Simple pensée pour A. Rimbaud

Sous les constellations silencieuses de l'aube

Où s'éteignent les ultimes étoiles,

La caresse d'un oiseau effleure

La main aux doigts emplumés

De l'homme aux semelles de vent,

Transcrivant en symphonies ou vastes opéras

Tous les murmures de la prairie.

Beaucoup beaucoup aimé et la taille du poème n'enlève rien à sa beauté, au contraire: je reste souvent sur ma faim après des poèmes aussi courts mais celui-ci ne laisse en moi aucun vide, juste un étrange sentiment d'apaisement...

Plus j'avançais dans le poème et plus je l'appréciais, mon passage préféré restant le suivant:

Transcrivant en symphonies ou vastes opéras

Tous les murmures de la prairie.

un très beau poème/hommage. L'avant dernier vers rompt avec l'ambiance plutôt intimiste et silencieuse qui le précédait, ce que je déplore. Mais, c'est probablement voulu et je comprends tout à fait ce choix

La main aux doigts emplumés
De l'homme aux semelles de vent,

Une jolie image dont la formulation un peu lourde mériterait, à mon avis, de se trouver allégée. La main est-elle vraiment nécessaire ? Les doigts emplumés me paraissent amplement suffisants.

J'y vais de mon couplet, ou plutôt de mon mot, en l'occurence "transcrivant" dont la forme gérondive rompt le charme, sans compter que ce verbe sonne naturellement lourd.

C'est étrange... Je trouve qu'Andrea écrit d'une manière se rapprochant de la mienne. Et oh surprise je tombe sur un hommage à Rimbe.

Maintenant, je n'ai pas trop accroché.. Trop de mots peut être, ou bien serait-ce la faute de mon regard sur Arthur? Sûrement.

Je suis tout à fait d'accord avec Easter : le "transcrivant" est lourd, casse le rythme, est trop en contraste avec le reste du texte et lui fait perdre de sa dimension poétique.

arf, je n'ai pas accroché, mais cela ne veut pas dire que ce n'est pas bon, c'est juste une question de sensibilité, j'aime le percutant en fait.

chaque vers est une image qui s'installe
mais tous ensembles et tout devient brouillard, cacophonie
il faut croire que je ne sais regarder qu'une seule (belle)chose à la fois....

Personnellement, à Rimbaud je préfère ce poème.

C'est un bel hommage, dans lequel ne transparaît pourtant pas assez à mon goût les tourments qui caractérisent cet homme, pas vraiment personnalisé par certaines formules peu légères.
Mais le tout dégage tout de même une ambiance mystérieuse, envoûtante et c'est élégant. A alléger toutefois un peu pour l'améliorer, simple avis perso.

Rimbaud est à la poésie moderne ce que les fruits confits sont au cake. Il y a aussi pour ceux qui se piquent d'écrire des poèmes en vers ou en prose un avant et un après A.R. Que ton texte fervent lui parvienne !

"Je suis ici dans les Gallas"

Cochinchine a écrit:C'est étrange... Je trouve qu'Andrea écrit d'une manière se rapprochant de la mienne. Et oh surprise je tombe sur un hommage à Rimbe.

Maintenant, je n'ai pas trop accroché.. Trop de mots peut être, ou bien serait-ce la faute de mon regard sur Arthur? Sûrement.

Je pense que tu n'as pas accroché car tu essaies de te l'approprier ("Rimbe"). Une autre vision te montre que tu n'es pas le seul. Chacun met les autres à son image, et même parmi les plus ouverts, l'étranger dérange.