Les anniversaires c'est comme une roue : ça tourne et ça s'use

Un petit dialogue qui ne mange pas de pain histoire de ne pas perdre la main et de faire un coucou pour ceux et celles qui se souviennent encore de moi : long time!


A : - Joyeux anniversaire!

B : - C'est demain.

A : - Oh... Bon, désolé.

B : - Ça va... Demain, aujourd'hui, l'année prochaine : la même merde après tout.

A : - T'es pas très optimiste toi.

B : - Non, c'est pas ca, c'est juste qu'il faut pas faire trop de bruit, on risque de réveiller la mort et compagnie.

A : - Et compagnie?

B : - Oui, les maladies, les malheurs en tous genres, tu sais.

A : - Ah... et comment peut-on réveiller la mort et les maladies en fêtant son anniversaire?

B : - Je déteste faire dans la métaphore... Mais comment dire... C'est un peu comme si Hitler avait dormi pendant toutes les années 40, l'Histoire aurait été moins moche.

A : - Ah, je vois...

B : - Oui.

A : - J'aime ce rapprochement, très habile...

B : - Oui.

A : - T'as quel âge déjà, enfin t'auras quel âge?

B : - Ça a n'a pas d'importance.

A : - On dirait une gonzesse.

B : - Non c'est pas ça, c'est juste que j'ai beaucoup perdu de temps dans ma vie.

A : - Et alors?

B : - Les jours perdus ne comptent pas pour moi, je devrais avoir dans les 25 ans grand max.

A : - Ça a veut dire que les fonctionnaires ne dépassent jamais la majorité.

B : - Si tu veux, oui.

A : - Je vois.

B : - Et toi, c'est quand ton anniversaire?

A : - Aujourd'hui.

B : - Ah, on est pas loin toi et moi... En tout cas tu ne m'as rien dit.

A : - Je suis d'une nature discrète, tu me connais.

B : - C'est vrai, depuis petit t'aimes pas trop crier sur tous les toits.

A : - Oui...

B : - Eh bien, joyeux anniversaire.

A : - Merci mais c'est dans trois heures, je suis né à 20 heures, y a encore le temps.

B : - C’est précis.

A : - Il faut. Les gens de nos jours fêtent leur anniversaire à tort et à travers, parfois avant parfois après, y en a même qui le fêtent trois fois l'année.

B : - C'est vrai ce que tu dis.

A : - C'est curieux : ils fêtent leur anniversaire tant qu'ils sont vivants mais une fois morts ils arrêtent.

B : - Bah en même temps c'est normal, l'anniversaire ça sert pour ça aussi. Quand tu souffles tes bougies c'est juste pour t'assurer que t'es encore en vie.

A : - Pas faux, pas faux du tout!

B : - Oui.

A : - Et les amis?

B : - Quoi, les amis?

A : - Pourquoi on les invite?

B : - Bah pareil : les amis c'est une sorte de témoin de ta respiration, c'est comme les bougies. Du coup les amis de tes anniversaires ça n'a rien à voir avec les amis de ton enterrement.

A : - Comment ça?

B : - En somme les premiers testent ta respiration avec des bougies, les deuxièmes la couvrent de terre. Dans les deux cas, ça les rassure. Ils aiment pas ça, les gens, ne pas être sur.

A : - C'est pas gai tout ça.

B : - Désolé de noircir le jour de ton anniversaire mais vu que tu comptes pour moi j'ai pas envie que tu souffles tes bougies bêtement.

A : - Merci pour l'éclaircissement.

B : - Mon cadeau d'anniversaire.

A : - Putain, t'es sombre quand même.

B : - Sombre? Pas vraiment, ça dépend de quel côté du tunnel on se trouve, moi je suis au beau milieu, c'est normal.

A : - T'as déjà trente ans?

B : - Trente-et-un.

A : - Excellent! Je t'ai eu, vieux con! Joyeux anniversaire!

B : - C'est demain, j’te dis.

Ouais, c'est sympa et ça mange pas de pain, mais enfin on a lu beaucoup, beaucoup mieux de vous, panasonic ! Je trouve que la légèreté s'essouffle vers le milieu. Mais le texte boucle bien la boucle. (Sinon, oui, c'est chouette de vous retrouver après si longtemps.)

Mes remarques :
D'une façon générale, les conventions typographiques françaises veulent une espace avant les signes de ponctuation en deux parties verticales : pont-virgule, deux points, point d'exclamation, point d'interrogation.
« Ça a n'a pas d'importance »
« Ça a veut dire »

Salut vieux confrère.

Quand le ciel s'assombrit, tu te souviendras de moi.
Mais n'en parle à personne, ils pourraient croire que j'existe.

Nec cum te nec sine te

A un de ces quatres...derrière le miroir.

Comme dans la vraie vie, quoi. Et l'arroseur arrosé ...

Bon, puisqu'on est dans ceux qui disent coucou et que l'on a pas vu ici depuis longtemps :
Coucou !

Oui, le texte s'essoufle un peu.
Et puis je dois être bête mais j'ai pas pané pana Hitler qui dort...
La métaphore quoi.

Mais en même temps ces dialogues sur le fil font un peu souffle, rapport aux bougies.

Je crois que ça a se joue plus que ça a se lit peut-être ? (comment ça pas de "a" là ?)

Bref. 31, tu disais ?

Humph... jeunette !

hello Pana ! moi aussi, content de te revoir ici !

ton texte : mouais, un petit goût léger de philo facile, non ? Effrectivement tu nous as habitués à du plus profond
mais c'est agréable à lire malgré tout, et teinté d'humour, heureusement
;-)