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Message  Louis Jeu 6 Mai 2010 - 17:48

« Plumeberg fut exceptionnellement de ce monde. Il est un de ces hommes rares, comme les siècles en rencontrent peu. Il fut d’ailleurs et d’ici, d’hier et d’aujourd’hui, mais il fut grand, d’un génie incompris.

Trop vite tombée dans l’oubli, trop longtemps livrée à la seule critique rongeuse du silence, l’œuvre de ce génie méconnu, Archibald Plumeberg, mérite enfin une reconnaissance, et je me propose ici, dans cette chronique que m’a accordée la revue Critique, littérature, pataphysique et hypallage, de rendre justice à l’œuvre du génie oublié.

Les commentateurs, - car il y en eut, d’abord assez nombreux, avant de se faire muets dans un silence inexplicable - , se sont perdus en conjectures perplexes sur les écrits de Plumeberg ou n’ont su que paraphraser ses textes serrés, hermétiques, il est vrai parfois abscons, impénétrables, très sibyllins quand ils ne manifestaient pas une étrange grâce amphigourique.

Ma tâche sera peu aisée, car il ne subsiste, des œuvres de l’esprit pyramidal de Plumeberg, que de rares fragments épars, quelques volumes aux pages mangées par les mites, quelques notes manuscrites, un corpus parcellaire et babélien. Mais je ne limiterai pas mes efforts pour rendre hommage à la grandeur.

L’œuvre majeure de l’écrivain est un étrange récit, long, complexe et particulièrement profond.
Son titre est controversé. Il est devenu illisible sur l’édition originale, dont la couverture, festin d’une souris vagabonde et cultivée, n’est plus que lambeaux de toile.
On croit lire : «Le rêve de Marianne ». Mais la lecture est incertaine. Les ouvrages de plusieurs commentateurs y font référence sous l’intitulé : « La trêve de Marianne ». D’autres le citent sous la dénomination : « La fièvre des grandes âmes ».
Chacune des pages de l’ouvrage volumineux tout à la fois surprend et déçoit, puis intrigue et fascine. Semblent alterner, en effet, de nombreux blancs très nets du feuillet, à l’évidence non imprimés, avec d’autres nuances de blancs, qui semblent le résultat de l’effacement de caractères primitivement imprimés.
Un commentateur, Jonathan Duncan, prenant appui sur les annotations des œuvres de Plumeberg par un chroniqueur anonyme, propose cette exégèse explicative :
« Des blancs, observables sur chaque page, parsèment la prose de l’auteur. A n’en pas douter, ces manques dans le texte ont été voulus par Plumeberg. Surprenantes absences ! La prose est riche, l’auteur est volubile, c’est un flambeur de mots. Il ne les dilapide pas, non, ne les gaspille pas, ne s’étend pas en termes apparemment inutiles, mais il les fait briller, leur donne un vif éclat, jusqu’à l’incandescence, leur donne un rayonnement particulier, étrange, qui saisit, trouble et illumine l’âme du lecteur. Les phrases vous prennent par la main, vous font gravir des pentes, des collines, des montagnes, vous guident jusqu’à des hauteurs insoupçonnées, et puis tout à coup, à proximité des sommets, quand il ne reste plus qu’un pas à franchir pour se tenir sur les cimes du sens, de la compréhension la plus étendue, de soi, de l’humain, de l’univers, parvenus à cette altitude élevée, grisés par l’atmosphère rare et précieuse qui règne en ces lieux, à ce moment le sol se dérobe devant vous ; devant vous un trou, une crevasse, un précipice s’ouvre dans le chemin des mots. Un blanc aveuglant vous arrête. »
Comment expliquer ces absences dans le cursus du texte ? L’auteur a-t-il dissimulé les passerelles, les ponts qui permettraient de passer par-dessus l’affaissement, cet écroulement, cet éboulis qui se produit soudainement dans les phrases ? Quelle sorte d’avalanches a donc pu produire pareilles fissures ?

