Provinciale
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Arielle
silene82
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Provinciale
Coucou, silene82, je reviens sur ta page, les messages privés n'étant pas possibles sur ce forum.
En fait, ce qui va suivre intéressera sûrement ceux qui ont apprécié ton texte. C'est un témoignage d'une coutume de compagnonnage. C'est un de mes amis, ancien compagnon du Devoir, ébéniste, qui l'a publié sur un autre forum d'écrivains amateurs.
Moi, je peux te dire qu'invitée à un repas de fin d'année, j'ai été surprise de voir et d'entendre, de temps en temps, tout au long du repas, un jeune se lever et chanter un chant ancien concernant des faits de compagnonnage. Chacun avait près de lui le petit recueil pour pouvoir suivre.
Curieux, à l'époque des voyages interstellaires et d'Internet, de voir ces jeunes appliqués à conserver et transmettre une tradition ancestrale comme celle des compagnons. Voici le texte annoncé :
La *guilbrette
"De bon matin, revêtus de nos plus beaux habits, parés de nos couleurs, de nos cannes enrubannées, nous voilà roulant sur le pavé, le dignitaire, le secrétaire, le rouleur.
Nous avons en main notre itinéraire. Nous commençons par l'atelier N°1. A notre arrivée, nos frères s'empressent de mettre leurs cravates, leurs vestes, d'approprir leurs établis."
Le rouleur approche du plus ancien ouvrier. Il place sur le devant de son établi une équerre et un compas entrelacés, et, sur le derrière, dans un trou, sa canne debout, un peu inclinée.
"Parallèlement à cet établi, le commandé sur le devant, le commandeur de l'autre côté, bien droits, se fixant, leurs corps un peu de biais, partent tous deux à la fois, le pied gauche en avant; le droit le suit; ils font un demi-pas en arrière, un demi-tour sur le pied gauche en avançant le droit, se donnent la main droite, l'un parle à l'oreille de l'autre; enfin ils s'embrassent. Après le rouleur, vient le secrétaire, ensuite le premier compagnon.
Pour marquer le respect que l'on doit à ce dignitaire, on étend pour lui un tablier à terre sur lequel il pose les pieds et fait la guilbrette."
*La guilbrette est à la fois un salut rituel et un mode compagnonnique de reconnaissance .
Ce rituel est attribué à Agricol Perdiguier.
Voilà. silene82, je poste aujourd'hui une autre anecdote vécue pendant mon artisanat, en pensant à toi. A +. Amitiés, embellie.
En fait, ce qui va suivre intéressera sûrement ceux qui ont apprécié ton texte. C'est un témoignage d'une coutume de compagnonnage. C'est un de mes amis, ancien compagnon du Devoir, ébéniste, qui l'a publié sur un autre forum d'écrivains amateurs.
Moi, je peux te dire qu'invitée à un repas de fin d'année, j'ai été surprise de voir et d'entendre, de temps en temps, tout au long du repas, un jeune se lever et chanter un chant ancien concernant des faits de compagnonnage. Chacun avait près de lui le petit recueil pour pouvoir suivre.
Curieux, à l'époque des voyages interstellaires et d'Internet, de voir ces jeunes appliqués à conserver et transmettre une tradition ancestrale comme celle des compagnons. Voici le texte annoncé :
La *guilbrette
"De bon matin, revêtus de nos plus beaux habits, parés de nos couleurs, de nos cannes enrubannées, nous voilà roulant sur le pavé, le dignitaire, le secrétaire, le rouleur.
Nous avons en main notre itinéraire. Nous commençons par l'atelier N°1. A notre arrivée, nos frères s'empressent de mettre leurs cravates, leurs vestes, d'approprir leurs établis."
Le rouleur approche du plus ancien ouvrier. Il place sur le devant de son établi une équerre et un compas entrelacés, et, sur le derrière, dans un trou, sa canne debout, un peu inclinée.
"Parallèlement à cet établi, le commandé sur le devant, le commandeur de l'autre côté, bien droits, se fixant, leurs corps un peu de biais, partent tous deux à la fois, le pied gauche en avant; le droit le suit; ils font un demi-pas en arrière, un demi-tour sur le pied gauche en avançant le droit, se donnent la main droite, l'un parle à l'oreille de l'autre; enfin ils s'embrassent. Après le rouleur, vient le secrétaire, ensuite le premier compagnon.
Pour marquer le respect que l'on doit à ce dignitaire, on étend pour lui un tablier à terre sur lequel il pose les pieds et fait la guilbrette."
*La guilbrette est à la fois un salut rituel et un mode compagnonnique de reconnaissance .
Ce rituel est attribué à Agricol Perdiguier.
Voilà. silene82, je poste aujourd'hui une autre anecdote vécue pendant mon artisanat, en pensant à toi. A +. Amitiés, embellie.
Invité- Invité
Re: Provinciale
embellie a écrit:, ancien compagnon du Devoir, ébéniste, qui l'a publié sur un autre forum d'écrivains amateurs.
Ce rituel est attribué à Agricol Perdiguier.
Voilà. silene82, je poste aujourd'hui une autre anecdote vécue pendant mon artisanat, en pensant à toi. A +. Amitiés, embellie.
Bonjour embellie, je te remercie de cette pensée, et me dépêche de filer lire ton texte.
Sur quel forum peut-on lire le texte de ton ami? J'aimerais bien en profiter, et probablement d'autres avec moi. Pourrais-tu mettre le lien?
Je doute que le rituel soit d'Agricol Prediguier, puisqu'il écrit en page 348 des Mémoires d'un compagnon à propos de la guillebrette ou guilbrette:
"N'est plus pratiquée couramment. L'est encore en chambre dans certaines corporations..."
