Festin et miettes

Festin et miettes


L’herbe est folle
qu’un vent de mai agite.
En vol de bourdon
un oiseau - ma muse -
plonge et replonge
sa tête noire
au fond d’un cœur
de pissenlit.
Les inflorescences jaunes
projettent leurs larmes vives
sur les ailes-éventails noires.
C’est l’heure du festin
des chardonnerets matin.

Dents-de-lion pour masque rouge.
Poussière d’akènes et dégustation aérienne.

L’oiseau voltige,
se régale de graines,
se pose sur la tige,
qui à peine ploie
décolle à nouveau,
reprend son envolement,
dans cet instant d’engoulement
qui semble d’éternité.

Sur le sol, pattes menues,
Madame chardonneret
préfère l’essence de sapin,
sur la souche juchée
elle reçoit pluie d’aigrettes
et explore le goût du bois.

29 mai 2010

Dents-de-lion : autre nom de la fleur de pissenlit

Une scène bien décrite, évocatrice... je pense qu'ici, le découpage en vers courts nuit, empêche le souffle du poème, l'envol, justement ; dommage, à mon avis, parce que les mots sont bien choisis, l'impression visuelle réussie.

Une remarque :
"un oiseau - ma muse -" : pour encadrer une incise, le trait d'union "-" ne suffit pas, il faut employer le quart ou semi-cadratin "–" ou "—".

Un beau texte, j'ai aimé. Mais je suis de l'avis de socque (oui...) les retours à la ligne sont très nombreux et cassent le rythme de la lecture.

se pose sur la tige,
qui à peine ploie est diificile à dire à haute voix, par contre
se pose sur la tige,
qui ploie..... à peine est plus fluide.

Ceci encore : "Dents de Lion" est le l'autre nom de la plante entière et non de la fleur : les feuilles de cette variété de pissenlits sont fortement découpées, dentelées.

Par moments ça fait un peu "leçon de choses", je veux dire c'est très descriptif, très détaillé. Mais un joli tableau en ce début d'été.


PS : pour info et parce que ce mot m'amuse toujours : dandelion = "pissenlit" en anglais.

Il suffit de peu pour que fleur devienne reine " dent-de-lion" pour pissenlit, quelle gueule tout soudain !

Petite réserve sur ces deux vers L’herbe est folle/qu’un vent de mai agite. Je me demande si le est dans le premier est vraiment indispensable.

Ceci mis à part, j'aime les tonalités colorées et "bruissantes" de ton texte, j'ai l'impression de voir et d'entendre ces fleurs bouger. Le rythme haché donne pourtant naissance à une ambiance particulière, que j'associe à des coups de vents furtifs, à des éclats de soleil, à des fragments éphémères de vie en quelque sorte.
Et ça sent bon le soleil, ça fait du bien.

Pas de rimes mais de la musicalité, j'ai bien aimé lire ces images fraîches.
Mais je n'ai pas compris ce qu'était "l'engoulement" et n'ai pas trouvé ce mot dans mon Larousse.

C'est agréable et frais, mais me donne un peu l'impression d'un commentaire en voix off pour des images d'Arte, cela dû peut-être à la netteté de la terminologie.