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Message  azmandias Dim 31 Jan 2010 - 13:12

Il regardait la ville du balcon, tirant doucement sur sa clope. C’est dingue ce que les lumières pouvaient avoir l’air belles quand elles brillent dans la nuit. Une espèce de beauté froide qui captive le regard, un peu comme une lampe sur des insectes. Quand il y réfléchissait, il se disait que ça correspondait bien avec cette ville qui s’étendait là sous ses yeux. La fumée qui lui montait de la bouche s’évapora dans le ciel noir, sans étoiles. Les seuls points qui brillaient étaient un poil plus bas.
La porte vitrée qui menait dans le salon claquait légèrement, à cause du vent. Le froid ne le dérangeait plus maintenant. Il repensa à tout ce qui s’était passé depuis Calvin. Une chose est sûre en tout cas, la vie vous réserve toujours des surprises. Saloperie de clope. Il jeta son mégot dans le vide, et regarda la cendre s’éparpiller dans la brise qui soufflait. Au moins il ne risquait pas de cancer du poumon.
Il se retourna et entra dans l’appartement. Le verre brisé qui jonchait le sol craqua quand il marcha dessus. Comme de la glace. Ici, tout est de glace, après tout. Les réverbères réchauffent assez mal le cœur des gens qu’ils surplombent. Il marcha dans une flaque et jura tout bas. Ca ne devait pas être facile de nettoyer du sang sur une moquette. Ca sèche et ça finit par accrocher. La femme était étendue pas très loin de la flaque, les yeux dans le vide.
- Dommage, dit-il avec une moue désolée. Ca aurait dû finir autrement. Désolé.
Il s’agenouilla près d’elle et tendit les doigts pour lui fermer les yeux. Ils étaient bleus très clair et plutôt beaux. Finalement, elle était plus jolie les yeux ouverts. Dehors, une sirène se fit entendre. Il était temps de partir. Toute cette agitation l’ennuyait, et il avait des choses à faire maintenant. Il se redressa, et traversa le salon vers la porte d’entrée, restée ouverte. Il marqua un temps, et s’arrêta.
- Essaie de ne pas revenir, okay ? Encore désolé…
Puis il tourna les talons, sortit en laissant la porte ouverte, et disparut dans le couloir. La femme couchée par terre avait encore les yeux dans le vague, quand les sirènes s’arrêtèrent sous ses fenêtres.
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Message  Invité Dim 31 Jan 2010 - 13:39

Un prélude à un texte long ? J'espère parce que là je reste avec un goût de trop peu, à jouer avec l'ellipse et les allusions dispersées (Calvin, par exemple).

Remarque :
il se disait que ça correspondait bien avec à cette ville qui s’étendait là sous ses yeux.

Ils étaient bleu très clair [i]

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Message  Invité Dim 31 Jan 2010 - 13:40

J'aime bien à partir du moment où le mec retourne dans son appartement. Avant, le début m'a agacée par son côté "beau ténébreux qui regarde la ville au loin en réfléchissant dans sa tête".
Donc, avec le cadavre, ça réveille et j'aime bien la distanciation du style. Pour la suite, faut voir si le protagoniste principal genre branleur viril désabusé ne va pas se remettre à m'énerver.

Mes remarques :
« Ça ne devait pas être facile »
« Ça sèche »
« Ça aurait dû finir autrement »
« Ils étaient bleu (et non « bleus » ; quand l’adjectif de couleur est infléchi, il ne s’accorde pas, on écrit « des yeux (d’un bleu) très clair ») très clair »

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Message  Invité Dim 31 Jan 2010 - 13:40

j'oubliais : j'ai aimé ce début.

