Réflexions sans ordre ni prétention
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Réflexions sans ordre ni prétention
Bonjour,
J'ai un défaut certain : mon style est prolixe, quand je le laisse faire.
Le début vous demandera peut-être un peu de concentration, et j'espère que cela ne gâchera pas votre lecture de la suite, qui à mon avis souffre moins ce défaut.
Ainsi ne me tenez trop rigueur de la métaphore du premier paragraphe, qui pourra paraître obscure de prime abord.
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Lorsque l’âme est terrassée du pressant besoin qu’est celui d’écrire, celui qui bout en ses entrailles et qui tel au magma d'un volcan jaillit dans l’émoi de son inspiration, un sensible rayon d’amour point comme un soleil à son horizon, se mirant dans les mers glacées, apaisant les lames frauduleuses de leurs vagues qu’auraient laissé aigrir, sans celui-ci, le nihilisme et la turpitude, engeances pernicieuses qui naissent de l’ignorance pour s’éteindre dans le crime.
C’étaient les vagues de ce plaisir qui tranchait par des tons de blanc, de bleu, et de vert, que rappelaient à mon esprit les albes rêves faits et défaits dans la contemplation de la montagne, avec ma pâle longévité, qui déferlaient en moi comme des visions insaisissables. Lorsque je tenais en moi la fierté d’en avoir attrapé une, j’étais pris d’une si folle peur qu’elle pût s’enfuir à nouveau, que je savais, à mon plus grand regret, que mes croyances allaient être éconduites par les peurs qu’elles m’avaient inspiré.
D’autres fois où les mots me venaient sans crainte, je compris qu’ils ne se laissaient jamais amadouer que par illusion, et que dotés d’une âme unique, ils savaient malicieusement jouer avec ceux qui croyaient – bien sottement – les pouvoir manipuler, comme des pantins au jeu desquels l’admiration de tous se fût accrochée par une simplicité méprisable.
Mais le plaisir jamais interrompu de la réflexion et du rêve, dont la dimension onirique avait toujours suscité en moi une alacrité, une verve violentes, que je sentais propulsées jusqu’au Parnasse, pour en étreindre le pinacle de toutes leurs forces, ne s’éteignit jamais. Je tenais quelque chose en moi qu’il m’était fatal de ne pouvoir asseoir assez longtemps devant mon encrier pour l’écriture d’un roman. Car les idées se bousculaient vers la sortie, dans une confusion marcescente des feuilles qui tombent à l’automne sur les sentiers froids et gréseux. Il fallait que je parvinsse à transposer la pulsion littéraire, sans qu’elle n’en perdît son charme, en quelque chose de plus long, de plus complet, et en somme de plus profitable à l’affirmation incontestable de mes talents, en un exutoire ultime qui aurait redonné un bonheur de vivre particulier – qu’il me semblait avoir perdu sans ne l’avoir pour autant jamais vécu – à mon cœur, perdu dans son mal du siècle. Ô ces frémissements de mon âme, pantelante à l’idée d’écrire les derniers mots d’un ouvrage de sa composition… Ne serait-ce pas se surprendre soi-même ? Ne serait-ce pas être le père d’un rêve, que l’on verrait grandir, que l’on chérirait comme ses propres prunelles, auquel on apprendrait à marcher, à penser, comme on l’eût fait avec son propre fils ; comme une joie de procréer, avec minutie, grâce à si peu de choses – un stylo et une feuille de papier suffisent – et par un arrangement inconcevablement mirifique de mots, qui pris séparément semblent dérisoires, mais qui une fois liés, modelés entre eux, se complétant par des relations étroites dans la toile de l’écrivain, accomplissent la grandeur, de surprendre chacun ?
Je me projetais souvent dans ces dédales chaleureux, dont l’atmosphère excitante possédait comme nulle autre les commotions voluptueuses que m’inspiraient l’aventure et la gloire.
