Le temps ne fait pas le bonheur

On dit souvent que le temps c’est de l’argent. Le contraire est également vrai. Les plus fortunés ne sont jamais en retard nulle part puisqu’ils peuvent s’acheter plus de temps qu’ils n’en ont réellement besoin pour regarder s’écouler les jours. Mais il n’y a qu’une quantité limitée de temps dans le monde et on ne peut tous en profiter. Ce sont généralement les petites gens qui paient le gros prix pour l’avarice des mieux nantis. Le temps leur manque pour arriver à l’heure où que ce soit, et ils n’ont pas l’argent pour s’en acheter. Ils sont au chômage, car ils sont sans cesse en retard aux entrevues et au travail. Ils sont célibataires malgré eux, car les rendez-vous sont toujours trop tôt. Ce système encourage le statu quo; ceux qui sont au sommet de la pyramide y restent, et ceux qui sont plus bas n’y montent pas.

Je suis un vieux garçon dans la fleur de l’âge qui n’arrive pas à se dégoter un emploi. Ce n’est pas de ma faute si les horloges tournent trop vite pour moi. J’envie ces bourgeois qui ont toujours le temps de manquer de temps. J’admire les artistes qui vivent dans le moment présent en se souciant très peu de ce qu’ils ont raté ou de ce qui va leur arriver.

« J’en ai assez de payer pour faire vivre ceux qui refusent de travailler! »

Cette rengaine je l’entends tous les jours à la télé, dans la rue et dans ma tête. C’est facile de juger et de critiquer quand on a trop de temps et qu’on refuse de partager. Les plus privilégiés préfèrent mettre les pauvres dans des ghettos, sans le temps ou l’argent nécessaire à leur subsistance. Une fois par mois, pour se donner bonne conscience, ils viennent nous accorder un peu de leur temps, et ça suffit pour les faire dormir sur leurs deux oreilles jusqu’au mois suivant. Mais règle générale, dans les quartiers huppés de notre petite bourgade, ils perdent leur temps. Ils prennent une éternité pour manger, ils font des nuits de quinze heures, ils ont dix heures de temps libre et ils travaillent un minimum, tout ça au cours de journées de 30 heures. La haute société n’évolue pas rapidement, mais au moins elle s’amuse.

On se fait rapidement à être sans le sou et sans le temps. J’en suis venu à accepter ma situation et j’ai tout bonnement arrêté d’essayer. Chaque mois le gouvernement me donne à peine de quoi combler mes besoins en temps jusqu’au mois suivant. Certains de mes voisins utilisent ce temps pour rallonger les soirées à la taverne du coin d’une heure ou deux. Moi j’en fais généralement cadeau à mon amie Martine. Elle en a plus besoin que moi, avec ses quatre enfants et son mari impotent. La voir heureuse me réchauffe davantage le cœur que tout le temps du monde. Le temps ne fait pas le bonheur de toute façon.

J’aurais pu devenir quelqu’un. On aurait tous pu devenir quelqu’un. Je n’ai jamais pu réaliser mes rêves, car je n’ai jamais eu le temps de rêver. Je suis pourtant convaincu qu’un jour les choses vont changer. Les pressés d’aujourd’hui sont les paresseux de demain. En attendant, je vais continuer de courir partout où je vais, car le temps m’est compté.

J'aime assez, mais c'est trop lisse à mon goût, trop calqué sur le réel... j'aurais aimé un délire plus affirmé.

Deux remarques :
« Ce système encourage le statu quo; » : les conventions typographiques françaises veulent une espace avant le point-virgule
« faire vivre ceux qui refusent de travailler! » : les conventions typographiques françaises veulent une espace avant le point d’exclamation

Qui a dit que j'étais français?

C'est bien pour ça que je précise "les conventions typographiques françaises", pour que vous voyiez si oui ou non vous voulez prendre en compte la remarque. Je ne pense pas forcément à regarder la localisation, et, quand on ouvre la réponse, on ne voit plus cette rubrique.

Si c'est une traduction, c'est trop flasque.

Sober a écrit:Qui a dit que j'étais français?

Les conventions typographiques de la langue française, celle dans laquelle tu postes et celle dans laquelle tu réponds, la même qui nous incite à ne pas mettre l'accent sur le e de ego et à mettre le mot en italique vu que c'est d'origine latine.
Mais vrai qu'elles ne nous obligent pas à être courtois avec les personnes qui font l'effort de lire et de commenter.

