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Exo en direct le dimanche 21 février 2010

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Exo en direct le dimanche 21 février 2010 - Page 8 Empty Re: Exo en direct le dimanche 21 février 2010

Message  Iryane Dim 21 Fév 2010 - 21:44

je fais une mini pause.
2 pages
pas encore reuni toute les contraintes, loin de la
ne reste qu'une heure
aus'cour !!
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Message  Sahkti Dim 21 Fév 2010 - 21:55

Iryane a écrit:je fais une mini pause.
2 pages
heu... 20 pages, c'était une blague hein ! :-)
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Message  Kash Prex Dim 21 Fév 2010 - 21:55

2 pages ?! Moi même pas une demi !
Et pour le temps c'est pas grave, chacun à son rythme.
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Message  Sahkti Dim 21 Fév 2010 - 21:56

Chacun son rythme, oui ! Le mien sera... lent. Mis les contraintes sur mon ordi de Barbie, m'en vais faire ça sur la route, ça promet d'être super top :-))
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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:07

Pffff....
Bon, allez, je plaide les circonstances atténuantes !

Ce putain de chevreuil ricanait méchamment en me dévisageant à travers la vitre. Si j'avais pu sortir, je crois que je me le serais fait à mains nues, tellement il me foutait la haine, et pourtant c'est pas mon genre de toucher des bestioles à poils, même les femmes, des fois j'ai du mal. Surtout si elles ont beaucoup de cheveux… Moi, je préfère les filles un peu mec, tu vois, plates et le tif ras. Si en plus elles sont pâles avec les yeux un peu creux, cernés, juste foncés même…
J'étais là à déconner sur mes goûts sexuels alors que la banquette se tachait lentement mais sûrement. Je me demandais d'où ça sortait, je ne sentais rien ; un moment, j'ai même pensé que c'était pas moi, mais qui d'autre ? Le soleil n'allait pas tarder à se lever, et c'est vachement beau un lever de soleil sur la baie de San Francisco, sauf que je n'étais pas dans le bon sens pour le voir et j'aime pas quand le soleil se lève à l'envers, j'ai l'impression de rapetisser, et comme déjà je ne suis pas grand…
J'espérais que quelqu'un allait bientôt de pointer, mais à cette heure et sur ce bout de route qui mène à la décharge, les flâneurs risquaient d'être peu nombreux. Pour passer le temps, je me récitais la liste de toutes les figures de style que je connais, Anaphore, Zeugme, Chiasme ( à ne pas confondre avec… avec …) Litote ( ah le cri de la litote les premiers jours de mai…) mais ça n'arrêtait pas le sang et tout soudain, j'ai fait un coup de déprime : j'allais rester là comme un con à me vider tranquillement sous l'œil sarcastique du chevreuil… Où il était passé celui−là ?
Et voilà qu'une voiture orange se pointait, stoppait un peu avant moi et une nana en sortait, une nana grande et maigre avec un nez court, une bouche incroyable , ronde , humide si si, humide j'en étais sûr, étirée aux commissures, une nana avec la joue creuse, l'œil charbonneux, deux centimètres de cheveux rouges et un uniforme d'infirmière. Elle était descendue, sans accorder un regard à ma caisse et s'était accroupie en toute simplicité, sans même se dissimuler derrière un buisson, pour pisser. Ensuite, elle avait remonté son slip, lissé son uniforme et m'avait enfin adressé la parole, pour me dire : Comment allez vous ?
C'est le moment que j'avais choisi pour perdre connaissance.

Marina avait allumé la télé pour la seule émission littéraire de l'année, mais le téléviseur avait fait des siennes et c'est au beau milieu d'une phrase sibylline qu'elle avait eu l'image : L'Ogre demandai : … avec le chleuasme ? Les enfants se regardaient en grimaçant et l'Ogre ouvrait grande sa bouche énorme. Marina soupira : c'est vachement dur pour des gosses ! et elle tendit le thermomètre à son malade qui s'agitait " mais bien sûr, c'est le mot qui me manquait l'autre jour : le chleuasme !"
Elle le regardait avec admiration , il devenait tout rose et protestait : mais je ne suis pas aussi intelligent que vous le croyez, c'est seulement de la mémoire !"
N'empêche, il la reluquait avec envie et elle se sentait toute chose.
− J'ai apporté les photos de votre voiture
Il ne put retenir un sifflement d'admiration :
− Putain, je l'ai bien pliée ! On dirait la figure de la grue qui couve… enfin, si la roue n'était pas au milieu du capot ! Dommage, ça gâche tout !
Marina le regardait avec des yeux ronds
−Vous ne pratiquez pas l'origami ?
Il est encore sous le choc se dit-elle, ses propos ne sont pas cohérents… Elle lui prit le poignet, c'était presque un geste professionnel, en tout cas, ça y ressemblait. Elle avait le cœur qui battait un peu trop vite. Pour se donner une contenance, elle tâta le pouls et releva sa manche afin suivre le chrono des yeux.
Le pouls du malade s'emballa, il eut un spasme, ses yeux affolés se fixaient sur le bras de la jolie infirmière où un duvet roux abondant formait un pelage soyeux.
Il eut juste le temps de repenser au chevreuil avant de sombrer dans le coma.

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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:10

c'est " se dit elle " et non se detelle bien sûr !

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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:13

Et j'ai oublié de supprimer elle découvrit un duvet roux abondant
Easter, ma cop modo, steup !

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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:16

donne-moi les lignes Coline, je ne vois pas ces mots...

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Message  Plotine Dim 21 Fév 2010 - 22:17

Bon, alors c'est ici qu'on poste ?