Je ne pouvais d’ailleurs que me souvenir de ce que ma grand-mère – qui avait dû se perdre avant moi dans ses considérations métaphysiques – n’avait cessé de répéter à ses amies, lorsqu’elles prenaient un thé, un jour lointain gravé dans ma mémoire. Nous étions en été, l’ombre d’un platane couvrant la table de ses filets d’or :
« J’en avais d’ailleurs, il me semble, encore une plaie béante au cœur, qui ne parvenait malgré le temps à se cicatriser. Le temps, au contraire, retranscrivait dans mon traumatisme chaque souffrance, chaque gémissement, et chaque crissement, substituant à leur clarté effroyable une fulgurance qui ravagea et extermina mon innocence. « Les vrais paradis sont ceux qu’on a perdus. » ». Elle parlait évidemment – en ce que j’ai pu déduire de son expression pourtant amusée – du malheur qu’elle avait eu dans sa jeunesse à se sentir inadaptée au monde, et de ses écrits dont le niveau avait suscité un rejet dégoûtant de la part de son entourage. Elle me l’avait confié un jour : « Ne comprenant rien, ils déduisaient vaniteusement que cela ne voulait rien dire. Mais tout le monde sait qu’un vrai texte se ressent davantage qu’il ne se comprend. Les poésies, ce sont des émotions, avant toute chose ! Toutes nouvelles, des portes vers des mondes inexplorés… » Elle ne pouvait empêcher ensuite un sourire. C’était sa manière de transmettre ce que les mots ne pouvaient signifier assez sensiblement. Elle me disait, que si j’écrivais un jour, il ne faudrait pas décourager ; car ce serait un chemin long, difficile, promettant beaucoup, mais ne donnant que peu à ceux qui s’attachent à la matière. Il m’aurait fallu pour qu’il portât ses fruits, que je le suivisse jusqu’au bout. Chaque obstacle devrait me renforcer pour affronter le suivant. Et au bout de l’aventure, son sourire s’estompait ; elle semblait savoir quelque chose qu’elle n’eût pour rien au monde souhaité que je susse, car cela eût gâché mon plaisir. J’étais jeune, il ne fallait pas déjà, qu’avant d’avoir commencé à vivre, je pusse m’inquiéter de la fin. Son cœur littéraire, ses yeux papillonnants, elle avait donc tout fait pour qu’ils lui succédassent en moi ; j’en étais fier, heureux.
A présent le chemin ne paraissait plus si difficile. Le rêve prolongeait ma vie dans de nouvelles galaxies, toutes inconnues, accueillantes, remplies de trésors, qu’il me fallait rafler. Je ne pus retenir un gentil sourire d’illuminer mon visage. Je sentais moi aussi, comme ma grand-mère jadis, la verve inextinguible ; le cœur littéraire, les yeux papillonnants, je levai le regard. Je me sentais comme autrefois dans les vaporeuses figures d’un rêve, investi d’un panache foudroyant, et, bien narcissiquement, l’Auguste de mon temps, tel que l’avait décrit Suétone. La douce candeur de ces images rappelées à mon esprit ne prit non pas le ton de la peine, mais celui de la nostalgie.
J’en posai aussitôt mon stylo, et détournai mon regard des honteuses petites tâches bleues qui en étaient sorties maladroitement, et que j’avais peine à appeler des mots. Vidé, je ne pus me retenir de m’en débarrasser. La pulsion avait pris fin ; l’inspiration s’était enfuie, emportant avec elle les visions de mon rêve.
Poesita
J'ai un défaut certain : mon style est prolixe, quand je le laisse faire.
Le début vous demandera peut-être un peu de concentration, et j'espère que cela ne gâchera pas votre lecture de la suite, qui à mon avis souffre moins ce défaut.
Ainsi ne me tenez trop rigueur de la métaphore du premier paragraphe, qui pourra paraître obscure de prime abord.
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Lorsque l’âme est terrassée du pressant besoin qu’est celui d’écrire, celui qui bout en ses entrailles et qui tel au magma d'un volcan jaillit dans l’émoi de son inspiration, un sensible rayon d’amour point comme un soleil à son horizon, se mirant dans les mers glacées, apaisant les lames frauduleuses de leurs vagues qu’auraient laissé aigrir, sans celui-ci, le nihilisme et la turpitude, engeances pernicieuses qui naissent de l’ignorance pour s’éteindre dans le crime.