Sébastien Kops, un lecteur admiratif et perspicace d’Archibald Plumeberg, propose une interprétation originale de ces blancs muets dans son Traité du tacite et de l’explicite dans la littérature universelle et mondiale. Ces blancs, affirme-t-il en résumé, sont des ouvertures vers des plénitudes de sens, vers des absolus de réalités intégrales, d’extrêmes existences ; ce sont des serrures à ouvrir en trouvant les noms pertinents, les syntagmes adéquats, les mots clefs. Le mystère demeure, ajoute-t-il, sur le lieu où ces mots ont été dissimulés. Quelques exégètes prétendent que Plumeberg a laissé le soin à l’esprit de ses lecteurs, à leur imagination et à leur intuition, de chercher et trouver ces clefs verbales. Je crois qu’il n’en est rien. Je crois que le trousseau tout entier des clefs manquantes est dissimulé dans les écrits de l’auteur, dans les recueils d’aphorismes et de nouvelles qu’il nous a laissés, écrits postérieurs à son œuvre magistrale. »
L’hypothèse de Sébastien Kops semble tout à fait crédible. L’iconographie du volume original la confirme. Se trouve représentée, en effet, toujours bien apparente, une effigie de Janus avec son double visage, un bâton dans la main droite, une clef dans la main gauche.
La recherche malaisée de ces clefs est rendue plus difficile encore par l’état du texte dans le volume qui subsiste très dégradé par les ans, le temps, les mites et les souris. Comment reconnaître les serrures placées par l’auteur des mots effacés par les outrages du temps ? Des ouvertures involontaires ne sont-elles pas venues s’ajouter à celles, volontaires, ménagées par Plumeberg ? N’y-a-t-il pas eu une multiplication hyperbolique des serrures ?

Manuel Sacks passe pour être un plagiaire. Il aurait pillé des paragraphes entiers de l’œuvre de Plumeberg. On peut lire dans ses Hypotyposes en vert et bleu ces phrases qui pourraient être un calque de certains passages désormais illisibles du roman majeur de Plumeberg :
« Chacun erre au milieu des signes qu’il a projetés sur toute réalité. Chacun réinvente le monde pour ne pouvoir le réduire à ce qu’il est, et le fantasme prend corps à toute occasion. Les choses quotidiennes, sous leur écrasante évidence familière, ne peuvent répondre à la vision qui les transfigure. Il ya cette tragédie. Tragédie du décalage. »
Ces lignes illustrent-elles avec fidélité le style de Plumeberg ? Rien n’est moins sûr. Si Manuel Sacks fut un imitateur, il ne le fut pas excellemment. ( Si tant est qu’une imitation puisse être excellente ! ). On s’accorde à reconnaître que le style du texte modèle était plus fleuri, plus flamboyant, plus figuré, plus métaphorique, plus symbolique, plus original.
Cependant, il faut concéder que ces phrases sont un écho du talent de Plumeberg et des riches pensées qui traversaient son texte romanesque.
L’épais ouvrage de notre auteur, mille six cent soixante six pages, fourmille de situations diverses. Il est habité par toute une population de personnages. Une femme, qui semble se nommer «Marianne », en est peut-être le protagoniste principal. Le fil conducteur de l’ensemble est difficilement déterminable. Mais nous avons affaire, sans nul doute, à un roman du monde, dans lequel tout est dit, tout l’essentiel de la réalité humaine, tout l’essentiel de l’univers. Mais il manque les clefs qui donnent sens et consistance à l’ensemble. Il manque les mots.

Notre tâche désormais, après cette révélation confondante, troublante, géniale, des blanc de A. Plumeberg, est dans la recherche inlassable des mots et locutions clefs qui ouvriront les portes de l’œuvre, l’essentiel de la littérature, et peut-être de toute parole authentique.
Aux lecteurs compréhensifs, à tous ceux qui, héros nouveaux du verbe, lettrés incarnés, aventuriers du sens, sont prêts à se lancer dans une épopée, à la fois la plus ancienne et la plus nouvelle, ceux prêts à se mettre en quête des mots et phrases clefs, je livre ces quelques aphorismes de Plumeberg dans lesquels ils trouveront certainement une contribution à leur recherche :

« Derrière le masque, il y a un autre masque qui cache à son tour un nouveau masque. Il n’y a pas de visage.

