Je m'appelle Stéphanie

J’ai froid… la vie me quitte peu à peu.
Non, je ne vais pas mourir. Vrai que l’on dit toujours ça dans ces cas-là.
Mais, moi, je parle de la vie que j’ai d’habitude.

« Elle est pleine de vie notre petite Fanfan ! Un vrai rayon de soleil ! »

Ça, c’est ma grand-mère… Mamie Ginette, elle sent l’eau de rose qu’elle se tartine tous les matins.
Elle aime ça, elle dit que ça lui donne le teint frais et qu’elle vit au printemps tout le temps.
C’est absurde ! Surtout que ses joues sont toujours fraiches, comme si elle venait du vent d‘hiver.
Puis, elle a des manies ! Elle fait des croix sur le pain avant de le couper et elle embrasse son médaillon. Elle est toquée Mamie Ginette. C’est Tonton Jacques qui le dit.
Il sait tout. Un jour, il m’apprendra.
Un jour…

Il est occupé à cause de sa nouvelle femme, Christine, elle est moche mais, il l’aime. C’est Maman qui le dit. Elle a des gros seins, comme une vache et elle a des boutons de méchanceté, comme les sorcières !
Elle a de la chance d’avoir Jacques, elle le fait tourner en bourrique en payant trop cher ses habits de luxe. Maman dit que c’est une poule.
Moi, je ne trouve pas. Et puis tous ces noms d’animaux, ça ne veut rien dire. Maman est jalouse que Tonton Jacques et moi on s’aime ! Et elle est jalouse que Tonton Jacques il aime Christine et elle est jalouse que Papa soit parti !
C’est à cause d’elle !
Tonton Jacques dit qu’elle est malheureuse et que je dois l’aimer plus fort. Je ne veux pas.

Alors, il me demande d’être grande. Ça, je veux bien. J’aurai huit ans bientôt.
Mais, là, la vie me quitte peu à peu.
J’ai froid. Je ne vais pas mourir, mais, j’aimerais bien.
Mamie Ginette, elle dit que Zouzou, ma perruche, elle vit avec le Seigneur des oiseaux et qu’elle n’a plus mal. Qu’elle est libérée des douleurs humaines. Elle est toquée Mamie Ginette ! Oui, complètement !
Sinon, elle viendrait quand je l’appelle ! Elle n’entend pas comme je cris ?
Pourquoi son médaillon ne lui dit pas que j’ai mal ?
Elle me dit toujours que c’est grâce à lui qu’elle sait qu’un jour, elle rejoindra Zouzou.

Mamie Ginette !!!

C’est nul d’être grande… je ne veux plus !
Dieu est con, Dieu est con, Dieu est con...

Je trouve ton texte très triste.
En fait ça me fait ça à chaque fois qu'un enfant raconte une histoire à un adulte. A chaque fois qu'un adulte fait raconter une histoire à un enfant.
je prend en pleine gueule la violence des images naïves, le mélange des deux mondes qui n'ont rien à voir.

je ne te dis pas merci parce que ça me fout un peu en l'air tout ça...


mais :-)
je te dis quand même merci pour m'avoir fait voyager dans un monde "saint"...même si, à mon sens, dieu n'a rien à voir dans tous ça...

hmm, je crois que j'ai bu une bière de trop...

J'ai beaucoup aimé Mure, dans le style, j'ai pensé à Oscar et la dame rose...

ho oui! triste si triste mais si bien exprimé avec pudeur
une écriture qui va parfaitement au texte ....
j'ai aimé

Elle n’entend pas comme je crie ?

Je suis un peu comme milo, je supporte mal les textes mettant en scène la souffrance d'un enfant ; en l'occurrence, toutefois, je ne crois pas avoir été bouleversée, parce que le texte m'a paru outré, donnant trop dans le pathos (le père parti, la mère pleine de rancœur, apparemment pas affectueuse, le tonton que je soupçonne violeur, en plus la perruche qui crève !), ce qui a plus ou moins bloqué mon identification à la narratrice.

Ce court récit intense sonne vrai pour moi, la naïveté de l'enfant servant à renforcer le propos au lieu de le diluer, comme ç'aurait pu être le cas.

Un texte qui me rappelle un peu "My name is Luka" https://www.youtube.com/watch?v=RZyxYL753w4

J'ai attendu de relire plusieurs fois ton texte -je ne sais plus si on se tutoie ou pas, avec toutes ces filles je ne m'y retrouve plus, si c'est pas le cas il suffit de me le notifier- parce qu'il me met mal à l'aise à chaque fois, ce qui veut dire qu'il fonctionne, et qu'il a du ventre.
Je n'arrive pas à cerner exactement de quoi vient ce malaise, je pense que c'est de petits bouts jetés comme un coup de patte de chat. Continue, je crois que tu tiens le bon bout, et que tu es dans le lit de ton inspiration en creusant ce genre de choses.
Je sens que tu a un regard qui saisit autrement, et tu arrives à faire passer quelque chose de cette émotion. Tu as besoin de travailler ton expression, parce que l'on sent que tu es mal assurée de ton vocabulaire et de ta syntaxe. Ca, ce n'est pas grave, ça s'apprend; la sensibilité et l'envie de restituer des choses fines, de l'ordre de l'impalpable et de l'intime, c'est une autre paire de manche. Accroche-toi. Je suis sûr que tu peux aller loin.

