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Un parfum d'orgeat

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Message  Reginelle Ven 19 Mar 2010 - 20:27

C'est le début du roman sur lequel je travaille actuellement. Un roman commencé il y a longtemps, et achevé fin 2009. Après l'avoir laissé "reposer", je me mets à la relecture, et à ce qui demande le plus de boulot : la correction, et "tailler" (et combien je n'aime pas tailler !!!).
Deux mots encore. Je suis restée longtemps absente du Net, et de VE donc, puisque je ne venais plus qu'ici. J'avais tout simplement perdu confiance en ce que je fais(et il n'est pas dit qu'aujourd'hui je l'ai retrouvée, cette confiance). Perdu un peu (beaucoup) le goût d'écrire. Plutôt un "à quoi bon ?" qui m'a longtemps taraudé l'esprit. Mais ce serait trop long à développer ici. Il serait peut-être bien d'ouvrir un jour, un fil de discussion là-dessus.

Alors, bien que je m'étais promis de ne plus jamais le faire, à vous de tailler, de disséquer et... que vogue la galère !





chapitre 1

Je sais que je suis vivant, je le sais ! Quand mes yeux se posent sur le miroir fendu et terni pendu juste face à mon lit, je les vois… ils sont là : deux éclats de vie.

Oui, je suis sûr qu’ils existent puisque je les vois ! Et je les regarde, mes éclats de vie. Ils m’observent, eux aussi, et ils bougent. Ils me poursuivent sur la glace piquetée. Je voudrais jamais les perdre mais ils me quittent quand même, avalés au bois du cadre déglingué ! Ce miroir, il est pareil à la mare boueuse qui s’étale au beau milieu du jardin potager. Mes éclats de vie, ils sont pareils aux points lumineux qui dansent quelquefois sur les reflets graisseux de cette eau sale. Qui glissent de zébrure verte en zébrure bleue, se perdent dans un trou noir, s’en échappent, courent, ricochent et se font happer par l’ombre vorace qui hante les touffes d’herbes jaunes des bords.

Alors, je regarde fixement, bien devant moi. Et je les retiens, mes éclats de vie. Tellement, qu’ils n’arrivent pas à se dégager pour aller se balader ailleurs. Et puis c’est pas la peine, ailleurs, y a rien à voir ; et de toute façon, même si y’avait quelque chose, ils sont pas assez brillants pour éclairer la nuit.

J’aime pas la nuit… Parce que même en ouvrant les yeux très grands, le plus que je peux, si fort que, des fois, je crois qu’ils se déchirent presque aux coins, j’y vois rien.

La nuit, elle se colle sur tout, elle s’installe autour de moi, et elle est tellement là que je sais plus où commence le chemin pour m’enfuir.
La nuit, elle me fait peur ! Elle vient lentement, en silence, surtout en silence, et c’est ça qui m’énerve. Mais moi, je dis à la nuit qu’elle m’aura pas, même si je suis pas grand, même si j’ai pas beaucoup de forces.

Le jour, lui, il s’annonce. Y a plein de bruits qui se réveillent avec la lumière.

Tiens, dans le couloir : d’abord c’est les pantoufles de Cutie qui se traînent ! Et elles claquent, et elles soupirent à cause des pieds énormes qui font craquer leur tissu dégueulasse ; ensuite il y a le bruit de l’eau. Trois fois qu’elle la tire, Cutie, la chasse d’eau ! Comme ça elle est sûre d’embêter tout le dortoir. Mais elle se goure, moi, je suis content quand je l’entends, parce que je sais que c’est le matin et que j’ai encore gagné !

Et après c’est le grand portail qui s’ouvre. Je sais pas pourquoi, ni pour qui, mais il s’ouvre et il grince ! Comme si ça le dérangeait qu’on le bouscule. Il est presque arraché du mur, sur un côté, et il pend drôlement ! Sûr qu’un jour, il va se péter ! Faudrait y mettre la Cutie dessous : une belle crêpe que ça ferait ! Toute plate, avec de gros orteils qui dépasseraient de dessous la tôle tordue.

J’aime pas Cutie, elle arrête pas de nous gueuler dessus ! Et un jour... Un jour... Quand je serai grand, plus grand qu’elle, je lui balancerai mon poing en plein milieu de la grosse vague qui ondule sur son ventre. Pareil qu’elle a fait à Olivier. Et elle pleurera ! Ça oui, elle pleurera, comme lui, et encore plus que lui.

