Fût-il utile qu’elle le susse ?
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isa
mentor
lol47
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Fût-il utile qu’elle le susse ?
A chacune de mes sorties nocturnes sur le linoléum de la cuisine, l’atlas de mes pensées sur la table.
Coït de la mappemonde.
Attributs du sujet: sexe, estime de soi, vie ratée.
Complément d’objet indirect: la vieillesse a ceci de supérieur à la jeunesse, c’est qu’elle n’a plus rien à prouver.
Je suis le baiser de l’âne, déterminisme du raté social.
L’automne, l’hiver, le printemps et même l’été n’iront jamais plus loin que le bout de leur nez.
Fort heureusement, l’aube possède cette pugnacité qui ne me fait jamais regretter d’être.
En chemin, j’ai abandonné mes déferlantes alcooliques et toutes mes petites morts sexuelles laissant aux circonstances le soin de les enfermer dans un tiroir, aux prises avec leurs doutes.
Cerveau peu servi, prix à négocier selon options.
Mon corps est parsemé de tâches noires et la meilleure lessive n’y pourra rien, je vieillis. Je meurs de vieillir.
La maladie, quand ? L’impuissance, quand ?
Je me souviens avoir toujours souffert de ma jeunesse. Pourquoi les autres, me disais-je, ne s’apitoient pas plus sur mon sort ?
J’étais mon seul roi et n’avais pas de courtisans.
Je crois n’avoir jamais aimé personne et c’est bien la seule qualité que je me reconnaisse.
Je suis né dans la peur d’une controverse, du débat qui me force à toujours fuir. Ma raison m’indiquait que le nid douillet de l’attachement, cet espace sans avenir que l’on nomme réconfort, me ferait perdre toute volonté.
S’attacher et se soumettre.
Aussi, je programmai ma déchéance comme un abri. De main de maître je construisis mon bonheur parfait.
Le remède contre l’amour.
Masochisme des guerres intestines.
Les rêves contre toutes formes de projets.
Le rationalisme aux oubliettes.
La bouche pâteuse, l’enfant qui dort et aux premières lueurs de la nuit un comédien, mâle-femelle, chien, miroir, désert…la plus grande des timidités, c’est l’orgueil.
L’orgueil aux pieds gonflés va,
sarabande en ses replis,
surmonter sa fatigue dans le charnier des maux,
fatal resserrement de l’imagination.
Ce cri, mille fois entendu, mille fois comparu, voix à moitié tuée et mille fois disparue.
« Une grande phrase, c’est comme un cri de mondaine.»
« On ne guérit pas de sa jeunesse. »
LEON-PAUL FARGUE
Coït de la mappemonde.
Attributs du sujet: sexe, estime de soi, vie ratée.
Complément d’objet indirect: la vieillesse a ceci de supérieur à la jeunesse, c’est qu’elle n’a plus rien à prouver.
Je suis le baiser de l’âne, déterminisme du raté social.
L’automne, l’hiver, le printemps et même l’été n’iront jamais plus loin que le bout de leur nez.
Fort heureusement, l’aube possède cette pugnacité qui ne me fait jamais regretter d’être.
En chemin, j’ai abandonné mes déferlantes alcooliques et toutes mes petites morts sexuelles laissant aux circonstances le soin de les enfermer dans un tiroir, aux prises avec leurs doutes.
Cerveau peu servi, prix à négocier selon options.
Mon corps est parsemé de tâches noires et la meilleure lessive n’y pourra rien, je vieillis. Je meurs de vieillir.
La maladie, quand ? L’impuissance, quand ?
Je me souviens avoir toujours souffert de ma jeunesse. Pourquoi les autres, me disais-je, ne s’apitoient pas plus sur mon sort ?
J’étais mon seul roi et n’avais pas de courtisans.
Je crois n’avoir jamais aimé personne et c’est bien la seule qualité que je me reconnaisse.
Je suis né dans la peur d’une controverse, du débat qui me force à toujours fuir. Ma raison m’indiquait que le nid douillet de l’attachement, cet espace sans avenir que l’on nomme réconfort, me ferait perdre toute volonté.
S’attacher et se soumettre.
Aussi, je programmai ma déchéance comme un abri. De main de maître je construisis mon bonheur parfait.
Le remède contre l’amour.
Masochisme des guerres intestines.
Les rêves contre toutes formes de projets.
Le rationalisme aux oubliettes.
La bouche pâteuse, l’enfant qui dort et aux premières lueurs de la nuit un comédien, mâle-femelle, chien, miroir, désert…la plus grande des timidités, c’est l’orgueil.
L’orgueil aux pieds gonflés va,
sarabande en ses replis,
surmonter sa fatigue dans le charnier des maux,
fatal resserrement de l’imagination.
Ce cri, mille fois entendu, mille fois comparu, voix à moitié tuée et mille fois disparue.