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Message  azmandias Dim 31 Jan 2010 - 13:48

c'est un prélude à un roman en cours d'ecriture...pour socque, le personnage n'est pas le personnage principal, et en fait, il n'est pas réaapparu depuis que j'ai commencé l'écriture de ce projet. Je posterais le début du premier chapitre, tu pourra te faire une idée...Easter, j'ai placé des allusions dans le but de donner des pistes pour la suite...même si je n'ai pas moi-même tous les aboutissements de ces pistes^^
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Message  Rebecca Dim 31 Jan 2010 - 13:50

Ah ben ça claque bien comme prélude.
J'ai aimé justement le contraste entre le moment, banal, où le mec fume sa clope sur la terrasse et puis celui où il marche sur le verre brisé.
C'est ce contraste qui saisit.
A bientôt de te relire.
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Message  Invité Dim 31 Jan 2010 - 13:57

Oui, je serai contente de voir la suite... azmandias, rien dans mon commentaire ne l'indique, mais je préfère qu'on me vouvoie (je vouvoie aussi, bien sûr). Merci d'en tenir compte pour plus tard !

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Message  azmandias Dim 31 Jan 2010 - 14:02

excusez moi pour cette impolitesse, je suis vraiment navré. ( le respect se perd, ces temps-ci...) j'essaierais de faire attention à l'avenir. Je posterais l suite dès que j'ai un peu de temps, merci pour vos critiques...
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Message  Claire d'Orée Dim 31 Jan 2010 - 15:44

J'attends la suite ou ai-je manqué le début.
Amicalement
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Message  Celeron02 Dim 31 Jan 2010 - 16:43

on hésite entre policier et fantastique -- si elle est morte, pourquoi lui parle-t-il ? (c'est pourquoi je veux bien lire la suite... ^^)
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Message  azmandias Dim 31 Jan 2010 - 23:31

chose promise...voici la suite (qui est en fait le début du premier chapitre). je posterais pas petit bouts, car si j'ai bien compris, la taille des messages est limitée. Et puis ça me permettras aussi de corriger au fur et à mesure...