Je déteste Cutie comme j’aime pas la nuit ; elles se ressemblent toutes les deux, je peux jamais les éviter, je peux pas les empêcher d’approcher.

Et y a le vieux Timothée ; il tousse tout le temps en poussant le chariot des poubelles. Paraît qu’il finira pas l’année, mais il le dit depuis que je suis arrivé, alors...

Je veux partir d’ici ; ils disent que c’est pas possible, qu’y a personne pour moi dehors. Je sais que c’est pas vrai, ils sont tous des menteurs. Je crois que c’est eux qui veulent pas que je parte, ils veulent pas que je sorte. Mais je suis plus fort qu’eux, moi, je m’en irai un jour... Il faudra bien que je m’en aille. C’est eux qui vont crever ici, pas moi ! Eux, ils sont obligés de rester là.

Et Cutie, et Timothée, et le Dirlo tout con avec ses cigares puants, et cette sorcière de cuisinière ! Les grands, ils disent qu’elle garde tous les bons morceaux pour elle. Elle peut les bouffer tant qu’elle veut, moi, j’ai pas faim, j’ai plus jamais faim. Mais quand je sortirai d’ici...

Quand je sortirai d’ici, j’aurai des gâteaux tous les jours, avec des lacs de crème, et des montagnes de glace, et des rivières de sirop, des sirops à tous les parfums... À la menthe verte, à la groseille rouge, et à l’anis bleu... Et celui qu’a un goût d’amande, et qui est blanc comme du lait ; maman en achetait rien que pour moi. Maman... c'était maman, et je ne sais même plus comment il s’appelle... Mais y a si longtemps que je suis là ! Y a tout qui s’embrouille dans ma tête.

Encore un peu ! Il faut que je tienne encore un peu. Si je ferme les yeux, la nuit va s’installer à ma place, et je vais tomber dans le trou noir qu’elle creuse partout où elle se pose, et je vais plus savoir comment revenir.

Les grands, ils s’en vont. Le soir, ils sont là, ils ont l’air un peu triste, même qu’on croit qu’on les dérange quand on leur parle, et le matin, ils y sont plus. Mais ils disent pas où ils s’en vont. Y doivent pas avoir le temps... Ou y savent pas... Ou on leur dit pas...

C’est parce qu’ils sont grands ; les petits - les plus petits que moi - ils partent pas sans qu’on le sache, et ils sont contents, et ils s’en vont pas tout seuls : des gens viennent pour eux. Je le sais parce que je les ai vu arriver et comment ils partaient…

Oui... Y a des gens qui viennent, et le Dirlo les emmène dans son bureau... Et puis Cutie elle va en chercher un, un des plus petits, et il s’en va avec eux...

Olivier il croit que c’est comme ça que les vieux ils font pour être papa et maman, et qu’il a tout compris : les grands, ils doivent partir parce qu’ils sont presque comme les vieux qui viennent ; et il dit qu’il faut pas qu’on grandisse trop vite, sinon on va se faire repérer et ce sera notre tour.

Il sait pas ! J’ai bien essayé de lui expliquer qu’un bébé ça arrive dans le ventre d’une maman, et qu’il commence à grandir tout près de son cœur, et que c’est pour ça qu’une maman ça aime tellement. Mais il a dit que je suis fou et que je raconte des histoires parce que je me rappelle plus quand mon papa et ma maman sont venus me choisir... Avant... Avant quand j’étais plus petit.

Si maman était là, elle saurait lui montrer, elle lui ferait sentir comment une petite sœur ça bouge fort... J’ai vu, j’ai touché, moi !

Et combien elle riait avec papa... Papa et maman... Avant qu’ils s’endorment dans la voiture cassée... Je veux pas dormir... Pas avec la nuit...

Et je veux pas que des inconnus m’emmènent n’importe où ! Et je vais grandir, et qu’ils le voient ou pas : je m’en fous !

Quand je serai prêt, quand je serai assez fort, je filerai sans qu’ils s’en rendent compte !

Pourront toujours courir pour me rattraper ! Je m’entraîne tous les jours et c’est moi le plus fort !