Désolé Mure, j'ai associé ton texte à la vie écourtée de la fille de Guy Merlan (le lumineux) et Donatienne (la voix en or). (crématorium du père Lachaise aujourd'hui). Je pense à eux.

Moi aussi ! (titre! :0)

En ce qui concerne le texte, j'ai bien aimé le passage "papa est parti". Sinon pour l'ensemble, j'aime assez, en général, quand on regarde les choses avec les yeux d'un enfant, mais je trouve aussi excessivement difficile de trouver le ton juste, et crédible, et ici ça n'a pas trop fonctionné pour moi. Il y a quelques passages où ça marche bien, mais dans l'ensemble je n'ai pas accroché.

La façon dont est posé le point de vue de l'enfant me semble un peu maladroite. Cela repose notamment sur la répétition des "Mamie Ginette" et "Tonton Jacques" qui martèlent le texte comme pour bien nous faire comprendre que c'est une enfant qui parle... Je trouve ça un peu gros, facile et surtout, ça alourdit considérablement le texte qui verse déjà pas mal dans le pathos avec cette thématique enfant/mort qui tend d'emblée à apitoyer le lecteur.
Des ficelles un peu grosses donc, de mon point de vue, mais il y a aussi des qualités dans ce texte. J'aime notamment la façon de dire sans en avoir l'air, d'esquisser en quelques lignes des situations et relations particulières comme celle de l'enfant avec sa mère. C'est suggéré d'une façon fine, habile.

Coup de froid sur l'enfance. On ne le répètera jamais assez ce n'est pas forcément la joie de vivre cet état.

J’ai trouvé ton texte agréable à lire, mais je n’ai rien ressenti de particulier en le lisant. Alors je le l’ai relu, mais toujours rien. Je ne comprends pas pourquoi. Peut-être pour les mêmes raisons que celles invoquées par Socque et par Krystelle ? Pourtant non, le ton ne me semble pas si pathétique que cela (j’ai envie de dire : père parti, maman pas aimante, les animaux qui meurent, ben oui, et alors ? C’est la vie…) Alors je suis peut-être tout simplement trop blasée. Je suis désolée, Mure, mon commentaire ne te sera probablement pas d’une grande utilité…

quand tu t'en prends pas au grand-père en poésie tu attaques la mammie en prose ! :-)))
moi je trouve assez bien rendu ce bout de journal intime
sauf quelques expressions pas trop enfantines comme au début : "que l'on" (2ème phrase)
et puis pourquoi au début parler de "mourir" ? je n'ai pas trop bien compris
allez, Mure, parle-nous des autres membres de la famille chacun à son tour, ça promet
;-)

Quelques maladresses de ci de là dans l'expression de l'enfant dont le trait m'a paru forcé voire insistant, mais en même temps, pas mal de tendresse et de sincérité. Ça ne compense pas vraiment mais un équilibre se crée, à sa façon, sans pour autant être totalement réussi.

En filigrane transparaît une douleur, expression de souffrance d'un drame qui se joue; tu n'en dis pas trop sur ce point et laisse au lecteur la possibilité d'imaginer, de créer à son tour quelque chose dans sa tête, c'est plutôt bien, bien que quelques grosses ficelles soient utilisées de temps à autre pour aiguiller.

C'est un texte touchant, Mure, sans doute peu trop. Le risque est grand, en abordant l'enfance de tomber dans quelque chose de peu naturel et ça se ressent par moments ici, avec de gros traits dans le récit. Je ne l'ai pas trouvé totalement abouti sur le plan de l'écriture, il y a des impressions trop esquissées mais il est prometteur, tu sembles à l'aise dans ce registre et ça vaut la peine de poursuivre dans cette veine, parce que ta plume est agréable.



PS: je crie et non je cris

Difficile de prendre le point de vue d'un enfant. J'ai trouvé le ton très peu naturel, comme une mauvaise imitation. Cela me donne une impression d'impudeur malvenue, comme si tu avais mis un gamin qui pleure sous un néon.

Du coup je n'arrive pas à voir les autres côtés de ce texte. Désolée.

Il est sympa mais triste ce texte...la pauvre petite fille confrontée à la conneries des adultes et à la mort...
En bonne grosse madeleine que je suis, il m'a bien sur touché...
Il faudrait quand-même que je me décide à écrire un texte qui soit le contraire même du tiens et mette en scène les enfants dans leur méchanceté et leur cruauté ordinaire, dès qu'ils se retrouvent en gorupes autonomes.

J e trouve ce texte trés bien écrit sonnant trés clair trés juste on comprend bien ce que l'enfant ressent et je ne trouve pas qu'on soit obligé de le ressentir soi même à la lecture pour juger de la crédibilité d'un sentiment exposé....d'une vision du monde
Moi quand je repense à ce que je pouvais ressentir à certains âges dans le style trés pathos tragédie antique etc....ça me ferait pouffer de rire aujourd'hui ! Ca n'en était pas moins vrai !
Donc sur que je ne vais pas chialer comme un môme à l'évocation de la mort d'un animal mais si la scène est bien écrite si elle est juste on a fait son boulot je trouve...Emouvoir les foules n'est pas du tout obligatoire...et parfois c'est superfétatoire
Bien joué Mure