Premier jour

Le détective Jack Syris était avachi dans son fauteuil pourri, au milieu du fatras qu’il appelait son bureau. La seule chose qu’il pouvait poser sur son bureau sans attraper de maladie c’était ses pieds. Et il s’y employait souvent. Il passait la plupart de ses journées à attendre connement que quelqu’un entre dans sa miteuse petite agence. Résultat des courses, peu de clients, papiers vides de trucs à grignoter et un tour de ventre qui augmentait régulièrement. Sans parler des bouteilles vides qui jonchait le bureau, et s’entassaient devant la porte.
Sa boutique allait bientôt mettre la clé sous la porte, il ne se faisait pas d’illusion. Jack était bien trop fatigué pour y faire quoi que ce soit. Advienne que pourra, disait son père quand il était môme. Bien dit. Il y avait bien eu un moment où les choses ne semblaient pas trop mal en point. A travers le brouillard du whisky, il croyait se souvenir d’une fois où il avait été flic. Là, il ne s’en sortait pas trop mal. Mais maintenant qu’il bossait pour son propre compte, c’était la dégringolade. Et ce vieux Jack était bien trop fatigué. Bien trop. Il était fatigué depuis tellement longtemps qu’il se souvenait pas de la dernière fois où il s’était levé avec la pêche. Ca faisait des siècles.
Il regardait sa vieille horloge au verre fendu lui dire qu’il était toujours un peu plus vieux, toujours un peu plus inutile. Mais finalement, ça lui allait bien. Tout le monde ne fait pas de grandes choses dans la vie, pas vrai ? Ca serait trop facile. Et puis, il ne resterait personne pour nettoyer la merde qui stagnait, tout au fond. Pour ça, il en fallait des gens. Des éboueurs pour ramasser les ordures, des flics pour mettre d’autres genres de saleté à l’ombre, et des psys pour dire à tout le monde qu’on était en dépression. Chacun son job, après tout. Il avait bien été payé pour photographier des types en train de cocufier leurs bonnes femmes. Chacun son truc, ça, ça lui plaisait.
Peut-être que l’alcool lui engourdissait un peu le cerveau, mais il aurait juré entendre un bruit.
On était au milieu de l’après-midi, et il pleuvait comme vache qui pisse. Sous ce temps de chien, personne ne mettrai les pieds dehors, et surtout pas lui. Pourtant un bruit de pas se faisait entendre dans l’escalier. Il décolla ses pieds du bureau, attrapa un sac plastique qui traînait et le fourra de tous les déchets qui l’encombrait. Ca ne cachait pas la crasse de la pièce, mais c’était déjà un bon début. Il ne pouvait pas risquer de choquer un client potentiel.
Les pas s’arrêtèrent devant la porte, et attendirent sans bouger. Jack se demanda ce qui se passait. Peut-être que l’inscription sur la porte, à demi effacée, n’inspirait pas confiance aux pieds qui étaient arrivés jusque là. Alors qu’il s’apprêtait à se lever pour en avoir le cœur net, celui qui attendait dehors tapa à la porte.
- Entrez, fit Jack en essayant de ne pas paraître soûl. Il ne l’était pas encore, mais ça n’allait pas tarder, alors autant profiter de ses rares moments de lucidité pour faire rentrer un peu d’argent.
La porte s’ouvrit sur une jeune femme plutôt jolie, pas vraiment à son goût, mais qui avait un petit quelque chose d’intriguant. Elle avait pourtant un air des plus banals, mais il sentait qu’il cachait un truc plus intéressant que sa silhouette. Il la catalogua immédiatement dans les rangs des fausses saintes-nitouches. Une fille qui présente bien, mais qui est capable de se déchaîner, aussi bien au lit qu’ailleurs. Un coin de sa tête pensa qu’il aurait bien aimé vérifier sa théorie.
- Mademoiselle, bonjour. Je suis Jack Syris, détective privé. Vous avez besoin d’aide ?
- Je recherche quelqu’un, dit la fille avec une voix étonnement grave. Et ne me faites pas votre numéro. Rien qu’à voir la tête de votre bureau, on sait que vous n’avez pas beaucoup de clients. Et c’est d’ailleurs pour ça que je viens vous voir. Au moins je suis sûre que vous n’êtes pas connu.
- On peut dire que vous savez y mettre les formes. Malheureusement pour vous je ne suis qu’un goujat. La porte est derrière vous, merci et à jamais.
- Pourquoi les hommes ont-ils toujours besoin de se croire plus malin que les femmes ? Mais je me doutais que vous le prendriez ainsi. Tenez, dit-elle en posant sur le bureau une enveloppe en kraft. Je suis sûre que vous voudrez bien reconsidérer la question.
- A moins que vous ne soyez riche comme Crésus, ça m’étonnerai. Un peu de politesse n’a jamais fait de mal à personne vous savez ?
A ces mots, la jeune fille eut un petit rire sardonique. Elle se leva et ouvrit la porte. Sur le seuil elle se retourna, et le regarda d’un air dur.
- Je me passe de politesse, Syris. Et vous allez faire de même. Je suis Eva Reillat. Si vous acceptez mon offre, retrouvez-moi à l’adresse indiquée dans l’enveloppe. Sachez tout de même que vous n’êtes pas le seul à qui j’ai fait cette proposition. Je ne vous attendrais pas longtemps.
- Ne m’attendez pas du tout. Vous gagnerez du temps, répondit-il alors qu’elle fermait la porte. Petite idiote, ajouta-t-il dans sa barbe en se demandant où il avait bien pu entendre son nom.
Si à son âge, elle se comportait comme ça avec tout le monde, bonjour l’ambiance quand elle aurait quarante ans. Pour une fois qu’il faisait un effort pour être un peu sympathique, il fallait qu’il tombe sur une fille aussi antipathique que jolie. C’était peut-être de là que venait son air intriguant. Il avait espéré un moment que les choses allaient bien se passer, mais non…Quelle abrutie ! Et, lui, il ne lui restait plus qu’à mettre l’agence en vente en espérant qu’un abruti encore plus abruti serait prêt à racheter son commerce en piteux état.
Il reposa ses pieds sur le bureau, et tira une cigarette de son paquet. Il l’alluma et fuma un moment sans penser à rien d’autre. Puis, la tentation fut trop forte, et il ouvrit l’enveloppe. Celle-ci contenait en tout et pour tout la photo d’une fille avec les cheveux courts et un air renfrogné, un papier sur lequel était le nom de Calvin, et un chèque à son nom. Un chèque en blanc.
Il semblait qu’il avait fait erreur. Il était bien possible que cette fille soit riche comme Crésus, voire même plus que ce type qu’il ne connaissait absolument pas... Ou alors qu’elle soit bien plus stupide qu’il l’ait imaginé. Il se souvint qu’elle s’était présentée comme Eva Reillat. Sur le moment, il lui avait semblé qu’il connaissait ce nom, mais maintenant c’était une certitude. Il réfléchit intensément, mais cela n’eut d’autre résultat que de lui donner la migraine.
Finalement, se dit-il à lui-même, de quoi se plaignait-il ? Ce n’était une affaire de cocu, et elle paraissait intéressante. Et elle peut te rapporter beaucoup de fric, ajouta une petite voix dans sa tête, peut-être même assez pour quitter cette putain de ville ! Ouais, c’est possible, lui répondit-il. Alors c’est décidé. Il tendit la main vers le téléphone, et décrocha le combiné.
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Message  Invité Lun 1 Fév 2010 - 7:27