Les mots sont des lunettes astronomiques qui permettent d’observer au loin, très loin, des galaxies de silence. »

« Le langage nous joue des tours radicalement nouveaux »

« J’ai souvent comparé le langage à une caisse à outils contenant marteau, ciseau, allumettes, clous, vis et colle. Ce n’est pas par hasard que toutes ces choses ont été mises ensemble – mais il y a des différences importantes entre les différents outils ; leurs divers emplois ont un air de famille – bien que rien ne puisse être plus différent qu’un ciseau et de la colle. Les tours nouveaux que nous joue le langage chaque fois que nous abordons un nouveau domaine sont une surprise perpétuelle »

Je propose encore aux lecteurs patients quelques bribes de l’auteur, fragments de textes perdus (je dois toutefois à l’honnêteté intellectuelle de préciser que ces fragments seraient, selon quelques érudits, des plagiats. Plumeberg, si souvent plagié, aurait été à son tour, par moments, un plagiaire. Ces allégations manquent toutefois de preuves.) :

« Je parle de ces foudres blanches qui nous dévoilent une seconde le visage qui est le nôtre, celui qui monte de la plus noire solitude jusqu’au feu dévorant d’une rencontre. Il n’est pour ces états aucune terre, aucune heure privilégiée. Si un livre, rarement, peut les amener, une absence le peut tout autant, une étoile, l’effroi du jour qui vient… Au-delà, en-deçà de toute littérature. »

« Plutôt que de prendre la parole, j’aurais voulu être enveloppé par elle, et porté bien au-delà de tout commencement possible. J’aurais aimé m’apercevoir qu’au moment de parler une voix sans nom me précédait depuis longtemps : il m’aurait suffit alors d’enchaîner, de poursuivre la phrase, de me loger, sans qu’on y prenne bien garde, dans ses interstices, comme si elle m’avait fait signe en se tenant, un instant, en suspens. De commencement, il n’y en aurait donc pas ; et au lieu d’être celui dont vient le discours, je serais plutôt au hasard de son déroulement, une mince lacune, le point de sa disparition possible »

« Il faut continuer, je ne peux pas continuer, il faut continuer, il faut dire des mots tant qu’il y en a, il faut les dire jusqu’ à ce qu’ils trouvent, me trouvent ; jusqu’à ce qu’ils disent, me disent – étrange peine, étrange faute, il faut continuer, c’est peut-être déjà fait, ils m’ont peut-être déjà dit »


Quelques mots décousus retrouvés sur des bouts de papier volants, pour terminer (je les ai classés selon mon inspiration, car je dois avouer mon échec dans la recherche d’une taxinomie objective ) :

« Et : copule vitale. Et : premier. Lien essentiel.
Miroir de miroir. Ecran. Eventail. Abîme.
Intervalle sans nom.
Fils des mots. Parques. Arts Moires.
Tourne clé.
Au commencement était le verbe ?
Fond intime. Ultime. Terminaison.

Je conclurai par quelques remarques parmi les plus troublantes sur l’œuvre de Plumeberg.
Konrad Kronstein soutient, dans un article récent paru dans la revue Alternatives herméneutiques, que le roman de Plumeberg est un roman silencieux, un immense blanc aux profondeurs muettes, un ensemble entièrement implicite, tacite, un étrange non-dit. Selon Konrad kronstein, tout le livre est une serrure. Une serrure sans porte, mais une serrure. Il ajoute que chaque mot que nous pourrions trouver est une clef. Tous les mots, toutes les phrases sont des clefs.
Cette théorie laisse pour le moins perplexe ! Mais il avance, en outre, quelques arguments douteux à l’appui, qu’Archibald Plumeberg est un usurpateur, qu’il n’est pas l’auteur véritable de l’œuvre qu’on lui attribue !
Pour ma part, je ne réussis pas à le croire, et je persiste à penser que Plumeberg est un génie hors du commun, qui sera un peu moins méconnu, je l’espère, après l’écriture et la parution de cet article. Je n’ai donc pas renoncé à la quête des mots clefs, et je ne doute pas que d’autres me suivront désormais dans cette aventure épique. »