Nuit de folie

"Fais attention à celui-ci", et elle désigne à sa collègue un homme avachi, semblant dormir et qui se redresse brusquement sur leur passage, "même avec le traitement on ne sait jamais comment il va réagir".
La jeune stagiaire essaie de mémoriser toutes les consignes de l'infirmière et prend des notes fébrilement. Le long couloir orange lui paraît interminable pendant qu'elles passent, de chambre en chambre, distribuer les pilules bleus, roses ou violettes, certaines assorties de quelques gouttes d'un breuvage apparemment inoffensif.
"Il a l'air tellement gentil pourtant" dit-elle avec un sourire niais. "Ne t'y fie pas, il a bouffé deux de ses marmots. C'est un ogre" répond l'ancienne tout en recomptant avec application ses cachets.
"Mon Dieu, je me demande si je n'aurais pas mieux fait d'aller en pédiatrie" gémit la blondinette en suivant sa consoeur dans la pharmacie, "mais le Docteur House a tellement insisté pour que je vienne".
L'infirmière suspend un moment le cérémonial du comptage des cachets et jette un regard interrogateur vers sa jeune consoeur. Le Docteur House ? Comment cette mijaurée peut-elle connaître le plus célébre médecin de la baie de San-Francisco ?
Cependant, elle revient à ses médicaments et refait pour la quinzième fois le décompte de ses pilules. C'est ainsi, qu'au fil des ans, sans s'en rendre compte, elle a rajouté chaque année un contrôle supplémentaire, obsédée qu'elle est à l'idée qu'un psychotique puisse n'avoir pas eu sa dose.
"J'ai une pilule violette en trop", dit-elle livide et la voilà qui compte une seizième fois, allongeant ainsi le rituel. A partir du lendemain, c'est sûr, elle comptera seize fois.
La blondinette observe l'air songeur. Quelque chose lui dit qu'elle aurait peut-être mieux fait de trouver un prétexte quelconque pour refuser ce stage et elle se met à regretter la soirée "origami" qu'elle avait projeté avec sa meilleure amie.
Enfin, le compte y est et l'infirmière se décide à refermer le placard aux stupéfiants, comme à regret.
"Tu connais le Docteur House ?" demande-t-elle d'un air détaché ? "Oui", répond la jeune fille en toute confiance, "Je l'ai rencontré au cours d'une chasse au chevreuil que Père avait organisée".
La main de la soignante se crispe sur la clé du placard à tel point que celle-ci se casse sous la pression. Comment ? Le Docteur House court les chasses au chevreuil alors qu'il n'a pas une seconde à lui consacrer, soi-disant débordé de travail ?
Elle se souvient avec émotion de leur folle nuit d'amour quand elle avait 22 ans et voilà dix ans qu'elle attend qu'il se manifeste de nouveau, lui qui lui avait pourtant dit, en partant : "A bientôt !".
Une bouffée de haine lui monte au cerveau. Cette bouffée, elle la connaît, c'est celle qu'elle avait éprouvé envers le chauffard qui avait écrasé son chien. Ce chauffard, elle s'était pourtant forcée à le revoir et à sympathiser avec lui jusqu'à ce qu'elle puisse verser, dans son whisky, le breuvage apparemment inoffensif du placard aux stupéfiants.
Oui, le lendemain, le compte n'y était pas, il manquait un flacon... ahahahahah, il ne fallait plus y penser, non, plus y penser, seulement recompter pour être certaine de ne pas avoir recommencé.
"Je ne chasse pas moi-même" continue la nymphette, "Je n'en suis pas capable dit-elle en minaudant, je me demande d'ailleurs pourquoi Père tient toujours à ce que je sois présente, je me sens si sotte au cours des conversations et je sens bien que tous les compliments sur ma personne ne sont que pure politesse" rajoute-t-elle en déplaçant une mèche de ses cheveux platine et en gonflant sa poitrine 95 E.
Une heure plus tard, alors qu'elles faisaient leur ronde, l'infirmière dit en souriant à la jeune fille : "J'ai oublié le traitement de 22 heures de ce malade, je retourne à la pharmacie en vitesse, peux-tu entrer dans la chambre et éteindre son téléviseur en attendant ?".
La blondinette acquiesce, tout heureuse de la confiance qu'on lui témoigne. Elle entre dans la chambre, s'approche du patient et éteint l'appareil. Le malade, ébloui par sa beauté, la regarde et reste coi. Quand l'infirmière revient, elle n'a pas le temps d'avoir la surprise de voir la jeune fille toujours vivante, elle se prend le téléviseur en pleine tronche.
"Mais enfin, qu'est-ce qui lui a pris, dit le Docteur House le lendemain, elle savait pourtant bien qu'il ne fallait pas surtout pas l'empêcher de voir son émission préférée !" [spoiler]


Je l'ai mis sous "spoiler" et je vais me coucher, je suis épuisée ! Bonne nuit à tous.
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Message  Sahkti Dim 21 Fév 2010 - 22:19

Ha dis donc Coline, tu fiches des complexes là ! Ton histoire tient vachement bien la route. Pas vérifié si toutes les contraintes y étaient mais je pense bien que oui et puis bien vu le coup du chleuasme :-)
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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:20

Phrase à supprimer : elle découvrit un bras couvert d'un duvet roux abondant.

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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:22

Easter(Island) a écrit:donne-moi les lignes Coline, je ne vois pas ces mots...
fait. C'est bon ?

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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:24

Easter(Island) a écrit:
Easter(Island) a écrit:donne-moi les lignes Coline, je ne vois pas ces mots...
fait. C'est bon ?
Si c'est bon, tu me dois un calva aussi :-)

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Message  Sahkti Dim 21 Fév 2010 - 22:25

Plotine, le Dr House officie en vrai à Princeton-Plainsboro, dans le New Jersey (lyrette te confirmera que je suis incollable sur le sujet même si en fait, on s'en fout un peu) ;-)
Bon, trève de taquinerie...

En te lisant, je me suis crue dans ces revues à pas cher imprimées sur papier recyclé qui paraissent tous les mois et racontent des histoires de docteurs et d'infirmières avec une belle image cucul-la-praline en couverture. Ce qui signifie, en gros, que je me suis pleinement plongée dans ton texte et me suis bien amusée à te lire, ce genre est parfait sous ta plume, parce qu'il y a ta petite touche personnelle. Grinçante et drôle .
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Message  Lucy Dim 21 Fév 2010 - 22:27

Let's go!

Comme elle s’est passionnée très tôt pour Épicure et qu’elle ne savait pas quoi faire de son existence, elle est devenue infirmière à trente ans et des poussières. La vocation lui est venue en visionnant Les rois mages, chef-d’œuvre des Inconnus et en entendant cette phrase de la bouche d’un mage, roi de son état : « Épicure, ça fait mal. ». À la manière d’un coup de foudre, elle s’abattit sur la première école d’infirmière venue et, en moins de trois semaines, obtint son diplôme.

Dans son bel uniforme orange en latex brillant, elle arpente l’hôpital des monstres anonymes. Comme à chaque nuit de pleine lune, elle sacrifie à ce petit rituel qui lui est devenu familier depuis trois jours, déjà. D’une grande enjambée, le visage penché vers l’épaule gauche − du côté du cœur −, elle présente sa jugulaire offerte au portrait du père fondateur de l’établissement en signe de respect. Trônant dans le grand hall, le cadre en nickel moulé à la main − autant vous dire que ça en prend, de la main d’œuvre, pour faire un boulot pareil ! − encadrant une toile majestueuse représentant une banale chauve-souris sur fond de nuit de pleine lune, un classique chez les Créatures des Ténèbres, brille de tous ses chromes. Le père Dracula, tout en ailes et en sang, les canines flamboyantes, pose son œil de jais rougeoyant ( les deux n’étant pas totalement incompatibles ) sur l’assemblée des êtres fantastiques fréquentant sa résidence pour désespérés. Et des désespérés, il y en a de toute sorte : sorcières sans pouvoirs, déesses… laides − il faut le dire ! −, vampires drogués aux Tagadas, loups garous sans poils, des Crésus pauvres comme Job et j’en passe et des meilleurs. Une maison de fous pour des bestioles mythiques et légendaires, mais ayant perdu tout repère. Dracula le bienfaiteur, dans sa huit-cent treizième année, a décrété que ça commençait à bien faire ce bordel et qu’il fallait agir, et vite.