Ils pourront pas m’avoir... Pas moi !
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Message  CROISIC Ven 19 Mar 2010 - 20:58

Je vais vous lire demain Reginelle car je ne veux pas vous lire à la hâte.... j'aime le titre et j'aime l'orgeat avec ou sans rhum.
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Message  Invité Sam 20 Mar 2010 - 7:34

Je pense que ça commence fort. Le décor est bien campé, on comprend vite de quoi il retourne. Comme on se trouve sur le format roman, je ne vous dirai pas qu'il y a des longueurs, parce qu'on s'installe et qu'il faut ça. Un livre que, personnellement, je ne prendrais pas si je le trouvais dans une librairie, à cause du sujet ; j'ai du mal avec les histoires d'enfant malheureux. Cette réserve m'est, bien sûr, toute personnelle !

Une remarque :
« Qui glissent de zébrure verte en zébrure bleue, se perdent dans un trou noir, s’en échappent, courent, ricochent et se font happer par l’ombre vorace qui hante les touffes d’herbes » : je trouve lourde la présence de deux « qui » dans la même phrase

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Un parfum d'orgeat Empty Courage et sérénité.

Message  ubikmagic Sam 20 Mar 2010 - 9:31

Hello,

J'ai lu. Cela serpente au rythme d'un roman. Seule chose qui m'a chagriné : l'usage peut-être exagéré, surtout au début, de points d'exclamation. Personnellement, j'ai appris à ne les utiliser qu'avec parcimonie : c'est un piège, après on est tenté d'en mettre partout. Ils s'imposent, ils happent le texte. Je m'en méfie.
Sinon, reste ce rapport à la nuit, qu'on a du mal à bien situer, mais qui va se décanter ensuite, je suppose.
Les personnages ne sont pour l'instant caractérisés que par leur trait saillant. Ils vont s'affiner aussi.
Bref, il faut laisser reposer, et aborder la chose avec courage et sérénité. Un roman, c'est un bien gros bébé. Il ne s'accouche pas en une heure ou deux, ça demande du souffle, de l'endurance, de la suite dans les idées.

Et il faut chasser définitivement l'aquoibonisme. Avec un roman, ça ne fait pas bon ménage. Je sais, ça m'arrive moi aussi.

A suivre,

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Message  outretemps Sam 20 Mar 2010 - 9:55

Je trouve, au contraire d'Ubik, avec qui je suis en général d'accord, tes points très bien placés. les réflexions que se fait le gamin les impose. Tout comme la répète des "elle".
Ce désespoir en promesse de révolte, dans l'esprit du môme est parfaitement bien ressenti.
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Message  midnightrambler Sam 20 Mar 2010 - 10:27

Bonjour Réginelle ...

J'ai horreur du sirop d'orgeat, mais je lirai votre texte, rassurez-vous !

Pour l'instant je veux simplement vous dire qu'il existe déjà un début de fil sur les "pourquoi ?" et les "à quoi bon ?" : Projet d'écriture d'un texte long ? dans Conversations/ Atelier ...

Caresses et Bise à l'Oeil,
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Message  Kash Prex Sam 20 Mar 2010 - 12:01

Un langage très réaliste, des formulations enfantines que l'on connaît et qui font parfois sourire. J'ai adoré quelques expressions comme celle des parents endormis dans la voiture cassée... Émotive. Le caractère de cet enfant le rend dès à présent attachant, ce chapitre me donne envie d'être là pour la suite.

Petite incompréhension :
Quand je sortirai d’ici, j’aurai des gâteaux tous les jours, avec des lacs de crème, et des montagnes de glace, et des rivières de sirop, des sirops à tous les parfums... À la menthe verte, à la groseille rouge, et à l’anis bleu... Et celui qu’a un goût d’amande, et qui est blanc comme du lait ; maman en achetait rien que pour moi. Maman... c'était maman, et je ne sais même plus comment il s’appelle... Mais y a si longtemps que je suis là ! Y a tout qui s’embrouille dans ma tête.
Je ne comprends pas qui est "il"...
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Message  Invité Sam 20 Mar 2010 - 12:15

Un peu comme socque, j'aurais eu tendance à me plaindre de longueurs au démarrage. En l'état, on demande à voir la suite.