Accordons, par souci de tolérance, un droit de réponse à l’auteur de l’article précédent. M. Charles Lenoir nous a fait parvenir ce billet d’humeur :

Cet article consacré au miteux Plumeberg me laisse pantois ! De qui se moque-t-on ? Je vous jure, mais de qui se moque-t-on ?!
Ce Plumeberg ne vaut pas mieux que l’horrible Malévitch quand il peignait un carré blanc sur fond blanc !
Pourquoi cet article n’a-t-il pas été censuré ? La liberté d’expression ne consiste pas à laisser dire n’importe quoi.
Il faut à son auteur un retour, oui, mais un retour de bâton !
Plumeberg n’est qu’un génie de lessive ! Il lave plus blanc, ça oui ! Il laisse blanc tout ce qu’il écrit ! Et sans bouillir !
Et voilà que l’on voudrait faire des clés avec du blanc ? Clefs du vide, oui ! Plumeberg et son chroniqueur les ont trouvées, c’est certain, au fond d’un paquet d’Omo !
Cet article est une insulte à la littérature. Une provocation. Une ignominie.
Enfermez-donc son auteur, à double tour ! Que les clefs répondent enfin à leur vraie fonction.
Faites-le taire, une fois pour toutes ! Ce litté-ratureux pédant, verbeux et inutile !
I had e dream : on ferait passer sous silence tous les ennuyeux, on créerait un permis d’écrire, à points, on enlèverait tous les points à qui dirait un mot de plus sur l’ « œuvre » prétendue de Plumeberg (un désoeuvré, celui-là, oui ! un vilain parasite des mots d’autrui ) et on supprimerait le permis sans hésitation à qui le commenterait.
Et puis, on ne publierait que des chefs d’œuvre dans mon dream. On ajouterait des points à qui est positif, aux auteurs ni minimalistes, ni maximalistes (et je pourrais en rajouter sur ma liste. Oui ! ), à ceux qui aident les lecteurs à s’adapter au monde, à ceux qui disent avec des mots, des phrases, des vraies ! avec de jolies tournures, combien la vie est bonne. On publierait surtout de la poésie, la belle, la vraie, celle qui ne parle que du cœur, de l’amour toujours, et des valeurs éternelles, la famille, le travail, la nation.
Stop à tous les Rimbaud pas beaux !
Feux rouges pour les Lautréamont, les Baudelaire, les Mallarmé, et consorts.
Y en marre aussi des révoltés de pacotille, des conformistes de la provocation, des dé-constructeurs, des bousilleurs de sens, des adorateurs de l’absurde et du néant, des fouteurs de moral à plat, des dénigreurs de tout poil qui se plaignent de tout et de rien ! Y en a marre !
Marre des commentateurs aux commentaires à terre, et à taire.
Voudrait-on aujourd’hui promouvoir l’écriture lessiveuse ! Qui nous laisserait rétamés et lessivés !
Qu’on les fasse donc taire tous ces intello gros nigauds !

Louis

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Message  Reginelle Jeu 6 Mai 2010 - 18:12

Monsieur Louis, je vous salue ! ça c'est la réaction spontanée d'une première lecture.
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Message  Invité Jeu 6 Mai 2010 - 18:15

J'adore ce genre de canular à la Borges ! J'ai savouré de bout en bout l'article sur Plumeberg. En revanche, la réponse m'a paru franchement de trop, à l'humour laborieux, très lourdingue.

