À l'aube...

Tout d'abord: bonjour à tous! voici mon premier texte; en quelque sorte l'inauguration de mon arrivée ici. J'espère qu'il vous plaira. Bonne lecture.



À l'aube, j'ai décidé de jouer le jeu.

Pendant un moment, je me suis dit que quelque chose m'échappait, mais après tout, me voilà en face de ce que j'ai toujours voulu. On est jeunes, on a de la force, on se dit que tout est Possibles, qu'avec tant de rage au coeur les présages se rangeront de notre côté.
Et on se retrouve avec quoi ? Trois gosses, un boulot pourri, une femme qui a attendu le mariage pour nous révéler son côté instable, et pire que tout, des amis qui ne nous comprennent pas. Quand la famille que vous vous êtes choisi vous donne un surnom comme Le Pervers, je crois qu'on peut décemment dire que vous avez raté votre vie. Si vous avez beaucoup d'humour, vous pouvez encore bien le prendre. J'avais assez d'humour à vingt ans.

Ce scénario, je me le suis passé encore et encore dans ma tête, j'ai joué à la vie, peint le tableau de mon existence par touches de responsabilité, audace, nonchalance, courage. Je me suis promis que ça ne m'arriverait pas, à moi, qu'en étant conscient de ce dont j'avais peur, j'arriverais à éviter les pièges tendus par le fil du vécu. Mais l'inertie a été la plus forte, et j'ai eu tout ce dont je ne voulais pas.

Alors je joue le jeu.

Ne me demandez pas comment, je me suis retrouvé dans un train. Et si je dis un train, c'est que je n'ai rien de mieux à donner. Pas un TGV, pas un TER, pas un RER: un truc non-identifié qui roule dans un endroit non-identifié, à l'opposé de ma redoutable routine qui a pourtant force d'attraction sur moi.
J'ai été déposé ici sans préavis, et la direction m'apparaît clairement : On me remet sur les rails, là où l'ennui, l'usure et la paresse m'ont stoppé il y a quelques temps déjà. C'est ça, on m'offre une autre chance. Si ce n'est pas ça, je la prends volontiers.

Au diable le misérable interlude. Que la représentation commence.

Soyons méthodique. Qu'ai-je ? Ce que je porte sur moi, avec, dans un petit sac à dos crème : un stylo, un foulard, une boîte de Doliprane, un baume à lèvres (aurais-je hérité d'un sac de femme?), un étui à lunettes, un gant gauche de moto, et une boîte de Petit-LU.

Sans déconner.
Je voudrais pas paraître ingrat, hein. Une occasion de recommencer ça n'a pas de prix et pour tout le reste... enfin, Dieu a de l'humour.

Je décide de descendre au prochain arrêt: ce serait dommage de se faire prendre, je n'ai pas de ticket. Et allez expliquer à un contrôleur -dans quelle langue, d'ailleurs?- que ce n'est pas vous qui êtes monté dans le train.
Le paysage défile au gré des minutes qui s'écroulent, déroule, la perspective des fils électriques en un temps qui n'est tant que le lieu reste inconnu. L'attente imprime sur ma joue la marque de mon poing, je suis coincé dans le vestiaire d'un théâtre fébrile d'enfin me voir investir la scène. Reviennent les souvenirs secrets de mes années d'études, à préparer un plan peu probable en pays lointain, prostré dans un coin à une heure du matin, carte à la main, le monde à mes pieds et le coeur à cent à l'heure. Maintenant il bat ! À la même vitesse qu'autrefois, adrénaline injectée encore, l'espoir au bord des lèvres retenu par les sanglots à venir. Je suis jeune, sa frénésie est là pour me le prouver.

Comment peut-on oublier pareils désirs?

Une idée sympa ; telle quelle, la fin du texte me paraît en queue de poisson, il me manque quelque chose.

Bienvenue sur Vos Écrits, à vous lire bientôt !

Quelques remarques :
« on se dit que tout est Possibles » : Possibles est-il un nom propre ? Sinon, je ne vois pas ce que fait là la majuscule… Si vous voulez dire que tout est possible, on écrit « tout est possible »
« tant de rage au cœur »
« pas un RER: »
« descendre au prochain arrêt: » : typographie, une espace avant les deux points
« la direction m'apparaît clairement : on me remet »
« il y a quelque (et non « quelques », le temps étant une quantité non dénombrable) temps déjà »
-dans quelle langue, d'ailleurs?- : typographie, le trait d’union « - » ne suffit pas à délimiter une incise, il faut prévoir le tiret demi cadratin « – » ou le format au-dessus, « — », chacun de ces caractères étant lui-même encadré d’une espace de chaque côté ; par ailleurs, les conventions typographiques françaises veulent une espace avant le point d’interrogation
« Le paysage défile au gré des minutes qui s'écroulent, déroule, (pourquoi une virgule ici ?) la perspective des fils électriques en un temps qui n'est tant que le lieu reste inconnu » : je ne comprends pas la fin de la phrase ; qu’est-ce que cela signifie, un temps qui n’est tant que le lieu reste inconnu ?
« et le cœur à cent à l'heure »
« Comment peut-on oublier pareils désirs? » : typographie, une espace avant le point d’interrogation

Bonsoir.

J'ai bien aimé la manière dont le texte est mené, le ton général humoristique-amer. Sinon, je pense que ce texte gagnerait si peu à peu on découvrait de vrais personnages -la femme, les amis, et même un peu plus le narrateur-, et si le texte possédait une vraie histoire, et une vraie chute. Mais tel quel, j'ai quand même assez aimé.

Cela reste certainement trop vague, trop général pour accrocher tout à fait. Mais il y a un ton coupant, désabusé qui ne manque pas d'attrait. A cultiver.

L'idée est très intéressante et il y a tout un tas de bonnes choses, cependant un peu noyé au milieu du reste. C'est dommage car ce texte gagnerait à être restructuré.
Puisqu'il s'agit d'un premier texte et qui plus est d'un jeune auteur, vous avez le temps...
Attention à l'orthographe et à la ponctuation

y a de l'idée oui, un texte qui ne dégage pas la stupidité habituelle liée au thème. C'est crédible. A continuer en tenant compte des deux trois remarques au dessus.