Pas mal, ouais. Je trouve que le texte s'étale un peu sur la déconfiture du privé, et les personnages sont un peu archétypaux à mon goût, mais j'ai toujours envie de connaître la suite.

Mes remarques :
« Sans parler des bouteilles vides qui jonchaient le bureau »
« Ça faisait des siècles »
« Ça serait trop facile »
« personne ne mettrait les pieds dehors »
« tous les déchets qui l’encombraient. Ça ne cachait pas »
« un petit quelque chose d’intrigant (et non « intriguant ») »
« mais il sentait qu’il (elle, non ?) cachait un truc plus intéressant »
« une voix étonnamment grave »
« ça m’étonnerait »
« Je ne vous attendrai (et non « attendrais », le futur s’impose ici et non le conditionnel) pas longtemps »
« son air intrigant (et non « intriguant ») »

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Message  Iryane Lun 1 Fév 2010 - 11:47

ca s'enchaine bien, et la curiosité est attisée.
c'est déjà énorme ca.
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Message  Invité Lun 1 Fév 2010 - 15:09

Je n'ai pas pour le moment l'impression de lire quelque chose de neuf, qu'il s'agisse du décor, des personnages ou de la situation, mais ma curiosité est néanmoins éveillée, il m'a l'air bien attachant ce Syris.

Sous ce temps de chien, personne ne mettrai les pieds dehors (pourquoi "sous" ? Avec ce temps de chien..", non ?)
Il était bien possible que cette fille soit riche comme Crésus, voire même plus que ce type (redondance, incorrection : "voire" suffit : "voire plus que ce type")

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Message  azmandias Mer 3 Fév 2010 - 17:36

J'au du temps pour moi (enfin), donc je poste la suite...

