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La cruauté de la nature

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La cruauté de la nature Empty La cruauté de la nature

Message  Briseprintanière Sam 3 Avr 2010 - 11:34

Un corps. Parmi les arbres, les fleurs naissantes, les bourgeons éclatants, le soleil à son Zénith, et une nature des plus resplendissantes, se dissimule un corps. Un corps détruit par les intempéries, ravagé par le temps, attaqué par les insectes. Il enlève tout l'accord et l'aspect de nouveauté du lieu, et pourtant il fait partie du tableau à présent.
Il trempe dans une flaque d'eau, à demi dissimulé par des herbes folles et juste à ses pieds se situe un bosquet de fleurs, des marguerites au pistil plus jaune encore que le soleil et aux pétales d'une blancheur immaculée, inégalable. Elles se tournent vers le cadavre d'une façon qui suggère la curiosité. Mais quelle est donc cette chose qui trouble leur tranquillité, sans même bouger ?
Non loin de là, leur faisant face, un sol pleureur aux multiples branches tombantes telles des larmes figées dans le temps, effleurent guidées par le vent, le visage pâle devenu presque inhumain.
La nature finit toujours par tout recouvrir et c'est pour cela que de banales mais non moins belles plantes grimpantes commencent à encercler le corps, et tentent petit à petit de l'enserrer de leur étreinte fleurie.
Au milieu de toute cette flore, de somptueuses fleurs noires, d'un noir profond comme hypnotique, brisent l'harmonie de la scène, apportant néanmoins avec elles une touche sombre, un touche macabre attendue aux côtés de ce cadavre.
Le soleil brille de toute sa splendeur et inonde d'une douce chaleur la plaine éclatante mais lugubre, il effleure de ses rayons la figure décharnée, le torse lacéré, les jambes et les bras écartés de la dépouille et se reflète dans les yeux d'un vert éteint de l'homme mort, étendu sur le dos.
Ses cheveux bruns bougent au gré du vent, ternes, sans vie... Ses habits ne sont que des loques, quelques bouts de tissu par-ci, par-là, mais rien de plus. Il est presque parfaitement caché au reste du monde.
Étrangement, aucune odeur, quelle qu'elle soit ne se dégage du corps. Les fleurs sombres, aussi sombres que les ailes d'un corbeau, semblent happer toute senteur malvenue. Les marguerites répandent leurs exquises effluves tandis qu'à quelques pas de là, de légers boutons d'or en font de même avec leur délicat parfum. Ce mélange, auquel s'ajoutent les autres arômes -quoi que plus discrets- et l'air frais du printemps, permettent à l'atmosphère qui les entoure de faire une totale abstraction des restes du défunt.
Enfin, le gazouillement aérien des oiseaux alentours, la douceur du vent qui frôle les feuilles des arbres et l'herbe balayée par la brise printanière cachent presque à la perfection le silence sépulcral du mort.
La nature semble faire tout ce qui est en son pouvoir pour garder son secret, car sur le cou souillé de sang de la victime, trois morsures animales sont visibles, tout comme les griffures qui parcourent le corps sans âme.
Oui, la nature recouvre toujours tout, elle dissimule ses méfaits, tous ses méfaits et cela prend le temps qu'il faut.

Briseprintanière

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La cruauté de la nature Empty Re: La cruauté de la nature

Message  Invité Sam 3 Avr 2010 - 12:18

Un sujet intéressant, que je trouve traité de manière un peu trop sentencieuse, appuyée.

Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !

Quelques remarques :
« Il enlève tout l'accord et l'aspect de nouveauté du lieu » : pourquoi un cadavre ôte-t-il l’« aspect de nouveauté » à un lieu ? Déjà, je ne vois pas trop ce que représente cet « aspect de nouveauté », pour un lieu
« un saule pleureur aux multiples branches tombantes telles des larmes figées dans le temps, effleurent guidées par le vent » : je pense qu’il y a un problème de construction dans cette phrase ; si le saule est le sujet du verbe, il faudrait bien sûr écrire « effleure, guidé par le vent » ; si, comme j’en ai l’impression, vous avez voulu faire des branches le sujet du verbe, ça ne colle pas, car les branches, dans la phrase, sont un accessoire du saule que tout désigne par construction comme le sujet ; si vous voulez que les branches soient sujet d’« effleurent », il faudrait, à mon avis, écrire « un saule pleureur aux multiples branches tomabntes telles etc., qui effleurent, guidées par le vent, le visage pâle », et ensuite attribuer un verbe au saule pour compléter la phrase
« une touche macabre »
« Les marguerites répandent leurs exquis (et non « exquises », c’est un effluve) effluves »
« les autres arômes –quoique (et non « quoi que », qu’on utilise uniquement dans des constructions du genre « quoi que tu aies pu faire, je ne t’en veux pas) plus discrets- »

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La cruauté de la nature Empty Re: La cruauté de la nature

Message  Invité Sam 3 Avr 2010 - 15:26

Je partage l'avis de socque, j'aurais préféré la surprise dans le genre du Dormeur du val. Là d'emblée, tu nous annonces que l'homme est mort et que la nature a fait son travail. Tout est dit dès les quelques premières lignes alors qu'un peu de mystère aurait peut-être convenu à cette description. Ceci dit, c'est bien écrit, soigné et très plaisant à lire, à part les quelques fautes relevées.

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La cruauté de la nature Empty De l'audace.

Message  ubikmagic Sam 3 Avr 2010 - 17:34

Un exercice qui me fait penser aux Vanitas des peintres classiques. Servi par un style impeccable, et un curieux mélange, d'oppositions entre noir et couleur, vie et mort, croissance et déliquescence, enfin, de belles tentatives de mixité, de proximité difficiles à rendre. Et cette idée de digestion inexorable, de biffure, d'effacement progressif par la nature, me renvoie à une approche presque médico-légale, comme dans La sentinelle, de Depleschin ( entre autres ). Courageux texte, avec un thème pas évident du tout, et qui retombe sur ses pattes avec élégance, d'autant que le parti-pris d'annoncer la couleur d'emblée prive de tout effet de suspens, donc là aussi, du courage, de l'audace. Il en faut, parfois.

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La cruauté de la nature Empty Re: La cruauté de la nature

Message  Invité Sam 3 Avr 2010 - 19:47

Joli travail ! On sent le plaisir que tu as à choisir les mots, à les agencer, le soin que tu apportes à la construction de ton texte !
Il en résulte un texte agréable à suivre, même si la surprise n'est pas au rendez-vous. Encore que ... ces trois morsures, sur son cou ... ? Animales, vraiment ?

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La cruauté de la nature Empty Re: La cruauté de la nature

Message  Roz-gingembre Sam 3 Avr 2010 - 20:00

Je trouve que c'est bien écrit et je veux croire qu'aucun effet de surprise n'est recherché, juste un constat comme l'annonce le titre.
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