C’étaient les vagues de ce plaisir qui tranchait par des tons de blanc, de bleu, et de vert, que rappelaient à mon esprit les albes rêves faits et défaits dans la contemplation de la montagne, avec ma pâle longévité, qui déferlaient en moi comme des visions insaisissables. Lorsque je tenais en moi la fierté d’en avoir attrapé une, j’étais pris d’une si folle peur qu’elle pût s’enfuir à nouveau, que je savais, à mon plus grand regret, que mes croyances allaient être éconduites par les peurs qu’elles m’avaient inspiré.
D’autres fois où les mots me venaient sans crainte, je compris qu’ils ne se laissaient jamais amadouer que par illusion, et que dotés d’une âme unique, ils savaient malicieusement jouer avec ceux qui croyaient – bien sottement – les pouvoir manipuler, comme des pantins au jeu desquels l’admiration de tous se fût accrochée par une simplicité méprisable.
Mais le plaisir jamais interrompu de la réflexion et du rêve, dont la dimension onirique avait toujours suscité en moi une alacrité, une verve violentes, que je sentais propulsées jusqu’au Parnasse, pour en étreindre le pinacle de toutes leurs forces, ne s’éteignit jamais. Je tenais quelque chose en moi qu’il m’était fatal de ne pouvoir asseoir assez longtemps devant mon encrier pour l’écriture d’un roman. Car les idées se bousculaient vers la sortie, dans une confusion marcescente des feuilles qui tombent à l’automne sur les sentiers froids et gréseux. Il fallait que je parvinsse à transposer la pulsion littéraire, sans qu’elle n’en perdît son charme, en quelque chose de plus long, de plus complet, et en somme de plus profitable à l’affirmation incontestable de mes talents, en un exutoire ultime qui aurait redonné un bonheur de vivre particulier – qu’il me semblait avoir perdu sans ne l’avoir pour autant jamais vécu – à mon cœur, perdu dans son mal du siècle. Ô ces frémissements de mon âme, pantelante à l’idée d’écrire les derniers mots d’un ouvrage de sa composition… Ne serait-ce pas se surprendre soi-même ? Ne serait-ce pas être le père d’un rêve, que l’on verrait grandir, que l’on chérirait comme ses propres prunelles, auquel on apprendrait à marcher, à penser, comme on l’eût fait avec son propre fils ; comme une joie de procréer, avec minutie, grâce à si peu de choses – un stylo et une feuille de papier suffisent – et par un arrangement inconcevablement mirifique de mots, qui pris séparément semblent dérisoires, mais qui une fois liés, modelés entre eux, se complétant par des relations étroites dans la toile de l’écrivain, accomplissent la grandeur, de surprendre chacun ?
Je me projetais souvent dans ces dédales chaleureux, dont l’atmosphère excitante possédait comme nulle autre les commotions voluptueuses que m’inspiraient l’aventure et la gloire.
Je ne pouvais d’ailleurs que me souvenir de ce que ma grand-mère – qui avait dû se perdre avant moi dans ses considérations métaphysiques – n’avait cessé de répéter à ses amies, lorsqu’elles prenaient un thé, un jour lointain gravé dans ma mémoire. Nous étions en été, l’ombre d’un platane couvrant la table de ses filets d’or :
« J’en avais d’ailleurs, il me semble, encore une plaie béante au cœur, qui ne parvenait malgré le temps à se cicatriser. Le temps, au contraire, retranscrivait dans mon traumatisme chaque souffrance, chaque gémissement, et chaque crissement, substituant à leur clarté effroyable une fulgurance qui ravagea et extermina mon innocence. « Les vrais paradis sont ceux qu’on a perdus. » ». Elle parlait évidemment – en ce que j’ai pu déduire de son expression pourtant amusée – du malheur qu’elle avait eu dans sa jeunesse à se sentir inadaptée au monde, et de ses écrits dont le niveau avait suscité un rejet dégoûtant de la part de son entourage. Elle me l’avait confié un jour : « Ne comprenant rien, ils déduisaient vaniteusement que cela ne voulait rien dire. Mais tout le monde sait qu’un vrai texte se ressent davantage qu’il ne se comprend. Les poésies, ce sont des émotions, avant toute chose ! Toutes nouvelles, des portes vers des mondes inexplorés… » Elle ne pouvait empêcher ensuite un sourire. C’était sa manière de transmettre ce que les mots ne pouvaient signifier assez sensiblement. Elle me disait, que si j’écrivais un jour, il ne faudrait pas décourager ; car ce serait un chemin long, difficile, promettant beaucoup, mais ne donnant que peu à ceux qui s’attachent à la matière. Il m’aurait fallu pour qu’il portât ses fruits, que je le suivisse jusqu’au bout. Chaque obstacle devrait me renforcer pour affronter le suivant. Et au bout de l’aventure, son sourire s’estompait ; elle semblait savoir quelque chose qu’elle n’eût pour rien au monde souhaité que je susse, car cela eût gâché mon plaisir. J’étais jeune, il ne fallait pas déjà, qu’avant d’avoir commencé à vivre, je pusse m’inquiéter de la fin. Son cœur littéraire, ses yeux papillonnants, elle avait donc tout fait pour qu’ils lui succédassent en moi ; j’en étais fier, heureux.
