Les eaux sur la peau

J’ai mal au crâne. Aujourd’hui, mon réveil, je le sens mal, l’impression que ça ne va pas être le pied.

De mauvaise humeur, je me lève du gauche et aïe, je sens ma douleur…Positivons… au moins j’ai retrouvé la punaise que je cherchais en vain hier, et puis du coup, j’ai moins mal à la tête. Punaise ! La journée commence bien !

Ce que je kiffe le matin c’est mon café …

Un autodafé ! Un gros cafard surnage. Pas de bol décidément ce matin, de peur je le casse ! Et puis je m’ébouillante. Eh ben pas la peine de lire mon avenir dans le marc, mon avenir je le vois pas rose, d’abord Marc, il s’est barré hier avec la voisine du dessous, Rose, et ça c’est quand même un peu fort de café quand j’y pense, ensuite faut que je me panse, mon présent je le vois rouge, j’ai posé le pied droit sur un éclat de mon manque de bol !

Comme si ça ne suffisait pas qu’on m’ait laissé tomber, en sortant de chez moi, pas de pot, je me rétame sur une peau de banane ! Une matinée de toute beauté, j’me dis, et toute bottée, crotte, je marche dedans !

Déjà crevée à huit heures du mat et échaudée à tous les étages, j’me dis allez ça gaze ma poule, il faut positiver ! J’mate ma poubelle pour aller bosser, elle est dans le même état que moi ! Bon, j’peux faire semblant de m’en contreficher qu’elle ait une contredanse fichée sur le pare brise mais ça me les brise de devoir changer la roue ! Allez, il parait que la roue tourne. J’ai hâte de voir ça. Allez ma puce te dégonfle pas.

En attendant, l’heure tourne et dans mon infortune, mon sac tombe à terre …toute ma thune roule dans le caniveau et il se met à pleuvoir comme vache qui pisse. Joli à voir, j’ai plus que les eaux sur la peau. Qui plisse.

Impair et passe. Bien envie de passer mon tour, moi de me défiler. J’enfile mon imper tout froissé ( je passe sur les taches de cambouis que ce faisant j’imprime) quand soudain, j’sais pas pourquoi, ma joie de vivre trépasse et je déprime. J’me sens une tache, j’me sens dans une impasse.
Et voilà la goutte d’eau qui fait déborder la naze, ça coule dans mon cou, c’est un coup fourré, un guet apens pour full sentimentale, j’en ai plein les guêtres.

Alors en larmes je rends les armes, je fais demi-tour, j’y vois comme dans un four, et femme à lunettes femme en casquette , en quête d’un peu de tendresse dans ce monde de cerbères , c’est sur le réverbère que je m’estourbis. Brutalement. Pas de quoi crâner !

C’est assommant, je suis sonnée, le réveil aussi qui me réveille. Encore une nuit cramée à rêver de foutaises ! A rêver de vendredi treize !
On est quel jour au fait ? Jour de fête ? J’ai mal au crâne ! Je me lève du pied gauche et …Punaise !

Une pochade ? Voire. Avec toi, il est toujours prudent de se méfier.
Ji kouni.
Transcription littéraire de La Chèvre ? Pas quand même, puisqu'il s'agit là d'un jour un peu exceptionnel quand même, et, ouf, imaginaire.
Ah bon, la punaise ? Un simple point de détail, voyons...Où diantre voyez vous que ça abîme ?
Reb', c'est drôle et poignant en même temps. Je n'ai même pas encore suffisamment relu pour apprécier tous les clins d'œil et jeux sur les mots, qui en disent d'autant plus long que tu en as été économe, voire avare, ici.
Court et réussi, merci, j'en reprendrais bien un bout.

C'est très réussi ! Les mots et les évènements qui s'enchaînent jusqu'à former un cercle infernal et parfait. Et c'est plein d'humour, en plus.

Purée silène 82 (82, un numéro d'immatriculation ?) j'te jure écrit au premier degré c'te pochade. Oui j'avais beau me faire les poches, rien à offrir, hormis mes poches sous les yeux et une fieffée envie de rire et de faire rire...

C'est en relisant à l'instant que je vois où ça abyme...
Je suis trop naze, j'voulais juste mettre les gaz ...hilarants. Oui j'aurai pu imaginer un texte d'une autre nature...mais mon héroïne veut juste lever le camp, pas des polémiques sur des points de détail
Surement elle pense que la Torah a tort , elle est Gentille c'te goyave, elle voulait juste exterminer son cafard c'est raté un vrai four son histoire
Mais merci silene 82 de m'ouvrir ces perspectives. J'vais p'tet écrire la suite...Samedi quatorze...Les os sur la peau...

Rien qu'avec le titre, je me suis dit : ma fille tu vas chiâler de rire !
Pas manqué, un festival, que dis-je... LE concentré d'une journée de merde (s) en une nuit !
Punaise, ça fait du bien dès le matin. J'vais faire attention à ne pas marcher sur un râteau sournoisement caché dans le jardin.
Bonne continuation Réb, comme on dit par ici !