C’était une villa gigantesque, du moins de ce qu’il pouvait en voir de la où il était, construite sur les hauteurs. Heureusement que son passeport lui permettait de quitter la merde des bas-quartiers, car depuis la fermeture de la ville, les entrées étaient soigneusement gardées par la milice du maire, des types armés et équipés comme s’ils partaient en guerre. Les Raptors. Quel nom à la con, pensa Jack. Et pourquoi pas les T-Rex, ou encore les diplodocus ? Les cafards, peut –être ?
De toute manière, pour Syris, tout ce qui provenait du maire, Mr White, était un beau ramassis de conneries, toutes plus énormes les unes que les autres. Même son nom était con, c’est dire si ce mec était prédestiné à l’être.
Jack regardait à présent les grilles en fer forgées qui lui barraient la route, et il ne les regardait pas d’un bon œil. Le nom de Reillat y était gravé en lettres d’argent, qui brillaient sous la lumière crue du réverbère le plus proche. Bienvenue à richland, pensa Jack. En arrivant devant la villa, il s’était souvenu pourquoi le nom de l’emmerdeuse lui avait fait penser à quelque chose.
Son père était un gros bonnet de la politique, un de ces élus aux dents blanches et au sourire carnassier qui s’affichait régulièrement sur les écrans de T.V. Montgomery Reillat, voilà comment il s’appelait. Jack s’en souvenait maintenant, et ça ne lui faisait pas particulièrement plaisir. Bien sûr quand les riches faisaient appels à ses services, la paie était toujours conséquente, mais les emmerdes n’étaient jamais loin. Montgomery, se répéta Jack avec un sourire en coin. Quel nom à la White. Bonne idée, dit la voix. Dorénavant tous les cons seront des White. Ouais, répondit Jack, on va faire comme ça. Des White.
Maintenant qu’il était là, il n’avait pas franchement envie d’aller plus loin. Pas le choix, vieux poivrot, dit la voix avec un sourire malsain. La ferme, répondit Jack. Je sais. Il regarda autour de lui, comme cherchant une échappatoire, mais la route grise, et la pluie qui la faisait luire ne lui dirent rien qui puisse lui faire espérer qu’il s’en sortirait à si bon compte. Bon dieu, Jack, se fustigea-t-il, c’est toi qui as décidé de venir ici, alors ne fait pas le gamin, et vas-y.
Il descendit de sa voiture et alla appuyer sur la sonnette près du portail. Un bourdonnement électronique se fit entendre, et Jack regarda droit dans l’œil la petite caméra qui lui faisait face. Sans que personne ne lui réponde, le portail grinça sur ses gonds, et s’ouvrit doucement. Syris remonta dans sa voiture, et s’engagea sur l’allée de graviers qui menait à richland.

C’était le paradis ici. La pelouse était verte et rase, et de magnifiques arbres poussaient de-ci de-là, clairsement le paysage de leurs magnifiques teintes roses, rouges, vertes et jaunes. On sentait que l’automne approchait, malgré la chaleur étouffante qui régnait encore en ville, mais que Jack supposait être le résultat de la pollution ambiante. Il vit que le chemin s’avançait vers une belle demeure dont le rez-de-chaussée était constitué de garages alignés les un contre les autres.
Alors qu’il atteignait le bâtiment, un homme en tenue de larbin tellement nette qu’elle brillait presque apparut devant lui comme par magie. Il s’abritait sous un parapluie. Syris arrêta le moteur et sortit de la voiture dans son costume froissé, son imperméable sous le bras. Le larbin s’approcha avec un sourire et lui tendit une main pour le saluer, et une autre pour lui présenter un autre parapluie qui lui était destiné.
- Albert, fit-il alors que lui serrait la pogne.
- Jack, dit Jack en lui rendant son sourire. Il attrapa le parapluie et l’ouvrit au dessus de sa tête. Dites donc, Albert, ça fait très majordome…
- C’est bien vrai. Mais dans ma famille, on est majordome de père en fils, alors peut-être que mes parents l’on fait exprès. Rassurez-vous, vous aussi faites très détective. Ça doit être l’imperméable qui fait cet effet.
- Au début je ne voulais pas le porter, répondit Jack en soupirant, mais un article la charte des détectives nous y oblige. Et puis j’ai fini par m’y habituer.
- Que vous le portiez je peux comprendre, fit Albert en souriant de plus belle, mais pourquoi l’avoir pris alors qu’il fait si chaud ?
- Pour la pluie, et aussi pour faire plus crédible, répondit Syris.
- L’effet est mitigé. Vous avez tellement l’air d’un détective, que vous perdez de votre crédibilité.
- Je m’en doutais. Débarrassons-nous de cette saleté alors, dit-il en jetant l’imper sur le siège passager de sa voiture.
- Bonne initiative, dit Albert. Suivez-moi, je vous conduis à la demeure.
- Cette maison n’est pas la « demeure » ?
- Bien sûr que non. Cette maison sert à la fois de garage et de logement pour les domestiques. J’y habite moi-même. Si vous voulez bien me suivre.
Albert précéda un Syris qui le suivait, choqué par ce qu’il venait d’apprendre. Si cette baraque n’est pas la maison où ils habitent, à quoi peut bien ressembler l’autre, dit la voix avec un soupçon d’ironie. Tu l’as dit, lui répondit-il en silence. Bienvenue à Richland.

