources, en livrant des citations.
Une recherche approfondie qui m'a interpellé car pour ma part, je crois me souvenir d'avoir entendu parler de la "légende" bistro = vite laissée par des mineurs de fond polonais travaillant dans les corons du nord. Ce qui fait penser à tes "cosaques" parisiens.
On va donc oublier cette "rumeur" solide...
J'ai bien aimé aussi ce que tu cites pour l'étymologie d'"estaminet". Très mignon.
Merci Provis pour ce travail long, difficile, mais utile et passionnant.
Comme dit Kilis + haut : un autre mot ? :-)))

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Message  Provis Jeu 11 Mai 2006 - 12:31

mentor a écrit:Si si, y a une faute (lourde en +...), et non non, c'est pas chiant du tout à mon point de vue.
J'aime beaucoup les chroniques bien documentées, qui ne prennent pas fait et cause pour une hypothèse mais les citent et les examinent toutes en donnant des sources, en livrant des citations.
Espèce d’intellectuel !! .. :o)

Une recherche approfondie qui m'a interpellé car pour ma part, je crois me souvenir d'avoir entendu parler de la "légende" bistro = vite laissée par des mineurs de fond polonais travaillant dans les corons du nord.
Ah, encore une autre légende ??!! .. Bistro serait également polonais, ou utilisé par les Polonais ??!

Comme dit Kilis + haut : un autre mot ? :-)))
J’ai parlé du texte en dehors de VE, et on m’a effectivement chambré en me proposant un autre mot, qui semble proche : bistrouquette ..
C’est intéressant, mais j’ai peur que ça ne passe pas le barrage du modo de VE.. :o)
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Message  Krystelle Ven 12 Mai 2006 - 8:46

Provis a écrit:Personne n’a trouvé de fautes à mon texte, alors ?? .. :o)
Ben si quand même: "ni Cohen ni Maclean, et encore moins Berlitz, ne se sont donné"!

Sinon, c'est intéressant Provis, et plutôt bien écrit, avec une petite pointe d'ironie qui permet de maintenir le lecteur éveillé
J'ai pas forcément bien compris la logique de la construction , ce qui fait que je m'y suis un peu perdue parfois mais une chose est sûre, je me coucherai moins bête ce soir !

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Message  Provis Ven 12 Mai 2006 - 15:56

Krystelle a écrit:Ben si quand même: "ni Cohen ni Maclean, et encore moins Berlitz, ne se sont donné"!
...... ni Cohen ni Maclean, et encore moins Berlitz, ne se sont donné la peine...

Tu m’as fait douter Krys ! (ah ! l’accord du participe passé avec les verbes pronominaux !! ..:o)..), mais je pense que donné est correct .
La règle générale considère la fonction logique du pronom réfléchi (se), mais son application est souvent délicate. Par contre, appliquée au cas d’un verbe occasionnellement pronominal avec un COD, la règle générale peut se traduire simplement (Grevisse) :
- accord avec le COD si le COD est placé avant le verbe
- pas d’accord si le COD est placé après.
Autrement dit, quand il y a COD avec verbe occasionnellement pronominal, l’accord se fait comme si le verbe était conjugué avec avoir.

Dans notre cas, il y a un COD (la peine) placé après le verbe (donner, occasionnellement pronominal), donc il n’y a pas d’accord du participe passé. Si le COD était avant le verbe, il y aurait accord avec le COD (et non avec le sujet).

Le Grevisse nous donne les exemples :
Ils se sont donné les surprises qu’ils se sont achetées en vacances.
Par contre on doit écrire bien sûr :
la peine qu’ils se sont donnée
les paroles qu’ils se sont dites


Krys, ne fais surtout pas confiance aux propositions malhonnêtes de Bill Gates : mon logiciel Microsoft Word me souligne le mot donné de l'exemple du Grevisse ! Bill a encore des progrès à faire !! :o)..


Sinon, c'est intéressant Provis, et plutôt bien écrit, avec une petite pointe d'ironie qui permet de maintenir le lecteur éveillé
J'ai pas forcément bien compris la logique de la construction , ce qui fait que je m'y suis un peu perdue parfois mais une chose est sûre, je me coucherai moins bête ce soir !
Merci Krys.. :o)
Oui, j’ai eu un peu de mal avec la construction, et donc avec les transitions entre les parties...
1 – La légende russe
2 – Position des linguistes (et dictionnaires) français
3 – Position des linguistes (et dictionnaires) russes
4 – Causes qui ont permis à la légende de s’étendre et de perdurer
5 – Réfutation de la légende et conclusion sur la légende (2003)
6 – Origines de la légende
7 – D’autres légendes sur bistrot ou autres cafés..
8 – Devenir de la légende
Il y avait certainement d’autres constructions possibles, plus strictes ..
.. peut-être échanger les parties 4 et 5.. ??
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Message  Lyra will Mar 8 Aoû 2006 - 18:49

Et bien, très chouette recherche !
Et tu écris très bien.
En te donnant la peine tu nous pondrais peut-être bien de superbes textes, va savoir ;0)
Très intéressant en tout cas !

Dis-moi, tu pourrais me donner la référence d'un bouquin clair et pas trop fastidieux sur l'origine des mots, avec des légendes, des pistes plus concrètes, etc !

Bravo encore pour la recherche
on va te chercher un autre mot pour t'occuper à ton retour de vacances :0))
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Message  mentor Mar 8 Aoû 2006 - 19:43

Perso, j'ai le dictionnaire étymologique et historique de la langue française, en Livre de Poche (de Baumgartner et Ménard), mais je le trouve incomplet quoique très intéressant

Sinon sur le net, j'ai trouvé ça :

http://www.ac-versailles.fr/pedagogi/anti/gymlg0.htm

si on est pressé et qu'on a l'ordi allumé ;-)

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