Pulsion de Vie

Pulsion de vie

J'ai beau ne pas vivre, je prend de l'âge
Je sens le démon de la mort entrer en mes chairs
Je n'en peu plus de rester trop sage
J'ai besoin de souvenirs pour affronter l'hiver

J'ai terminé mon quart de siècle, me voici en déchéance
Mon corps, comme mon esprit, ne suivront plus la danse
J'ai gaspillé mes plus belles années en de vaines poursuites
Il est passé le bel été, pfuit!

Finit le temps des espoirs, il va falloir réaliser
Tous ces rêves mis au rancart, sans penser au passé
Je suis mortelle, triste constatation
Mais je préfère me brûler les ailes
Que de vire sans raison

J'ai trop raté pour préparer un avenir
Désormais il faut foncer, plus de projets, des désirs

Je ne veux pas d'une vie de trêve
Où tous se déroule sans accrocs
Je veux faire de ma vie un rêve
Et dans mes jours planter les crocs

Que m'importe de vivre longtemps
Si l'ennuie peuple mon calendrier
Je préfère mourir au vent
Que de vivre dans un cendrier.

03/09/2010

"Que m'importe de vivre longtemps
Si l'ennuie peuple mon calendrier
Je préfère mourir au vent
Que de vivre dans un cendrier."

CQFD !
Même après avoir grillé des centaines de cartouches, on en arrive tous à la même conclusion, je te rassure !

Un texte qui vaut par sa spontanéité et l'énergie qui s'en dégage.

En fait, c'est difficile de commenter parce que ça transpire la sincérité, pas de doute, j'ai beaucoup aimé la dernière image, pour le reste, cette émotion brute restée brute, s'assimile plus pour moi à une confidence. On a parfois besoin de poser les choses, alors... je le comprends bien. Ce qui est souvent difficile, c'est de s'en détacher assez pour la transformer, tout en conservant la sincérité initiale.

Merci pour vos lectures et critiques. J'ai, je le dis encore une fois, beaucoup de mal à retravailler ma poésie... Autant je réussit à me détacher de ma prose et à y tailler dans le lard, à la triturer pour tenter d'en faire quelque chose, autant mes poèmes sont toujours trop attachés à du personnel et je n'arrive pas à prendre de la distance... je suis aussi assez mauvaise techniquement en versification...

Toutes suggestions bienvenues! [u]

Ce qui est souligné plus haut est exact ; ce qui est gênant c'est la pléthore de "je" "me" "moi" , on se sent très vite exclu, c'est radical .
Cela tu peux y remédier en recherchant dans ces souffrances ce qu'elles ont d'universel, et là on sera plus dans le partage auteur/lecteur.
Le vers qui ne va pas : Il est passé le bel été, pfuit! le rythme est bancal, l'emploi d'une interjection est tellement incongru ici que c'en est comique (et donc ruine l'effet pathétique)

ma préférée :la dernière strophe, la mieux réussie .

Ci-dessous une autre versionde Pulsion de vie, retravaillé selon les suggestions de Polixène... Vos critiques?


Pulsion de vie

J'ai beau ne pas vivre, je prend de l'âge
Le démon de la mort entre en mes chairs
Je n'en peux plus de rester trop sage
Il faut des souvenirs pour affronter l'hiver

J'ai terminé mon quart de siècle, me voici en déchéance
Mon corps, comme mon esprit, ne suivront plus la danse
Mes plus belles années gaspillées en de vaines poursuites
Il est passé le bel été, ma jeunesse mise en fuite.

Finit le temps des espoirs, il va falloir réaliser
Tous ces rêves mis au rancart, sans penser au passé
Je suis mortelle, triste constatation
Mais je préfère me brûler les ailes
Que de vivre sans raison

J'ai trop raté pour préparer un avenir
Désormais il faut foncer, plus de projets, des désirs

Pas question d'une vie de trêve
Où tous se déroule sans accrocs
Faire de ma vie un rêve
Et dans mes jours planter les crocs

Que m'importe de vivre longtemps
Si l'ennuie peuple mon calendrier
Je préfère mourir au vent
Que de vivre dans un cendrier.