Et voilà ! Un hôpital pour monstres ambulants et une équipe ( des humains, pour limiter les pertes ) toute dévouée à leurs bons soins. De quoi vous faire vomir, pas vrai ? Moi, ça me fait gerber. Me demander de narrer une foutue histoire pareille, sans blague ! Ils se foutent de moi. D’habitude, en tant que narrateur, on me confie du bon boulot, pas des trucs pareils. Oh, mais ils vont m’entendre au syndicat. Je vais pas me laisser faire, moi. L’auteur, je vais le refiler à cette bande de déchets dégénérés qui n’en feront qu’une bouchée. Tu m’entends ? Oui, toi, petite punaise ridicule. Plus ça va, moins ils ont de talent. Mais, je vais faire mon travail. Avec professionnalisme. Je vais leur montrer.

Oups, j’ai raté quelque chose. Bref, l’infirmière quelque chose est dans le bureau du chef des opérations. C’est comme ça qu’on l’appelle, en tout cas. Il est chargé d’opérer le poulet servi à la cantine de l’hôpital. Un acte très délicat qui requiert du doigté, ce dont il ne manque pas. D’ailleurs, c’est pour cette raison que notre infirmière est, en ce moment précis, dans cette pièce et… Oh, bon sang ! Mais c’est quoi cette histoire. Allez, je vous ellipse le truc, de toute façon, vous ne loupez rien, c’est grotesque et… Oh, mon Dieu ! On peut faire ça ? Quel type malsain aurait envie de décrire un truc pareil. Attends un peu que j’en avertisse le syndicat, mon coco, tu vas déguster. Je te le dis. Tout ce que vous devez savoir, lecteurs, c’est que le mur du fond du bureau du gars au doigté légendaire comporte une immense photographie dévoilant la baie de San Francisco et, y a pas à dire, c’est beau. L’infirmière se rhabille, et elle a du mal à remettre son uniforme orange parce que le latex ce n’est pas pratique, mais bon, comme il est orange, ça fait moins SM, n’est-ce pas ? En face du joli cliché en noir et blanc, trône une affreuse tête de chevreuil taxidermisée du plus mauvais goût. Sur une petite étagère, des origamis de toutes les formes et de toutes les couleurs sont disposées pour égayer la pièce ou parce qu’on ne savait pas où les mettre, peut-être. Elle − l’infirmière de trente-deux ans − savait que le chef des opérations s’était mis à cette activité après un traumatisme grave survenu dans son enfance : un accident de voiture à pédales qui lui avait valu ses deux dents de devant. Il avait refusé, des années plus tard, de prendre des leçons de conduite et se déplaçait en taxi. Lors de ces trajets, il fabriquait ses cocottes en papier : c’est dire s’il avait du doigté !

Cet homme était un ogre repenti, incapable de manger des enfants depuis qu’on lui avait trouvé une allergie alimentaire carabinée. Il avait rencontré l’infirmière de trente-deux ans ici même lorsqu’elle n’en avait que trente-et-un, elle avait admiré ses aptitudes exceptionnelles en *censuré*, puis en *censuré* et enfin pour la * censuré*. Lui, avait aimé son uniforme orange, le couvre-lit et les murs orange de sa chambre de convalescent, ainsi que la salle de bain orange du sol au plafond. Incroyable, n’est-il pas ?

Le maniaque obsessionnel fait son entrée − car l’auteur n’a pas été foutu de lui trouver un nom ou une transition potable afin de lui faire faire sa première apparition. Pathétique ! Il se tient, bien raide, devant le poste de télévision. Prenant un chiffon, il commence à astiquer le téléviseur qui brille bientôt comme un sou neuf. Le chef des opérations le félicite, lui dit combien il est doué et qu’il n’y a que lui pour nettoyer un tel objet de cette façon. Le maniaco-dépressif… pardon, le maniaque obsessionnel se défend comme une frêle demoiselle que non ! C’est pas vrai. Qu’il se débrouille, mais qu’il n’a pas le doigté du chef comme tout le monde le sait. Et tout le monde, justement, de rire comme des idiots en se congratulant comme des imbéciles qu’ils sont et, là, je n’en peux plus. J’arrête. Une histoire aussi médiocre ne mérite pas que l’on s’y intéresse davantage. Oh, mais ils vont m’entendre, au syndicat ! Tenez, lecteurs, écoutez-bien, je vais vous faire le bruit de la porte qui claque. Et si vous ne l’entendez pas, c’est tant pis pour vous.

Je file vous lire. Merci à Grieg pour cet exo en direct !
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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:32

Merci Easter !
Ouaip, toutes les contraintes y sont. Mais j'ai abrégé, suis pas sûre que ça tienne vraiment d'aplomb avec tout ce que j'ai coupé !

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Message  Kilis Dim 21 Fév 2010 - 22:34



oOo


Comme chaque mardi soir, j’assurais la permanence au Centre d’Aide Sociale.

Je ne l’avais pas entendu entrer. J’étais au lavabo en train de me laver les mains, j’ai senti deux mains froides se plaquer sur mes yeux.
— Surprise ! Devinez qui.
J’ai poussé un cri, tenté de me dégager. Il a maintenu ma tête dans l’étau de ses mains.
Je n’avais aucune idée de qui ça pouvait être. Cette voix ne me disait rien. J’étais seule à l’étage. J’avais peur.
Me contrôlant j’ai dit :
— C’est un jeu, c’est ça ?
— C’est cela, ma belle
— Pour un jeu je préfère être en face à face, pas vous ?
— D’accord, asseyons-nous, a-t-il dit en me lâchant la tête.
Il a pris place à mon bureau et moi sur la chaise côté patient. Je n’osais pas encore le regarder. Tête baissée j’ai risqué un « Alors, à quoi joue-t-on? »
— Histoire d’O, vous connaissez ?
Là, je l’ai regardé. Et ce n’était pas du tout ce à quoi je m’attendais. Merde alors ! Il était beau le bougre. Mais beau de chez beau que j’en étais sur le cul.
J’avais vu une émission, ils disaient que dans ce genre de situation, il ne faut surtout pas contrarier l’agrrrr — beau, c’était peu dire— contrarier l’agresseur. Le mieux est de parler, faire parler et rester positif. Et donc j’ai dit:
— Hum, je connais un peu… mais dîtes-moi comment vous, vous voyez la chose ?
C’est là qu’il m’a expliqué qu’il était un adorateur de l’O. La lettre parfaite. Celle qui fait aux femmes les plus jolies bouches. J’en convenais, n’est-ce pas ? D’ailleurs, démonstration :
— Faites O
— O
— Un peu plus long
— Oooooooo
— Bien. Encore. Modulez !
— OoooooOooooooooo
— Votre prénom ?
— Olga.
— Je le savais ! Je le savais !
Il jubilait
— Hobby ?
— Origami
— Couleur préférée
— Orange
— Auteur préféré
— Ogawa
Il s’est levé et m’a prise dans ses bras. Ne pas contrarier l’adversaire.Il était booOooo mon agrrrr, mon ogre. Il pouvait bien me… Et me et me. Et me défoncer l’archétype.
— OoooooOooo, je module, chéri, je module.
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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:37

Ah, Lucy, c'est un régal ! Tu manies l'absurde comme une déesse !