A présent le chemin ne paraissait plus si difficile. Le rêve prolongeait ma vie dans de nouvelles galaxies, toutes inconnues, accueillantes, remplies de trésors, qu’il me fallait rafler. Je ne pus retenir un gentil sourire d’illuminer mon visage. Je sentais moi aussi, comme ma grand-mère jadis, la verve inextinguible ; le cœur littéraire, les yeux papillonnants, je levai le regard. Je me sentais comme autrefois dans les vaporeuses figures d’un rêve, investi d’un panache foudroyant, et, bien narcissiquement, l’Auguste de mon temps, tel que l’avait décrit Suétone. La douce candeur de ces images rappelées à mon esprit ne prit non pas le ton de la peine, mais celui de la nostalgie.
J’en posai aussitôt mon stylo, et détournai mon regard des honteuses petites tâches bleues qui en étaient sorties maladroitement, et que j’avais peine à appeler des mots. Vidé, je ne pus me retenir de m’en débarrasser. La pulsion avait pris fin ; l’inspiration s’était enfuie, emportant avec elle les visions de mon rêve.
Poesita
Poesita-Aestuat- Nombre de messages : 71
Age : 29
Date d'inscription : 14/11/2009
Re: Réflexions sans ordre ni prétention
Bon, déjà, je dois dire, le sujet annoncé de manière aussi transparente m'indiffère. Là, en plus, je le trouve desservi par une écriture lourde, faussement désinvolte dans son côté soigné (avec un humour genre "je suis au-dessus de tout ça, d'ailleurs regardez les jolis mots que j'introduis, avec quelle aisance !"), en deux mots (pour moi) : pénible et chiante.
Ne vous laissez pas décourager par cet avis négatif. Bienvenue sur Vos Écrits, à vous relire bientôt !
Je ne suis pas allée au bout, mais j'ai repéré ceci :
"C’étaient les vagues de ce plaisir qui tranchaient (ce sont bien les vagues du plaisir qui tranchaient ?) par des tons de blanc"
"j’étais pris d’une si folle peur qu’elle pût s’enfuir à nouveau, que je savais, à mon plus grand regret, que mes croyances allaient être éconduites par les peurs qu’elles m’avaient inspirées." : je trouve ce bout de phrase mal construit
"détournai mon regard des honteuses petites taches (un tache est une souillure, une tâche un boulot à faire) bleues"
Ne vous laissez pas décourager par cet avis négatif. Bienvenue sur Vos Écrits, à vous relire bientôt !
Je ne suis pas allée au bout, mais j'ai repéré ceci :
"C’étaient les vagues de ce plaisir qui tranchaient (ce sont bien les vagues du plaisir qui tranchaient ?) par des tons de blanc"
"j’étais pris d’une si folle peur qu’elle pût s’enfuir à nouveau, que je savais, à mon plus grand regret, que mes croyances allaient être éconduites par les peurs qu’elles m’avaient inspirées." : je trouve ce bout de phrase mal construit
"détournai mon regard des honteuses petites taches (un tache est une souillure, une tâche un boulot à faire) bleues"
Invité- Invité
Re: Réflexions sans ordre ni prétention
Que tu manies la langue de façon aisée est évident. Vocabulaire riche
( ça fait même...nouveau riche tant tu montres ce que tu sais !)syntaxe impeccable, orthographe presque irréprochable, tu cumules beaucoup d'atouts à un âge plutôt tendre, et c'est très encourageant.
