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Choses éparses
Hellian Jeu 7 Oct 2010 - 11:41
Choses éparses
Qu'as-tu fait de ma bouche
et de tous ses baisers ?
Ces baisers si légers que le vent ramenait,
tout grelottant de pluie dans le soir violacé,
sans toi.
Sans toi,
mes yeux sont inutiles
aux choses sans beauté de l'obtus quotidien.
A la quête des tiens, ils s'égarent parfois,
sur des photos futiles.
...Et aussi cette main,
comme feuille en novembre,à mon bras suspendue.
Ce n'est pas du frisson de ton corps qui se cambre,
qu'elle tremble au matin,
ma main.
Qu'as-tu fait de ma bouche
et de tous ses baisers ?
Ces baisers si légers que le vent ramenait,
tout grelottant de pluie dans le soir violacé,
sans toi.
Sans toi,
mes yeux sont inutiles
aux choses sans beauté de l'obtus quotidien.
A la quête des tiens, ils s'égarent parfois,
sur des photos futiles.
...Et aussi cette main,
comme feuille en novembre,à mon bras suspendue.
Ce n'est pas du frisson de ton corps qui se cambre,
qu'elle tremble au matin,
ma main.
Hellian- Nombre de messages : 1858
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Localisation : Normandie
Date d'inscription : 14/02/2009
Re: Choses éparses
Invité Jeu 7 Oct 2010 - 11:49
Les trois derniers vers sont superbes ! Avant, je dirais que ça ronronne un poil. L'"obtus quotidien" ne me convainc guère, et le rapprochement à deux vers d'affilée de "ramenait/violacé" est malencontreux, selon moi, parce qu'il fait penser à une fausse rime.
Mais de la belle facture, pour sûr.
Mais de la belle facture, pour sûr.
Invité- Invité
Re: Choses éparses
Kilis Jeu 7 Oct 2010 - 11:59
Comme tu sais rendre une absence si présente. Et cette notion d'évaporation des choses que l'esprit veut encore saisir.
J'aime beaucoup beaucoup.
J'aime beaucoup beaucoup.
Kilis- Nombre de messages : 6085
Age : 78
Date d'inscription : 12/12/2005
Re: Choses éparses
Invité Jeu 7 Oct 2010 - 12:44
Mon ressenti à cette lecture: il y a des jours où l'on se sent un peu largué, où tout, autour de soi, s'éparpille. C'est là qu'on voudrait bien entrer dans sa coquille. Il ressort de ce poème une vulnérabilité touchante.
Invité- Invité
Re: Choses éparses
Invité Jeu 7 Oct 2010 - 14:11
J'adore.
Un côté Verlaine dans sa simplicité.
J'aime quand on ose parler d'amour, de manque d'amour, en un mot, quand on ne met pas de brides à son émotion. J'ai l'impression que parfois les lettrés ne nous laissent plus l'exprimer, cette émotion. Qu'on n'a plus le droit de parler d'amour parce que ça a été déjà écrit mille fois.
Là, c'est dit avec une simplicité extrême, avec des mots qui chantent. Et c'est original quand même. Bravo.
Un côté Verlaine dans sa simplicité.
J'aime quand on ose parler d'amour, de manque d'amour, en un mot, quand on ne met pas de brides à son émotion. J'ai l'impression que parfois les lettrés ne nous laissent plus l'exprimer, cette émotion. Qu'on n'a plus le droit de parler d'amour parce que ça a été déjà écrit mille fois.
Là, c'est dit avec une simplicité extrême, avec des mots qui chantent. Et c'est original quand même. Bravo.
Invité- Invité
Re: Choses éparses
Invité Jeu 7 Oct 2010 - 14:33
L'art de dire "en creux" surtout, comme une dentelle délicatement tissée qui n'existe que par les motifs et jours alternés.
Une réserve sur "obtus" qui vient heurter et faire rupture dans la continuité.
Une réserve sur "obtus" qui vient heurter et faire rupture dans la continuité.
Invité- Invité
Re: Choses éparses
Hellian Ven 8 Oct 2010 - 23:56
je demeure toujours très attentif à vos commentaires et critiques.