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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:39

Je n'aime pas, je ne poste pas. (ça ferait presque un slogan...)

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Message  Kash Prex Dim 21 Fév 2010 - 22:39

Vous allez vachement vite, moi c'est pas encore ça... Mais ça se dessine =)
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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:39

Pili, je suis écroulée !!!

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Message  grieg Dim 21 Fév 2010 - 22:40

je n'aime pas, je poste
variation sur un slogan




Mon dernier patient n’avait pas trop la forme. De mon côté j’étais dans un de ces matins bonté en berne. Il me racontait ce qui lui était arrivé, qu’il était en train de pisser contre un arbre, peinard, qu’il faisait nuit et qu’il a entendu un truc, comme un bruissement rythmé, qu’il aurait pu penser serpent s’il n’avait pas été en ville, qu’il aurait pu penser tout court, si ça n’avait été son cœur qui le lâchait comme une merde… Ses dernières paroles furent les suivantes :
j’ai beau essayer de me souvenir de ce que les gens disent, de la façon dont on voit la vie après avoir failli la perdre, tous les trucs qui commencent par « autrement », ces conneries pour roman à trois balles. Mais je vois tout pareil qu’avant, sauf que je ne bouge plus comme avant et que j’ai plus de mal à courir loin des idées noires.
J’ai planté une seringue d’adrénaline dans son cœur avant qu’il ne me dise qu’il n’osait plus se branler de peur qu’on ne le retrouve calanché le futal aux chevilles.

T’as pas le choix quand t’es un ogre, t’as pas le choix. Faut bouffer de l’humain, et du frais, pas sous sac mortuaire. Alors ce que je me dis, c’est que tant qu’à faire, autant manger du connard, ça n’emmerde personne, et puis c’est facile à trouver.

Mon premier connard, je me le suis fait juste avant de changer de sexe.
J’avais déjà changé de genre depuis deux ans - je n’étais presque plus un ogre - mais il me restait à subir une petite opération avant d’être tout à fait moi-même, une jolie gonzesse anorexique de trente deux ans. Je n’avais pas bouffé de chair humaine depuis un sacré bout de temps, et je commençais sérieusement à dépérir. Mon régime riz et « I can’t believe it’s butter » me gardait difficilement en vie. J’habitais avec un maniaque obsessionnel beau comme un Dieu, et je commençais à penser que l’amour était un placebo, sans aucune vertu thérapeutique, mais avec un paquet d’effets indésirables.
Nous vivions à San Francisco, à deux pas du Golden Gate.
Grégoire, il s’appelait Grégoire.
Le matin, je voyais Grégoire trois fois : quand il me susurrait : « tu dors », pour vérifier que je n’étais pas morte ; plus tard, quand il rentrait pour vérifier que je n’étais pas morte ; et quand il rentrait pour vérifier que je n’étais pas morte. Et ça c’était seulement après avoir maté six fois que tous les plombs du compteur électrique étaient bien fonctionnels, après s’être lavé huit fois les dents, avoir plié toutes les serviettes de la maison façon origami – les serviettes, c’était d’ailleurs pour lui plus un hobby qu’un TOC, c’est dire comme il était amusant. En gros, j’en pouvais plus de voir ce mec, je le haïssais plus que quiconque, plus que mon père - et Dieu sait que j’avais une dent contre ce salopard qui avait bouffé ma sœur un soir de déprime.
Grégoire avait pris l’habitude aussi, de me ramener des tas de bestioles. Tous les animaux blessés qu’il trouvait sur son chemin. Je le soupçonnais même de faire des détours, tant il en trouvait. C’était même pas compatible avec ses TOCS, il aurait dû s’enfuir à l’idée de toucher un animal, mais non, lui il avait le Toc samaritain.
J’ai cessé mon régime un soir qu’il me ramenait un chevreuil complètement en vrac. Grégoire était en pleurs, couvert de sang. Il venait de percuter Bambi et il chialait de tout son corps en soubresauts pathétique. J’ai vu orange – les ogres ne voient pas rouge. Je lui ai dit :
- Tu rentres pas à la maison avec ça.
- T’as pas le droit, je peux pas le laisser dehors, il va mourir.
- C’est clair qu’il va pas mourir chez moi.
- Merde ! t’adore les animaux.
- Je suis gay, je suis pas Blanche Neige.
- Je v…

Voilà ! Classé en dommage colocatéraux. J’étais redevenu un ogre, mais j’allais aussi devenir une ogre canon, une sacré bêcheuse qui pourrait minauder façon « je ne comprends pas pourquoi tu t'intéresses à moi, je suis aussi ordinaire qu'un téléfilm français ».

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Message  Halicante Dim 21 Fév 2010 - 22:40

Morphine

Eklunsdottir – c’est ainsi qu’elle se prénommait – aimait à se prélasser dans son bain en regardant la télévision, cette dernière placée juste au-dessus de la baignoire. Elle avait toujours apprécié les soins à domicile, car, la seule fois où elle s’était déplacée chez une esthéticienne, elle avait été renversée par une voiture en traversant la route, les jambes fraichement épilées. Là, elle s’était dit que ça ne valait pas le coup de dépenser des mille et des cents pour se retrouver les deux jambes dans le plâtre pendant trois semaines, pile poil le temps que ça repousse. Alors elle s’épilait toute seule, dans son bain, en regardant son émission préférée, « Ma vie de merde », qui la confortait dans l’idée qu’elle était plutôt bien lotie : elle avait son job d’infirmière à domicile, un caniche orange, une télé et deux jambes. Ça n’était pas si mal.

Ce qu’elle ne savait pas, Eklunsdottir, c’est qu’en face de chez elle, au même étage, un homme l’observait. Tous les soirs, dès qu’elle allumait la lumière, il se postait à la fenêtre et sortait les jumelles achetées pour épier le chevreuil lors d’un voyage dans la baie de San Francisco, et passait la soirée à admirer son infirmière préférée vautrée sur le canapé ou jouant au paint ball sur sa console Wii. Elle se prenait toujours des jets de peinture orange et finissait par ressembler à Casimir, ce qui réjouissait toujours le voyeur d’en face.

Un jour, elle fut appelée par un patient qui se plaignait de maux de ventre. « Il me faut une piqûre de morphine, ça fait trop mal ! » avait-il geint au téléphone. Eklunsdottir était accourue, la seringue de morphine dans sa boite à outils, au cas où. Quand l’homme avait ouvert la porte, plié en deux, elle s’était bien rendu compte que sa réaction avait quelque chose d’étrange : au moment où il avait levé les yeux vers elle, il s’était mis à rire comme un dératé sans pouvoir s’arrêter… Au comble de l’exaspération, notre infirmière modèle – pour ne pas dire archétypale – l’avait enjoint à se calmer et à s’étendre. Il s’était donc écroulé, toujours tordu de spasmes irrépressibles, et l'avait laissée l’examiner.