Mes remarques :
« Les commentateurs, - car il y en eut, d’abord assez nombreux, avant de se faire muets dans un silence inexplicable - , » : typographie, pas de virgule avant un quart de cadratin ouvrant une incise, et un trait d’union ne suffit pas à encadrer ladite incise, il faut prévoir un – ou un —
« ( Si tant est qu’une imitation puisse être excellente ! ). » : typographie, pas d’espace après la parenthèse ouvrante ni avant la fermante ; d’autre part, si toute la phrase, comme ici, est entre parenthèse, il est inutile d’ajouter un point derrière
« mille six cent soixante-six (trait d’union) pages »
« Mais nous avons affaire, sans nul doute, à un roman du monde, dans lequel tout est dit, tout l’essentiel de la réalité humaine, tout l’essentiel de l’univers. Mais il manque les clefs » : je trouve maladroit de faire débuter deux phrases successives par Mais
« des blancs de A. Plumeberg »
« Le langage nous joue des tours radicalement nouveaux » : manque le point final
« sont une surprise perpétuelle » : manque le point final
« il m’aurait suffi (et non « suffit ») alors »
« le point de sa disparition possible » : manque le point final
« ils m’ont peut-être déjà dit » : manque le point final
« Et : copule vitale. Et : premier. Lien essentiel.
Miroir de miroir. Ecran. Eventail. Abîme.
Intervalle sans nom.
Fils des mots. Parques. Arts Moires.
Tourne clé.
Au commencement était le verbe ?
Fond intime. Ultime. Terminaison. : manquent, je pense, les guillemets fermants
« I had e dream » : a dream, non ? Ou c’est fait exprès ?
« un désœuvré »
« un vilain parasite des mots d’autrui ) » : typographie, pas d’espace avant une parenthèse fermante
je pourrais en rajouter sur ma liste. Oui ! ), » : typographie, pas d’espace avant une parenthèse fermante

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Message  Reginelle Jeu 6 Mai 2010 - 18:34

je me suis régalée, aussi et plus encore à la seconde lecture, du début à la fin.

Article et réponse représentent pour moi les deux "extrêmes", même si ma sympathie va surtout à la réponse.
à cause de :

"à ceux qui aident les lecteurs à s’adapter au monde, à ceux qui disent avec des mots, des phrases, des vraies ! avec de jolies tournures, combien la vie est bonne. On publierait surtout de la poésie, la belle, la vraie, celle qui ne parle que du cœur, de l’amour toujours, et des valeurs éternelles, la famille, le travail, la nation."

même si mes valeurs éternelles ne sont pas vraiment : famille, travail, nation.

et à cause de :

Y en marre aussi des révoltés de pacotille, des conformistes de la provocation, des dé-constructeurs, des bousilleurs de sens, des adorateurs de l’absurde et du néant, des fouteurs de moral à plat, des dénigreurs de tout poil qui se plaignent de tout et de rien !

parce que si j'aime les révoltés, les provocateurs, les jongleurs d'absurde, j'en ai aussi ras le bol des fouteurs de moral à plat, et etc.

je n'en suis pas à qualifier Rimbaud de "pas beau", encore moins à rejeter un Baudelaire, mais les coupeurs de cheveux en quatre me hérisse le poil.

Je ne sais pas si je suis passée à côté de ce que ce texte veut exprimer, mais j'avoue que, si oui, eh bien, ça m'est égal, car ce que j'ai bien voulu y voir et en comprendre me réconforte et me conforte.

Me suis régalée et tout ça m'a mis de bien belle humeur.
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Message  Reginelle Jeu 6 Mai 2010 - 18:35

me hérissent *** pardon
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Message  Invité Jeu 6 Mai 2010 - 20:13

Marre des commentateurs aux commentaires à terre, et à taire.
Marre des jeux de mots laids !

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Message  silene82 Ven 7 Mai 2010 - 9:50

Il me semble retrouver quelque chose dans ce texte d'une remarque que vous faisiez à propos d'une rencontre à laquelle vous aviez assisté, Louis, et où un grand écrivain, il me semble que vous le mentionniez, ce qui n'est pas anodin, évoquait cette parole antérieure que l'écrivain tenterait d'accoucher. Vous me pardonnerez le raccourci.
J'ai positivement adoré ce texte, brillant et remarquable, en plus d'aborder des questions de fond. La fin en est un peu longue à mon sens, la démonstration étant tout de même assez claire.
Le vrai problème qui se pose réside dans l'évidence qu'il va vous être difficile de vous auto-commenter, sauf capacité de distanciation remarquable, et que nous allons être par conséquent privés d'un commentaire pointu sur un texte qui ne l'est pas moins.
Je file le relire.
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Message  Plotine Ven 7 Mai 2010 - 10:15

Un texte pour tester ses défenses immunitaires aux exégètes et critiques de tous poils ?
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Message  Invité Ven 7 Mai 2010 - 11:41

Eh bien... quelle époustouflante démonstration !

juste : "I had e dream" ? a dream ? ou alors e-dream ?

