L'inconsolable éternel

Bon, ben magnifique, quoi. L'intensité du texte, cela dit, m'a paru inégale. Il arrive qu'on suffoque de bout en bout, là j'ai remarqué des plages plus calmes... (Je préfère perdre complètement le souffle; ici le voyage était peut-être moins tourneboulant.)

Remarques :
"la lenteur artificielle du bonheur"
"Mon père, le front en sueur (et non "en sueurs)"
"les jambes autour du cou (et non "cou")"

Ca arrache ! Quoi, comment, pourquoi? Je ne sais.
Peut-être des larmes incisives, des sourires évasifs, des étonnements rétrospectifs, des questionnements infinitifs, entre chagrins oubliés et souvenirs figés .
Ca arrache en dehors de toute tentative de compréhension normative.

Je lis ça comme un grand questionnement existentiel ; ça ne pourrait mieux tomber. Tu m'as touchée lu-k.

Le titre est très beau. Le texte est très beau. Certains enchaînement de mots, de phrases sont parfaits et j'en suis vraiment déstabilisée.
C'est ça le terme qui convient selon moi à tes textes "déstabilisant". Un petit effet complaisant demeure par contre (enfin, nous sommes poètes!) , et ce genre de facilités " Lorsque j’ai jeté ses cendres dans le fleuve gris, mon sourire resplendissait" "avec la lenteur artificielle du bonheur", me semblent superflues.

Ah oui et est-ce que la référence au bras de mer de Rimbaud ( Villes II) était voulue?

(feuilletant les Illuminations...)

Ah non, pas du tout voulue !

Oui, il y a des perles dans le sable, sans qu'on ait "arraché " quoi que ce soit à qui que ce soit.
Du frisson de mots à tous les étages !

Je trouve ça vraiment intéressant ce genre de coïncidences. Peut être que la poésie, la poésie visionnaire, c'est juste une combinaison : une formule de l'esprit et une position par rapport au monde, qui dépendraient finalement de décisions naturelles..
" et nous errions, nourris du vin des cavernes et du biscuit de la route, moi pressé de trouver le lieu et la formule "
BIRAMUD, vagabonds.

J'ai beaucoup aimé, peut-être parce que tout en gardant ce style halluciné que votre arthésianisme a contribué à vous forger, j'ai le sentiment d'une pâte de lave qui se solidifie lentement, et qui laisse admirer ses couleurs et ses rougeoiements, sans tout dévorer autour d'elle. Votre forme, tout en restant d'une expressivité remarquable, de par la richesse des images que vous appelez, permet davantage à ce que vous voulez dire de demeurer perceptible, et, moi, ça me va bien. Un beau texte, indeed.

Emue et interpellée.
Merci.

eh bien je n'accroche pas du tout. Alors oui, c'est bô et ça fait mouche par endroits, c'est pas mal construit question rythme (quoique...) mais enfin ça agit sur moi comme l'impression d'un petit foutage de gueule. Une succession de phrases-magiques qui cherchent trop à bien faire pour être honnêtes, mais qui ne disent pas grand chose. Et puis, je dois dire que les thèmes m'ennuient : je me masturbe, mon père, avion la mer le ciel, ...

Malgré tout, quand ça touche juste, c'est très bien.

Comme d'autres, j'avoue te préférer en prose; il me semble que ta plume s'y libère davantage et prend le temps de poser atmosphères et situations sans les brider par des contraintes techniques (ce qui ne veut pas dire que tu n'es pas bon en poésie mais moins à l'aise je dirais).

Il y a dans ce texte un côté oppressant, quelque chose qui prend à la gorge; ça pourrait être l'émotion, ça pourrait aussi être de l'admiration devant tant de force exprimée.

J'ai aussi le sentiment qu'au fil des textes, tu arrives à alléger ton écriture, à te défaire de l'excès d'adjectifs et de précisions que l'on t'a parfois reprochés... bref une écriture qui mûrit et gagne en qualité, de plus en plus.