Draps de lin

La nuit j'écris.
La nuit j'écris sur mon lit.
J'écris sur les draps de mon lit.
Des draps de lits en lin, qui retiennent mes écrits.
Qui retiennent l'encre noire et les non-dits.

Les non-dits de pudeur, de colère ou de lassitude.
Les non-dits de 'bras baissés' quand il faudrait brandir ses mots....
Ses certitudes.

J'écris sur les draps de lin de mon lit, à l'encre noire.
Je me roule dans mes mots pour imprégner mon corps d'ivoire
Qui devient lâche quand il a peur et perdu espoir.

Le jour, j'étends mes draps écrits face au ciel.
J'attends en vain que mes mots deviennent du miel.

CROISIC, si tu pouvais donner un titre correct à ton "petit poème naïf et sans prétention", ce serait mieux pour le catalogage
je le dis avant que Sahkti ne t'en mette une
;-)

à part la dernière phrase qui gâche tout, je trouve ton poème très bien
original

Astucieuses reprises des vers qui de la sorte se prolongent et précisent le " but " de tout un chacun. Ecrire un jour pour se " bonifier " ?

mentor a écrit:CROISIC, si tu pouvais donner un titre correct à ton "petit poème naïf et sans prétention", ce serait mieux pour le catalogage
je le dis avant que Sahkti ne t'en mette une
;-)

ça me rappelle une chanson de mon enfance : Johnny, johnny fait moi mal ! de Boris Vian !
Bien ! je vais l'appeller : DRAPS DE LIN......la Muse ne m'a pas visité ce matin. par contre, je ne suis pas très douée en informatique et incapable de changer techniquement le titre. Merci Mentor de veiller sur les pauvres égarées.....

Ba a écrit:Astucieuses reprises des vers qui de la sorte se prolongent et précisent le " but " de tout un chacun. Ecrire un jour pour se " bonifier " ?

Bien vu Ba ! Comme certains vins, je suis en pleine phase de bonification.

Je n'aime pas beaucoup "corps d'ivoire", qui me paraît être là pour la rime.
Je n'aime pas non plus les deux derniers vers, qui, à mon avis, n'étaient pas nécessaires et sont moins bons que tout le reste, que je trouve excellent.

Embellie : à vous je ne peux rien cacher....je suis un peu bronzée ces temps ci ! Merci pour le souligné de l'adjectif final ! Et je vous l'accorde, ainsi qu'à Mentor, les 2 dernières phrases ne sont pas du plus bel effet.....je m'essaie à une sorte de prose poétique, pardon d'être mes cobayes !
Merci également au technicien anonyme qui a modifié le titre !!!

mentor a écrit:CROISIC, si tu pouvais donner un titre correct à ton "petit poème naïf et sans prétention", ce serait mieux pour le catalogage
je le dis avant que Sahkti ne t'en mette une
;-)

une quoi? une baffe? Tssst, quelle réputation on me fait :-)
Par contre, si c'est inventer un titre, oui, vrai que je le fais quand vraiment il fait défaut. mais là, tout est bon :-)

J'aime cette idée de rebondir sur certains mots, de repartir sur un vers avec un autre. Cela crée des sonorités poétiques et musicales, assez fines.

La première strophe est très belle, je trouve, avec un rythme agréable, une mélodie qui séduit l'oreille.

Petit bémol sur corps d'ivoire et espoir, moins subtils que le reste. Idem pour ciel et miel. l'idée de s'étendre n'est pas mauvaise mais il conviendrait de trouver moins attendu pour ces deux derniers vers.

A part la deuxième strophe qui fait état de notions vraiment très attendues, j'aime les images que tu nous livres, en particulier dans la première strophe particulièrement réussie, et tout à la fin avec les mots de miel. Bon rythme aussi.

J'aime cette construction du poème qui alterne la progression à thème constant (vers 1 à 3, 6 à 7 puis 8 à 12) et la progression à thème linéaire (vers 3 à 6). Cela crée un effet de relance assez agréable. Il se dessine un jeu subtil d'analogies entre ce lin-drap et ce lin-papier qui marquent chaque côté d'une frontière symbolique : celle qui sépare la nuit et le jour. Les "non-dits" du lit, comme un buvard, "retiennent", viennent "imprégner" le monde du sommeil, de l'inconscient, de l'insomnie. Les "mots" écrits, comme restitués à l'état de veille, portent témoignage ("étends", "face au ciel") et espèrent un soulagement ("deviennent du miel") pour l'instant inaccessible ("vain").

Ce sont les deux derniers vers qui, pour ma part, m'ont semblé superflus.
(Faut-il voir dans cette remontée une intention étrangère au texte lui-même ?)

quand il faudrait brandir ses mots....
Ses certitudes.

surement que la nuit s'y prêtre mieux

j'aime bien l'idée que la nuit offre d'autres horizons

J'ai beaucoup aimé ces répétitions aussi, le ton du poème, sa "pudeur".

mais la dernière phrase... mon dieu. C'est dommage.

ceci est une ode à l'amour
au corps
et au vivre

c'est superbe

à lire, à déclamer, à chanter, à fredonner, à chuchoter