Après une petite promenade à travers bois qui dura environ un quart d’heure, ils arrivèrent devant la maison proprement dite, qui avait plutôt l’air d’un petit château que d’une maison de campagne. Une de ces fausse vieille bâtisse construite en grosse pierres importées d’on-ne-sais-où de l’autre côté de l’océan. Il se retint de siffler d’admiration, et suivi Albert qui ouvrait l’énorme porte à double-battants.
Le domestique le guida à travers les corridors, les offices, et autres pièces qu’on ne trouvait que dans les maisons des bourgeois. Ils parvinrent enfin jusqu’à un bureau derrière lequel était assise Eva Reillat, un sourire cynique étiré sur ses lèvres fines.
- Tiens ? Mr. Syris…je croyais que je ne devais pas m’attendre à vous voir ici.
- Seuls les imbéciles ne changent pas d’avis, répondit l’autre avec agacement tandis que le domestique quittait les lieux sans un bruit. Si on pouvait sauter l’étape, « je vous l’avais dit », et que vous m’expliquiez ce que vous attendez de moi…
- Très bien. Je veux que vous retrouviez la personne sur la photo.
- Bon. Alors donnez-moi des précisions sur elle. Comment s’appelle-t-elle ? Quel âge a-t-elle ? Sa dernière adresse connue, où était-elle la dernière fois que vous l’avez vue, ce genre de choses…
- Son nom est Calvin, j’espérais que vous l’auriez compris. J’ignore son âge, mais elle n’a pas plus de vingt-cinq ans. Sa dernière adresse connue est cette propriété, et c’est aussi le dernier endroit où je l’ai vue. Elle est restée deux semaines. Elle est partie il y a environ trois semaines. Est-ce que ça vous conviens ?
- Absolument pas, fit le détective avec un sourire. Elle vivait ici ? C’est un membre de votre famille, ou une amie proche, peut-être ?
- Cessez de sourire de cette manière, répondit-elle avec mauvaise humeur. Vous avez très bien compris ce qu’il en était, alors pourquoi vouloir me l’entendre dire ?
- C’était juste pour être sûr. Alors, votre…amante à disparue ? Je comprends mieux pourquoi vous teniez à ce que l’affaire ne s’ébruite pas. Est-elle partie après une dispute ?
- Avec Calvin, il n’y avait jamais de disputes. Ou alors, il n’y avait que moi qui criais. Elle était toujours d’un calme effrayant. Donc, non, il n’y a pas de dispute au sens propre du terme, mais elle m’a dit qu’elle ne voulait plus vivre ici. Qu’elle avait d’autres choses à faire, et qu’il fallait qu’elle parte un moment.
Tandis qu’elle parlait, Jack vit que le visage de la jeune femme prenait une expression de douleur qui ne paraissait pas feinte. Ou alors, c’est une bonne actrice, insinua la voix. Possible.
- Pourquoi voulez que je recherche cette fille, reprit-il, si elle vous a quitté de son plein gré ? Était-elle en danger ?
- Absolument pas, répliqua l’autre en retrouvant sa mauvaise humeur. De toute manière, cela ne vous regarde pas ! Contentez-vous de faire ce que je vous demande, et ne vous occupez pas du reste. Voilà de quoi tenir pendant un moment, reprit-elle en lui tendant une enveloppe gonflée, et voilà de quoi commencer votre enquête.
Elle lui donna un bout de papier, sur lequel était griffonnée une adresse.
- Eh bien ! Ce n’est pas exactement un quartier fréquentable.
- C’est bien pour cette raison, que je ne peux pas y aller moi-même. Vous vous rendrez à cette adresse, et peut-être que vous pourrez y trouver des renseignements exploitables.
- Bon. J’ai une question. Pourquoi, moi, je serais plus en sécurité dans ce quartier que vous ?
- D’abord, je vous paye suffisamment pour ne pas avoir à m’inquiéter de votre santé. Ensuite, ce quartier est un ghetto noir ! Vous êtes Noir, donc vous ne devriez pas trop dépareiller !
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Message  Invité Mer 3 Fév 2010 - 17:50

