MST : Un chien vaut mieux que deux Toleska

1- genre : aventure
2- thème général : L’histoire d’un type qui nourrit l’espoir insensé de retrouver son chien, perdu lorsqu’il était môme
3- nombre de personnages principaux : un seul (si on compte pas le chien) voire deux si le type rencontre une rouquine en chemin
4- « ton » privilégié : plutôt loufoque mais pas trop quand même !
5- emploi du je.

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- Toleska ? TOLESKA ?
- Non ? Encore ?
- Réveille-toi !
- Hein ? Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?
- Tu as encore fait le même cauchemar !
- Ah… de toutes façons il faut que je me lève

Toleska, c’est mon chien. Enfin, c’était mon chien. Enfin, je ne sais pas, à vrai dire… Il est parti quand j’avais cinq ans.

- Je supporte plus tout ça, tu comprends !
- Quoi, tu pars ? Après dix ans ? Tu te fais la malle ?!
- Pour l’instant, je fais juste mes valises.
- Tu ne peux pas !
- Mais si regarde, un pull, deux pulls, une culotte, deux culottes…
- Arrête ! Tu peux pas partir !
- Si tu ne reviens pas dîner ce soir, alors je pars, c’est simple.
- Mais tu comprends pas, et si Toleska…
- J’en ai rien à foutre de Toleska ! ça fait trente ans Loïc, trente ans ! ça nous ferait quoi aujourd’hui, un chien de quarante balais, non mais tu délires !
- Je sais qu’il est vivant, je le sens !
- J’ai épousé un taré… et merde ! tu fais chier ! J’en ai assez de manger toute seule, tous les soirs, toute l’année, parce que monsieur va toujours au parc voir si son chienchien ne l’attendrait pas sagement prêt du banc, et ça depuis des dizaines d’années ! Autant ton histoire de dingue avait un certain charme quand on s’est rencontrés, c’est vrai, je trouvais même ça plutôt touchant, mais là, je te jure, j’en peux plus !
- Je peux pas abandonner Toleska… c’est plus fort que moi.
- Fais ce que tu veux, moi je m’en vais, et pas la peine de me chercher tous les soirs pendant trente ans, je ne reviendrai pas, je commence à comprendre pourquoi ton chien s’est barré.
- Je t’en prie Sophie, j’ai besoin de toi…
- Tais-toi, je ne veux plus t’entendre ! Et moi alors, qui est là pour moi ?! Ah ça, brosser dans le sens du poil, tu sais faire, mais derrière, y a rien ! J’ai déjà été bien gentille je trouve… tu vois pas que tu es tenu en laisse par ce chien ! Et par ton obsession ! Tu achètes régulièrement des croquettes au cas où il revienne, mais rend-toi compte ! Pendant que moi je suis derrière ma gamelle à pleurer comme une conne parce que mon mari ne se libère même pas le soir de mon anniversaire pour partager un repas !
- Mais… il aura sans doute faim s’il erre dans les rues depuis tout ce temps…
- Oh…je ne sais plus quoi faire, quoi te dire. Tu n’as plus cinq ans Loïc, tu n’as plus de chien, et dans deux secondes, tu n’auras plus de femme non plus. Tu n’as plus rien.


Il est 19h, je sors du bureau. Je pense à Sophie. Elle reviendra. On se l’était juré. Pour le meilleur, pour le pire, et pour Toleska. Oui, elle m’avait promis.
Je prends le métro, il faut que je sois à 20h au parc. Il fait un temps de chien, mais toujours pas de Toleska en vue. Je sais que je dois y être à cette heure. Dans mon rêve, Toleska est sous l’horloge qui sonne les huit coups. C’est pour ça que je le sais. Et aussi parce que c’est à cette heure qu’il est parti, quand j’étais petit. J’y reste chaque soir jusque 21h, au cas où il ait du retard. Ça n’a pas trop la conscience du temps, un chien, enfin j’imagine. Alors je lui laisse le luxe d’être en retard, un peu. Pendant une heure je regarde les gens, j’observe. Je pourrais écrire un livre, si je savais écrire. Il y a des dizaines d’anecdotes, des centaines d’histoires, des milliers de gens. Si je savais écrire.

- Excusez-moi monsieur ?
- Oui ?

Une magnifique jeune femme s’approche. Les cheveux longs, couleur feuilles mortes. Pas terrible, la comparaison, mais je ne vois pas d’autre image pour les définir. Les boucles tourbillonnent dans le vent froid de novembre. Elle est vêtue étrangement, on dirait qu’elle sort tout droit d’un podium, robe noire haute couture. Le tissu tombe comme des pétales sombres qui caressent la pierre, c’est à la fois froid et mystique. J’ai l’impression qu’elle ne craint pas la température, qui doit voguer dangereusement entre les cinq et les sept degrés. Je la regarde, étonné. Peut-être qu’elle a perdu quelque chose. J’imagine…
Elle me regarde à son tour, semble me dévisager, puis ouvre la bouche d’où s’échappent trois mots. Graves, cristallins, à tonalité changeante, juste trois mots :

- Vous attendez Toleska ?
.