Quoi? Je n'ai jamais voulu être impoli et je ne crois pas que socque l'a pris ainsi. J'ai même utilisé un smiley pour atténuer mes propos, mais ils sont désactivés ici. Le fait est que non, les conventions ne sont pas pareilles partout dans le monde. Je suis heureux que tu aie appris quelque chose aujourd'hui. Mais pas la peine de me sauter dessus. Mon Dieu... Merci d'avoir fait dévier mon sujet.

Les modérateurs, je suis désolé. Si c'était possible d'effacer les messages d'insulte... Ou simplement que ceux qui n'ont rien de bon à dire ne disent rien.

Non non, Sober, je n'ai pas mal pris votre réponse. En revanche, si l'émoticône était apparue, je l'aurais très mal pris. Pour moi, une émoticône dans un message signifie très exactement ceci : "Vous n'êtes pas quelqu'un que je respecte suffisamment pour me casser à chercher à exprimer ce que j'ai à vous dire – y compris les nuances de ton – par des mots, alors je vous colle un nain jaune hilare, ça tient lieu de tout, et prout."
Donc no problem entre nous.

Au temps pour moi, bien que non, je n'ai rien appris mais revenons au texte :
c'est un constat que je comprends, mais il me manque un bout de folie, quelque chose qui déraillerait pour mieux enfoncer le clou.

Yali a écrit:Au temps pour moi, bien que non, je n'ai rien appris mais revenons au texte :
c'est un constat que je comprends, mais il me manque un bout de folie, quelque chose qui déraillerait pour mieux enfoncer le clou.

Yali, alors je te suggère ce lien:

http://www.guylabbe.ca/blog/regles-typographiques-quebec-france.html

Sinon, j'ai modifié le texte. C'est surtout la fin qui change, alors pas besoin de tout relire. Je finis en queue de poisson, c'est un peu voulu:


Le temps ne fait pas le bonheur

On dit souvent que le temps c’est de l’argent. Le contraire est également vrai. Les plus fortunés ne sont jamais en retard nulle part puisqu’ils peuvent s’acheter plus de temps qu’ils n’en ont réellement besoin pour regarder s’écouler les jours. Mais il n’y a qu’une quantité limitée de temps dans le monde et on ne peut tous en profiter. Ce sont généralement les petites gens qui paient le gros prix pour l’avarice des mieux nantis. Le temps leur manque pour arriver à l’heure où que ce soit, et ils n’ont pas l’argent pour s’en acheter. Ils sont au chômage, car ils sont sans cesse en retard aux entrevues et au travail. Ils sont célibataires malgré eux, car les rendez-vous sont toujours trop tôt. Ce système encourage le statu quo; ceux qui sont au sommet de la pyramide y restent, et ceux qui sont plus bas n’y montent pas.

Je suis un vieux garçon dans la fleur de l’âge qui n’arrive pas à se dégoter un emploi. Ce n’est pas de ma faute si les horloges tournent trop vite pour moi. J’envie ces bourgeois qui ont toujours le temps de manquer de temps. J’admire les artistes qui vivent dans le moment présent en se souciant très peu de ce qu’ils ont raté ou de ce qui va leur arriver.

« J’en ai assez de payer pour faire vivre ceux qui refusent de travailler! »

Cette rengaine je l’entends tous les jours à la télé, dans la rue et dans ma tête. C’est facile de juger et de critiquer quand on a trop de temps et qu’on refuse de partager. Les plus privilégiés préfèrent mettre les pauvres dans des ghettos, sans le temps ou l’argent nécessaire à leur subsistance. Une fois par mois, pour se donner bonne conscience, ils viennent nous accorder un peu de leur temps, et ça suffit pour les faire dormir sur leurs deux oreilles jusqu’au mois suivant. Mais règle générale, dans les quartiers huppés de notre petite bourgade, ils perdent leur temps. Ils prennent une éternité pour manger, ils font des nuits de quinze heures, ils ont dix heures de temps libre et ils travaillent un minimum, tout ça au cours de journées de trente heures. La haute société n’évolue pas rapidement, mais au moins elle s’amuse.