Oui, Easter et socque,«l'obtus quotidien » ne vous a pas convaincu…
Réflexion faite, moi non plus. Je cherchais un épithète pour traduire cette sensation étouffante et sans relief du vécu quotidien en l'absence définitive de l'être aimé, ce quotidien qui n'est manifestement pas en phase avec votre douleur intime et semble ne rien comprendre. Ce qui, en outre, me plaisait bien dans le mot « obtus », c'est le son « o », car, vous l'avez remarqué, tout l'alexandrin fonctionne sur cette sonorité sourde :
aux choses sans beauté de l'obtus quotidien
mais bon, si vous avez une suggestion…
Oui, Easter et socque,«l'obtus quotidien » ne vous a pas convaincu…
Réflexion faite, moi non plus. Je cherchais un épithète pour traduire cette sensation étouffante et sans relief du vécu quotidien en l'absence définitive de l'être aimé, ce quotidien qui n'est manifestement pas en phase avec votre douleur intime et semble ne rien comprendre. Ce qui, en outre, me plaisait bien dans le mot « obtus », c'est le son « o », car, vous l'avez remarqué, tout l'alexandrin fonctionne sur cette sonorité sourde :
aux choses sans beauté de l'obtus quotidien
mais bon, si vous avez une suggestion…
Hellian- Nombre de messages : 1858
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loic- Nombre de messages : 1304
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Re: Choses éparses
Arielle Sam 9 Oct 2010 - 6:04
Le lourd et le léger, le morne et le frissonnant... comme tu nous balades bien dans ces deux univers entre lesquels nous oscillons au gré du vent, du temps et de la nostalgie.
Obtus ? pourquoi pas. Morne c'est plus banal, balourd c'est plus lourd. De toute façon, le quotidien mérite qu'on l'oublie !
Ce n'est pas du frisson de ton corps qui se cambre,
qu'elle tremble au matin,
ma main.
Superbe !
Obtus ? pourquoi pas. Morne c'est plus banal, balourd c'est plus lourd. De toute façon, le quotidien mérite qu'on l'oublie !
Ce n'est pas du frisson de ton corps qui se cambre,
qu'elle tremble au matin,
ma main.
Superbe !
Arielle- Nombre de messages : 5605
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Re: Choses éparses
mitsouko Dim 10 Oct 2010 - 10:21
l'inélégance quotidienne...mais trop long, j'ai cherché la bonne expression, je ne la trouve pas non plus
encore un texte rare
encore un texte rare
mitsouko- Nombre de messages : 560
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Re: Choses éparses
Invité Dim 10 Oct 2010 - 10:38
Avec "le morne quotidien" tu aurais le O auquel tu tiens, Héllian.
Invité- Invité
mitsouko- Nombre de messages : 560
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Re: Choses éparses
Invité Dim 10 Oct 2010 - 11:25
Malgré la rude sonorité des consonnes (puisque c'est, en ce qui me concerne la labiale qui me gêne, couplée à la répétition de la dentale), il semble bien qu'avec "obtus" tu exprimes précisément ce que tu as en tête.Hellian a écrit: je demeure toujours très attentif à vos commentaires et critiques.
Oui, Easter et socque,«l'obtus quotidien » ne vous a pas convaincu…
Réflexion faite, moi non plus. Je cherchais un épithète pour traduire cette sensation étouffante et sans relief du vécu quotidien en l'absence définitive de l'être aimé, ce quotidien qui n'est manifestement pas en phase avec votre douleur intime et semble ne rien comprendre. Ce qui, en outre, me plaisait bien dans le mot « obtus », c'est le son « o », car, vous l'avez remarqué, tout l'alexandrin fonctionne sur cette sonorité sourde :
aux choses sans beauté de l'obtus quotidien
mais bon, si vous avez une suggestion…
Invité- Invité
Re: Choses éparses
Polixène Lun 11 Oct 2010 - 11:32
"Sombre "ferait écho à "cambre", mais serait bien plat, "borné" serait moche...
et c'est plutôt "quotidien" qui a crissé à mon oreille .
Alors, je préfère dire bravo pour ce poème si délicat et merci pour la sincérité qui anime ton écriture.
et c'est plutôt "quotidien" qui a crissé à mon oreille .
Alors, je préfère dire bravo pour ce poème si délicat et merci pour la sincérité qui anime ton écriture.
Polixène- Nombre de messages : 3287
Age : 61
Localisation : Dans un pli du temps . (sohaz@mailo.com)
Date d'inscription : 23/02/2010
Re: Choses éparses
mychelc Lun 11 Oct 2010 - 12:25
Ah ! quelle belle mélancolie aux couleurs automnales !
à part la petite réserve sur "l'obtus quotidien" qui, tel un obus antédiluvien, vient un peu casser la belle sonorité du texte, je me suis laissé emporter par vos regrets et par cette ambiance ...
Beaucoup aimé ....
Mychelc
à part la petite réserve sur "l'obtus quotidien" qui, tel un obus antédiluvien, vient un peu casser la belle sonorité du texte, je me suis laissé emporter par vos regrets et par cette ambiance ...
Beaucoup aimé ....
Mychelc
mychelc- Nombre de messages : 119
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