Merci magicien ;0)

Je ne trouve pas que tu aies triché ! En tout cas c'est pour la bonne cause !
Il aurait été un peu délicat de limiter à 1, même 2 humains une longue histoire sur le thème imposé, je pense. Donc la femme puis la rousse s'imposaient et tu as bien fait.
Je trouve que tu as bien et très vite instauré le climat qu'il fallait : le type obsessionnel et touchant dans son amour pour un improbable Toleska, la femme qui n'en peut plus de voir son mec partir tous les soirs à 20h depuis 10 ans qu'ils sont ensemble, même si ça la touchait au début.
Et puis l'arrivée de cette rousse très mystérieuse qui lâche cette phrase surprenante.
Très intrigant et ouvert pour une bonne suite :
Reste à savoir si tu as un scénario en tête, et ça je crois que tu devrais en parler si quelqu'un prend la suite, parce qu'il faut une belle imagination pour construire une suite qui se tiendra sans tomber dans le "un peu n'importe quoi" de notre Mille Mains du hamster parlant ;-)

C'est bien construit (à part peut-être la transition suite au dialogue "Une magnifique jeune femme s’approche". Parce que logiquement elle s'est déjà approchée), tout est posé et ça laisse tas de possibilités. Mais je comprends la réserve de Mentor, y a effectivement intérêt à faire gaffe de pas basculer dans du n'importe quoi.

Je suis partagée sur cet épisode. Il y a des choses qui me plaisent : le personnage de la femme qui décidément n'en peut plus, cette fille aux cheveux couleur "feuilles mortes" etc...
Mais il y a aussi des choses qui me gènent : d'une part, dès le premier dialogue, je suis perdue : Qui dit quoi ? Je relis et m'y retrouve toujours pas.
Ensuite, il me semble que tu poses trop d'éléments dans ce premier épisode : Le chien perdu, en le recadrant d'emblée dans le temps, les rêves, la femme qui se tire, le "rite" quotidien pour retrouver le chien... et tu ajoutes d'emblée un rebondissement avec la rouquine dans le parc... Certes tu ouvres des pistes pour les prochains mais en même temps tu ne leur laisses pas l'opportunité d'installer certains éléments du récit. Typiquement, j'aurais aimé que l'on découvre au fur et mesure comment s'organisait la quête du chien, la chronologie de la disparition etc...
Bref, je trouve cet episode peut-être trop riche, trop explicite et je crains que les suivants n'aient comme autres choix ou autres travers de multiplier les rebondissements.
Pour le détail, la multiplication des "description-actions" me gène un peu : "je sors du bureau", "Je prends le métro" etc...

N'empêche que j'aime bien le point de vue que tu as choisi et la manière dont tu ponctues le récit de petites touches pertinentes et bien vues.

j'aime bien
mais suis d'accord avec mes camarades
cette histoire sera intéressante si elle est contrôlée
le dialogue du début est un peu confus, mais après tout, il se réveille.
un bon texte, sans excès, mais avec un potentiel intéressant.
les cheveux feuilles mortes, c'est pour la couleur seulement ou aussi parce qu'ils sont secs?

merci pour vos remarques ;0)
C'est vrai que là où on en est, ça peut partir dans du n'importe quoi et faire un MM de fou où on va encore plus rien comprendre!
Sinon, j'en ai trop dit... peut-être oui, je ne savais pas bien où m'arrêter, donc je me suis dit que j'irais jusqu'à la rencontre pour après laisser la possibilité de le retrouver ou non, d'en savoir plus sur la jeune femme, sur l'homme et pourquoi pas sur sa femme, et également de parler des différentes anecdotes qui ont eu lieu dans le parc, certaines pourraient se recouper, pourquoi pas avoir un rapport avec Toleska, etc...
Voilà, mais je me rends compte que déjà, pour un début, c'est peut être un peu trop... le bordel :0)

killgrieg a écrit:j'aime bien
mais suis d'accord avec mes camarades
cette histoire sera intéressante si elle est contrôlée
le dialogue du début est un peu confus, mais après tout, il se réveille.
un bon texte, sans excès, mais avec un potentiel intéressant.
les cheveux feuilles mortes, c'est pour la couleur seulement ou aussi parce qu'ils sont secs?

J'y ai pensé ;0) me suis dit ça va pas faire top, mais comme dans le texte, je trouvais pas d'autres comparaisons, à part le soleil-couchant-qui-a-de-merveilleux-reflets-orangés, mais bon, me suis dit que ça allait changer ;0))

J'aime bien ton texte Lyra.
J'aurais aimé que tu laisses un peu plus traîner le mystère autour du comportement du personnage principal.
Je veux dire: Il se rend au parc tous les soir et il attend. Et ne savoir que plus tard que c'est son chien mort il y a trente ans qu'il attend.
Donc distiller les infos par petites touches.
En tous cas: c'est une véritable bonne idée. Bravo.