Eklunsdottir ne savait évidemment pas qu’il s’agissait du voisin d’en face qui l’épiait depuis des lustres, qui l’avait vue maintes fois bariolée de taches orange et qui, la voyant pour la première fois dans son uniforme d’infirmière, si sexy et si loin de l’ogre Casimir – l’ami des enfants et des tout petits – n’avait pu réprimer un rire gras et fou.
Soignante zélée et consciencieuse, Eklunsdottir ne parvint cependant pas à considérer ce malade comme les autres. Son rire l’irritait. Il résonnait en elle et faisait écho à de lointains souvenirs (« Hahaha, hahaha, hahaha ! » disait l’écho.)

Un jour, alors qu’elle n’était encore qu’à l’âge pré pubère, le réparateur de téléviseurs était venu à la maison, chez papa-maman, pour rétablir la transmission. Ce jour-là avait changé sa vie : Eklunsdottir avait découvert un être sensible et humble, et il n’avait pas fallu longtemps pour qu’elle se pâme dans ses bras.
« Tu sais, lui avait-il déclaré d’emblée, moi, les téléviseurs, j’ai pas d’antenne spéciale pour les réparer. J’ai pas fait d’études, j’ai quitté l’école à 10 ans, et après ça j’ai dû aider ma mère qui dressait des lapins nains dans un zoo. Alors pour la télé, je fais comme avec les lapins nains : j’essaie de l’amadouer. »

C’était si émouvant ! Eklunsdottir était sous le charme… Alors, une fois qu’il eut remis l’antenne d’équerre, elle l’avait invité à revenir à la maison, chez papa-maman, pour faire plus ample connaissance. Il ne s’était pas fait prier : dès le lendemain, il s’était à nouveau présenté, le lendemain suivant également, et le lendemain du lendemain, etc.
Ah, elle ne l’oublierait pas ! Il l’avait brisée, lui avait volé toutes ses illusions, ce maniaque obsessionnel qui pliait ses petits papiers pour en faire des formes bizarroïdes qu’elle ne reconnaissait jamais… « Et celui-là ?! » s’exclamait-il, « dis-moi ce que c’est ! » Alors elle s’escrimait à deviner, car elle savait quel châtiment l’attendait si elle ne trouvait pas ce que la forme de papier représentait :

- Un chameau ?
Il s’esclaffait.
- Une vache ?
Son rire redoublait.
- Un chalumeau ?
Il en pleurait.
Et chaque fois, chaque fois elle perdait.

Revenant à la réalité, elle observa le voisin voyeur qui vagissait toujours, à tel point qu’on aurait pu se demander s’il n’allait pas passer l’arme à gauche. L’écho des rires de son amour d’autrefois tonitruait dans sa tête, sa haine gagna en force, en intensité… « Cette fois, c’est moi qui vais gagner ! » jubila-t-elle en toisant le corps de l’homme affalé sous ses yeux : Un dératé ! Voilà ce qu’il était et ce qu’il serait désormais…
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Message  Lucy Dim 21 Fév 2010 - 22:41

Coline, c'est très réussi, ça. J'ai bien rigolé dès le début avec l'histoire du chevreuil. L'entrée en scène de l'infirmière est très bien vue. Un texte drôle à souhait, avec de l'action, des rebondissements et tout et tout. Une belle petite réussite !

Plotine, j'ai bien rigolé aussi. Pour n'avoir vu le Docteur qu'au cours d'une brève visite au pays, l'an passé, je ne savais plus où se situait l'action ( dans un hôpital ? ) et le déplacement géographique m'est passé au-dessus. Sahkti, faudra me donner des cours de rattrapage ! ^^ Une histoire bien sympa, également. Le côté romance et clichés à l'américaine est très bien vu et fonctionne pleinement. Bravo !
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Message  grieg Dim 21 Fév 2010 - 22:45

rectif de la fin

"je ne comprends pas pourquoi tu t'intéresse à moi, je suis aussi ordinaire qu'un téléfilm français"

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Message  Peter Pan Dim 21 Fév 2010 - 22:45

Je digère mon couscous et mon Boulaouane (tout le monde ne peut pas s'offrir su Saint-Émilion !), je regarderai ça de plus près un peu plus tard...
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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:52

Épicure, ça fait mal. ». À la manière d’un coup de foudre, elle s’abattit sur la première école d’infirmière venue et, en moins de trois semaines, obtint son diplôme.
Epicure, ça fait mal, je la replacerai, c'est trop bon !

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Message  grieg Dim 21 Fév 2010 - 22:55

coline Dé a écrit:
Épicure, ça fait mal. ». À la manière d’un coup de foudre, elle s’abattit sur la première école d’infirmière venue et, en moins de trois semaines, obtint son diplôme.
Epicure, ça fait mal, je la replacerai, c'est trop bon !
ouaip :-))
si c'est vraiment dans le film, il faut que je le voies

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Message  Iryane Dim 21 Fév 2010 - 22:55

Lucinda n’en peut plus.
Toujours torcher, essuyer, récurer.
Nettoyer, réconforter, se contenir.
Si encore, elle était bien payée …
Elle aligne les heures supplémentaires, ne supporte plus ses journées, prie pour que l’hôpital prenne feu. Un peu de chômage technique, ça ne ferait pas de mal.
Pire que tout, elle se surprend à haïr ses patients.
Celui là, impotent, a encore souillé ses draps.
Cet autre ne cesse de gémir et de réclamer sa fille.
Laquelle est morte depuis deux ans, il serait bien mieux dans un asile, mais ça …
Son seul réconfort dans sa vie, c’est le dimanche. Lorsqu’elle n’est pas d’astreinte et qu’elle peut se caler dans le confortable fauteuil de sa terrasse. Un vue sublime de la baie de St Francisco. Un luxe qu’elle n’aurait jamais pu se payer seule. Elle a hérité de cet appartement l’an passé, lors de la mort de ses parents. C’est bien la seule fois où elle s’est réjouit d’être fille unique. Ca l'aurait rendue malade de devoir partager l’héritage !
Il suffirait qu’elle vende, pour avoir un pécule raisonnable, et quitter ce métier qui l’use et la désabuse.
Mais comment renoncer aux dimanches paisibles, aux couchers de soleil, aux reflets oranges qui se reflètent dans la mer.
Comment renoncer à ces quelques instants de sérénité, de luxe tranquille et d’harmonie avec la nature …
Non, pour rien au monde, elle ne déménagera.
Excédée par le hurlement d’un gamin dans le couloir, elle se précipite vers lui pour constater qu’il a seulement besoin d’aller aux toilettes. Pas évident pour eux d’attendre aussi longtemps dans ces lieux si peu … hospitalier. Mais un poignet cassé suite à une chute de vélo, ce n’est rien, comparé aux traumatismes crâniens, aux plaies ouvertes et pire encore.
Lucinda croise le regard d’un homme voûté, le regard torve et le cheveu rare. La cinquantaine, il a l’air de décuver, à l’aise sur le siège en métal froid de la salle d’attente.
Ce regard ne lui plait pas, alors elle accélère le pas. C’est clair que ce n’est pas sur son lieu de travail qu’elle trouvera l’âme sœur ! Quant aux infirmiers et médecins, ça ne vaut pas même la peine d’y penser, tous trop obsédés par leur travail.