Je l'aurais bien vue fool sentimentale cette full sentimentale. Et extrapoler la machine à panser un peu. Mais quelle verve ! qui mériterait - n'ayons pas peur des mots (oops ! j'avais écrit : "n'ayons pas peur des morts", tu es contagieuse, Rebecca) - qui mériterait donc dissection, tant une simple lecture ne rend pas justice à ton imagination débridée. En fait c'est un texte ludique, auquel on peut s'amuser tout aussi bien à retrancher, ajouter ou appuyer des jeux de mots et/ou phonétiques.
Bien aimé la fin.

Rebecca a écrit:Purée silène 82 (82, un numéro d'immatriculation ?)
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Ben non, c'est mon âge, tu sais bien...

"Marabout, bout de ficelle, selle de ..." bien vu Rebecca le pire des cauchemars et pourtant on s'y croirait, il y a des jours comme ça où tout s'enchaîne "j'en ai marre, marabout ..." et toujours le sourire triomphe même s'il est un peu jaune !

Mais bon sang, qu'allait-elle faire dans cette pantoufle ?
Petite ronde de mots expressifs.

Tu as de l'humour et l'art du jeu de mot!
Mais à part son aspect comique, le texte est pour moi assez vide.
Attention cependant, je salue vraiment tes jeux de mots qui comblent en grande partie ce vide!

Un humour très noir et une pléiade de jeux de mots ou phonétiques.

C'est très frais, et si le but voulu était de faire rire jaune et prier pour qu'un début de journée pareil ne nous arrive pas, ne serait-ce qu'en cauchemar, l'effet est réussi !

Quand on se lève du pied gauche, alors forcément on n’est pas sur ses pieds, mais sur les mots. Reste à savoir où ils nous emportent avec leur homonymie, leur équivocité, leur ambiguïté. Reste à savoir où l’on glisse, d’un signifiant à l’autre, sur la glace du signifié. Tu nous convies Rebecca à une jolie glissade.
Mais au final, c’est à se demander si nous jouons avec les mots, ou si les mots se jouent de nous.

Les eaux sur la peau ...par moment, j'ossature !
Mais ça m'a fait rire quand m'aime !

Ça le fait mais en même temps, il me semble que par moments, le ton est un peu forcé. Ceci dit, je trouve que ça colle avec l'idée qu'on peut ressentir certains matins de devoir faire semblant, de se forcer, non pas à vivre, mais à faire comme ci et c'est un élément qui transparaît bien dans ton texte (simple interprétation de ma part bien sûr).
Donc ça marche !

Tes phrases coulent en cascade, tournent, éclaboussent, roulent et explosent dans le creux de l'oreille.

Il se dégage une force presque érotique dans cette façon que tu as de jouer avec les mots, de les caresser, les chatouiller, les assortir ou les disloquer jusqu'à ce qu'ils donnent du plaisir.

Bravo pour les jeux de mots disséminés au milieu des phrases et qui permettent de dédramatiser ce début de journée pas très enthousiasmant... Je me suis bien amusée en lisant ce texte, merci!

J'ai voulu lire du Rebecca et j'ai choisi celui ci au hasard.
Et bien, bonne pioche!
Amusant, déroutant, s'écoute comme une chanson, (du Sechan peut etre?)

A suivre donc, et merci pour ces bons moments

"c’est mon café …"

En relisant ces mots oubliés, je me suis levée à 11h26 " tiens un café", oublié de prendre le jus noir dans le mug de porcinet et son ami Winnie.
Du coup nous lisons par bribes, levé, assis, égaré, rattrapé par la légèreté du lecteur à la verticale.
Je reviens à la ligne, elle est perdue mais tire néanmoins un autre fil plus causant.
Lire ?
Accorder ses lyres ?
C'est dire...;-)

Je n'ai pas trippé moi. Mais en même temps, je ne suis pas très fan des jeux de mots. Tu me charmeras une autre fois Rebecca ! ;-)

Mon avis
Je comprends la mise en mots volontaire parlée / pensée, pourquoi pas ? Mais cela n’explique pas le laisser-aller dans la forme : quand même quelques fautes ( "guet apens" "pour full sentimentale" ), une utilisation de la ponctuation qui fait dans le n’importe quoi (tu avais un stock de ! et de , ??? ), des espaces de séparation dans cette ponctuation envahissante placés n’importe où, quelques répétitions.
Ce qui me déçoit un peu, c’est quand je constate que tu peux écrire
Joli à voir, j’ai plus que les eaux sur la peau. Qui plisse.
Et voilà la goutte d’eau qui fait déborder la naze,
Qui démontre un potentiel d’écriture bien plus grand qu'affiché ici (je préfère ne rien dire d’un de tes autres textes « Dis, eux ? »
Car là je ne pourrais pas dire qu’il y a à sauver. Tu devrais quand même relire après avoir bu ton café matinal. ☺
Ces textes sont quand même et surtout très vains.