Lyra j'ai eu du plaisir à te lire sauf peut -être à la fin de la première partie ou je trouvais les jérémiades de Sophie un peu redondantes. Quelque part, ce texte pourrait se suffir à lui même. Sans doute parce qu'effectivement tu y a déjà beaucoup mis mais par ailleurs ces visites nocturnes au parc peuvent être de chouettes prétextes à aventures et rencontres mais alors la contrainte du nombre de personnages ne m'apparait plus pouvoir tenir. On verra. Mais ton sujet me plait.

Et sinon, pourquoi "Toleska" ? Une raison particulière (au delà du jeu de mot du titre je veux dire) ou non ?

Krystelle a écrit:Et sinon, pourquoi "Toleska" ? Une raison particulière (au delà du jeu de mot du titre je veux dire) ou non ?

Non pas du tout! et en plus j'ai pensé au jeu de mots en postant parce que je n'avais pas de titre, donc aucune raison à part que je cherchais un nom un peu original :0)

dialogues à la fois réalistes et bien écrits, histoire qui se tient et intéressante, perso ça me donne envie de lire la suite, y a un certain suspens(e?) qui s'installe donc à mon avis début de texte réussi

J'aime beaucoup ce texte !
La situation de départ est vraiment excellente, et riche.
Il y a peut-être un tout petit peu trop de dialogues (et le dialogue est une mauvaise solution pour expliquer une situation qui existe depuis longtemps). Pour la mise en place, je suis un peu d'accord avec ce que dit Krys. Je crois aussi que ça peut tenir comme ça, quitte à modifier ou recaser plus tard certains détails.

Pour la suite (une petite analyse perso) :

- Je pense que cette histoire prend toute sa force de la tension créée entre une situation surréaliste et une atmosphère réaliste, et si ça tourne à des histoires de chiens immortels venant de l'espace, ça marchera pas. Au contraire, plus on arrivera à faire croire à l'histoire, plus ça marchera...

- Je pense qu'il va falloir rendre le narrateur qui passe pour un fou monomaniaque "sympathique", lui donner d'autres raisons.

- Il y a un aspect symbolique fort dans cette histoire (recherche désespéré de l'enfance perdue, etc.), qui mérite d'être exploité, mais en faisant gaffe que ça soit pas trop balourd (à mon avis en décalant un petit peu le propos)...


Bon, comme on me propose de continuer, je verrai peut-être avec Lyra pour modifier légèrement le texte de départ et pour continuer...

Suis partagée. C'est long pour un début, un peu trop, et puis surtout c'est trop narratif, tout est trop expliqué, histoire que le lecteur comprenne bien. J'apprécie moyennement les récits où le lecteur est littéralement pris par la main pour bien comprendre tout comme il faut. Le rythme me déplaît également, ce dialogue manque de force et pêche par la complète incohérence qui existe entre l'homme et la femme. D'accord, elle trouvait ça touchant au début cet attachement pour un clebs, mais quand je lis le gars, comme il cause et qu'il pense, il passe limite pour un débile, alors comment se fait-il que ça soit maintenant qu'elle réalise, qu'elle ne supporte plus... y a un truc qui colle pas.
Je trouve aussi que tu amènes trop vite cette histoire de rousse, un peu comme si il fallait respecter les contraintes à la lettre et absolument faire intervenir la rouquine en question. J'aurais préféré voir s'installer un peu plus l'ambiance, l'histoire du chien, les rapports entre mari et femme... bref, que l'histoire prenne le temps de se poser, étant donné que tu nous expliques tout (trop) par le détail, mais là, ça va trop vite, comme si plusieurs épisodes étaient zappés. Ils reviendront peut-être par la suite, histoire d'encore mieux nous expliquer mais ça risque alors, peut-être, de devenir complètement confus.

Loupbleu a écrit:Bon, comme on me propose de continuer, je verrai peut-être avec Lyra pour modifier légèrement le texte de départ et pour continuer...

Ah c'est toi Loup!
Tu modifies ce que tu veux, je te fais confiance ;0)
mais si tu veux en discuter, ce sera avec plaisir!

Oui, je vois Sahkti, c'est vrai que je voulais faire intervenir la rouquine avant de terminer le dialogue, donc j'ai peut-être un peu forcé la main ;0)
en même temps j'avais déjà fait un long dialogue, je voulais amener l'intrigue rapidement, du coup... et c'était peut-être pas très adroit!
Sinon il a l'air débile mon personnage ? :0) Obsédé oui, je ne voyais pas trop comment le montrer sinon, pour rechercher un chien depuis l'enfance, faut avoir un (petit) grain!
mais bon, Loup va bien nous recadrer tout ça ;0)
Sinon je suis d'accord pour rester dans une ambiance réaliste plutôt que de partir dans du surnaturel, ce serait pas mal de jouer sur la frontière

Loup va passer d'un chien à l'autre ! Rigolo ça .

Oui, et moi qui imaginais Toleska en labrador noir mais qui n'ai pas voulu indiquer pour laisser le choix :0)