Lorsque enfin elle sort de l’hôpital, elle a completement changé de peau.
Talon haut, robe légère et veste courte. Elle a lâché ses cheveux, se disant que ça la rajeuni.
Oh, trente deux ans, ce n’est certes pas si vieux, mais pour une célibataire, ça commence à faire.
C’est l’été, la saison qu’elle préfère, il est tard, mais il ne fait pas encore tout à fait nuit.
Demain, dimanche, le bonheur.

Clefs en main, enfin elle atteint sa voiture, une vieille ford un peu rouillée qui l’emmène partout sans faillir.
Un peu de mal à démarrer toutefois, Lucinda fronce les sourcils, c’est vraiment, vraiment une mauvaise journée. Vivement demain.
Elle est exténuée, et manque par deux fois de s’endormir au volant.
Evitant de justesse un stupide chevreuil qui traînait en plein milieu de la route, elle failli se retrouver dans le fossé.
Vraiment, c’est pas la journée.



Le réveil sonne et Lucinda l’écrase rageusement sous la paume de sa main.
Elle a oublié de le déprogrammer, et elle a horreur d’être tirée si tôt du sommeil un dimanche matin. Six heure, c’est loin d’être une heure décente pour un week end !
Mais impossible de se rendormir. Elle se lève, fait quelques exercices d’étirement qu’elle a du voir dans un magasine féminin.
Hausse les épaules et laisse tomber, pour s’empiffrer sans complexe de barres de céréales vitaminées.
Il va faire beau aujourd’hui, elle va sortir faire un tour. Ca ne lui arrive jamais, mais à rester enfermée dans son somptueux appartement, il ne lui arrivera jamais rien, c’est certain.
S’apprêtant avec soin, robe orange, grosse lunette de soleil assortie, et talon aiguille, elle grimpe dans sa ford et ne s’arrête que lorsqu’elle aperçoit un coin tranquille, à l’ombre de platanes.
Elle s’empare de la couverture qu’elle laisse toujours dans le coffre, et s’installe à son aise.
En profitant du soleil qui commence à lui chauffer la peau, elle ne peut s’empêcher de penser au désastre, au désert qu’est sa vie. La haine lui gonfle la poitrine quand elle songe à ce qu’elle aurait pu entreprendre si son imbécile de mari ne l’avait pas quitté pour sa greluche de 19 ans…
Elle n’en serait pas réduite à reprendre son métier. Non, elle serait en train de siroter des cocktails sur une plage, ou a se faire manucurer avec l’argent de son époux …
Si elle les recroise, elle ne donne pas cher de leurs peaux ! Mais ils ont disparu sans laisser d’adresse, en lâches qu’ils sont...
Soudain, elle entend un craquement. Elle ouvre les yeux, se redresse un peu, mais rien.
Il est tôt, et personne ne vient dans ce parc à cette heure-ci.
Lucinda scrute les alentours, les sens en alerte.
Une silhouette furtive derrière un arbre.
Encore un bruit léger, mais suffisamment inquiétant pour qu’elle se lève, sa couverture sous le bras, et mettent les voiles.
Une fois enfermée dans sa voiture, elle se fustige d’être si peureuse et de ne jamais faire face, lorsque soudain on frappe sur le capot. Son cœur fait un bond dans sa poitrine, elle croit défaillir en voyant un homme, l’allure avinée, coller son visage sur la vitre.
Yeux exorbités, veines saillantes et palpitantes, un sourire sadique.
Voûté, pas un poil sur le caillou, le regard vicelard.
Elle l’a déjà vu quelque part ce type, mais impossible de le situer.
Lorsqu’elle le voit se tripoter sous la ceinture, abhorrant un sourire désormais lubrique, elle met le contact et béni sa voiture qui pour une fois démarre au quart de tour. Tans pis si je lui écrase les pieds !
Le type d’hier ! A l’hôpital ! Il m’a suivi, ce ne peux pas être un hasard !
Un coup d’œil dans le rétroviseur, horrifiée, elle voit le bonhomme sur une moto, qui la poursuit. Un vrai cauchemar, elle aurait mieux fait de rester chez elle !
Appuyant sur la pédale, ne se souciant guère de la circulation, ce n’est qu’au dernier moment qu’elle voit la voiture en face. Trop tard pour vraiment l’éviter, un coup de volant sur la droite et la voila dans le fossé. Il aurait mieux valu qu’elle se prenne le chevreuil hier soir, a-t-elle juste le temps de penser …

Derrière ses paupières, elle ne voit qu’une lueur orange, aussi douce que ces couchers de soleil qu’elle aime tant.
Quelques flash blanchâtres zèbrent parfois cet océan chaleureux.
Elle perçoit aussi des formes géométrique, puis ça ressemble à des animaux, mais très blancs, et aux traits pointus. Un peu comme ces origami qu’elle aimait tant faire avec son père.
Lucinda se dit qu’il faudrait qu’elle ouvre les yeux. Mais pas envie.
Qu’il faudrait qu’elle sache d’où vient ce son un peu feutré.
Mais pour quoi faire.
Tant qu’elle reste enfermée derrière ses paupières, elle sent qu’elle est en relative sécurité.
Tout de même, elle les entr’ouvre, un peu, à peine. C’est déjà trop.
Retourne dans son monde orange et origami.
De l’autre coté, c’est tout gris. Des murs froids et polis. Une table avec un espèce d’ogre attaché par des sangles de cuir. Il est vraiment colossal. Une gueule cabossée, vraiment de travers.
Elle n’a rien vu d’autre et ne se risque pas à rouvrir les yeux.
La jeune femme sent qu’elle est allongée, sur un lit pas très confortable.
Elle voudrait tellement, tellement être chez elle. Si ça se trouve, elle est en train de louper son coucher de soleil…
Où est-elle ?
Impossible de bouger la moindre parcelle de son corps, et pourtant elle ne se sent pas attachée, comme son voisin.
Un cri la fait ouvrir les yeux à son insu.
Cette fois-ci, elle voit tout.
L’ogre.
Un homme voûté et chauve qui tente de lui donner à manger.
L’ogre refuse et recrache chaque bouchée. De force, le tortionnaire lui enfonce de la viande dans le gosier.
Le colosse finit par vomir son repas.
Un ogre anorexique…
L’infâme personnage tourne la tête vers elle, et ce qu’il y a dans ses yeux … tant de tristesse et de douceur… il semble aussi bon et tendre qu’il est laid.
Hélas, l’homme qui tente de gaver le géant suit son regard et ses lèvres s’étirent en un méchant sourire.

