Reflet

Laisse encore un peu cette buée bleue
aveugler la vitre
et l'encotonner

Laisse un peu dehors
quelques temps encore
cette nuit-couteau qui gratte au carreau

Oublions la pluie
son acier brossé
cabossé de rouge et vert hoqueteux
les gerbes des pneus
dans l'huile des flaques
et ces murs troués de regards vitreux

Oublions surtout
ce reflet de nous
cet étincelant fantôme nous cloue
translucide et creux
au vide de tout

Et Merci à Ba pour la transparence du monde :
https://vosecrits.1fr1.net/forum-vos-ecrits-prose-f1/la-transparence-du-monde-t7571.htm

Je n'ai pas aimé la nuit-couteau, trop brutale, ni le "vide de tout", trop facile à mon goût, mais le reste, pour moi, ça roule !

Le rideau réchauffe ces vitres froides. Du cœur là où grelottait le vide .J'aime en particulier :

"son acier brossé
cabossé de rouge et vert hoqueteux "

petite moue sur
"les gerbes des pneus
dans l'huile des flaques"
le thème semble rebattu. Belle constance du reste.

J'aime moins le dernier paragraphe, et contrairement à panda, me plait bien cette histoire de pneus... !
après je lis pas assez pour avoir pleinement conscience des thèmes rabattus :0)

Dans l'ensemble, j'aime l'ambiance esquissée, même si je crois que ça manque un petit peu de force. J'aime beaucoup les murs troués de regards vitreux

J'aime beaucoup les deux premiers vers, ensuite je perds le rythme, pourtant je me serais bien laissée embarquée !
Peut-être y a-t-il trop de qualificatifs.

C'est vriament parfait façon Arielle. J'aurais envisagé quelque chose de plus... échevelé... surprenant, peut-être.

"vraiment", pardon ; la dyslexie du clavier.

Rectificatif : Ce sont les deux premières strophes que j'apprécie, pas seulement les deux premiers vers !

Arielle, les mots me manquent pour te dire à quel point j'aime ce poème... Je ne trouve vraiment rien à y redire et il fait naître en moi une étrange émotion pour laquelle je te dis merci.

Voilà la parfaite illustration de ta "mauve mélancolie", comme dirait certain vieux chien...
j'aime énormément tout et particulièrement ça :

Oublions la pluie
son acier brossé
cabossé de rouge et vert hoqueteux
les gerbes des pneus
dans l'huile des flaques
et ces murs troués de regards vitreux

Pour la "nuit-couteau" c'est une prise de risque. donc Arielle, attends-toi à ce que certains adorent, et d'autres pas du tout. Quant à moi, j'adhère. Mais peut-être que cette image qui choque devrait avoir une correspondance autre part dans le texte.

Je trouve ce texte très beau, très évocateur. Une vraie émotion