Onirismes
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Onirismes
J'avais toujours eu peur des clowns. La faute reposait toute entière sur mon frère le plus jeune, de quatorze ans mon aîné: puisque j'étais une copieuse, et qu'il me tenait lieu de modèle, je m'affairai dès mon plus jeune âge à reproduire ses hurlements à la vue des créatures maudites, à fermer les yeux dès qu'elles apparaissaient sur l'écran de la télévision, et à me plaindre de cauchemars récurrents, qui finissaient par devenir réels tant je me montais l'esprit à leur sujet. Les angoisses, de mensonges enfantins, devinrent de plus en plus pesantes, et plus je grandissais, plus j'espérais ne jamais m'y retrouver confrontée.
Espoir optimiste: rentrant chez moi après une semaine d'internat, je montais le chemin terreux qui menait à ma demeure en sifflotant. Home sweet home, les volets étaient ouverts, c'était une belle journée, et le soleil se reflétait en paillettes dorées sur l'eau calme de la piscine. Rien ne pouvait supposer la présence démoniaque d'un clown: il était pourtant là, souriant, devant la porte du garage, à me regarder approcher, sans esquisser un mouvement. J'étais instantanément paralysée, sans savoir s'il y avait dans cette immobilité une magie quelconque, ou bien si c'était simplement la peur qui m'assujettissais. Je regardais le monstre, et sans que je ne les défasse, mes vêtements tombaient en tas à mes pieds, les uns après les autres, jusqu'à ce que je me retrouve entièrement nue. Peut-être était-ce là le moment qu'il attendait, il rompait son mutisme pour s'avancer vers moi, la démarche chaloupée, dégoulinant de perversion et de lubricité. Je devenais une princesse: il me soulevait avec délicatesse, sans me quitter du regard, son horrible sourire peint sur les lèvres, un bras passé autour de mes épaules, et l'autre sous mes genoux. C'était alors seulement que nous entrions en mes appartements. Je me retrouvais poupée de chiffon entre les bras du diable, subissant ses déplacements, ses actes et ses tortures. Repérant au loin celui qui avait mis au monde l'objet que j'étais désormais, il demandait la caresse: quel père refuserait de toucher son enfant ? S'il s'effrayait de si peu, c'était qu'il désirait sa douce progéniture, que les courbes rondes de son corps éveillaient en lui une lubricité qu'il pensait être éteinte. Les rêves incestueux pouvaient devenir abominables réalités, puisque l'enfant n'était plus sous la tutelle de Dieu, mais sous celle du diable. J'étais abandonnée aux cajoleries dégoûtantes de l'auteur de mes jours, quand le clown devenait un voyeur, se pourléchant du spectacle qui lui était offert. Jusqu'à ce que, lassé, il se décide à ouvrir le châssis, et me défenestrer. Il n'était pas le genre à s'encombrer de détails superflus, moins encore de cohérence.
J'avais toujours eu peur des clowns. Mon rêve était toujours le même, il n'y avait que les vêtements que j'abandonnais derrière moi qui changeaient de temps en temps. Tout ce que j'espérais, c'était ne pas finir comme mon frère: à trente ans, il se réveillait encore en criant de terreur, et si j'ignorais ce que faisait le monstre dans son esprit à lui, je me doutais que, pour qu'il soit plus effrayé que je ne l'étais, ce devait être absolument épouvantable.