_ Vous êtes réveillée, enfin.
_ Où suis-je ?
_ Ne vous en faite pas, ça va bientôt aller mieux. Ce monsieur, là, a peu d’appétit, mais on va y remédier, pas vrai ?
_ co…comment ça ?
_ Vous me paraissez suffisamment appétissante pour le guérir, vous ne pensez pas ?
_ Oh moi … vous savez, je suis bien trop maigre … la peau sur les os … à peine de quoi rogner … comme ces mannequins anorexiques qu’on voit à dans les téléviseurs, heu ... à la télévision …
_ Mais non, mais non, vous êtes bien trop modeste, dit l’homme à la blouse blanche, en tâtant les cuisses de la jeune femme.
Il pose ensuite ses mains calleuses sur son ventre, puis ses seins.
_ Vous voyez, il y a largement de quoi faire. Charnue et moelleuse à souhait !
_ Non … non je …
Lucinda sentait qu’elle devait rentrer dans le jeu de ce malade, si elle voulait le dissuader de mener à bien son projet.
_ Non, croyez moi, je ne suis pas du tout la femme qu’il lui faut. Prenez une obèse, vous aurez bien plus de matière …
_ Oh, mais je compte aussi me rincer l’œil, pas question que mon hôte, l’ogre au petit appétit, soit le seul à en profiter …
Il fait courir ses doigts sur la peau fine de la jeune femme qui manque de défaillir de dégoût.
Ca lui fait l’impression d’une dizaine de petit reptile qui serpente sur son corps.
Elle se retient de hurler, complètement paniquée.
_ Oh, vous frissonnez, vous devez avoir froid, dit il d’une voix prévenante.
Il se retourne vers l’ogre, et son visage se crispe d’un coup, lorsqu’il se met à hurler
_ Igor, arrêtes donc de grogner ! Ne soit pas si impatient !
Et il sort en claquant la porte.
Mais dans le regard d’Igor, toujours cette grande gentillesse.
Lucinda tente le tout pour le tout.
_ Vous êtes prisonnier ici, n’est-ce pas ?
Il acquiesce d’un signe de tête.
_ Je ne suis pas attachée et pourtant, impossible de bouger. Il m’a certainement drogué..
Nouvel hochement de tête du colosse.
_ Vous êtes vraiment un ocre ?
Il sourit simplement.
La porte s’ouvre dans un grand fracas, le psychopathe lui lance sa couverture. Ca la réconforte un peu, de sentir le renfermé du coffre de sa voiture. Une légère odeur d’herbe aussi.
L’ogre se met a grogner et gesticuler. A taper de ses poings énormes la table pas si solide.
_ gnééé faimmmmm !!
_ Ha enfin ! J’ai cru que ça n’arriverai jamais … j’ai bien fait de vous suivre, j’avais raison de vous trouver appétissante jeune fille … et votre blouse d’infirmière ne vous rendait pas justice hier … ajoute-t-il en lorgnant encore une fois sa poitrine.
_ Du calme Igor, je vais te l’emmener. Quand je t’ai trouvé, je pensais avoir fait la trouvaille du siècle, et découvrir que tu ne dévorais rien, ça m’a tracassé … mais tout va s’arranger, pas vrai ?

Il porte Lucinda dans ses bras, qui n’en peux plus de frissonner convulsivement. Même le regard doux de l’ogre ne parvient pas à la calmer.
Le maniaque sexuel saisi le bras de la jeune femme, et le colle sous le nez d’Igor.
_ allez, régale toi.
La douleur est immédiate et fulgurante. Tel une piqûre, une déchirure, une torture.
Elle entend vaguement l’ogre grogner, elle perçoit même le bruit peu ragoûtant de la bave qui jailli de sa bouche. Il parait vraiment affamé.
Ravi, l’homme dépose Lucinda sur le lit d’Igor, qui secoue les bras rageusement.
_ pas de soucis mon brave, je vois que ton appétit est ravivé.
Voila, juste un bras, ce sera plus simple pour te restaurer à ta guise …

Ensuite, tout est allé très vite.
L’homme se retrouve propulsé à terre, Igor debout et Lucinda dans ses bras.
Il sort par la porte restée ouverte, elle se sent ballottée, c’est presque agréable, elle en oublie sa peur, et considère Igor comme son chevalier servant. Derrière ses paupières, de nouveau l’orange amère, les animaux origami, le chevreuil embarqué, son coucher de soleil …

Elle se réveille, meurtrie et nauséeuse.
Dans un lit d’hôpital, immobilisée.
Le bras bandé, extrêmement douloureux.
Un mal de crâne et une sensation immense de soulagement.
Dieu soit loué, toute cette histoire n’était qu’un délire, certainement provoqué par les médicaments anti-douleur et le stress post-traumatique de son accident de voiture.
Poussant un profond soupir, elle observe avec un bonheur démesuré les infirmières qui vaquent à leurs occupations.
Un bruit attire son attention, sur sa gauche.
Son cœur manque un battement lorsque sous le drap du lit voisin, elle croit reconnaître une forme massive. Un homme énorme, qui ressemble à l’ogre de son rêve.
Elle sourit, encore une fois rassurée. L'ogre de son rêve, n'etait qu'une reminiscence de la réalité ... un patient imposant, rien de plus.
Mais lorsqu’ il lui rendit son sourire, elle tombe soudainement dans le coma, transie de peur.
Une écume rouge au coin des lèvres, et quelques gouttes vermeilles sur les dents de l’ogre …
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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 22:57

grieg a écrit:je n'aime pas, je poste
variation sur un slogan
:-) restent : "j'aime, je ne poste pas" et "j'aime, je poste".

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Message  Iryane Dim 21 Fév 2010 - 22:58

suis épuisée là ...
vais aller me coucher et je reviens vous lire tous demain,
à tête reposée

bonne nuit !
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Message  Halicante Dim 21 Fév 2010 - 23:00

Coline : Ha ! Ha ! « j'aime pas quand le soleil se lève à l'envers », j’ai bien ri ! Et l’origami, bien vu !
Plotine : Ah, oui, bien troussée aussi, ton histoire ! Jubilatoire !

Je suis crevée, je lirai la suite demain. Merci MC Grieg.
Minuit ! Pile poil !
;-)
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Message  grieg Dim 21 Fév 2010 - 23:00

bon, ben, j'ai parcouru vos oeuvres, eu quelques éclats de rire, mais j'ai un film à voir, alors je vous lis au petit dej
merci à tous d'être venus
bise

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Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 23:02

Allez, goode nighte les enfants, je me lève aux aurores demain. Pour la très bonne cause...
Et comme d'hab, merci au MC et aux autres participants pour une bonne soirée, quoi qu'il en soit.

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Message  Kilis Dim 21 Fév 2010 - 23:03

Bon Woody, grieg. Et merci pour l'exo.
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Message  Lucy Dim 21 Fév 2010 - 23:06

OooooO Pili ! C'est sûr qu'il faut pas les contrarier, ces bougres ! Bien joué, et tous ces "O", j'en ai le tournis. Le fantasme de l'infirmière revisité. Non, les enfants, les ogres, ce n'est pas que pour vous manger. D'ailleurs, les adultes, aussi, mangent des "Petits écoliers" de Lu. J'aime lire des contes pour adultes, moi ! Merci Pili !
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Message  demi-lune Dim 21 Fév 2010 - 23:06

Je poste et je lis tout ce que j'ai loupé ci-dessus. Pour l'absurde, c'est pas tout à fait ça, le reste je crois que tout y est..