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Message  outretemps Sam 20 Mar 2010 - 12:43

En réponse à Kash, fin observateur, en toute sympathie:

faudrait lire sans doute,"Il s'appelle" au pluriel, si j'ai suivi le texte. là on comprend bien.
Peu grammatical, et correcteur moins encore, c'est les sons qui me causent, alors, j'ai zappé.
Bien vu! (j'espère) A réginelle de dire.
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Message  Louis Sam 20 Mar 2010 - 18:42

Plus très sûr d’être vivant, en proie au doute sur son existence, le narrateur, au début du texte, cherche une certitude de soi. Il la cherche hors de soi, dans une image que lui renvoie le monde extérieur, et d’abord dans le miroir qui lui fait face. Deux éclats attestent une présence au monde. Deux éclats : est-ce parce que le miroir est fendu que deux éclats apparaissent ? Est-ce parce que la vie du narrateur s’est brisée, divisé, déchirée qu’il y a ce double éclat ? On ne le sait pas encore. Mais l’usage du terme « éclat », s’il indique d’une part le brillant d’une vie, sa clarté, sa claire présence à l’existence, évoque aussi inévitablement l’éclatement, la division, l’éparpillement, ou la séparation douloureuse d’avec soi, une schizophrénie, un dédoublement, en tout cas un brouillage de l’unité, de la claire continuité d’une vie.
Le narrateur a donc besoin de lumière, pour essayer d’y voir clair, pour retrouver dans l’image miroir une certitude. Il craint la nuit. Il craint d’être absorbé dans les ténèbres, et de n’être plus rien. Exister pour le narrateur, c’est voir, se voir, et être vu.
La suite permet de comprendre que le narrateur est un jeune garçon interné dans une institution, un orphelinat sans doute. L’éclat semble bien cette fois le signe d’une division : celle entre la vie d’avant, avec les parents vivants ; celle de la vie actuelle dans cette institution. Ou plutôt, celle entre la vie, la vraie vie d’avant, et la non-vie actuelle.
Ce qui est suggéré, c’est que la nuit, c’est aussi le moment des cauchemars, le temps du renouvellement fantasmé de la grande cassure, de l’accident d’automobile, quand les parents se sont « endormis dans la voiture cassée ». La mort est déniée, remplacée par le sommeil. On comprend mieux encore l’association entre nuit et mort, et la crainte qu’inspire la nuit.
Le jeune garçon n’a pas de goût pour les aliments qu’on lui sert, pas de goût pour la non-vie. On comprend le sens de son anorexie. Le goût de la vie, c’est le goût de sa maman, le goût des parfums qui lui sont associés, le goût de l’orgeat. Rien n’a de goût en dehors de ceux-là.
Le narrateur cherche la vie, la vraie vie est ailleurs, dehors, hors de ce monde où il est enfermé, et qu’il veut fuir.

Voilà ce qui se dégage, à ma lecture du moins, de ce début de roman.
Il me semble que la suite aura un écueil à éviter : le mélo. Ce genre d’histoire qui raconte la vie d’un orphelin peut verser aisément dans un facile mélo, c'est-à-dire émouvoir par des situations qui suscitent évidemment la compassion, et non par la beauté littéraire du roman.
D’autre part, il y a une incohérence dans le début du chapitre : le narrateur commence à prendre la parole alors qu’il fait nuit, que le jour n’est pas encore levé. Pourtant, il voit son image brisée dans le miroir. La signification importante apportée à la nuit et à la lumière impose, il me semble, une précision sur ce qui permet la vision dans cette glace. Une lumière artificielle, électrique ? Une lampe allumée toute la nuit par peur du noir ?

J’attends donc la suite, pas trop mélo, j’espère.

Louis

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Message  Invité Sam 20 Mar 2010 - 22:19

Mmmm, j'adore le sirop d'orgeat !

Le texte commence sur le mode très émotif et cela me gêne un peu : j'ai l'impression que ce gamin me prend en otage ! Le langage enfantin est plutôt bien rendu et les idées qui vont avec, dans une logique qui n'est pas celle des adultes. Pour un roman, je pense que le rythme est bon ( je suis surtout adepte des textes courts)
J'ai vu que tu disais que le gamin n'est pas le personnage principal et j'ai hâte de faire connaissance avec celui-ci. Il y a de belles trouvailles d'écriture.
Bref, j'aime plutôt, malgré les longueurs et répétitions déjà signalées.

