L'horreur des horaires

Cinq heures, la nuit blême se couche
Les noceurs regagnent leurs nids
Dans l'air flottent des relents de vomis
Le wagon aurait besoin d'une douche

Six heures, avec de lourdes paupières
Regagnant leurs lointaines banlieues,
Des techniciens de surface espèrent
Dormir contre la vitre, un petit peu

A sept heures, les fades laborieux
Regardent las au loin dans le vide
Les immeubles qui strient les cieux
Et rentreront ce soir aussi impavides

Huit heures, le froissement des journaux
Des nombreuses classes moyennes
Qui se couchent et se lèvent ni tard, ni tôt
Et dès le lundi voient la fin de la semaine

Neuf heures, c'est le temps du luxe
D'aller avec les enfants jusqu'à l'école
Lire un roman ou appeler sans complexe
Pour que le wagon profite de la faribole

A dix-heures sortant de leurs retraites
Les seniors sérieux avec leur valises
Encombrent les allées et rouspètent
Qu'il risque de pleuvoir demain à Nice

André Perchet

www.echalot-lover.com



André Perchet

Ah oui, bien vu, et je trouve le rythme impeccable !

Honnêtement, la rime " valise, Nice " manque d'épice ( re-traitée ou non ) ;-)

une peinture comme je les apprécies

j'y trouve la l'essence de la poésie sociale, la meilleure peut être...


merci Mr Perchet

Une bonne ampleur, une peinture saisissante. Très bien.

Tout un monde ... l'humanité par strates horaires
Bien vu, ça fait froid dans le dos , ces univers cloisonnés.

Je vais être la note discordante alors ; désolée de dire que j'ai trouvé le tout prosaïque (c'est normal), sans vraie recherche sur le plan de l'expression, plat en fait, sans relief, à part la dernière strophe qui m'a fait (un peu) sourire.

Mouais... j'ai trouvé ceci quelque peu catégorique, schématique et presque caricatural. Certes, il y a des moules dans lesquels enfermer les gens mais ils me paraissent ici un brin trop généralistes. Dommage.
Du coup, la forme qui présente certes d'indéniables qualités s'efface au profit de ce fond qui ne me plaît pas vraiment.

Haut Perchet;;;;pour croquer nos semblables, bien vu

l'avenir est à ceux qui se lèvent tôt
la phrase que je déteste le plus

Le fond me plait beaucoup, belle observation.
Pour la forme, j'enlèverais le "S" à valises et je remplacerais Nice par Venise.
Malgré le nombre de syllabes approximatif, à la lecture la cadence est très bonne. Bravo.