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La Cadillac noire

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Message  Squeezer Mer 1 Juil 2009 - 18:53

Voici les deux premières p. d'une nouvelle qui en compte cinq. ///


L’entrevue a foirée. Je me suis mal appliqué le masque qu’il faut. Donc, je devrai endurer le vieux père plus longtemps, la débâcle continue. Son leitmotiv: “Tu travailles ou c’est la porte!“

Un sacré taxi s‘amène! Une impériale Cadillac noire aux vitres teintées. Je m’avance et malgré mon accoutrement de pouilleux, il s’arrête. J’entre.

L’intérieur twiste ma surprise: un jeune chauffeur blafard à l’oeil calme et sinistre me tend un sourire blanc. Il porte un t-shirt affichant un bonhomme qui scie un crane; les bouts de cervelles virevoltent comme des pièces et il déclare: “Tiens, c’est l’heure de Jéopardy.” Du cuir noir recouvre les sièges et des détritus variés, bouquins déchirés, canettes de bières vides, feuilles crayonnées trainent.“D’où sors-tu, être humain? Qu’il me demande mollement. - D’une entrevue raté. - Pour quel poste? - Agent de sécurité. - Tu veux contribuer à imposer l’ordre?” Et il tourne abruptement sur une rue transversale, si sec que ma tête se cogne à la vitre. “Molooo... Pour gagner 16$ de l’h sans qu’on martèle ma carcasse dans une usine. - Oh.” Face à un parc il freine net. Il sort de la voiture et interpelle quelqu’un au loin, parmi une gang de vagabonds: “Hey, le clodo negro! Amènes-toi qu’on cause. Il rentre. Quel est ton nom, l’agent de sécurité manqué? Il me scrute à la manière d‘un hibou.- Louis, le cadillaceux blanchâtre. - Oh. J’ai un job pour toi. Autrement plus payant. Tiens ma carte. Maintenant, tires-toi!” Je sors. Le clodo noir entre tout en se duck tapant une dent. La berline se pousse.


Au réveil, je me souviens que j’ai une entrevue à une usine. Une soif incendiaire fouette ma conscience. “Tu travailles ou c’est la porte!“ J’appelle donc le Cadillac taxi.
“ Un non-pendu vous parle, répond une voix indolente. Que voulez-vous? - C’est Louis, tu te souviens? - Bien sur. Rejoins-nous au parc face au métro UQAM.” Il raccroche. C’est direct.


Au parc, je repère son taxi. Il semble vacant. J’accole mon oeil à la vitre teinté. Une violente alarme éclate! Je recule. Toutes les têtes du parc se tournent vers moi. Une meute d’itinérants m‘encercle. Je rampe sous la voiture. Des mains attrapent mes pattes et me tirent à la lumière. Harold ébauche presque un sourire. “Tu sympathises avec mon alarme assassine?” La foule de clodos qui l’ont suivie retournent à leur coin, l’un d’eux s’efforce d’attraper avec sa langue un bout de viande perché dans sa barbe. Je suis Harold dans sa Cadillac. Il démarre.

“Bienvenue dans notre cour. - Merci. Et il s’y passe quoi?“ Nous descendons dans un tunnel. Aujourd’hui, l’amorphe Harold porte un t-shirt affichant une vieillarde hideuse dans son bain; elle cale dans l’eau mousseuse son séchoir à cheveux et demande à un type qui se rase: “Je ne vous révélerai pas mes seins ratatinés seulement si vous avez la bonté de brancher ce machin.” “Vous voulez sans doute savoir pour quelle affaire vous venez? Demande le jeune chauffeur. - Sur... - Arrêtons nous qu’on cause.” Il break, décapsule deux bières, une pour moi. “Écoute mon historiette. C’est un enfant qui grandit seul avec sa mère milliardaire. Beaucoup de chichis et de flaflas, de faste aveuglant... Avoir tout ce que tu veux, mais rien avoir. Tu suis? Pouvoir engager un pimpant torcheur de cul, pouvoir acheter le clone de Jésus, la mafia italienne, la permission du Pape de baiser Mère Theresa sur la lune, la collection personnelle des joujoux nucléaires à Ben Laden... Au surplus, une enfance sans bienveillant papa. Harold se griffe la cuisse. Si bien qu’à l’adolescence, il développa un gout lancinant pour le suicide simulé. Exemple: pendant que sa mère lui demandait son avis sur sa dernière robe Chanel il goba un fusil et se flingua d’une balle à blanc qui fit exploser une bulle de faux sang... Alors discrètement, son père le désavoua: il ne l’a pas vu depuis 10 ans. À 20 ans, ce suicidaire en herbe vécu le premier évènement heureux de sa vie: il fut percuter par un philosophe marteau! Nietzsche. - Et ensuite?” Harold redémarre.

