Le carton

Ce matin, j’ai eu chaud. C’était la doudoune sans doute. Il a gelé cette nuit. D’où la doudoune. Première sortie hivernale. Faire les courses au supermarché. Gants, caddie, tout.

J’arrive à la caisse et étale mes achats derrière le brise-achats « client suivant » du couple avant moi. Rapide coup d’œil, sains ses personnes. Ananas, tomates, fromage, yaourt, … bien. Pas comme moi. Tant pis. Ils sont vieux, mais n’élèvent pas la voix. Plutôt rare pour un vieux couple. Madame tient les tickets, monsieur s’occupe de charrier les achats.

J’encaisse facilement, je veux dire, je ne m’énerve pas. La dame avant mon couple idéal a quelques difficultés avec sa carte bancaire. Une chaleur dérangeante m’envahit. Mais elle reste dans les normes.

J’angoisse à partir du moment où le couple informe la caissière qu’il a acheté un bac de bière en promotion, vingt-cinq bouteilles pour le prix de vingt-et-une. Mais voilà, le carton annonçant la réclame n’accompagne pas le bac. Appel au secours. Ou plutôt appel renfort alimentation pour la caisse 2. Monsieur trimballe le bac, mais non pas d’indication promotionnelle. Il a tapé dans le tas, sans faire attention aux bacs avec ou sans carton promo.

Je déboutonne. Derrière moi ça chahute et ça commence à pousser. Je sens une moiteur sur le front. Une accélération de mon rythme. La caissière est zen. Je crois qu’un bouddhiste aguerri pourrait sans rougir venir à une séance de coaching. Je veux m’en aller. Mais pas question.

Les secours arrivent. Il suffisait de prendre un bac de bière avec un carton promo. Mais bon, ils n’ont pas eu le temps de faire le tri. Le secouriste arrache le carton et le donne à la caissière qui peut enfin encoder le prix du bac. Puis, d’un geste décidé, sec et déterminé elle prend le carton et s’apprête tout simplement à le déchirer.

Là je crie « Non, s’il-vous-plaît, ne faites pas ça ! Pensez aux clients qui suivent et qui ont tapé dans le tas ! Gardez le carton, vous en aurez besoin, croyez-moi. »

J’ai chaud, j’ai les nerfs, je vais finir agoraphobe.

La caissière me regarde. Elle regarde les clients. Elle dit «Les clients ont parfois de bonnes idées, je crois que je ne vais pas déchirer le carton. »

Bravo pour l'idée.
Carton...jaune pour la littérature !

Il y en a pourtant des choses à dire sur les courses, le contenu des caddies, les promotions, les caissières, les clients... j'espère que ce n'est qu'un début.

Ravie de mes premières critiques.

Un flash sympa, j'ai bien aimé aussi. Un poil trop d'insistance sur la chaleur, peut-être.

Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !

Quelques remarques :
« saines ces personnes »
« qu’il a acheté un bac (un pack, non ?) de bière »
« un bac (un pack ?) de bière avec un carton promo »

En bon français de France un pack (anglais). A bruxelles un bac comme un bac à fleurs ou un bac à ordures. Un pack c'est quand les bières sont emballées dans du plastique. Un bac c'est un casier en bon français. Merci pour l'intérêt.

Vu, merci ! (Pour moi, un casier, c'est un contenant de plastique rigide, souvent ajouré. Il y a des subtilités, comme ça...)

Très enrichissant. Je suis très bruxelloise. Tant que quelqu'un ne se met pas au-dessus de la pyramide en disant "j'ai raison", je suis toujours partante. Disons que c'est un peu comme si j'étais québécoise. Même blème.

Peu convaincu par le récit.
L'argument est mince. J'imagine que tu l'as travaillé, il mériterait peut-être quelques détails supplémentaires concernant le lieu. J'ai manqué de repères.
Je m'en vais lire autre chose de toi.

Le texte est sorti tout seul. Il n'est pas du tout travaillé. Spontanéité, vitesse. Mon grand défaut.

< Lire ou relire attentivement le texte de la page d'accueil svp, merci !
Il est également dit de répondre avec parcimonie aux commentaires, histoire de ne pas faire remonter sans cesse son propre texte en haut de page.
Donc répondre de préférence ici : https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-prose-f1/reponses-aux-commentaires-prose-t4933-840.htm
La Modération >
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Sur un sujet qui est loin de m'emballer, un texte que j'ai trouvé brouillon, et qui n'a fait que renforcer mes préjugés sur l'intérêt (ou plutôt le manque de) du thème.

Pas inintéressant même si un air d'inabouti à mes yeux, dans la mesure où tu aurais pu peaufiner certains détails, insister sur quelques éléments, notamment les autres personnes dans la file. Ici, ça part dans différentes directions sans forcément se poser alors qu'on aimerait explorer l'une ou l'autre facette du texte plus en profondeur.
Au plaisir de te lire ailleurs en tout cas.