Mais tu en fais trop. On dirait que tu es en costume trois pièces cravate !
Bienvenue sur VE. La démonstration que tu souhaitais est faite ; maintenant, tu vas pouvoir commencer à écrire !
J'ai hâte de voir ce que ça donne quand tu n'es plus en visite chez l'archevêque !
( ça fait même...nouveau riche tant tu montres ce que tu sais !)syntaxe impeccable, orthographe presque irréprochable, tu cumules beaucoup d'atouts à un âge plutôt tendre, et c'est très encourageant.
Mais tu en fais trop. On dirait que tu es en costume trois pièces cravate !
Bienvenue sur VE. La démonstration que tu souhaitais est faite ; maintenant, tu vas pouvoir commencer à écrire !
J'ai hâte de voir ce que ça donne quand tu n'es plus en visite chez l'archevêque !
Invité- Invité
Re: Réflexions sans ordre ni prétention
Un relent de BHL, avec cette insipide présomption de dernière case du Monopoly, une préciosité autiste qui tourne à la vantardise du technicien sous les dessous hypocrites - qui se prendrait dans vos précautions oratoires, saillantes dès cette introduction que vous jugeâtes nécessaire, et même avant ? - d'une pâle réflexion sur l'écriture, lesquelles conduisent tout lecteur pourvu d'un quotient intellectuel supérieur à celui d'une motte de beurre à retourner le titre ainsi : Elucubrations ordonnées et prétentieuses. Les mots, au lieu d'être utilisés pour leur sens - ce qui, peut-être, correspond à leur usage premier - servent une pseudo-poésie faussement anti-prolétatienne ; faussement, parce que tant de conformisme dans l'anticonformisme, tant de conviction de supériorité, cela ne germe qu'à la faveur d'une certaine frustration populacière, façon "je vaux mieux que ça, je ne le dis pas mais plus je démens plus ça suinte, voyez plutôt." Certes, l'air du temps, tout appesanti par la culture de l'apparence, encourage puissamment ceux qui le respirent à palabrer dans le vide pour de vils prétextes égotistes. Si vous perdez encore de la substance, vous finirez par croire que votre vie doit être une révélation pour l'humanité, et vous allez nous pondre des autobiographies. Peut-être qu'à doses homéopathiques, ce genre de textes prendrait quelque signification, comme une catharsis des rages prépubères ; néanmoins, force est d'avouer que cette accumulation d'inepties sur tous les terrains conduit à la saturation la plus irrémédiable. Mais le temps, la seule chose qui ne manque pas, vous permettra sans doute de vous extraire de ces logorrhées relativistes et d'interrompre l'épanchement diarrhéique de cette poésie de caniveau. Si vous connaissez des mots, je ne puis que vous suggérer l'humilité de les mettre au service de quelque chose de plus noble que vous pour, enfin, au sortir de ces bêtises rebattues par des générations de faux artistes qui se maudissent eux-mêmes pour la grandeur du paria, engendrer quelque chose qui soit vraiment vôtre.
High_Voltage- Nombre de messages : 150
Age : 32
Date d'inscription : 17/06/2009
Re: Réflexions sans ordre ni prétention
Ahla, entre toi et High_Voltage, ne le prenez pas mal, mais je suis assommé. J'hésite entre avoir pris un subit coup de vieux et m'être senti particulièrement enfant. M'en fous, je partage le sentiment de Baudelaire à propos de la nécessité de l'enfance au cœur pour libérer pleinement la plume, lui donner le sautillement innocent, frais et guilleret qui fait danser les mots au rythme d'une comptine imaginaire. Votre plume doit être faite de marbre : c'est riche, beau, raffiné, précieux, mais prodigieusement dense et, au final, assez pesant. Ceci dit, je ne commente pas le fond, seulement la forme (c'est un peu pour cela que j'ai inclus High_Voltage dans mon commentaire, vos styles sont certes différents, mais dans ses grandes lignes, l'impression que j'en ai est à peu près similaire)
Quant au fond, l'autobiographique ampoulé - prépubère de surcroît - n'étant point ma tasse de thé, j'attendrai le prochain bouillon pour y tremper les yeux.
