Le bonheur

Le bonheur

Je voudrais être poétesse,
Celle dont on relie les textes,
Quand dans le cœur ça ne va plus
Car on n’est plus l’heureux élu,

Pour vous dire, en mots velours,
Rouges comme une plaie d’amour,
Que reviendront les heures claires
Lorsque vous n’aurez plus à plaire,

Qu’il faut calmer cette douleur
Qui vient s’asseoir en crève-cœur
Au banquet de vos souvenirs,
Juste pour vous faire souffrir.

Pour l’avoir trop souvent vécu
Le bonheur n’est dans l’absolu,
Je vous le dis en vers en prose,
Que du chagrin qui se repose.

embellie

Toute la sagesse de l'expérience dans ces vers joliment déclinés. La poétesse le dit avec une belle régularité :

Qu’il faut calmer cette douleur
Qui vient s’asseoir en crève-cœur
Au banquet de vos souvenirs,
Juste pour vous faire souffrir.

En fait, je m'aperçois que la raison primordiale pour laquelle j'aime ce poème tient à son message que je qualifierais de "altruiste". La poétesse l'annonce d'entrée, elle veut soulager, aider, ses mots sont entièrement tournés vers l'autre. A tel point que je me suis posé la question de "Celle dont on relie les textes", savoir si ce que je décèle comme une faute possible n'est pas en fait un lapsus très significatif : cette poètesse dont les textes la relient à autrui.

Elégant, très. Doux-amer. Et le joli commentaire d'Easter aussi...

quel adorable petit texte et comme il me parle
voilà là poésie que j'apprécie et aucune autre
ça se comprend parfaitement, aucune emphase, ça coule de source
et la fin est magnifique avec ce :
Le bonheur n’est dans l’absolu,
Que du chagrin qui se repose.

bravo Embellie !
tu as embelli mon début de matinée
il fait déjà jour même s'il fait encore nuit
;-)

Moi aussi j'hésite comme Easter sur l'orthographe du mot "relie"

Le bonheur n’est dans l’absolu
Que du chagrin qui se repose

Une définition du bonheur dont la mélancolie me touche sans que je la partage vraiment.
Un poème qui me laisse une impression mitigée. Je n'aime guère ce mot de poétesse d'une part et d'autre part je ne vois pas du tout la poésie comme ayant un rôle apaisant à jouer, ce que tu sembles suggérer Embellie.

un poème élégant et fin, embellie,mélodieux? Bravo !

Sauf la citation de Léo Ferré : "Le bonheur (ça n'est pas grand-chose Madame ?) c'est du chagrin qui se repose" que j'adore, je n'ai pas été emballée cette fois ci. Désolée.

Puisque j'ai le bonheur d'être en haut de page, merci à mes lecteurs.
Je "relie" quelquefois des textes, de certains d'entre vous, je ne vous dirai pas lesquels, pour les relire commodément. Il faut donc lire "relie". Je n'aime pas, moi non plus, le terme de poétesse, mais...
Enfin, je n'ai pas eu conscience de piquer à Léo les deux derniers vers.
A force d'écouter ou de lire certains poètes, on finit par parler comme eux, sans s'en apercevoir. Je suis sincère en disant ceci. Bonne année à tous. Embellie.

embellie a écrit: je n'ai pas eu conscience de piquer à Léo les deux derniers vers.
A force d'écouter ou de lire certains poètes, on finit par parler comme eux, sans s'en apercevoir. Je suis sincère en disant ceci. Bonne année à tous. Embellie.

Personne ne met en doute ta bonne foi Embellie. Cela a dû nous arriver plus d'une fois à l'un ou à l'autre !

J'ai lu et relu ce poème mais rien à faire, je n'y suis pas sensible. Il y a comme quelque chose de faussement pathétique et de plaintif qui m'agace.
Je préfère cette vision du bonheur :

Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite, cours-y vite. Le bonheur est dans le pré. Cours-y vite. Il va filer.
Si tu veux le rattraper, cours-y vite, cours-y vite. Si tu veux le rattraper, cours-y vite. Il va filer.
Dans l'ache et le serpolet, cours-y vite, cours-y vite. Dans l'ache et le serpolet, cours-y vite. Il va filer.
Sur les cornes du bélier, cours-y vite, cours-y vite. Sur les cornes du bélier, cours-y vite. Il va filer.
Sur le flot du sourcelet, cours-y vite, cours-y vite. Sur le flot du sourcelet, cours-y vite. Il va filer.
De pommier en cerisier, cours-y vite, cours-y vite. De pommier en cerisier, cours-y vite. Il va filer.
Saute par-dessus la haie, cours-y vite, cours-y vite. Saute par-dessus la haie, cours-y vite. Il a filé !

Paul FORT

Ton texte n'est pas vraiment optimiste, mais il est comme ça, c'est la vie.
Tu as piqué deux vers à Léo ? J'espère qu'il en est fier ! L'important c'est qu'ils s'insérent bien dans ton texte, ce qui est le cas.

J'ai parfois du mal à relier bonheur et poétesse, cette dernière n'ayant le monopole de rien. Du coup, sa présence au milieu de tout ceci me dérange quelque peu, je ne voudrais pas lui laisser une quelconque exclusivité. J'élargis donc au bonheur tout court, aux souvenirs et à la souffrance. Cette partie me parle davantage et j'aime la sérénité qui parle à travers tout ceci; elle ferait presque du bien.