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Message  Ba Ven 7 Mai 2010 - 18:04

Rien à dire de trop. Rendons grâce aux talents tombés dans l'oubli,eux seuls connaîtront le vrai prix de la mémoire.
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Mots clefs Empty L'appel du vide.

Message  ubikmagic Ven 7 Mai 2010 - 18:06

Salut l'artiste,

Une fois de plus, tu es brillant. On finit par s'y attendre, à défaut de s'y habituer.

Ton texte me fait immanquablement penser à l'exégèse de Philip K. Dick, œuvre qu'il a entreprise sur le tard, dans sa période dite mystique. Il s'est mis à rassembler de plus en plus de documents, à élargir constamment le champ de sa recherche, et plus il accumulait, moins il savait par quel bout s'y prendre. Puis il commença à se dire qu'il devait peut-être intégrer l'idée de pièce manquante, comme un puzzle volontairement incomplet... Ses amis, inquiets et irrités, n 'entendaient plus parler que de cette obsession qui le rongeait... Parmi eux, l'écrivain Kevin W. Jeter qui à cette époque rédigeait son roman Dr Adder, et qui se servit de cette situation pour un de ses personnages, copie conforme de Dick, démiurge dément qui construisait un vitrail géant à partir de morceaux de verre trouvés je ne sais plus où, et finissait peu à peu par admettre qu'il fallait y laisser du vide, jusqu'à ne plus rien mettre dans son vitrail et le contempler, sidéré, en transes...

La folie, quelque part. Comme disait Gainsbourg, le génie ça démarre tôt, quelquefois ça rend marteau... Le vide comme allégorie de la vacance intérieure, mais aussi du gouffre qui nous guette et dans lequel on est tenté, par moments, de se jeter, pour en finir avec l'incertitude. Le vide comme polarité d'attirance et de dégoût. Insondable et mystérieux.

Voilà à quoi me fait penser ton texte, en première lecture. Une deuxième s'impose, et peut-être plus encore.

Merci.

Ubik.
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Message  Louis Ven 7 Mai 2010 - 18:17

Pour une fois, j’interviens à propos d’un de mes textes. Non, pas pour le commenter, Silène ! D’abord pour remercier celles et ceux qui l’ont commenté. Ensuite pour dire à socque qu’elle a raison, la réponse à l’article sur Plumeberg est de trop. D’autant plus qu’elle semble pouvoir engendrer quelques méprises.
Je me suis efforcé d’écrire, dans cette réponse, tout le contraire de ce que je crois et défends. J’apprécie Malevitch, et je trouve fascinant ce carré blanc qui semble se détacher du fond de la toile. Je défends la tolérance, alors que le personnage réclame censure. J’admire beaucoup Rimbaud et Baudelaire, et aussi Lautréamont ( je précise que, si l’article sur Plumeberg est écrit sous l’inspiration de Borges, comme l’a très bien vu socque, j’ai parfois procédé comme Lautréamont, non pas dans Les chants de Maldoror, mais dans Poésie II,
en détournant quelques textes. J’ai ainsi repris et détourné des passages de L’ordre du discours de Michel Foucault, qui correspond à sa leçon inaugurale au Collège de France, cela dans certains fragments attribués à Plumeberg ). D’autre part, je déteste les références publicitaires, ce que fait pourtant l’auteur de la réponse. Le style y est « lourdingue », comme dit socque, c’est vrai, parce que le personnage est lourdingue. Je ne défends pas les pseudo « valeurs éternelles » qu’il évoque, et surtout pas le travail ! Les efforts, oui, mais pas le travail. Je me méfie aussi beaucoup de l’anti-intellectualisme en vogue. Ses jeux de mots ne sont pas très fins, Narbah, c’est vrai, mais le personnage ne l’est pas !
Reginelle, tu t’es reconnu partiellement dans ce que dit ce personnage, mais il t’a fallu apporter bien des réserves. Je ne crois pas que tu aurais pu réagir de cette façon à l’article sur Plumeberg !
Easter, j’ai voulu écrire « a dream ». Mais « e-dream », pourquoi pas ? Mais peu importe, puisque je crois qu’il faudrait supprimer toute la réponse du personnage intolérant.
Merci à toi, Ubik, je viens de lire ton commentaire, très intéressant.
Bonjour Ba
Merci à tous.