H_V: "cette insipide présomption de dernière case du Monopoly", j'adore. :-)
Quant au fond, l'autobiographique ampoulé - prépubère de surcroît - n'étant point ma tasse de thé, j'attendrai le prochain bouillon pour y tremper les yeux.
H_V: "cette insipide présomption de dernière case du Monopoly", j'adore. :-)
Chako Noir- Nombre de messages : 5442
Age : 33
Localisation : Neverland
Date d'inscription : 08/04/2008
Re: Réflexions sans ordre ni prétention
Ma foi; que vous discouriez sur votre nombril n'a rien, en soi, qui puisse gêner. Si tant est que vous en fassiez un récit riche, plein de rebondissements, de saillies, ouvrant de larges perspectives de tous ordres, baguenaudant entre des considérations sur l'usage de la scie dite à scaphoïde dans l'Alexandrie des embaumeurs, au IIIème siècle, et les diverses nuances de la mouche inter-fessiers comme dernier cri de l'élégance à la cour de la Grande Ekaterina.
La littérature est son propre objet, pour raccourcir le propos: encore faut-il que la potion, pour être saumâtre, soit requinquante. Ci-dessus, je n'ai personnellement trouvé qu'un embrouillamini passablement laborieux et, pour tout dire, ennuyeux. Aussi, malgré l'exhortation que vous avez eu la prudence de glisser -conseil ou anticipation-, je n'ai pu me contraindre à vous lire entièrement: mes yeux fuyaient le texte comme s'il eût présenté un danger, aussi, me fiant à leur prescience, m'en suis-je abstenu.
Peut-être à un prochain, que je tenterai d'aimer comme vous savez.
La littérature est son propre objet, pour raccourcir le propos: encore faut-il que la potion, pour être saumâtre, soit requinquante. Ci-dessus, je n'ai personnellement trouvé qu'un embrouillamini passablement laborieux et, pour tout dire, ennuyeux. Aussi, malgré l'exhortation que vous avez eu la prudence de glisser -conseil ou anticipation-, je n'ai pu me contraindre à vous lire entièrement: mes yeux fuyaient le texte comme s'il eût présenté un danger, aussi, me fiant à leur prescience, m'en suis-je abstenu.
Peut-être à un prochain, que je tenterai d'aimer comme vous savez.
silene82- Nombre de messages : 3553
Age : 66
Localisation : par là
Date d'inscription : 30/05/2009
Re: Réflexions sans ordre ni prétention
Je me suis profondément ennuyée et j'ai trouvé ça terriblement lourd, désolée d'être aussi sèche.
Que d'effets pour jouer la carte de l'esthétique à tout prix ! Et tant pis si ça en devient incompréhensible, il faut étaler encore et encore. Pas pour moi désolée, au plaisir de vous lire dans un autre texte.
Que d'effets pour jouer la carte de l'esthétique à tout prix ! Et tant pis si ça en devient incompréhensible, il faut étaler encore et encore. Pas pour moi désolée, au plaisir de vous lire dans un autre texte.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Réflexions sans ordre ni prétention
« Mais tout le monde sait qu’un vrai texte se ressent davantage qu’il ne se comprend. » Oui, le ressenti est important, capital, même.
« Elle ne pouvait empêcher ensuite un sourire. C’était sa manière de transmettre ce que les mots ne pouvaient signifier assez sensiblement. » Pouvoir écrire un sourire sans en faire des tonnes, sans enjoliver et le faire ressentir au lecteur : voilà.
Tu écris bien, mais. Pour qui, ce texte ? Lecteur ? Pas lecteur ?
Pour la question de la compréhension, j’ai horreur, en tant que lectrice, d’être laissée de côté et j’aime, de ce fait, comprendre le texte que je lis. Le ressenti aide à cette compréhension, l’écriture doit pouvoir m’embarquer. Pas de problème de compréhension avec ton texte, plutôt de destinataire.
