Intérieur de ferme
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Intérieur de ferme
La nuit s’engouffre dans le carré de l’âtre
Et fait courber l’échine sur les tisons
Qui lancent des reflets sur la main blanchâtre,
Réchauffe les bonnets serrant les saisons.
On se ramasse sur des petites chaises
Economisant jusqu’à la chaude haleine,
Oubliant le jour et la terre mauvaise,
Le grenier vide, les labeurs qui s’enchaînent.
Est-ce ainsi que le Fils absent de la Croix
Bénit les miséreux courbés comme esclaves
A bout de sommeil et mangeant à l'étroit
La quignon de pain dur et la soupe aux raves?
Deux jeunes mariés, figés sous la cloche
Et tant raidis sous le couvercle de suie
Démontent la noce et le temps qui flânoche,
Les épis mûris, le chat au fond du puits.
Il fait froid. Dans l’opacité du foyer
Eternuent ça et là quelques craquements
Qui font battre les cils, encore esquisser
Un si maigre sourire aux joues des vivants.
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Intérieur de ferme
Merci à la modération de corriger "mangeant le quignon"
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Intérieur de ferme
Bon, je suis toujours empêtrée avec les réponses ne voyant jamais le texte initial.Voici donc le poème qui je l'espère est cette fois finalisé:
La nuit s’engouffre dans le carré de l’âtre
Et fait courber l’échine sur les tisons
Qui lancent des reflets sur la main blanchâtre,
Réchauffe les bonnets serrant les saisons.
On se ramasse sur des petites chaises
Economisant jusqu’à la chaude haleine,
Oubliant le jour et la terre mauvaise,
Le grenier vide, les labeurs qui s’enchaînent.
Est-ce ainsi que le Fils absent de la Croix
Bénit les miséreux courbés tels des esclaves
A bout de sommeil et mangeant à l'étroit
Le quignon de pain dur et la soupe aux raves?
Deux jeunes mariés, figés sous la cloche
Et tant raidis sous le couvercle de suie
Démontent la noce et le temps qui flânoche,
Les épis mûris, le chat au fond du puits.
Il fait froid. Dans l’opacité du foyer
Eternuent ça et là quelques craquements
Qui font battre les cils, encore esquisser
Un si maigre sourire aux joues des vivants.
La nuit s’engouffre dans le carré de l’âtre
Et fait courber l’échine sur les tisons
Qui lancent des reflets sur la main blanchâtre,
Réchauffe les bonnets serrant les saisons.
On se ramasse sur des petites chaises
Economisant jusqu’à la chaude haleine,
Oubliant le jour et la terre mauvaise,
Le grenier vide, les labeurs qui s’enchaînent.
Est-ce ainsi que le Fils absent de la Croix
Bénit les miséreux courbés tels des esclaves
A bout de sommeil et mangeant à l'étroit
Le quignon de pain dur et la soupe aux raves?
Deux jeunes mariés, figés sous la cloche
Et tant raidis sous le couvercle de suie
Démontent la noce et le temps qui flânoche,
Les épis mûris, le chat au fond du puits.
Il fait froid. Dans l’opacité du foyer
Eternuent ça et là quelques craquements
Qui font battre les cils, encore esquisser
Un si maigre sourire aux joues des vivants.
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Intérieur de ferme
ce n'est pas finalisé; tu utilises deux fois courber, par exemple. et puis ces épis après le grenier vide déclenchent beaucoup trop d'interrogations sur ce quatrième quatrain. Un peu dommage; le texte me plait beaucoup en lecture, le propos aime plus qu'il ne s'apitoie , la poétique est bien installée.
Invité- Invité
Re: Intérieur de ferme
Assez d'accord avec Panda pour les épis mûris, je me suis fait la réflexion aussi. De la même façon, j'aurais tendance à trouver "flanôche", - bien qu'agréable à mon oreille - trop inoffensif, véhiculant une notion d'oisiveté sûrement peu appropriée.