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Message  Rebecca Dim 21 Mar 2010 - 7:44

Tout le monde semble trouver les expressions de cet enfant réalistes...

Personnellement, je n'ai jamais connu d'enfant capable de parler de "ses deux éclats de vie se reflétant dans un miroir piqueté....!!!! "

Le problème, sérieux de ce texte, à mon avis, est que le JE utilisé se voudrait être celui de l'enfant mais que la parole offerte se révèle être aussi celle d'un narrateur... En fait ,deux langages y sont mêlés et ça donne une impression de bancal , de pas assez réfléchi.

Il faut choisir son point de vue et s'y tenir .....il me semble.

Cet enfant rêve de "lacs de crème", il parle "de zébrure verte en zébrure bleue, (qui) se perdent dans un trou noir, s’en échappent, courent, ricochent et se font happer par l’ombre vorace qui hante les touffes d’herbes jaunes des bords"
parle aussi des grands "même qu’on croit qu’on les dérange quand on leur parle"ce qui laisse supposer qu'il est petit et implique qu'il ne peut ni penser ni parler ainsi
Ces deux niveaux de langue dans le même monologue intérieur rendent pour moi ce texte absolument pas crédible.
Dés lors je regarde cela d'un oeil extérieur et n'entre pas une seconde dans l'histoire.
Le problème n'est pas mélo ou pas, (on peut faire de l'excellent mélo mais c'est casse gueule), le problème est comment toucher avec une histoire dont le personnage n'a pas de chair dés le début...(mais un adulte qui essaie de parler comme un enfant c'est vrai que c'est casse gueule aussi.)

Ensuite profiter de ce monologue intérieur pour nous décrire toute la situation du gamin me semble un peu lourd et fait un peu procédé et rajoute encore au fait "que je ne m'y crois pas"
Ca pourrait marcher dans une nouvelle courte où on a peu de place et de temps pour exposer une situation mais dans un roman je trouve que ça fait forcé.

N'y aurait il pas moyen d'alléger cette entrée en matière en distillant les infos de différentes manières ? Avec un narrateur clairement dessiné, et un monologue éventuellement de l'enfant mais raccourci .

Ne m'en veux pas de ces critiques mais je suis là pour dire ce qui fonctionne ou pas pour moi
A bientôt de te lire
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Message  Invité Dim 21 Mar 2010 - 10:04

C'est très difficile d'apprécier ou non un roman d'après quelques lignes… On ne sait pas si la page lue a une grande importance ou non dans la suite du récit, si le personnage est principal ou non, où l'extrait se situe dans l'histoire et si la narration va influer sur le déroulement…

Je dois dire que je suis de l'avis de Rebecca. Je n'ai pas perçu le langage d'un enfant au tout début et j'ai dû relire après ceci : Les grands, ils disent qu’elle garde tous les bons morceaux pour elle. Elle peut les bouffer tant qu’elle veut, moi, j’ai pas faim, j’ai plus jamais faim. Mais quand je sortirai d’ici...Il y a cette rupture que je n'avais pas comprise. Soudain, les tournures deviennent plus enfantines...

J'ai cru que le narrateur était un observateur adulte, sensible aux mouvements de la nuit, perdu dans ses pensées, insomniaque, âgé... J'ai même cru un instant qu'il était grabataire et condamné, en maison de retraite ou à l'hôpital… Mais elle se goure, moi, je suis content quand je l’entends, parce que je sais que c’est le matin et que j’ai encore gagné !

Après j'ai compris qu'il s'agit d'un enfant, mais je ne suis pas convaincue… Mais ce n'est qu'un ressenti parmi les autres, Réginelle. D'autres lecteurs ont peut-être une autre opinion.

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Message  CROISIC Dim 21 Mar 2010 - 13:58

Après Maîtresses Rebecca et Dusha, Maîtres Louis et Outretemps, allez donc trouver quelque chose d'intelligent à dire ou écrire....j'vais faire mon autruche, j'avais qu'à répondre la première, stp Reginelle, éclaire-moi sur la suite que tu donnes à ton roman. Comme tous le savent, j'aime les écritures à hauteur d'enfant...mais là j'ai senti l'intervention de l'adulte....mais il faut voir sur la longueur. Donc, j'attends tel Diogène dans son tonneau.
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