03/09/2010

J'ai beau ne pas vivre, je prends de l'âge
Le démon de la mort entre en mes chairs : pas joli à lire...
Fini(sans t) le temps des espoirs, il va falloir réaliser
Où tou(avec t) se déroule sans accroc(je ne mettrais pas de s vu qu'il n'y en a pas)
Si l'ennui(sans e) peuple mon calendrier

Je crois que les précédents commentateurs ont très bien résumé. Le texte est encore trop brut à l'état actuel. L'expression est convenue et trop peu d'images amènent de la personnalité et de l'originalité au texte. Pour autant, ce défaut du poème permet assez paradoxalement d'accentuer le sentiment de sincérité qui s'en dégage, de sorte qu'il m'a touché malgré tout. Mais je suis sûr qu'en retravaillant encore le texte, en prenant plus de recul vis-à-vis de la situation tout en gardant toute la sincérité qu'il possède déjà, tu pourrais arriver à un résultat bien plus beau et personnel.

Quelques mots sur cette "poésie" égotiste adepte du "je". Il est toujours étrange et regrettable de voir qu'elle subiste, sous la forme d'une agrégation de constats et d'espérances un peu mièvres (vivre sa vie comme un rêve, par exemple). Ce postulat qui consiste à dire que l'on peut vivre sans raison est bien absurde : même porté par la force des choses, vivre se charge de sens. L'erreur de la pseudo-pensée développée dans ce poème, c'est de croire par la négative qu'une vie sans accrocs est possible... Bref, on dirait les paroles d'une chanson d'un groupe de baby-rockeurs...

pas mal, j'ai bien aimé l'idée de la petite énigme au premier vers. Ca m'a donné à réfléchir pour une fois. Pour le reste j'ai adoré le rythme, et j'ai une préférence pour les deux premières strophes.

trop de je, super sombre, et un peu lourd je trouve.

Dernière tentative de nouvelle version (alcoolisée, je vais prendre peur demain mais tant pis...)


Trentaine (pulsion de vie)

On a beau ne pas vivre, on prend de l'âge
Le démon de la mort entre en nos chairs
On n'en peut plus de rester trop sage
Il faut des souvenirs pour affronter l'hiver

On a terminé son bout de siècle, pour mieux tomber en déchéance
Le corps, comme l'esprit, ne suivent plus la danse
Les plus belles années gaspillées en de tristes fuites
Il est bien passé notre été. Disparu, pfuit!

Finit le temps des espoirs, il va falloir réaliser
Tous les rêves du placard, sans penser au passé.

"Everything dies", triste constatation
Mieux vaut se cramer les ailes
Que de vivre sans Raison

Pas question d'une vie de trêve
Où tous se déroule sans accrocs
Il faut tirer toute la sève
Au jour le jour, planter les crocs

Qu'importe de vivre longtemps
Si l'ennuie peuple le calendrier
Mieux vaut mourir au vent
Que de vivre dans un cendrier.

C'est maintenant léger ton texte, et pas mal non plus.

J'ai lu les trois versions et apprécie les changements que tu apportes à l'une, à l'autre, mais je ne suis pas convaincue que ON soit plus heureux que JE. ON, c'est moche, ça ne veut rien dire et ça aurait tendance à généraliser à la place des autres, à la place du lecteur aussi s'entend et ça, c'est moyen.
Sinon, la bancalité du rythme et des vers est due à la sincérité que tu places dans tes lignes, on devine bien le cri du coeur que tu pousses. Aussi, cela vaudrait la peine de prendre un peu de recul par rapport à ce texte pour le triturer plus froidement (dans dix ans sans doute :-)