JO DOMENICA : Un boulet à Trieste

Attention : Ce texte rédigé en moins d’une heure ne correspond pas aux critères de qualité exigés par Ve !!



Un bruit ignoble et strident, puis des secousses qui eurent vite raison de son sens de l’équilibre…
l’homme écrasa sa tempe droite contre la vitre, avant de se retrouver projeté contre un siège passager.
Joe Doménica était habile pour gérer les démarrages de sa pouliche au galop : on lui reconnaissait généralement une maitrise absolue de son arrière-train au jeu de polo.
« Putain fais chier » pensa-t-il avec tout le naturel d’un amoureux des jets de luxe de 23 ans qui n’avait jamais subi le simple et vulgaire choc d'un train avec son terminus.

-Tout va bien jeune homme ? lui lança un grand gaillard âgé de la trentaine en lui tendant la main ?

Jo se releva seul tout en affichant un air mauvais. Il s’apprêtait à le décliner en un rictus de pure suffisance lorsqu’il aperçu une chose noire et poilue descendre du bras de son ancien compagnon de voyage.
Il lança son pied droit avec une vitesse et une maladresse fulgurantes afin d'atteindre ce qu'il cru être une hideuse araignée…avant de se retrouver incontinent sur les fesses…

-Ah on ne touche pas à Modestine hein ! Lança l'Entomologiste passionné tandis qu’une mygale aux chaussettes orange remontait se lover derrière sa nuque.
Lorsque l’on essaye de se faire une place dans la vie à coups de pieds, on finit toujours par se couler sois-même conclu-t-il sentencieux.

Et l’homme avança vers la sortie du train en caressant affectueusement le dos de sa créature.

Jo doménica, resté sur les fesses, regardait la file des passagers s’écouler lentement le long du wagon …
« Je vais attendre que tous ces malades soient sortis de ce satané train » se résolut-il, philosophe… »
Se rasseyant sur son siège, il se remémora les propos insensés de ses compagnons de voyage.
Des Véliens…c’est comme cela qu’ils s’appelaient…il parait que cela avait à voir avec la couverture des livres…qu’ils n’aimaient pas le carton et préféraient la peau de chèvre, de mouton ou de bœuf…Lorsqu'ils parlaient de leur amour commun des livres…Jo doménica n’avait rien compris…n’avait pu relier leurs propos entre eux.
Pourtant, homme de gout et de haute société, il se faisait toujours un point d’honneur à entendre toute conversation afin de pouvoir, dans l’avenir, en tirer avantage.
Il y avait bien une dénommée Sahkti, Suisse, qui pestait contre les touristes et semblait faire une fixation sur le dieu Ganesh ; Une certaine madame Socque, qui ne cessait d’intervenir dans les conversations.
Mais leurs noms…leurs noms…Halicante, Peter-Pan, Chako noir, Yali, Easter…du grand n’importe quoi !
Un groupe, une compagnie, une fraternité…il n’avait pas su le déterminer avec certitude, mais avait cru entendre avec frayeur les raisons de leur venue à Trieste :
Quelqu’un, ce soir ou demain, devait mourir…noyé dans le canal.
Un jeune adolescent du nom de Lucas s’apprêtait à sortir du wagon lorsque Jo doménica décida de se lever.
S’extrayant enfin de cette épouvantable et bruyante machine, il se demanda comment il avait pu perdre cette partie de poker dont le gage troublant était : Une journée à Trieste.
Il gouta fort peu les relents de mauvaise cuisine qui l’accueillirent à sa sortie de la gare.
Perdu…il avait perdu…il était perdu…
Des voyageurs entraient et sortaient de la gare, des taxis en embuscade se préparaient à porter l’estocade à des touristes…
A aucun il n’aurait osé demander ce qu’il y avait à faire ou à voir à Trieste…il s’était déjà renseigné…
« Pas d’Hôtel avec une piste d’Hélico, pas de port digne de ce nom pour un Yacht de 80 mètres, pas d’escort non plus… cette ville n’est pas faite pour des voyageurs de mon standing » pensa-t-il.
Résolu à fuir un ennui qui le terrifiait bien plus que la perspective d’un meurtre à venir, Jo décida de suivre l’inquiétant et funeste groupe de voyageurs.
Arrivés devant le grand Canal, ils semblaient reconnaître les lieux où ils commettraient plus tard leur abominable forfait.
Il s’approcha du groupe aussi discrètement que possible, lorsqu’une dénommée Embellie l’aperçu et le salua…
Se rappelant que cette dame était une experte en Haïku, un art martial que Jo Domenica ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam, il se décida à prendre les devants et sauta sur elle en effectuant un saut-chassé magistral…
Qui le propulsa au fond du Canal.
Médusés, épouvantés, mais surtout déçus par cette auto-mise à mort précoce, les Véliens jetèrent un air dégoutté sur ce court et infantile drame qui se déroulait pourtant sous leurs yeux.
Je l’avais pourtant prévenu avança Mentor à l’intention de ses amis :
Lorsque l’on essaye de se faire une place dans la vie à coups de pieds, on finit toujours par se couler…

Les Véliens ont-il pris un court deuil d'une minute ? Non ? Les ingrats !

boc21fr a écrit:Attention : Ce texte rédigé en moins d’une heure ne correspond pas aux critères de qualité exigés par Ve !!