Il roule longtemps sans lâcher mot, suit des chemins complexes, oblique dans une ruelle et break. On débarque en face d’un chantier où glande une poignée de crottés. On les rejoint. En désordre, les travailleurs saluent Harold, l’un en enlevant un chapeau, l’autre en gonflant ses narines. Par terre dort une panoplie d’outils, de planches, de briques ainsi qu’une mare de budweiser, dix fois plus vaste; assit à part sur une chaise pliante, un homme à l’air intellectuel semble absorbé par sa paperasse. Harold se dirige vers lui. Moi j’observe l’esquisse de maison au centre de tous. Au-dessus des quatre murs de bétons s’élèvent l’ossature en bois d’un toit triangulaire; un graph est peint sur la façade: un vagabond qui drumme avec des poubelles. Un type à la barbe rasé par mottons vient m’offrir un bière. “Tu viens de quel bois, toué? Qu’il me lance. - Longueuil. - Parait que y’a ben des orignaux là-bas... - Des chevreuils peut-être! Mais des orignaux, ça dépend on entend quoi par orignal, y’a certainement des bêtes poilus qui se battent férocement pour gagner le sexe d’une femme, mais ceux-ci n’ont pas de panache, alors j’en déduis... Déduis-en ce que tu veux tiens. - Ben le jour où j’me battrai pour une poulette, kidnappes moi pis foues moué aux électrochocs! Wâ! Wâ! Wâ! - Et vous travaillez sur quoi? Que je réplique. J’veux pas vous offenser, mais vous avez pas la dégaine de l’équipe Bonneville. - L‘offense serait de dire le contraire! Il se coule une rasade. On bidouille une piaule! - À quel but? - Pour nous, les sans toits! Le moteur est Harold, il paye tout, on lui doit tout. - Vraiment? - Ça lui rapporte rien. Plus généreux qu’un prêtre le jeunot! - Criss... - Pis c’est pas sa première... - C’est tout ce qu’il fait? Que je questionne. - Il nous offre itout des jobines... Rien de chiant. Des trucs ben différents qui visent on sait pas toujours quoi, on s’en fout, ça bourre toujours nos portefeuilles! Pis t’es un nouveau, toué? - Ça l’air... - Ben bienvenue! - Merci!” Il tend sa bière pour faire un toast, s’inquiète, la ramène à lui, la pèse, sourcille et la cale, et s’en sort une neuve, et la tend en l’air.

Harold se pointe à cet instant. “Ça brou, Jack? - Pas mal! - Louis, suis-moi.” Et me revoilà dans la Cadillac. Harold semble songeur. Il racle ses mains sur ses pantalons noir, puis me tend une photo. Je la pince. S’agit d’un colosse élégant qui engueule un employer servile. “T’as vu The Conversation? Qu’il demande - Oui. - Ça te suffira comme expérience. Espionnes-le et notes tout, enquêtes sur sa vie concrète, comment il agit, réagit, saigne, se fait plaisir, ses lieux fétiches, etc. Occupes-toi pas de son identité. Il travaille pour Quebecor. T’as tout saisit? - Je crois. - Pour l’équipement nécessaire, dresses-moi une liste. Maintenant, tires-toi.” Il frotte nerveusement ses mains sur ses pantalons, comme pour les décrasser, tandis que je pars.

Squeezer

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Message  Invité Mer 1 Juil 2009 - 19:42

Désolée, le caractère très décousu du texte joint aux nombreuses erreurs de langue (et peut-être à la chaleur excessive) m'ont découragée aux trois quarts de ma lecture. Il y a en plus un côté prétentieux qui m'agace (le narrateur détaché de tout, l'histoire du mal-être du fils à papa, genre Harold dans Harold et Maude)...

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Message  Invité Mer 1 Juil 2009 - 19:48

J'ai du mal à accrocher à ce que je lis comme une succession de "je fais ci, il dit ça, etc." C'est dommage parce que le tout début m'avait attirée mais il n'a pas, à mes yeux, tenu ses promesses.
Je pense que tu auras des commentaires plus éclairés sur ce genre de littérature d'une part, plus favorables d'autre part.

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Message  Ba Jeu 2 Juil 2009 - 5:27

C'est encore " jeune" il faudra un petit séjour en barrique pour que ce vain-là prenne de la densité.
Bon courage.
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Message  Squeezer Jeu 2 Juil 2009 - 22:42

Merci pour vos commentaires.

«Une succession de "je fais ci, il dit ça, etc.» Je suis d‘accord avec vous, le texte a souvent un coté mécanique. J'essaierai de corriger...

«...ce vain-là...» o_O Quand même, c’est expéditif. Faut dire que ce n,est qu’un morceau de texte (l‘exposition), ça développe ensuite le thème du rapport au père...

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Message  boc21fr Ven 3 Juil 2009 - 0:14

Et pourtant...Pour trouver en soi ce qui s'adresse à tous, il faut du temps...
Pour discerner entre ce qui fait sens pour nous et ce qui fait sens pour tous, il faut du temps.
Votre mode de narration fait que, pour l'instant, ce texte ne peut être abordé pleinement que par vous-même...
Il va vous falloir du temps...
En ce qui me concerne, à près de deux fois votre âge, je suis encore incapable d'écrire ce genre de texte...
Nous sommes tous faits de ce vain-là...
En général nous nous bonifions tout de même, barriques que nous sommes...
En lisant et en écrivant entre autres...
Au plaisir de vous relire donc...
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Message  Sahkti Ven 31 Juil 2009 - 12:54

J'ai trouvé l'ensemble un peu trop bavard à mon goût, même si pas intéressant. Je crois que ça vaudrait la peine d'élaguer, de se concentrer sur certaines émotions ou se rencentrer sur un personnage à développer.
Sans compter que le ton, la narration employée trop extérieure et trop lisse, finissent pas me lasser, désolée.
La base est là, Squeezer, mais il conviendrait de la reprendre, de la modeler, de la secouer un peu afin que régularité et mécanisme disparaissent.
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