Enfin, parle !

Enfin, parle !

Ton cœur est plein de maux que tu n’as jamais dits.
Ta plume ne dit mot, à quoi bon les écrits ?
Le silence au-dehors, en toi le grand tumulte.
Il faudrait trop d’efforts pour que ton âme exulte.

Se réfugier en soi, refermer sa coquille,
Et s’assurer que nul, au grand jamais ne pille
Ces trésors enfouis, ces non-dits douloureux,
Reproches contenus, mots d’amour malheureux…

Trop d’espoirs insensés, d’humiliations amères,
De blessures cachées, froides comme l’hiver,
Envahissent ta vie, freinent tous tes élans.
Tu voudrais oublier, retrouver le néant.

Pourtant, si tu pouvais un jour ouvrir ton cœur,
Oser parler un peu, conjurer ta rancœur,
T’alléger de ce poids qui lentement te mine,
Afin que ton regard dans tes yeux s’illumine !

Laisse aller le torrent et déferler la vague,
Libère-toi soudain et maudis la madrague
Dont les filets sournois tiennent au fond de toi
Ces mots empoisonnés de très mauvais aloi.

Alors tu sentiras, en ton corps assagi,
Une nouvelle ardeur, une belle énergie.
Tu verras le soleil entrer dans ta ruelle,
Et tu diras enfin : oh, oui, la vie est belle !

embellie

touchée!
direct en plein coeur....
je respire, je sors mon mouchoir ....
je reviendrai plus tard pour un com plus constructif peut être....
mais déjà, la monotonie tranquille du déploiement des mots, me parle autant que le contenu .....

Sur le fond, il n'y a sûrement rien à redire (je ne suis pas experte du tout !) mais la forme m'a laissée plutôt froide parce qu'elle ne m'a personnellement rien apporté de nouveau, rien qui ne puisse me surprendre, me déranger ou me faire sourire, ni dans le contenu ni dans le choix de l'expression trop neutre.

Et pourtant, le titre !!!

Easter(Island) a écrit:Sur le fond, il n'y a sûrement rien à redire (je ne suis pas experte du tout !) mais la forme m'a laissée plutôt froide parce qu'elle ne m'a personnellement rien apporté de nouveau, rien qui ne puisse me surprendre, me déranger ou me faire sourire, ni dans le contenu ni dans le choix de l'expression trop neutre.

Décidément, pas dans mon assiette ce matin, la tête ailleurs.
Embellie, inverse forme et fond, tu comprendras peut-être le galimatias qui est mien aujourd'hui.

on ne peut pas savoir à qui ça s'adresse
n'empêche que je me dis : on doit tous connaitre quelqu'un à qui on a envie de dire ça, ou eu envie
souvent trop tard
touchant

et de beaux alexandrins, si je ne me trompe

J'ai l'impression que c'est un discours monologue... l'on s'adresse à soi dans ce poème.
Un peu comme devant son propre reflet... on se secoue !
J'aime beaucoup le premier quatrain :

Ton cœur est plein de maux que tu n’as jamais dits.
Ta plume ne dit mot, à quoi bon les écrits ?
Le silence au-dehors, en toi le grand tumulte.
Il faudrait trop d’efforts pour que ton âme exulte.

Les deux premiers vers avec les mots/maux et écrits/cris ; cris qui ne viennent pas, d'ailleurs, la colère aurait été bienvenue, sourde.

Merci embellie.

Easther, pour le titre j'avais d'abord choisi "Introversion", qui sans doute aurait été plus en harmonie avec la monotonie de l'expression. Avec "Enfin, parle !" on aurait pu s'attendre à une expression plus vive, plus énergique. Sais pas pourquoi j'ai changé.
Mentor, cela s'adresse à un introverti que je côtoie de très près. Mais ce n'est pas avec de telles exhortations que l'on parvient, hélas, à faire changer qui que ce soit.
Mûre, je n'avais pas vu le côté monologue adressé à soi-même, mais en effet, cela pourrait être.
Merci à tous .

embellie a écrit:Easther, pour le titre j'avais d'abord choisi "Introversion", qui sans doute aurait été plus en harmonie avec la monotonie de l'expression. Avec "Enfin, parle !" on aurait pu s'attendre à une expression plus vive, plus énergique. Sais pas pourquoi j'ai changé.

Très intéressante cette remarque. Pertinente. De l'importance du titre, à juste titre ? ! (j'ai en tête de multiples questions à ce sujet de façon générale, sur le rôle du titre pour un texte, un poème, un ouvrage).

L'apparente monotonie du rythme colle bien à mes yeux à ce travail de patience et d'exhortation à mener face à un tel discours, pour faire parler l'autre (ou soi), le (se) secouer, réveiller en lui (en soi) une étincelle d'action. Cette lancinance se marie bien également avec l'exaspération que l'on peut ressentir face à l'impuissance.
Parce que tous, tôt ou tard, sommes confrontés de près à la teneur de ce propos que tu déclines avec pas mal de justesse.

Merci à tous pour vos commentaires, qui se recoupent.
Easther, puisque tu as plusieurs questions au sujet du titre à donner à nos écrits, tu pourrais ouvrir un fil sur ce thème ?
Je pense que nous serons nombreux à vouloir échanger nos points de vue.
Enfin, je suggère simplement, parceque çà, je sais pas faire. Amitiés, Embellie.

J'aurais aimé un peu plus de rythme, moins de douceur, des mots plus mordants peut-être... Mais ce n'est que mon avis, donc très très subjectif !

Il faut
murmurer d’une voix profonde
les rêves éteints
la cendre lavée
de tout l’ocre humain.
Il faut dire
à voix froissée
ce qui hurle en soi
avant de se taire...