Ce qui a l'avantage de couper court à toute observation. En tous cas, pour ma part, j'aime bien les adolescents attardés, même s'ils font toujours un peu chier dans le fond de la classe, qu'ils rendent les copies en retard, qu'ils regorgent d'excuses improbables et de justificatifs bidons. Quand il leur arrive de révéler une échappée sur leur paysage intérieur, ou de condescendre à communiquer un peu de leur vision du monde -car ils sont fréquemment atteints d'une forme mineure d'autisme démonstratif- c'est assez généralement intéressant, voire exquis.

Ben zut alors!
C'était déjà l'heure de boire la tasse?
j'en aurais volontiers manger encore une petite tranche.
C'est sans appel?

Être dans la peau de Jo Domenica, est on le sait à présent, un risque absolu.
Cet épisode a le mérite d'être vite lu contrairement à d'autres... suivez mon regard du côté du barbu...
L'idée de base n'est-ce pas le plus important dans l'écriture ?
Le reste s'avère superflu.
Bon concentré.

parfait, boc, parfait ! j'aime beaucoup ces textes qui mettent en scène les copains-copines de VE
on a eu d'autres comme ça "dans le temps" et c'était toujours réussi
cette fois encore
même si les nouveaux venus sur VE ne captent pas forcément toutes les subtilités, moi ça me réjouit ce genre de private joke
et bravo pour la rapidité, ça augure bien d'un texte plus réfléchi et avec du temps devant toi
tu devrais y penser

D'accord avec Mentor. Du potentiel, énormément, sur la forme et le fonds. A peaufiner, foi de vélienne !

Très jolie pirouette, agréable à lire d’une traite. Je me suis vraiment bien amusée à voir la société secrète des Véliens, déçue devant la fin trop rapide de ce pauvre Jo. Merci pour ce moment de détente à la fin, finalement, très morale :

Lorsque l’on essaye de se faire une place dans la vie à coups de pieds, on finit toujours par se couler…

marrant oui, tout de même un peu trop rapide et puis, je me suis un peu perdu dans ton premier paragraphe. j'ai dû relire pour comprendre qui fasait quoi, où, quand, quid ...

Court (trop) mais rigolo, je me suis bien amusée. Ecrit rapidement, ça se sent mais la trame est là et elle vaudrait la peine d'être exploitée autrement, d'être peaufinée. Vrai que les références à ceux qu'on connaît ajoutent quelque chose, on s'attache presque instinctivement à l'histoire.

boc21fr a écrit:semblait faire une fixation sur le dieu Ganesh

en le disant vite, ça pourrait passer pour Guinness... ça me convient ! :-))

Comme je fais la tournée des Jo aujourd'hui (enfin, je vais essayer...), je viens de me rendre compte que mon commentaire était resté envasé chez Roz et Ba, alors je le copiecolle ici :
J’ai beaucoup aimé l’idée de rassembler les membres du forum à Trieste, et la fin pathétique de Jo, pirouette inattendue et désopilante. Merci pour l’humour !
(C'est sûr, j'aurais pu reformuler, mais je suis un peu paresseuse... :-))
Je rajouterais quand même ceci (qui est d'une originalité confondante) : j'aurais aimé un peu plus long pour rire un peu plus longuement...

Halicante a écrit:Comme je fais la tournée des Jo aujourd'hui (enfin, je vais essayer...), je viens de me rendre compte que mon commentaire était resté envasé chez Roz et Ba, alors je le copiecolle ici :
J’ai beaucoup aimé l’idée de rassembler les membres du forum à Trieste, et la fin pathétique de Jo, pirouette inattendue et désopilante. Merci pour l’humour !
(C'est sûr, j'aurais pu reformuler, mais je suis un peu paresseuse... :-))
Je rajouterais quand même ceci (qui est d'une originalité confondante) : j'aurais aimé un peu plus long pour rire un peu plus longuement...

Je ne me suis décidé à faire un Joqu'une heure avant que ne sonne le glas...
Donc, lycéen feignant, j'ai un peu baclé mon devoir...
désolé...