J'ai trouvé cette partie trop longue pour ce qu'il s'y passe, s'attardant trop sur la description de la propriété, la scène avec Albert, les atermoiements de la cliente, etc.

Mes remarques :
« du moins de ce qu’il pouvait en voir de là où il était » : je trouve la formulation maladroite
« les grilles en fer forgé (et non « forgées », c’est le fer qui est forgé) »
« alors ne fais pas le gamin »
« Il descendit de sa voiture et alla appuyer sur la sonnette près du portail. Un bourdonnement électronique se fit entendre, et Jack regarda droit dans l’œil la petite caméra qui lui faisait face. Sans que personne ne lui réponde, le portail grinça sur ses gonds, et s’ouvrit doucement. Syris remonta dans sa voiture, et s’engagea sur l’allée de graviers qui menait à richland. » : dans ce paragraphe, je trouve les coordinations trop systématiques ; tatatitata et tatatitata, à chaque fois
« de magnifiques arbres poussaient de-ci de-là, clairsemant le paysage »
« Le larbin s’approcha avec un sourire et lui tendit une main pour le saluer, et une autre pour lui présenter un autre parapluie » : attention, là encore vous employez beaucoup « et » ; il a l’air de rien, ce petit mot, mais même lui finit par lasser !
« fit-il alors que (qui ?) lui serrait la pogne »
« peut-être que mes parents l’ont fait exprès »
« ça fait très majordome
- C’est bien vrai. Mais dans ma famille, on est majordome de père en fils, alors peut-être que mes parents l’on fait exprès. Rassurez-vous, vous aussi faites très détective. Ça doit être l’imperméable qui fait cet effet. » : structures presque semblables, banales, trop proches à mon goût
« mais un article (de ?) la charte des détectives »
« Une de ces fausses vieilles bâtisses »
« d’on-ne-sait-où »
« Il se retint de siffler d’admiration, et suivit Albert qui ouvrait l’énorme porte à doubles battants »
« Est-ce que ça vous convient »
« votre…amante a disparu (et non « disparue ») »
« Pourquoi voulez-vous que je recherche cette fille »
« C’est bien pour cette raison, (pourquoi une virgule ici ?) que je ne peux pas y aller moi-même »

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Message  Rebecca Mer 3 Fév 2010 - 20:05

Je trouve que ça se laisse lire avec plaisir... J'aime bien les histoires assez détaillées pour qu'on voit les scènes comme au cinéma...
Je suis d'accord avec socque sur les répétitions à éviter , ça alourdit (richland c'est drôle une fois)
Au prochain épisode !
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