Espoir optimiste: rentrant chez moi après une semaine d'internat, je montais le chemin terreux qui menait à ma demeure en sifflotant. Home sweet home, les volets étaient ouverts, c'était une belle journée, et le soleil se reflétait en paillettes dorées sur l'eau calme de la piscine. Rien ne pouvait supposer la présence démoniaque d'un clown: il était pourtant là, souriant, devant la porte du garage, à me regarder approcher, sans esquisser un mouvement. J'étais instantanément paralysée, sans savoir s'il y avait dans cette immobilité une magie quelconque, ou bien si c'était simplement la peur qui m'assujettissais. Je regardais le monstre, et sans que je ne les défasse, mes vêtements tombaient en tas à mes pieds, les uns après les autres, jusqu'à ce que je me retrouve entièrement nue. Peut-être était-ce là le moment qu'il attendait, il rompait son mutisme pour s'avancer vers moi, la démarche chaloupée, dégoulinant de perversion et de lubricité. Je devenais une princesse: il me soulevait avec délicatesse, sans me quitter du regard, son horrible sourire peint sur les lèvres, un bras passé autour de mes épaules, et l'autre sous mes genoux. C'était alors seulement que nous entrions en mes appartements. Je me retrouvais poupée de chiffon entre les bras du diable, subissant ses déplacements, ses actes et ses tortures. Repérant au loin celui qui avait mis au monde l'objet que j'étais désormais, il demandait la caresse: quel père refuserait de toucher son enfant ? S'il s'effrayait de si peu, c'était qu'il désirait sa douce progéniture, que les courbes rondes de son corps éveillaient en lui une lubricité qu'il pensait être éteinte. Les rêves incestueux pouvaient devenir abominables réalités, puisque l'enfant n'était plus sous la tutelle de Dieu, mais sous celle du diable. J'étais abandonnée aux cajoleries dégoûtantes de l'auteur de mes jours, quand le clown devenait un voyeur, se pourléchant du spectacle qui lui était offert. Jusqu'à ce que, lassé, il se décide à ouvrir le châssis, et me défenestrer. Il n'était pas le genre à s'encombrer de détails superflus, moins encore de cohérence.
J'avais toujours eu peur des clowns. Mon rêve était toujours le même, il n'y avait que les vêtements que j'abandonnais derrière moi qui changeaient de temps en temps. Tout ce que j'espérais, c'était ne pas finir comme mon frère: à trente ans, il se réveillait encore en criant de terreur, et si j'ignorais ce que faisait le monstre dans son esprit à lui, je me doutais que, pour qu'il soit plus effrayé que je ne l'étais, ce devait être absolument épouvantable.
Re: Onirismes
Tu n'aurais pas posté quelque chose de semblable précédemment M-arjolaine ? Ou s'agit-il d'une variation sur le sujet ?
Je trouve le texte assez décousu,il me semble que cela tient en partie au choix des temps, par exemple ici, où j'aurais vu un passé simple :
Je trouve le texte assez décousu,il me semble que cela tient en partie au choix des temps, par exemple ici, où j'aurais vu un passé simple :
La dernière phrase est intrigante, avec le comportement du frère adulte, mais traitée de façon assez banale dans sa conclusion : je me doutais que, pour qu'il soit plus effrayé que je ne l'étais, ce devait être absolument épouvantable.J'étais instantanément paralysée, sans savoir s'il y avait dans cette immobilité une magie quelconque, ou bien si c'était simplement la peur qui m'assujettissait. Je regardais le monstre, et sans que je ne les défasse, mes vêtements tombaient en tas à mes pieds, les uns après les autres,
Peut-être était-ce là le moment qu'il attendait, il rompait son mutisme pour s'avancer vers moi, la démarche chaloupée, dégoulinant de perversion et de lubricité. Je devenais une princesse: il me soulevait avec délicatesse, sans me quitter du regard, son horrible sourire peint sur les lèvres, un bras passé autour de mes épaules, et l'autre sous mes genoux. C'était alors seulement que nous entrions en mes appartements. Je me retrouvais poupée de chiffon entre les bras du diable, subissant ses déplacements, ses actes et ses tortures
Invité- Invité
Re: Onirismes
Je ne suis pas allée bien loin, le sujet m'indifférant totalement sans que l'écriture, à mes yeux, suffît à le racheter. Pas pour moi cette fois, désolée.
Une remarque :
"Rien ne pouvait supposer la présence démoniaque d'un clown" (il manque quelque chose, je pense)
Une remarque :
"Rien ne pouvait supposer la présence démoniaque d'un clown" (il manque quelque chose, je pense)
Invité- Invité
Re: Onirismes
Lourd de sous-entendus, mais alerte dans la forme. Une petite suggestion : la chasse aux verbes être et faire peut apporter un caractère moins tiède à l’ensemble.
Re: Onirismes
Je n'aime pas trop les histoires d'inceste mais évoquée de cette façon là, c'est tout autre chose. C'est de l'art. Enfin, à mon humble avis.
Et l'allusion au frère vient apporter une note de crédibilité à ce qui pourrait n'être qu'un cauchemar.
Et l'allusion au frère vient apporter une note de crédibilité à ce qui pourrait n'être qu'un cauchemar.
Plotine- Nombre de messages : 1962
Age : 81
Date d'inscription : 01/08/2009
Re: Onirismes
Décousu... bien évidemment !
Mais je maintiens qu'il y a un problème dans l'emploi des temps.
Mais je maintiens qu'il y a un problème dans l'emploi des temps.