« Elle ne pouvait empêcher ensuite un sourire. C’était sa manière de transmettre ce que les mots ne pouvaient signifier assez sensiblement. » Pouvoir écrire un sourire sans en faire des tonnes, sans enjoliver et le faire ressentir au lecteur : voilà.
Tu écris bien, mais. Pour qui, ce texte ? Lecteur ? Pas lecteur ?
Pour la question de la compréhension, j’ai horreur, en tant que lectrice, d’être laissée de côté et j’aime, de ce fait, comprendre le texte que je lis. Le ressenti aide à cette compréhension, l’écriture doit pouvoir m’embarquer. Pas de problème de compréhension avec ton texte, plutôt de destinataire.
Lucy- Nombre de messages : 3411
Age : 46
Date d'inscription : 31/03/2008
Re: Réflexions sans ordre ni prétention
Le sac à dos est plein, tout y est ! Ne reste plus qu’une destination à fixer et le voyage pourra commencer. Pour ne pas avoir à le faire seul, je suggère que vous renonciez à nous faire porter les trois malles que vous avez cru nécessaire d’adjoindre à l’essentiel. Car après tout, pour une si courte excursion, tout ce sabir est-il indispensable ?
Re: Réflexions sans ordre ni prétention
Bon.
Attentif autant qu'admiratif, je ressors de l'épreuve avec circonspection (et sa suite).
Mon commentaire se range dans la case inutile car sans arguments.
Attentif autant qu'admiratif, je ressors de l'épreuve avec circonspection (et sa suite).
Mon commentaire se range dans la case inutile car sans arguments.
bertrand-môgendre- Nombre de messages : 7526
Age : 104
Date d'inscription : 15/08/2007
Réflexions sans ordre ni prétention
Je ne comprends pas cette campagne de dénigrement d'un texte que je trouve beau et bien écrit.
Amicalement
Claire d'Orée
Amicalement
Claire d'Orée
Claire d'Orée- Nombre de messages : 113
Age : 63
Localisation : PARIS
Date d'inscription : 17/12/2009
Re: Réflexions sans ordre ni prétention
J'ai lu ton texte jusqu'au bout...
- deux secondes s'il te plaît je reprend mon souffle.
- quelques secondes supplémentaires...
- voilà je suis prêt:
- J'ai eu l'impression d'avoir avalé un BHL avec dix kilos de plus.
- deux secondes s'il te plaît je reprend mon souffle.
- quelques secondes supplémentaires...
- voilà je suis prêt:
- J'ai eu l'impression d'avoir avalé un BHL avec dix kilos de plus.
lamainmorte- Nombre de messages : 72
Age : 34
Localisation : au paradis, et mes pêchés sont à Venir.
Date d'inscription : 08/12/2009
Re: Réflexions sans ordre ni prétention
C'est crédible ça, quelqu'un qui à l'oral, s'exprime ainsi : " Le temps, au contraire, retranscrivait dans mon traumatisme chaque souffrance, chaque gémissement, et chaque crissement, substituant à leur clarté effroyable une fulgurance qui ravagea et extermina mon innocence. "????
On ne peut s'attacher à des personnages qui n'ont aucune chair, aucune réalité, aucune humanité, sauf s'il s'agit éventuellement d'un robot de science-fiction qui débite un texte programmé mais là en l'occurence, il s'agit d'une grand-mère. On aurait bien aimé qu'elle s'incarne et existe, et que ses tourments puissent nous toucher. Idem pour le narrateur.
Ou alors être plus audacieux aller plus loin transformer ce pathos en dérision car on sent le potentiel comique.
On ne peut s'attacher à des personnages qui n'ont aucune chair, aucune réalité, aucune humanité, sauf s'il s'agit éventuellement d'un robot de science-fiction qui débite un texte programmé mais là en l'occurence, il s'agit d'une grand-mère. On aurait bien aimé qu'elle s'incarne et existe, et que ses tourments puissent nous toucher. Idem pour le narrateur.
Ou alors être plus audacieux aller plus loin transformer ce pathos en dérision car on sent le potentiel comique.
Rebecca- Nombre de messages : 12502
Age : 65
Date d'inscription : 30/08/2009
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