Je suis resté là
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Je suis resté là
Je suis resté là longtemps, main dans la plume, à regarder la feuille m'agresser sans peine de son blanc stérile, inerte, gorgé de néant. Abandonné de lueur et fatigué d'ennui, j'attendais le moment, quand ça irait verser, couler, propager le carnage. Ô, que j'implorais de faiblesse ce papier de misère qui continuait à pourrir. Que je restais las, à impatienter de démence, priant pour l'explosion, le bigbang primitif. Hélas, s'en était ainsi, ça demeurait caillou. Mon imagination s'éternisait de sècheresse, coincée d'embarras, comme ensorcelée de paresse. Il n'y avait rien à faire, ça ne voulait cogner, ça restait nu à gésir, débranché de lumière. J'errais de tiédeur, cloué dans l'ombre, fiévreux de gris à n'y rien saisir.
Je suis resté là, à occuper sur le satané bureau, le regard circulaire à tenter d'apercevoir quelques esquisses dessinées sur le paysage, quelques brouillons qu'il suffirait de poursuivre. Je ne sais pas combien de temps. Les murs de ma chambre tapissaient de sueur et d'airs qui transpiraient de brouillards. Pourtant, je ne demandais rien d'autre que la grâce du cosmos, qu'il me balançât quelques ébauches, une idée, c'est ce que cria mon âme, à cet instant où on lui donna tort. L'idée, c'était la bougie divine, celle qui tenterait la sagesse au fou et la folie au sage, envoyée droit dans la gueule de l'artiste, ce merveilleux débile.
Je suis resté là, à m'empoisonner de soucis, d'immobiles tristesses, à ne voir aucun mot rugir sur l'horizon, aucune bulle envoutante, nul enchantement de sottise, rien d'autre qu'un zéro brillant de jouissance. Que je n'aimais ces moments, seul dans l'ennui, à jalouser le ciel de son sourire de soleil me faisant rougir jusqu'à tard dans mes rêves.
Je suis resté là, à occuper sur le satané bureau, le regard circulaire à tenter d'apercevoir quelques esquisses dessinées sur le paysage, quelques brouillons qu'il suffirait de poursuivre. Je ne sais pas combien de temps. Les murs de ma chambre tapissaient de sueur et d'airs qui transpiraient de brouillards. Pourtant, je ne demandais rien d'autre que la grâce du cosmos, qu'il me balançât quelques ébauches, une idée, c'est ce que cria mon âme, à cet instant où on lui donna tort. L'idée, c'était la bougie divine, celle qui tenterait la sagesse au fou et la folie au sage, envoyée droit dans la gueule de l'artiste, ce merveilleux débile.
Je suis resté là, à m'empoisonner de soucis, d'immobiles tristesses, à ne voir aucun mot rugir sur l'horizon, aucune bulle envoutante, nul enchantement de sottise, rien d'autre qu'un zéro brillant de jouissance. Que je n'aimais ces moments, seul dans l'ennui, à jalouser le ciel de son sourire de soleil me faisant rougir jusqu'à tard dans mes rêves.
Nechez- Nombre de messages : 318
Age : 35
Date d'inscription : 19/12/2007
Re: Je suis resté là
Une jolie image à la fin ("jalouser le ciel de son sourire de soleil "), mais vraiment le sujet me gonfle.
Mes remarques :
« Hélas, c'en était ainsi »
« Mon imagination s'éternisait de sécheresse, coincée d'embarras, comme ensorcelée de paresse » : je trouve que la structure trop répétitive des qualificatifs lasse, avec en plus les « gorgé de néant », « Abandonné de lueur et fatigué d'ennui », « débranché de lumière »
« Les murs de ma chambre tapissaient de sueur et d'airs qui transpiraient de brouillards » : tel quel, je trouve que c’est vraiment nébuleux !
Mes remarques :
« Hélas, c'en était ainsi »
« Mon imagination s'éternisait de sécheresse, coincée d'embarras, comme ensorcelée de paresse » : je trouve que la structure trop répétitive des qualificatifs lasse, avec en plus les « gorgé de néant », « Abandonné de lueur et fatigué d'ennui », « débranché de lumière »
« Les murs de ma chambre tapissaient de sueur et d'airs qui transpiraient de brouillards » : tel quel, je trouve que c’est vraiment nébuleux !
Invité- Invité
Re: Je suis resté là
Ah, par contre, pour le coup, j'ai presque fait un sans faute ! A moins que vous ne soyez pas en forme
Nechez- Nombre de messages : 318
Age : 35
Date d'inscription : 19/12/2007
Re: Je suis resté là
Eh oui ! Je ne vous ai pas félicité parce que ces grands progrès ne sont pas nouveaux chez vous, je ne voulais pas donner dans le paternalisme après les avoir déjà signalés. Mais j'en pense pas moins.
Invité- Invité
Re: Je suis resté là
On sent tout le travail derrière ces lignes, peut-être trop pour moi. Je veux dire, par moments, ça sonne affecté. Ou alors c'est la faute au thème nombriliste qui me donne ce sentiment de légère préciosité.
Invité- Invité
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