On se fait rapidement à être sans le sou et sans le temps. J’en suis venu à accepter ma condition et j’ai tout bonnement arrêté d’essayer. Chaque mois le gouvernement me donne à peine de quoi combler mes besoins en temps jusqu’au mois suivant. Certains de mes voisins utilisent ce temps pour rallonger les soirées à la taverne du coin d’une heure ou deux. Moi j’en fais généralement cadeau à mon amie Martine. Elle en a plus besoin que moi, avec ses quatre enfants et son mari impotent. La voir heureuse me réchauffe davantage le cœur que tout le temps du monde. Le temps ne fait pas le bonheur de toute façon. C’est ce qu’on se répète sans cesse lorsqu’on n’en a pas.

Mais la vérité est que j’aimerais que ma situation s’améliore. J’en ai assez de n’avoir jamais le temps de faire quoi que ce soit. J’aurais pu devenir quelqu’un. On aurait tous pu devenir quelqu’un. Je n’ai jamais pu réaliser mes rêves, car je n’ai jamais eu le temps de rêver. C’est alors que m’est venue une révélation. Le temps, quand on ne l’a pas, on se le crée. J’ai donc saisi mes aiguilles et de la ficelle, et je me suis mis à tricoter comme s’il n’y avait pas de lendemain. Depuis des jours que je n’ai pas cligné des yeux et que je fais aller mes doigts. Une semaine. Deux semaines. J’en suis maintenant à une année complète, puis dix. Mais ce n’est pas assez, dix ans c’est vite écoulé. Il m’en faut plus. Plus pour améliorer mon sort, plus pour que ma vie soit meilleure, plus pour qu’on me respecte enfin. Encore quelques années et j’arrête. J’ai maintenant cent années à ma disposition. Il n’y a qu’un léger détail que j’ai oublié : le temps ne fonctionne qu’en marche avant. Tout ce tricot m’a fait oublier l’écoulement des jours, mais le miroir eut tôt fait de me faire réaliser le vieil homme que je suis devenu. Finalement, j’aurais dû me contenter de dix années.

Oui, la fin me plaît bien ! Maintenant, dans l'idéal (pour moi), il faudrait rendre le début moins raide, moins didactique peut-être ?

Bonjour ou bonsoir je ne sais pas l'heure qu'il est à Québec.

J'ai trouvé que ça commençait très bien, et qu'après ça s'enlisait. Ça se répète: le concept déjà, on l'a compris depuis le premier paragrpahe et après il n'y a rien de vraiment nouveau, et puis le terme "le temps". La seule manière de pouvori se permettre toutes ces répétitions, c'est en jouant avec le terme tout au long du texte, et là ce n'est pas le cas. Il y avait moyen sans doute de jouer sur les mots, sur les expressions avec "temps", cela aurait permis aussi de coller un peu d'humour à ce texte qui n'en a pas un poil, mais qui n'est pas non plus d'une profondeur inouie. Bref, en réalité je suis en train de penser à un sketch de Raymond Devos sur le thème, "la ville ou tout le monde courait" je crois que ça s'appelait.

Enfin, je ne suis pas du tout d'accord avec cette phrase -> J’admire les artistes qui vivent dans le moment présent en se souciant très peu de ce qu’ils ont raté ou de ce qui va leur arriver.

L'idée est assez originale ( j'aime bien quand on prend les mots au pied de la lettre) mais je trouve le traitement un peu plat. Et le petit couplet sur Martine qui en a tellement plus besoin ... bof !
A mon avis, l'idée mériterait un peu plus de travail.

J'ai beaucoup épuré, j'ai enlevé plusieurs répétitions (il n'y pas beaucoup de synonymes du mot "temps" et j'ai modifié le développement (surtout l'avant-dernier paragraphe, c'est vrai qu'il était moche).

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Le temps ne fait pas le bonheur

On dit souvent que le temps c’est de l’argent. Le contraire est également vrai. Les plus fortunés ne sont jamais en retard nulle part puisqu’ils peuvent s’acheter plus de temps qu’ils n’en ont réellement besoin pour regarder passer les saisons. Mais il n’y a qu’une quantité limitée de temps dans le monde et on ne peut tous en profiter. Ce sont généralement les petites gens qui paient le gros prix pour l’avarice des mieux nantis. Ils n’ont pas les moyens financiers pour arriver à l’heure où que ce soit. Ils sont au chômage, car ils sont sans cesse en retard aux entrevues et au travail. Ils sont célibataires malgré eux, car les rendez-vous sont toujours trop tôt. Ce système encourage le statu quo; ceux qui sont au sommet de la pyramide y restent, et ceux qui sont plus bas n’y montent pas.