Ces deux détails mis à part, je vois dans ce tableau (qui n'est pas sans rappeler un certain Le Nain) un hommage aux pauvres hères qui nous ont précédé et qui ont vaille que vaille fait que l'on soit là aujourd'hui. Et puis cette note plus légère à la toute fin pour élever un peu les coeurs. Je ne suis pas fan de la ruralité, mais j'admets un faible pour ce poème, en particulier pour la première strophe, particulièrement réussie dans tout ce qu'elle évoque en quelques mots :
La nuit s’engouffre dans le carré de l’âtre
Et fait courber l’échine sur les tisons
Qui lancent des reflets sur la main blanchâtre,
Réchauffe les bonnets serrant les saisons.
("Réchauffent")
Ces deux détails mis à part, je vois dans ce tableau (qui n'est pas sans rappeler un certain Le Nain) un hommage aux pauvres hères qui nous ont précédé et qui ont vaille que vaille fait que l'on soit là aujourd'hui. Et puis cette note plus légère à la toute fin pour élever un peu les coeurs. Je ne suis pas fan de la ruralité, mais j'admets un faible pour ce poème, en particulier pour la première strophe, particulièrement réussie dans tout ce qu'elle évoque en quelques mots :
La nuit s’engouffre dans le carré de l’âtre
Et fait courber l’échine sur les tisons
Qui lancent des reflets sur la main blanchâtre,
Réchauffe les bonnets serrant les saisons.
("Réchauffent")
Invité- Invité
Re: Intérieur de ferme
[quote="pandaworks"]ce n'est pas finalisé;
Effectivement "courbe" est employé deux fois et c'est une erreur que vous faites bien de souligner.
Par contre, je ne saisis pas en quoi, en dehors de cela, ce poème n'est pas finalisé. Puis-je en savoir davantage?
Il s'agit d'impressions et réflexions à la lecture d'un tableau de Anton Kruysen.
Effectivement "courbe" est employé deux fois et c'est une erreur que vous faites bien de souligner.
Par contre, je ne saisis pas en quoi, en dehors de cela, ce poème n'est pas finalisé. Puis-je en savoir davantage?
Il s'agit d'impressions et réflexions à la lecture d'un tableau de Anton Kruysen.
Soliflore- Nombre de messages : 380
Age : 71
Date d'inscription : 17/02/2009
Re: Intérieur de ferme
Je l'ai déjà dit :
cette double courbe effectivement, et cette ambiguïté autour du grenier vide au début et des épis mûris de fin.
pour illustrer la gêne :
Le ciel recouvert de nuages
.. /..
les amants sous un soleil éclatant
Cependant j'aime beaucoup ce texte qui se permet l'exploit de redonner une jeunesse au thème rebattu, avec cette drôle de magie poétique qui transforme ceci en cela. Je n'ai pas l'intention d'aller dénicher le tableau, qui certainement gâchera toute ma visualisation.
cette double courbe effectivement, et cette ambiguïté autour du grenier vide au début et des épis mûris de fin.
pour illustrer la gêne :
Le ciel recouvert de nuages
.. /..
les amants sous un soleil éclatant
Cependant j'aime beaucoup ce texte qui se permet l'exploit de redonner une jeunesse au thème rebattu, avec cette drôle de magie poétique qui transforme ceci en cela. Je n'ai pas l'intention d'aller dénicher le tableau, qui certainement gâchera toute ma visualisation.
Invité- Invité
Re: Intérieur de ferme
J'ai apprécié le texte, lecture agréable, et les images sont présentes : cependant, l'ambiance s'installe difficilement je trouve, comme bloquée par la forme.
Je n'y connais pas grand chose, mais j'ai tiqué sur "la soupe aux raves", et me suis demandé si le vers avait le bon nombre de pieds (cela me fait bizarre de dire "la soupe aux raveuh" ou "le quignon de pain dureuh")...
Je n'y connais pas grand chose, mais j'ai tiqué sur "la soupe aux raves", et me suis demandé si le vers avait le bon nombre de pieds (cela me fait bizarre de dire "la soupe aux raveuh" ou "le quignon de pain dureuh")...
Loreena Ruin- Nombre de messages : 1071
Age : 34
Localisation : Nancy
Date d'inscription : 05/10/2008
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