« Une grande phrase, c’est comme un cri de mondaine.»
« On ne guérit pas de sa jeunesse. »
LEON-PAUL FARGUE
Re: Fût-il utile qu’elle le susse ?
C'est vrai que le titre aurait plutôt tendance à ne pas donner envie... de lire le texte.
Invité- Invité
Re: Fût-il utile qu’elle le susse ?
surtout avec ses 2 fautesEaster(Island) a écrit:C'est vrai que le titre aurait plutôt tendance à ne pas donner envie... de lire le texte.
;-)
Re: Fût-il utile qu’elle le susse ?
idem pour moi: j'étais venue intriguée par le titre et j'ai été déçue parce que je trouve qu'il ne correspond pas du tout au texte...
isa- Nombre de messages : 559
Age : 33
Localisation : Elbonerg
Date d'inscription : 08/04/2009
Re: Fût-il utile qu’elle le susse ?
N'empêche que j'ai lu et je dois dire que j'ai été surprise pas tant pas le ton amer mais par le thème du retour sur soi, le regard sur le passé, comme un constat à l'heure où sonne la maturité ; il me semble que c'est nouveau chez toi. Dommage que le texte en reste là, en l'état plutôt nombriliste ; qu'il n'ait pas été l'opportunité d'un travail plus fouillé sur le langage, ou même d'une réflexion plus généraliste sur le sujet...
Invité- Invité
Re: Fût-il utile qu’elle le susse ?
Fut-il utile qu'elle le sût ? Fut-il utile qu'elles le sussent ? Elle n'en avait rien su, elles n'en avaient rien su et il en avait sué ! Il fallait qu'il le lui dît ou qu'il le leur dît et qu'elle écoutât ou qu'elles écoutassent ou encore qu'elle le lût ou qu'elles le lussent. Bon, il fallait je que l'écrivisse au subjonctif "imparfaissent" ;-)
bngh- Nombre de messages : 12
Age : 62
Date d'inscription : 19/12/2008
Re: Fût-il utile qu’elle le susse ?
tiens ! y avait longtemps ! où étais-tu passé ? ;-)bngh a écrit:Fut-il utile qu'elle le sût ? Fut-il utile qu'elles le sussent ? Elle n'en avait rien su, elles n'en avaient rien su et il en avait sué ! Il fallait qu'il le lui dît ou qu'il le leur dît et qu'elle écoutât ou qu'elles écoutassent ou encore qu'elle le lût ou qu'elles le lussent. Bon, il fallait je que l'écrivisse au subjonctif "imparfaissent" ;-)
et merci pour toutes ces déclinaisons, y a pu qu'à choisir
Re: Fût-il utile qu’elle le susse ?
Comme souvent dans tes textes, j'ai trouvé des images qui percutent ("L’automne, l’hiver, le printemps et même l’été n’iront jamais plus loin que le bout de leur nez.", les "petites morts sexuelles.") Je trouve en revanche que le texte se termine par une pirouette avec la reprise/citation, c'est dommage.
Re: Fût-il utile qu’elle le susse ?
Etonnament pourrait-on dire, j'ai trouvé que le titre collait bien au texte, enfin surtout à l'intention de celui-ci. Parce que derrière un texte, il y a forcément un auteur, qui s'y révèle ou non et il est clair qu'ici, c'est plus qu'une révélation, ça tient de la confidence.
Alors ce titre, je le vois comme une petite provocation d'un auteur non pas vis-à-vis de son lecteur mais plutôt de lui-même, de ce qui l'a nourri ( et le sustente sans doute encore un peu), de ce avec quoi il a joué/joue, de ses leurres, de ses besoins et de tout le reste.
Comme pour s'accrocher aussi à une partie d'esprit, parce que l'enveloppe a beau se barrer, y a toujours la tête à gérer.
J'aime la froideur, le recul, l'observation clinique de soi quand ça ne tombe pas dans un nombrilisme narcissique. Tu y parviens très bien ici, bravo.
Alors ce titre, je le vois comme une petite provocation d'un auteur non pas vis-à-vis de son lecteur mais plutôt de lui-même, de ce qui l'a nourri ( et le sustente sans doute encore un peu), de ce avec quoi il a joué/joue, de ses leurres, de ses besoins et de tout le reste.
Comme pour s'accrocher aussi à une partie d'esprit, parce que l'enveloppe a beau se barrer, y a toujours la tête à gérer.
J'aime la froideur, le recul, l'observation clinique de soi quand ça ne tombe pas dans un nombrilisme narcissique. Tu y parviens très bien ici, bravo.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Fût-il utile qu’elle le susse ?
Le cancer de la vieillesse et sa rumination. Je trouve ce " lol " sobre, dépouillé.
Efficace aussi.
Efficace aussi.
Ba- Nombre de messages : 4855
Age : 71
Localisation : Promenade bleue, blanc, rouge
Date d'inscription : 08/02/2009
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