Je suis un vieux garçon dans la fleur de l’âge qui n’arrive pas à se dégoter un emploi. Ce n’est pas de ma faute si les horloges tournent trop vite pour moi. J’envie ces bourgeois qui ont toujours le temps de manquer de temps. J’admire les artistes qui vivent dans le moment présent en se souciant très peu de ce qu’ils ont raté ou de ce qui va leur arriver.

« J’en ai assez de payer pour faire vivre ceux qui refusent de travailler! »

Cette rengaine je l’entends tous les jours à la télé, dans la rue et dans ma tête. C’est facile de juger et de critiquer quand on a trop de temps et qu’on refuse de partager. Les plus privilégiés préfèrent mettre les pauvres dans des ghettos, sans les ressources nécessaires à leur subsistance. Une fois par mois, pour se donner bonne conscience, ils viennent nous accorder un peu de leur temps, et ça suffit pour les faire dormir sur leurs deux oreilles jusqu’au mois suivant. Mais règle générale, dans les quartiers huppés de notre petite bourgade, ils perdent leur temps. Ils prennent une éternité pour manger, ils font des nuits de quinze heures, ils ont dix heures de temps libre et ils travaillent un minimum, tout ça au cours de journées de trente heures. La haute société n’évolue pas rapidement, mais au moins elle s’amuse.

On se fait rapidement à être sans le sou et sans le temps. Certains cherchent désespérément à améliorer leur condition. Ils croient qu’en marchant plus rapidement, ils ont une meilleure chance d’arriver à l’heure. J’en ai même déjà vu courir. Je ne sais pas si leur ténacité doit me faire rire ou pleurer. Ils vont se faire mal à courir comme ça. Leur cœur ne tiendra pas le coup. Leurs mollets vont certainement rendre l’âme. Leurs chevilles vont se tordre. Rien ne leur sert de courir de toute façon, car la plupart n’ont nulle part où aller.

Mais il n’y a que les lâcheurs qui abandonnent. Comme tout le monde, moi aussi j’aimerais que ma situation s’améliore. J’en ai assez de n’avoir jamais le temps de faire quoi que ce soit. J’aurais pu devenir quelqu’un. On aurait tous pu devenir quelqu’un. Je n’ai jamais pu réaliser mes rêves, car je n’ai jamais eu le temps de rêver. C’est alors que m’est venue une révélation. Le temps, quand on ne l’a pas, on se le crée. J’ai donc saisi mes aiguilles et de la ficelle, et je me suis mis à en tricoter comme s’il n’y avait pas de lendemain. Depuis des jours que je n’ai pas cligné des yeux et que je fais aller mes doigts. Une semaine. Deux semaines. J’en suis maintenant à une année complète, puis dix. Mais ce n’est pas assez, car dix ans c’est vite écoulé. Il m’en faut plus. Plus pour améliorer mon sort, plus pour que ma vie soit meilleure, plus pour qu’on me respecte enfin. Encore quelques années et j’arrête. J’ai maintenant cent années à ma disposition. Il n’y a qu’un léger détail que j’ai omis : le temps ne fonctionne qu’en marche avant. Tout ce tricot m’a fait oublier l’écoulement des jours, mais le miroir a une meilleure mémoire que le vieil homme qui se trouve en face de moi. Malgré toutes les saisons que je me suis tricotées, le temps m’est pourtant compté. Finalement, j’aurais dû me contenter de dix années.

Bon, j'ai vu qu'il y avait des suites, je les ai lues mais cela n'a pas suffi à atténuer l'impression mitigée que j'ai eue en lisant la première version.
Je trouve ceci très lisse, bateau aussi avec des considérations si souvent vues sur le temps et l'argent. Un peu plus d'originalité dans le traitement mais aussi dans l'idée ne serait pas superflue d'autant plus qu'à force de corrections, tu sembles tenir le bon bout et savoir vers quoi/où orienter ton texte.