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Provinciale
Mais le texte de mon ami tu viens de le lire, il est très court, c'est " la guilbrette ". Je n'en ai pas d'autre et il n'en a pas publié d'autre.
Je n'ai pas édité mon recueil, je n'ai pas essayé, ayant conscience que ce n'est que du "vécu". Je ne me sens pas capable d'imaginer des histoires comme toi avec ton fabricant de cercueils. J'ai obtenu un deuxième prix dans un concours de nouvelles, c'est tout.
Je n'ai pas édité mon recueil, je n'ai pas essayé, ayant conscience que ce n'est que du "vécu". Je ne me sens pas capable d'imaginer des histoires comme toi avec ton fabricant de cercueils. J'ai obtenu un deuxième prix dans un concours de nouvelles, c'est tout.
Invité- Invité
Re: Provinciale
@embellie
Je n'ai pas édité mon recueil, je n'ai pas essayé, ayant conscience que ce n'est que du "vécu"
Et alors? Parce que ce n'est "que" du vécu, ça ne mériterait pas d'être édité? Je trouve cela bien dommage.
Tu peux mettre tes textes sur
http://www.inlibroveritas.net/
et en faire un vrai livre, que tu pourras refiler au facteur et aux pompiers en guise d'étrennes, puisque tu n'en as pas une plus haute opinion. En tous cas moi, ça m'intéresse et, si tu mets ton recueil en ligne, je me le commanderai, parce que j'aime lire sur papier et que je hais les écrans.
Je n'ai pas édité mon recueil, je n'ai pas essayé, ayant conscience que ce n'est que du "vécu"
Et alors? Parce que ce n'est "que" du vécu, ça ne mériterait pas d'être édité? Je trouve cela bien dommage.
Tu peux mettre tes textes sur
http://www.inlibroveritas.net/
et en faire un vrai livre, que tu pourras refiler au facteur et aux pompiers en guise d'étrennes, puisque tu n'en as pas une plus haute opinion. En tous cas moi, ça m'intéresse et, si tu mets ton recueil en ligne, je me le commanderai, parce que j'aime lire sur papier et que je hais les écrans.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Provinciale
Ha dis donc... ma première réaction à la première partie a été de me dire "quel travail d'écriture" et en lisant les suites successives, je ne change pas d'avis.
Il n'est pas simple de maintenir un tel rythme, une telle densité avec une allure provençale sans risquer de tomber dans quelque chose de lourd et caricatural. Les cigales et le pastis, c'est parfois dangereux à manier mais ici, rien de tout cela, au contraire. Ce serait presque chantant et plus d'une fois, j'avais l'accent dans l'oreille (ce qui est assez plaisant, autant le dire).
Il y a un souci du détail qui fait beaucoup, car outre certaines précisions nécessaires à la compréhension du texte, il aide également à créer un rythme soutenu, bien en rapport, je trouve avec la gouaille qui caractérise les personnages et la trame.
D'autres ayant relevé avant mon passage (vrai que je commente tard...)les étourderies techniques, je n'y reviendrai pas, préférant me cantonner au ressenti général, qui est ma foi bien agréable !
Si je dois, malgré tout, évoquer un bémol, il sera peut-être dans l'impression qu'il y a par moments un brin de frénésie dans tout cela, comme si la plume ne se contenait plus, comme si cette écriture "au fur et à mesure" était trop pressée d'arriver sur papier/écran, quitte à être un peu bavarde. Pas totalement gênant puisque ça apporte de la truculence mais si je collationne tous les extraits ensemble, vu que je lis tard et en une fois, ça se remarque.
Cela n'empêche pas ce texte d'être un morceau de plaisir. Bravo pour tout ce travail, Silène !
Il n'est pas simple de maintenir un tel rythme, une telle densité avec une allure provençale sans risquer de tomber dans quelque chose de lourd et caricatural. Les cigales et le pastis, c'est parfois dangereux à manier mais ici, rien de tout cela, au contraire. Ce serait presque chantant et plus d'une fois, j'avais l'accent dans l'oreille (ce qui est assez plaisant, autant le dire).
Il y a un souci du détail qui fait beaucoup, car outre certaines précisions nécessaires à la compréhension du texte, il aide également à créer un rythme soutenu, bien en rapport, je trouve avec la gouaille qui caractérise les personnages et la trame.
D'autres ayant relevé avant mon passage (vrai que je commente tard...)les étourderies techniques, je n'y reviendrai pas, préférant me cantonner au ressenti général, qui est ma foi bien agréable !
Si je dois, malgré tout, évoquer un bémol, il sera peut-être dans l'impression qu'il y a par moments un brin de frénésie dans tout cela, comme si la plume ne se contenait plus, comme si cette écriture "au fur et à mesure" était trop pressée d'arriver sur papier/écran, quitte à être un peu bavarde. Pas totalement gênant puisque ça apporte de la truculence mais si je collationne tous les extraits ensemble, vu que je lis tard et en une fois, ça se remarque.
Cela n'empêche pas ce texte d'être un morceau de plaisir. Bravo pour tout ce travail, Silène !
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Provinciale
Je suis bien aise de t'avoir sous la plume, Shakti: du fait que certains d'entre nous utilisent le site comme un atelier, ce qui est sa fonction, et envoient des textes aboutis, mais perfectibles et de surcroît par fragments, ne pourrait-on imaginer une bibliothèque de textes réputés finis?
Celui-là a été retouché en maints endroits depuis, et s'est fort bonifié.
Encore merci à tous les lecteurs et correcteurs bénévoles: c'est un privilège que de bénéficier de vos avis et conseils.
Celui-là a été retouché en maints endroits depuis, et s'est fort bonifié.
Encore merci à tous les lecteurs et correcteurs bénévoles: c'est un privilège que de bénéficier de vos avis et conseils.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
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