Invité- Invité
Re: Onirismes
Oups, ça me fait peur, à moi ! Je déteste aussi les clowns, j'ai donc marché sans même prendre consciences des les erreurs relevées par Easter .
Je ttrouve ce texte efficacement dérangeant.
Je ttrouve ce texte efficacement dérangeant.
Invité- Invité
Re: Onirismes
Quelque peu effrayant car on peut aisément (sans pour autant être dans le bon, certes) interpréter ce qui se trame dans la tête de ce frère traumatisé et ce qui a pu arriver. Tu en dis beaucoup sans pour autant en dire trop, tu arrives à doser les informations mais je pense qu'il y a moyen d'intensifier la tension dramatique du rêve afin qu'il se démarque plus nettement de la réalité et rende celle-ci davantage dure à supporter. Sinon, ton écriture est toujours aussi soignée, c'est un plaisir.
Sahkti- Nombre de messages : 31659
Age : 50
Localisation : Suisse et Belgique
Date d'inscription : 12/12/2005
Qui fait quoi ?
Salut,M-arjolaine a écrit: Repérant au loin celui qui avait mis au monde l'objet que j'étais désormais, il demandait la caresse: quel père refuserait de toucher son enfant ? S'il s'effrayait de si peu, c'était qu'il désirait sa douce progéniture, que les courbes rondes de son corps éveillaient en lui une lubricité qu'il pensait être éteinte. Les rêves incestueux pouvaient devenir abominables réalités, puisque l'enfant n'était plus sous la tutelle de Dieu, mais sous celle du diable. J'étais abandonnée aux cajoleries dégoûtantes de l'auteur de mes jours, quand le clown devenait un voyeur, se pourléchant du spectacle qui lui était offert. Jusqu'à ce que, lassé, il se décide à ouvrir le châssis, et me défenestrer. Il n'était pas le genre à s'encombrer de détails superflus, moins encore de cohérence.
J'avais toujours eu peur des clowns. Mon rêve était toujours le même, il n'y avait que les vêtements que j'abandonnais derrière moi qui changeaient de temps en temps. Tout ce que j'espérais, c'était ne pas finir comme mon frère: à trente ans, il se réveillait encore en criant de terreur, et si j'ignorais ce que faisait le monstre dans son esprit à lui, je me doutais que, pour qu'il soit plus effrayé que je ne l'étais, ce devait être absolument épouvantable.
Contrairement à d'autres textes, où tu restais dans l'allusif, là tu franchis le pas en "nommant la bête", et je ne sais pas si on y gagne. Evidemment, il est toujours agréable de te lire, ta prose coule comme une eau limpide. Mais reste cette volonté trop appuyée, cette fois, de montrer explicitement.
Un détail en passant ( mais il y en a peut-être d'autres, à relire donc ) :
... Simple étourderie je pense. Après, il y a des constructions qui me gênent plus, car ça devient alambiqué et mériterait d'être scindé, plus court, moins mélangé :M-arjolaine a écrit: J'étais instantanément paralysée, sans savoir s'il y avait dans cette immobilité une magie quelconque, ou bien si c'était simplement la peur qui m'assujettissais.
J'avoue que ça m'égare, et les phrases suivantes idem. Trop recherché, trop tarabiscoté, je ne sais pas. Sans compter qu'ensuite, il y a :M-arjolaine a écrit: Repérant au loin celui qui avait mis au monde l'objet que j'étais désormais, il demandait la caresse: quel père refuserait de toucher son enfant ?
... et là, j'ai du mal à suivre : qui fait quoi, qui regarde ? Que branle le clown ( sans mauvais jeu de mots ), c'est-y lui qui commet la chose, ou l'infâme paternel ? On s'y perd... et pourtant, ils ne sont que trois. Heureusement que ça ne finit pas en partouze.M-arjolaine a écrit:J'étais abandonnée aux cajoleries dégoûtantes de l'auteur de mes jours, quand le clown devenait un voyeur, se pourléchant du spectacle qui lui était offert.
Quant au frangin... Je n'ose imaginer...
Enfin, il y a de l'idée, il y a du style... Mais à mon avis, ce coup-ci, c'est un peu confus. Remarque, dans le genre confus, j'ai déjà vu pire ici. Mais de toi, je me dis : peut mieux faire.
Bon, à moins que tout ça ne vienne d'une démarche consciente, délibérée ? Ma foi, tout est possible.
Ubik.
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