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« Il ne perd rien pour attendre, non, vraiment rien. M’humilier comme ça, devant tout le monde ». « Non Mademoiselle Wilson, le registre, j’ai demandé qu’il soit complété à l’encre noire. Et posez-le sur l’étagère de droite, pas celle de gauche, non pas celle de gauche, je vous l’ai dit cent fois. Il faut vraiment tout vous ré-expliquer chaque jour ».
« Quel emmerdeur, nom de Dieu ! Encore un qui prend les infirmières pour des connes. Rien qui m’énerve plus. Et ce n’était vraiment pas le moment : juste avant de reprendre la voiture. D’ailleurs je me demande s’il y a un moment… connard ! »
Le moteur rugit comme pour souligner l’insulte, la voiture bondit en avant, mais bien plus vite que le chevreuil qui s’envole à cinq mètres de là. Mary ne pourra rien pour lui. Il avait pourtant eu la chance de rencontrer une infirmière diplômée, 10 ans d’expérience, mais à en juger par la conformation actuelle de son cou et de ses membres, elle ne lui sera plus d’aucune utilité. A l’avant, le radiateur se vide de ses dernières gouttes fumantes. Un chevreuil à 3 kms de la Baie de San Francisco ? Le climat s’est-il déjà et si vite déréglé ? Il est vrai que ce ciel qui vire à l’orange dès midi, c’est aussi un peu étrange. L’effet des poussières toxiques disent les scientifiques. Et puis cette poudre orange partout sur le bord de la route… La jeune femme s’est laissée glisser doucement contre la portière. Assise par terre, elle contemple le joli hâle doré dont la poussière vient de nimber ses jambes nues.
« Tout ça à cause de ce tordu ! ». Elle le revoit, se passe les images en boucle : la salle de pause. « Qui s’est servi de ma tasse ? Je l’avais rangée là, j’en suis sûr. Quelqu’un l’a déplacée ». En pensée, elle ouvre la porte de son bureau : les oiseaux, les fleurs, les insectes de papier soigneusement pliés qu’elle avait un jour sottement admirés s’alignent sur le meuble brillant et parfaitement rangé, juste derrière le plumier où trois stylos sont disposés avec soin. « Sombre crétin ! Si tu savais ce que j’en pense de tes cocottes en papier ! C’est à cause de toi : la voiture, le chevreuil, victime collatérale de ta connerie ». Mary déroule la bobine, vide le sac trop plein de haine et de fatigue. Un éclat de rage lui fait hurler dans le vacarme du trafic : « comment j’ai pu lui céder à ce dingue ? ». Un nouveau « Connard ! » hurlé à pleins poumons vient de lui échapper quand devant elle apparaît un homme grand, rondouillard, chauve, les joues rouges. Il s’est approché en silence. A ce cri, il recule d’un pas, vite arrêté par les excuses confuses et brouillées de larmes qui se déversent de la bouche de Mary.
« Je peux vous aider Mademoiselle ? Je suis nul en mécanique, moi à part les téléviseurs je ne sais rien réparer mais je ferai de mon mieux si je peux vous être utile ».
Mary ne sait plus quoi dire ni quoi faire, égarée entre chevreuil disloqué, voiture éventrée et ce réparateur de télé qui ne cesse de se passer la langue sur les lèvres comme un gosse devant un gâteau.
Elle a saisi la main molle et grasse que le géant lui tend pour se relever. Ses vêtements, sa robe sont tâchés de poussière orange. Tellement de cas d’allergies et d’intoxications à l’hôpital : il faudrait se laver au plus vite. « Pouvez-vous me conduire jusqu’au prochain poste à essence ? Je vais téléphoner et demander une dépanneuse ».
« Avec plaisir » sourit l’inconnu, découvrant des dents pointues, crocs acérés. Elle songe en l’observant à la gravure du livre du Petit Poucet. Il y a tellement de ressemblance, une effrayante ressemblance… Sur sa peau, la lumière orange accentue le vermillon de ses joues, comme des traces de sang oubliées.
L’homme conduit bien, calmement. « Je vais vous conduire à l’hôpital…toute cette poussière sur vous…il faut faire vite. »
Tant d’attentions la font s’abandonner au flot de colère qui bouillonne encore en elle. Mary explique, tout, son métier, sa liaison, l’amour et la confiance trahis, les vexations, les remarques blessantes, les traits de caractère détestables, le harcèlement, le ressentiment qui l’a poussée à rouler trop vite pour apaiser sa rage, le choc, l’accident…
L’homme écoute, tourne parfois vers elle un regard attentif et compatissant. A tel point qu’elle en oublie presque le petit mouvement de ses dents pointues sur ses lèvres si rouges. « Je le connais peut-être, j’ai beaucoup de médecins parmi mes clients ». « Je ne crois pas » dit-elle, « il ne dirige le service de cardiologie que depuis trois mois, il vient de la côte ouest ».
L’hôpital est parfaitement équipé pour traiter les effets de la poussière orange. Mary a revêtu sa blouse et laissé ses vêtements souillés dans le sas de désinfection. L’homme, quant à lui, a disparu depuis leur arrivée à l’hôpital mais sa voiture est toujours là, garée près de l’entrée. Un sombre pressentiment la traverse, une peur violente qui lui serre la gorge et fait battre son cœur.
Soudain, il est là, devant elle, planté au milieu du couloir. Un jus rouge dégouline de ses lèvres et de sa main qui enserre une matière rougeâtre et informe que ses dents déchirent soigneusement.
« Je vais vous conduire à la station » grogne-t-il entre deux bouchées. « J’arrive, attendez-moi, je vais me laver un peu. J’avais acheté des grenades, vous en voulez ? »
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Message  Lucy Dim 21 Fév 2010 - 23:11

Rectif, la citation c'est pas "Les trois frères", c'est dans "Les rois mages". Mélangé les deux ! Ne me faites pas super confiance avec la citation, j'ai tendance à reformuler inconsciemment les trucs que j'entends, alors. Il reste que ce film est un bon moment de détente.
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Exo en direct le dimanche 21 février 2010 - Page 8 Empty Re: Exo en direct le dimanche 21 février 2010

Message  Invité Dim 21 Fév 2010 - 23:15

* deuxième fois.
Excusez-moi surtout pour la mise en forme du texte, qui découle du format "bloc-notes"... Ces retours à la ligne assez impromptus sont assez agaçants, je dois dire. Dommage qu'on ne puisse toujours pas éditer ses messages.

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Message  Kilis Dim 21 Fév 2010 - 23:18

J'ai pas encore tout lu mais déjà je peux dire qu'il y a de bons moments dans ce cru-ci.

Là, mes yeux se ferment, lirai le reste et commenterai demain.

Belle nuit tous les lapins !
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