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Message  mini joe Ven 7 Mai 2010 - 18:49

Par contre, Plumeberg j'ai pas trouvé dans wikipedia. Je crois qu'il existe pas en vrai. Ou alors c'est un pseudo comme MINI JOE mais que les ecrivains de wikipedia ne connaissent pas. Mais ca ce serait quand même un peu tiré par les oreilles !
Sinon c'est un texte qui me fait penser à Borges bien sur mais pas du tout à Dick... De toute facon j'ai du mal avec les textes qui me font penser à des textes qui ont déjà été écrits par quelqu'un... Manque de personalité littéraire.

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Message  Reginelle Ven 7 Mai 2010 - 18:52

Tu as raison Louis, même si j'y trouve un écho de cet intellectualisme "à tout prix" qui m'effraie un peu, je ne pourrais pas faire de réserves sur l'article de Plumeberg. Justement pour aimer cette idée de "blancs, de vides, et de clés". Pour être touchée par Plumeberg. Mais c'est juste que, certains "critiques" dans leurs critiques ou comment ils les expriment bien souvent m'agacent. (ben vi... c'est quasi épidermique)

En revanche, la réponse est peut-être plus "dangereuse". Je ne sais pas si tu me comprends. Elle est du genre de ces discours extrémistes, qui distillent de ces pensées que beaucoup peuvent partager, où ils se reconnaissent et auxquels ils adhèrent juste pour ça. Et pas tous ont assez de "bon sens", pour y voir aussi ce vers quoi ils conduisent. C'est vrai que j'ai eu besoin de poser bien des réserves pour "me démarquer", j'aurais pas aimé du tout qu'on m'y amalgame en totalité. (rires)
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Message  demi-lune Sam 8 Mai 2010 - 20:20

Louis, je vois que chez tes commentateurs, ce texte éveille des échos de lectures sur ce thème : je n’échapperai pas au nombre puisque j’ai immédiatement pensé en le lisant au livre très drôle et très excentrique de Sterne : « Vie et opinions de Tristram Shandy » (dont je recommande la lecture !).
Cet ouvrage comporte en effet des pages grises, des noires, des blanches (avec consignes au lecteur pour la compléter !), des lignes entièrement remplacées par des astérisques. J’ai recopié ci-après le paragraphe précédent une page entièrement jaspée de noir et de gris.
« Lisez, lisez, lisez, lisez mon ignorant lecteur, lisez ou par la science du grand saint Paralipomène, vous feriez mieux, je vous le dis à l’avance, de jeter ce livre aussitôt, car sans beaucoup de lecture par quoi j’entends, Votre excellence le sait bien, beaucoup de science vous serez aussi incapable de pénétrer le sens moral des marbrures couvrant la page ci-après (emblème jaspé de mon œuvre ) que le monde le fut, malgré toute sa sagacité, de discerner les opinions et vérités encore mystiquement cachées sous le voile de ma page noire. »

Le parallèle était donc pour moi inévitable !

Je crois que tu as raison de supprimer « le droit de réponse » du texte, car peut-être trop caricatural et n’apportant guère à la 1ère partie, déjà solide (y’a des mots que je connais pas mais le commentateur de Plumeberg est un érudit !). C’est bien vu et sacrément bien construit en tout cas : pour un peu, on y croirait !
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