Le rossignol

Vient le soir odorant. Assis sous le tilleul
Aux grappes si blondes lourdement parfumées,
Il aime à contempler, sur la plaine, les meules
Et l’astre rougissant les têtes d’or des blés.

La brume de l’été, en vapeurs s’alanguit,
Ondule doucement sous la brise légère.
Les troupeaux fatigués se font une litière
Et l’âne, au pré, s’endort. La terre s’engourdit.

A peine si le vent fait frissonner les bois.
L’écho qui lui parvient des nocturnes rainettes
Attise le sommeil et son âme chatoie
Sur les simples accords d’une frivole ariette.

Un rossignol tardif s’appuie sur le tilleul,
Voit le vieil homme assis qui, maintenant, somnole.
Gringotte de son mieux, chante une barcarolle,
Déployant, pour sa nuit, le plus doux des linceuls.

Il se dégage de ton texte une torpeur propre à l'été, notamment grâce à des images telles les meules ou le soir odorant, les grappes parfumées et les rainettes nocturnes. autant d'éléments visuels et sonores qui apportent du charme à ce poème intemporel.

Question technique, je laisse la parole aux autres, préférant me contenter d'un ressenti général pour dire que j'ai apprécié la quiétude du tableau.

Classique, beau. J'aurai juste un bémol pour les "nocturnes rainettes" où l'inversion (adjectif avant le nom) m'a paru artificielle, appelée par la rime.

Juste Gringotte au lieu de grignotte (remarque de mon marsu)
sinon c'est du tout beau, tout chantant, une ode à la nature calme et reposante en soirée (quand les voisins ne taillent pas les haies...chose qu'ils me font subir en se relayant genre discipline olympique...).

Bonsoir, Socques

L'inversion de l'adjectif avec le nom est, vous le savez, chose courante en poésie, d'ailleurs, j'ai récidivé avec "frivoles ariettes"; Si je ne l'avais pas fait, j'aurais du trouver d'autres rimes, c'est ainsi en poésie métrique.
Je pense plutôt que c'est le groupe nominal entier qui ne vous sied pas, ce qui est entièrement votre droit.
Merci pour l'appréciation.

Cher Boc, dites à votre chat qu'il apprenne à reconnaître les chants des oiseaux (lol!) .
En effet le rossignol gringotte, ou bien encore, il quiritte ou trille, d'ailleurs , d'autres appellations pour d'autres oiseaux sont très rigolotes aussi.
Tenez:

Le hibou bouboule ou miaule
La chouette hioque
La bécasse croûle
L'aigle trompette
La caille margotte
La cigogne glottore
L'étourneau pisote
Le faucon réclame
Le geai fringote
La huppe pupute
Le manchot braie
La perdrix pirouitte
La pie pleupleute
La sarcelle truffle

Beaucoup d'entre eux ont d'autres noms mais je vous donne les plus rigolos.

Bonne soirée!

J'aurais trouvé cela joli mais peu convaincant sans le dernier vers, les touts derniers mots qui m'ont fait frissonner. Belle chute.

Très joli poème. Seul le second vers manque de fluidité (j'ai l'oreille sensible). Mais, au fond, qu'importe ! Du début à la fin l'agrément et la lecture fusionnent.

Easter(Island) a écrit:J'aurais trouvé cela joli mais peu convaincant sans le dernier vers, les touts derniers mots qui m'ont fait frissonner. Belle chute.

Hum ! : " tous"

Bonsoir Soliflore, merci d'orthographier correctement mon pseudonyme : socque. Pour l'inversion "frivoles ariettes", elle ne m'a pas gênée, puisque le groupe nominal est en soi un peu précieux, mariant deux mots fréquemment rencontrés en poésie. En revanche, dans "nocturnes rainettes", on se rapproche d'une observation de sciences naturelles, c'est pourquoi l'inversion de l'ordre attendu se voit davantage, je pense, et que du coup on repère qu'elle se fait "pour la rime". D'où l'impression d'atrificiel que j'ai ressentie. Ce n'est pas le fait d'agencer les mots pour la rime que je critique, c'est le fait que l'effort, en l'occurrence, soit visible, qu'on aperçoive les rouages de la "machine". Sinon, je le répète, j'ai aimé votre poème.

Ce poème est très classique. Il n'a rien de "surprenant" mais il se dégage une harmonie et une poésie douce... Je l'ai trouvé de toute beauté.

De la belle ouvrage indéniablement !
Un petit parfum "Leconte de Lisle " qui donne à ce rpoéme d'été sonore et luminru un côté intemporel qui réconcilie avec le classicisme.

quant à moi, les "nocturenes rainettes" ne m'ont point gêné. ma tolérance pour l'inversion, à tout le moins quant il s'agit des batraciens, s'en est accomodée, itou mon oreille.

Faut bousculer l'ordre établi des épithète, cela participe de la culturelle révolution.

croa coa croa.........les rainettes ont aimé de se parer de nuit, même en inversion

douceur bucolique, sans tomber dans le cliché "des petits oiseaux qui pépient"
soyons brefs : J'AI AIME

texte classique plein de belles images
je prefere m'arreter avant le dernier quatrain
au plaisir de vous relire et bravo

Merci à tous d'être venus passer quelques instants sous le tilleul respirer la douceur d'un soir d'été.

Soliflors, ne remerciez pas avant que tout le monde ait lu ! ;-)

ce texte est à lire en se balançant doucement dans le hamac
ça y est, je me rendors
très joli

satisfaisant, assez séduisant, tu as de la chance personne ne t'as fait de remarque sur la disposition de tes rimes, pour moi cela a été une des premières remarques, deux poids deux mesures, ou est-ce de l'incohérence ou un manque de réelles connaissances.J e juge ton poème dans l'ensemble bon

PHIL a écrit:satisfaisant, assez séduisant, tu as de la chance personne ne t'as fait de remarque sur la disposition de tes rimes, pour moi cela a été une des premières remarques, deux poids deux mesures, ou est-ce de l'incohérence ou un manque de réelles connaissances.J e juge ton poème dans l'ensemble bon

J'aurais aimé effectivement que toues les rimes balancent régulièrement, soit embrassées, soit croisées et non en alternance. J'en étais consciente.

Bien vu, Phil!

Merci pour la pertinence de cette remarque.

Bien amicalement

merci soliflore, enfin une personne pondérée sur ce site et polie en prime, je ne sais si l'ambiance est toujours comme ces derniers jours, je trouve celà déplorable et indigne, passons .J'ai pris du plaisir à vous relire

Il me plaït. Pour les matins au soleil frais.